Le manque d’effectifs fait peser un « risque important » sur le maintien des compétences du Service de santé des Armées

Le manque d’effectifs fait peser un « risque important » sur le maintien des compétences du Service de santé des Armées

par Laurent Lagneau, le 25-01-2018Zone militaire

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Les indicateurs budgétaires et de « performance » sont une chose. Mais, comme le disait le philosophe et économiste Jean Bodin, ils ne doivent faire perdre de vue qu’ “il n’y a de richesses que d’hommes”. En l’occurrence, pour le Service de santé des Armées (SSA), de médecins, d’infirmiers, de pharmaciens et d’auxiliaires de santé.

Le plan SSA 2020 a été présenté en novembre 2013 dans un contexte marqué par de « fortes contraintes financières ». Afin de dégager des marges de manoeuvres budgétaires, il prévoit, entre autres, de concentrer et de densifier les moyens du SSA, d’ouvrir ce dernier au service public (une « nécessité » pour sa « performance technique » et son « efficience économique ») et de simplifier sa gouvernance. Le tout étant accompagné par des suppressions de postes. Depuis l’entrée en vigueur de l’actuelle Loi de programmation militaire (LPM), il a ainsi perdu 8% de ses effectifs.

Seulement, depuis l’élaboration du plan SSA 2020, la situation a beaucoup évolué. S’il a eu un léger répit, avec des déflations d’effectifs prévues en 2018 et 2019 finalement décalées de deux ans, il n’en reste pas moins que le SSA est sous une tension extrême. Situation, a récemment souligné un rapport du Sénat, qui « conduit à concentrer sur les mêmes personnels la charge de projection du service : ainsi les personnels projetés [sur un théâtre extérieur] effectuent 200% du contrat opérationnel. » Et il manque entre 7 et 14% de médecins à la médecine des forces [entre 50 et 100 sur 700, ndlr].

Entendue par les députés de la commission de la Défense, Mme le médecin général des armées Maryline Gygax Généro, directrice centrale du service de santé des armées, a affirmé que « dès son origine, le modèle ‘SSA 2020’ a été conçu pour être robuste, résistant et résilient face aux évolutions et à la variation de la pression opérationnelle. » Toutefois, a-t-elle admis, « l’environnement a lui aussi changé et certaines de ses évolutions, souvent imprévisibles au départ, constituent des contraintes qui viennent interférer avec la démarche, ou en tout cas qu’il faut prendre en compte. »