La Direction générale de l’armement veut mettre de l’intelligence artificielle dans les opérations aéroportées
Ce dispositif permet des sauts à partir d’une altitude supérieure à 9’000 mètres et offre la possibilité de parcourir une cinquantaine de kilomètres sous voile, avec une charge de 200 kg [chuteur et équipement compris]. Cela étant, la qualification du SMTCOPS ne portait alors que sur le parachute, l’emport de charge sous gaine et les équipements de sécurité… mais pas sur le système de communication et de navigation ainsi que sur la capacité d’emport de colis autoguidée.
Cela étant, il n’est pas impossible que cette dernière bénéficie à l’avenir d’une technologie reposant sur des algorithmes d’intelligence artificielle [IA] dits « d’Apprentissage par Renforcement ». Tel est, en tout cas, le sens du projet Colibot, qui vient de faire l’objet d’un appel à manifestation d’intérêt lancé par IDEA3, le Pôle innovation de défense de la DGA « Techniques Aéronautiques », dédié à l’aéromobilité.
S’adressant aux entreprises et aux centres de recherche spécialisés, ce projet vise en effet à mettre au point un prototype de « colis autoguidé » par des algorithmes d’Apprentissage par Renforcement [RL pour Reinforcement Learning] ayant la capacité d’effectuer un vol autonome tout en étant évidemment plus performant en précision et douceur de posé que les systèmes actuellement disponibles.
Ce prototype de colis autoguidé reposera sur un boîtier de navigation autonome [BNA] doté d’un « logiciel de vol à base d’IA permettant de manœuvrer un parachute aile d’une surface de voile d’environ 50m² ».
Deux configurations sont prévues. Ainsi, s’agissant de la première, appelée MANPACK, ce BNA sera « placé sur le buste » d’un parachutiste tout en étant « fixé sur son harnais, de sorte à ne pas altérer ses mouvements » afin de permettre une « reprise en main du vol à à tout moment, en cas de vol en perdition ».
Quant à la seconde, appelée PADS, elle prévoit de placer le BNA entre la charge utile et le parachute, au moyen d’un harnais adapté ». Selon la fiche du projet, la masse totale de l’ensemble [c’est à dire le parachute, le BNA et la charge utile] devra être comprise entre 150 et 250 kg.
Cela étant, la DGA explique que le projet Colibot s’inscrit dans une démarche plus large.
« L’augmentation de l’autonomie et des performances des systèmes dans le domaine des drones, de la robotique ou encore des missiles représente un enjeu majeur pour le ministère des Armées », souligne-t-elle. Aussi, poursuit la DGA, « l’Intelligence Artificielle appliquée à la thématique du guidage/contrôle de tels systèmes est perçue comme une piste prometteuse mais nécessite de monter en maturité et d’être évaluée de façon concrète sur des systèmes réels et non seulement en simulation ». D’où le projet Colibot, qui intéresse les forces spéciales… mais aussi l’armée de Terre ainsi que l’armée de l’Air & de l’Espace.
« De par sa facilité à répondre aux contraintes d’expérimentation aérienne et son intérêt opérationnel pour les Forces, le développement d’un prototype de ‘Colis autoguidé’ par des algorithmes RL est un candidat idéal pour expérimenter et progresser dans le domaine de l’IA embarquée », conclut la DGA.