Guerre en Ukraine : comment l’usage des drones militaires bouleverse les combats

Guerre en Ukraine : comment l’usage des drones militaires bouleverse les combats

 

Le premier porte drones de combat a été inauguré le 10 avril par la Turquie MaxPPP.

l’essentiel Les drones d’observation ou de combat ont pris une place déterminante et parfois cruciale dans tous les conflits dans le monde. En Ukraine, ils ont redessiné la guerre.

Les drones de combat sont désormais devenus des armes incontournables sur tous les terrains de guerre dans le monde, inaugurant une nouvelle forme de conflits. Sous Barack Obama, les États-Unis – pionniers depuis 1995 avec le Predator – ont eu recours massivement à des drones tueurs dans la lutte antiterroriste. Aujourd’hui, pas une guerre ne se mène sans. Que l’on parle de drones militaires… ou de drones civils. Sur le front est en Ukraine, autour de Bakhmout, les soldats ukrainiens utilisent des drones pour survoler les positions russes et guident les frappes ukrainiennes.

Le projet « Army of drones » a ainsi permis l’achat de plus de 1 400 drones de loisir depuis juillet 2022. Certains sont ensuite bidouillés pour embarquer des explosifs. Et ça marche. Kryla, l’unité spéciale de la direction du renseignement du ministère de la Défense ukrainien a d’ailleurs souhaité créer une flotte de 1 000 drones kamikazes.

Les Ukrainiens sont devenus aujourd’hui des experts dans l’utilisation de tous les types de drones. Drones d’observation, qui permettent d’avoir ensuite des vidéos pour alimenter les réseaux sociaux et mener la guerre informationnelle contre la propagande russe. Drones de combat aussi comme le drone turc Bayraktar TB2 (photo) qui, au début de la guerre, a agi comme un game changer face aux Russes qui utilisent des drones kamikazes iraniens Shahed-136.

Porte-drones de combat turc

Considéré comme un drone de combat « low-cost » bien qu’il coûte 4 millions de dollars, le Bayraktar TB2 connaît un succès fulgurant avec son rayon d’action de 150 km et sa capacité d’emport de quatre missiles à guidage laser. La société turque Baykar affirmait en août 2022 avoir des contrats avec « 22 pays différents » et avait monté ses cadences à 20 unités par mois. La Turquie est d’ailleurs en train de prendre une place particulière dans le domaine des drones : le 10 avril dernier, elle a mis à l’eau le TGC Anadolu, premier navire porte-drones de combat au monde. Il accueillera le nouveau drone armé TB3 en 2024.

La France veut développer une filière française de MTO (munitions télé-opérées). La Marine poursuit son effort de dronisation sous la mer et embarqué, l’armée de Terre se verra doter de 1 200 drones d’ici 2025 et l’armée de l’Air disposera de son premier système Eurodrone à l’horizon 2030. Entre 2024 et 2030, la France va consacrer 5 milliards d’euros aux drones.