Au salon Euronaval, grand rendez-vous de la marine de guerre, l’armée française a présenté un premier prototype de drone de combat sous-marin aux dimensions impressionnantes.

Dans le grand hall, tous les yeux sont tournés vers lui. Au salon Euronaval 2024 qui se tient jusqu’au 7 novembre à Paris, la direction générale de l’Armement (DGA) a présenté ses dernières innovations, dont une panoplie de drones conçus pour épauler les navires en opération. Parmi eux, un « cachalot » de métal, aux proportions inhabituelles pour ce genre de modèle.

Baptisé UCUV – Unmanned Combat Underwater Vehicle (Véhicule sous-marin de combat sans pilote) – cet engin de 10 tonnes pour 10 mètres de long devrait pouvoir sillonner les mers, scrutant les profondeurs et transmettant de précieuses informations aux bateaux de combat. Il est développé en partenariat avec le géant français de la défense, Naval Group.

Le drone sous-marin UCUV exposé à Salon Euronaval. // Source : Numerama
Le drone sous-marin UCUV exposé à Salon Euronaval. // Source : Numerama

L’UCUV a déjà eu droit à une première phase de test sous l’eau. Les principales missions envisagées sont pour l’instant cantonnées à du renseignement.

Le drone dispose d’un sonar et d’une faculté optronique pour détecter des objets et récupérer de l’imagerie. Un « périscope » moderne est déjà positionné sur le toit de l’appareil. D’autres capacités de renseignements sont étudiées, comme l’emport d’un armement, aussi à l’étude, d’après un ingénieur de la DGA avec qui Numerama a pu échanger.

Les modules de renseignement du drone. // Source : Numerama
Les modules de renseignement du drone. // Source : Numerama

Les drones, nouveau danger des batailles navales

Ce premier prototype du drone peut parcourir les mers pendant plusieurs heures. À terme, l’appareil devrait être assez endurant pour opérer durant des jours, offrant aux forces armées une option pour des déploiements plus longs sur une zone d’intérêt.

La marine française ne dispose pas encore d’un drone sous-marin de référence pour ses forces armées. Plusieurs autres appareils du même ordre étaient présentés autour de l’UCUV, démontrant une volonté d’investir dans une dronisation accrue de la marine.

Encore une fois, la guerre entre la Russie et l’Ukraine a accéléré les projets de robot, après de nombreux succès en mer Noire mis en avant par l’armée ukrainienne. De nombreux pays ont lancé des plans pour moderniser leur équipement, les États-Unis étant en pointe.

Les principaux appareils en circulation aujourd’hui sont des navires autonomes ou des drones en forme de torpilles pour détecter et frapper. La France pourrait déployer un arsenal intéressant, à condition que les délais de production soient tenus.