Plan Famille 2 : Le commandement local sera plus impliqué dans le soutien aux familles des militaires

Plan Famille 2 : Le commandement local sera plus impliqué dans le soutien aux familles des militaires


 

Concilier le métier de militaire avec une vie familiale épanouie n’est pas toujours évident, notamment en raison des absence du foyer, parfois longues mais souvent fréquentes, dues au rythme des missions et aux impératifs de formation ou de préparation opérationnelle. En outre, les mutations perturbent la scolarité des enfants ainsi que la carrière professionnelle du conjoint… Et, par ailleurs, il n’est pas toujours évident de trouver un logement dans la nouvelle ville de garnison, à cause des tensions sur le marché de l’immobilier. Le « célibat géographique » peut être une solution… Mais il n’en reste pas moins qu’il induit d’autres contraintes.

D’où la hausse des divorces chez les militaires, qui avait été constatée en 2017. Et cela joue évidemment sur le moral… ainsi que sur la fidélisation… Et donc sur les « ressources humaines » des Armées. Pour y remédier, l’ex-ministre des Armées, Florence Parly, avait fait du « Plan Famille » l’un de ses chevaux de bataille. Doté d’environ 300 millions d’euros pour la période 2018-22, il prévoyait l’application de douze mesures visant à faciliter les déménagements, à changer les pratiques en matière de mutations, à simplifier les démarches adminstratives, etc..

« Le bilan […] des trois premières années de mise en application du plan étant très positif, il gagnerait [cependant] à mieux être connu aussi bien des familles que des militaires eux-mêmes. Si l’ensemble des mesures du dispositif est plébiscité par la communauté de défense, ce bilan positif ne doit pas occulter le fait que des difficultés quotidiennes majeures demeurent pour les militaires et les familles – difficultés concernant en particulier le logement, la scolarisation des enfants, l’emploi des conjoints et l’accessibilité aux soins », avaient estimé les députées Séverine Gipson et Isabelle Santiago, dans un rapport remis en novembre 2021.

Alors que la prochaine Loi de programmation militaire [LPM] sera dotée de 413 milliards d’euros, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, entend accentuer l’effort fait pour améliorer la condition militaire… avec une enveloppe de 750 millions d’euros pour financer les mesures du Plan Famille n°2 [.pdf]. Celui a été présenté au Conseil supérieur de la fonction militaire [CSFM], réuni en session plénière le mercredi 1er février.

Ainsi, ce nouvelle mouture du Plan Famille se décline selon trois axes : « simplifier et renforcer l’accompagnement des mobilités des militaires », « mieux prendre en compte les contraintes opérationnelles et les absences au travers de l’action sociale » et « améliorer la vie quotidienne des familles dans les territoires ». Et il comprend près de vingt mesures, qui vont de l’accompagnement vers l’emploi pour les conjoints à la garde d’enfants, en passant par la pérennisation de réductions tarifaires pour le transport ferroviaire [un dispositif menacé par l’ouverture à la concurrence, ndlr].

« Ce nouveau plan Famille se concentre entièrement sur les militaires et leur famille. Il vise à limiter les impacts des engagements opérationnels et des mutations fréquentes sur la vie personnelle, familiale et professionnelle. [Il] illustre un changement de culture pour engager les collectivités dans l’accueil et l’accompagnement des familles ainsi que pour mieux connecter les armées aux territoires », résume le ministère des Armées.

Mais l’approche pour mettre en œuvre ce plan va changer. En effet, désormais, le commandement local aura plus de latitude pour « mener des actions en faveur des familles ».

Ce qui est logique : durant la crise du covid [et le confinement], c’est à cet échelon que des des dispositifs d’entraide avaient été mis en place au profit des familles… Pour cela, explique le ministère, le « commandement local disposera de davantage de moyens » et « ira au contact des élus locaux pour favoriser la pleine intégration des familles des militaires mutés au sein de leur nouvelle garnison d’affectation ».

« En donnant des moyens d’action aux unités et en mobilisant les collectivités locales et les services de l’État dans les territoires au bénéfice des familles, le plan Famille 2 permettra à chaque base, à chaque régiment, à chaque formation d’apporter les réponses les plus adaptées, au plus près des besoins du terrain », résume-t-il.

Photo : armée de l’Air & de l’Espace