Mirage 2000 disparu : les deux membres d’équipage sont morts

Mirage 2000 disparu : les deux membres d’équipage sont morts

Par Stanislas Poyet – Coline Vazquez – AFP agence – Le Figaro – Mis à jour

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2019/01/09/01016-20190109ARTFIG00227-un-mirage-2000-disparait-entre-le-doubs-et-le-jura.php

 

Un Mirage 2000D au-dessus de Nancy. Sébastien Bozon/AFP

La ministre des Armées, Florence Parly, a confirmé jeudi soir le décès du capitaine Baptiste Chirié et de la lieutenant Audrey Michelon, les deux militaires présents à bord de l’appareil dont les circonstances précises de leur accident au-dessus du Jura restent à établir.

La ministre des Armées Florence Parly a annoncé jeudi soir, dans un communiqué, la mort des deux membres d’équipage du Mirage 2000D* qui s’est écrasé mercredi dans l’est de la France, précisant que «les circonstances précises de cet accident restent à établir». L’avion de chasse avait disparu des écrans radar ce même jour vers 11H00 après son décollage de la base de Nancy-Ochey en Meurthe-et-Moselle et alors qu’il effectuait un vol d’entraînement à basse altitude au-dessus du massif jurassien.

«Les opérations de recherche du Mirage 2000D, dont le signal avait été perdu mercredi dans la matinée, ont malheureusement conduit à la confirmation du décès des deux membres d’équipage, le capitaine Baptiste Chirié et la lieutenant Audrey Michelon», a déclaré Florence Parly dans le communiqué.

Pilote de combat, le capitaine Chirié totalisait 24 missions de guerre et 940 heures de vol, selon l’armée de l’Air. Originaire de Pau, il était marié, père de deux fillettes et sa femme était enceinte de leur troisième enfant, selon les informations de l’Est Républicain. La lieutenant Michelon, sous-chef navigatrice, totalisait quant à elle 97 missions de guerre et 1 250 heures de vol. Âgée de 30 ans et célibataire sans enfant, elle était originaire de Clermont-Ferrand et affectée à Nancy depuis quatre ans, toujours selon le quotidien régional. «Toute la communauté de défense est aujourd’hui en deuil», a écrit la ministre des Armées, en présentant «toutes ses condoléances à la famille, aux proches et aux frères d’armes des militaires décédés». Florence Parly a également annoncé que «des enquêtes ont d’ores et déjà été lancées», notamment une pour «recherche des causes de l’accident», ouverte par le parquet de Metz, compétent pour les affaires pénales militaires dans la zone Est. Elle se rendra vendredi sur la base aérienne de Nancy-Ochey, où était stationné l’appareil. Elle sera accompagnée du chef d’état-major de l’armée de l’Air, le général Philippe Lavigne, qui a lui aussi exprimé jeudi dans un communiqué «sa très forte émotion et ses plus sincères condoléances aux familles» des deux aviateurs «morts en service aérien commandé».

D’importantes recherches menées depuis mercredi

Dès mercredi, d’importantes recherches ont été lancées et ont repris ce jeudi matin pour retrouver les corps des deux membres d’équipage du Mirage 2000D. Quelque 150 militaires ont été mobilisés pour participer aux recherches, dans un lieu difficile d’accès et dans des conditions météorologiques défavorables. Des débris ont été retrouvés sur une vaste zone forestière du Jura, à proximité de la frontière suisse, ainsi que, selon une source proche du dossier, des fragments humains qui ont ensuite été soumis à une identification ADN.

Le Mirage 2000D est un chasseur-bombardier polyvalent. Mis en service en avril 1993, cet appareil construit par Dassault Aviation est biplace (un pilote et un navigateur officier systèmes d’armes). Il peut voler à une altitude opérationnelle supérieure à 15.000 mètres et peut emporter six tonnes d’armement. Ce type d’accident mortel est relativement rare. Parmi les cas recensés ces dernières années, un avion de chasse Mirage 2000-5 de la base aérienne de Luxeuil (Haute-Saône) s’était écrasé en octobre 2012 sur le territoire de la commune voisine de Froideconche. Le pilote était décédé. Le 1er mars 2011, le pilote et le navigateur d’un Mirage 2000 également basé à Luxeuil sont morts dans le crash de leur appareil en Creuse. Le 28 septembre 2017, un Mirage 2000 français s’était écrasé au décollage sur la base de N’Djamena au Tchad. Le pilote et le navigateur étaient parvenus à s’éjecter.

* Les avions Mirage ont été produits par Dassault Aviation, filiale du groupe Dassault, propriétaire du Figaro.