Interdit de Sainte Geneviève, le capitaine Moreau porte plainte contre X
Auteur de deux livres très critiques sur le fonctionnement de la Gendarmerie et de la Justice, le capitaine Hervé Moreau a déposé plainte contre X après avoir appris qu’il ne pourrait pas participer, dans une semaine, à la traditionnelle cérémonie de la Sainte Geneviève.
La couverture du nouveau livre auto-édité du capitaine Hervé Moreau, « Candidat libre » (2022).
par Pierre-Marie Giraud – L’Essor du gendarme – publié le 23 novembre 2022
Patronne de la Gendarmerie depuis soixante ans, la Sainte Geneviève est fêtée chaque année par les gendarmes qui le souhaitent lors d’une messe, suivie d’un déjeuner de tradition. Le capitaine Hervé Moreau a quitté le service actif en mai 2021 après avoir publié quelques mois auparavant « Vérités d’un capitaine de Gendarmerie », un livre auto-édité vendu jusqu’à présent à quelque 18.000 exemplaires. Ce livre, qui rompait le devoir de réserve, lui a valu un blâme de la ministre des Armées en février 2021, puis 40 jours d’arrêt de rigueur à la veille de son départ de l’Arme.
Le capitaine Moreau vient de publier « Candidat libre » dans la maison d’édition qu’il a fondée (La librairie du capitaine). Il assure l’avoir déjà vendu à près de 2 000 exemplaires en une semaine. Il s’est présenté (sans étiquette) à la députation ce printemps dans la 5e circonscription de la Côte d’Or où il a été commandant en second (2015 – 2019) de la compagnie de Beaune. Il a été éliminé dès le 1er tour obtenant 6,93 % des voix. Il devait participer à la cérémonie de la Saint-Geneviève, prévue le 30 novembre dans le ressort de son ancienne compagnie, marquée par une messe en l’église de Nuits-Saint-Georges, suivie d’un déjeuner de tradition à la Maison de cette localité bourguignonne fameuse pour ses grands crus.
Invité par l’UNPRG
Il avait été invité en effet par le président de la section de Beaune de l’Union nationale des personnes en retraite (UNPRG) a participer à la cérémonie, puis au déjeuner de tradition de la Saint-Geneviève. Il renvoie donc son coupon-réponse, accompagné d’une chèque de 60 euros, au secrétariat de la compagnie de Beaune. Quelques jours plus tard il reçoit un coup de fil du président de la section de Beaune qui lui fait savoir que la chef d’escadron, commandant la compagnie de Beaune, ne souhaite pas sa présence à la Sainte-Geneviève. Visiblement, assure le capitaine Moreau à L’Essor, ce refus « vient du plus haut niveau de la Gendarmerie« .
Du coup, l’ancien officier de Gendarmerie se rend le 17 novembre à la compagnie de Beaune pour y déposer plainte contre X. Une plainte qui vise évidemment la direction de la Gendarmerie qu’il accuse « d’abus de pouvoir manifeste et de discrimination« à son encontre. « Et ce n’est pas la première fois« , soutient-il. Le capitaine Moreau révèle en effet dans « Candidat libre » qu’il n’avait pas accéder, il a neuf mois, à l’Ecole des sous-officiers de Chaumont où il devait remettre les insignes de grade à un jeune élève gendarme dans le cadre de son baptême de promotion.
Interrogée par L’Essor, la direction de la Gendarmerie « ne fait pas de commentaire ».