La France et l’Australie signent le « contrat du siècle » pour 12 sous-marins

La France et l’Australie signent le « contrat du siècle » pour 12 sous-marins

©LUKAS COCH/EPA/MAXPPP – Le Premier ministre australien Scott Morrison et la ministre des Armées Florence Parly lors de leur poignée de main concluant la signature du « partenariat stratégique » entre les deux pays

Les 12 sous-marins au cœur d’un « partenariat stratégique » entre la France et l’Australie seront bien construits à Adélaïde (sud de l’Australie), après la signature d’un contrat de 50 milliards de dollars. Florence Parly, ministre des Armées, s’est réjoui du « plus important investissement consenti en matière de défense en temps de paix par l’Australie ».

Canberra et Paris ont formellement signé lundi leur « partenariat stratégique », qui implique un colossal contrat de 50 milliards de dollars pour la construction de 12 sous-marins destinés à la marine australienne, censé refléter les ambitions de l’Australie dans le Pacifique.

Le Premier ministre australien Scott Morrison a salué un « plan très ambitieux » lors d’une cérémonie à Canberra en présence de la ministre française des Armées, Florence Parly. Il a rappelé qu’il s’agissait là du « plus important investissement consenti en matière de défense en temps de paix par l’Australie ».

Le « contrat du siècle »

Naval Group (ex-DCNS) avait été choisi en 2016 pour la livraison de ces 12 sous-marins nouvelle génération, remportant au terme d’années de négociations ce « contrat du siècle » qui est la pierre angulaire de ce partenariat franco-australien.

Le groupe naval est chargé de la conception et de la construction des douze navires et du chantier naval. Celle du premier bateau débutera avec la prochaine décennie, pour une première livraison en 2030. Le contrat va créer environ 2 800 emplois en Australie, selon le Premier ministre de l’État d’Australie-Méridionale Steven Marshall, et occuper 500 personnes en France.

Certains critiques déplorent le fait qu’il ait tardé à être conclu car les eaux au nord et à l’est de l’Australie sont déjà le théâtre d’une âpre bataille d’influence entre les États-Unis, la Chine et les puissances régionales. Pékin a des prétentions territoriales sur l’essentiel de la mer de Chine méridionale, une zone de navigation vitale pour le commerce mondial.

Des investissements « immenses pendant des décennies »

Les spécialistes australiens des questions militaires espèrent que ces sous-marins permettront à l’Australie d’opposer une force de dissuasion crédible en cas d’action hostile.

« Il faut beaucoup de confiance de la part de l’Australie pour parier sur la France, et beaucoup de confiance de la part de la France pour partager avec l’Australie des compétences qui sont tellement au cœur de notre souveraineté, de notre autonomie stratégique et qui résultent d’investissements immenses pendant des décennies », a déclaré la ministre des Armées lors de la cérémonie devant le ministère australien de la Défense à Canberra.

Les futurs sous-marins australiens, de classe Barracuda de la Marine nationale, remplaceront les actuels Collins d’ancienne génération. Ils seront construits à Adélaïde (sud).

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