A Coëtquidan, les élèves officiers n’oublient pas « Ceux du Sahel » et leurs grands anciens

A Coëtquidan, les élèves officiers n’oublient pas « Ceux du Sahel » et leurs grands anciens


« Ceux du Sahel » est le nom de la 63e promotion de l’École militaire interarmes (EMIA).

Entre 2013 et 2022, la France s’engage dans la lutte contre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne.

Le 11 Janvier 2013, à la demande des autorités maliennes, la France déploie des troupes pour arrêter l’avancée de groupes terroristes en direction de Bamako. Les soldats de la force Serval s’engagent sans relâche des zones désertiques du Mali jusqu’aux montagnes des Adrar des Ifoghas pour débusquer l’ennemi et couper son ravitaillement logistique dans le pays.

En juillet 2014, la force Barkhane succède aux opérations Serval et Epervier. Elle s’étend en plus du Mali et du Tchad, à la Mauritanie, au Niger et au Burkina Fasso. Forte de 4500 hommes, elle poursuivra avec ses partenaires africains, jusqu’en 2022, la lutte contre les groupes armées djihadistes sur toute la bande sahélo-saharienne.

Cette nouvelle promotion de l’EMIA (180 élèves), dont plus d’un tiers a été engagé dans ces opérations au cours des dix dernières années, rend ainsi hommage aux 59 soldats morts au Sahel ainsi qu’à leurs frères d’armes blessés dans leur chair et dans leur cœur.

Et du côté de l’ESM

Le capitaine Henry Desserteaux est le parrain de la 210e promotion de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr.

Après des études au lycée Carnot à Dijon, il intègre en 1937 l’ESM « Promotion Marne et Verdun » puis rejoint en qualité de sous-lieutenant le 70e bataillon alpin de forteresse en 1939. En juin 1940, il commande la section chargée de la défense de la Redoute Ruinée.

Après l’armistice, Desserteaux rejoint le 13e BCA où il est promu lieutenant en 1941. Placé en congé d’armistice, il entre en Résistance et multiplie les coups d’éclat. Il est très engagé dans le bataillon de Savoie de l’armée secrète où il forme des hommes le jour et organise des sabotages la nuit. Chef permanent de l’avant-garde de ce bataillon, il participe aux combats de libération de la Maurienne. Promu capitaine en mars 1944, il participe aux assauts du sommet du Roc Noir où cantonnent les chasseurs de montagne allemands. Il réalise alors l’un des plus fameux exploits de la campagne des Alpes en faisant prisonnier par une manœuvre audacieuse 14 artilleurs et en s’emparant d’un canon de 77mm. Il termine la guerre avec le 13e BCA en Autriche.

Volontaire pour servir en Indochine, il est immédiatement suivi par 52 de ses hommes qui voient en lui un chef exemplaire. Il prend la tête d’une compagnie de marche formée d’hommes du 6e, 11e, 13e et 27e BCA aux ordres du 110e RI. Grâce aux raids qu’il dirige dans la chaine annamitique, il entretient un climat d’insécurité chez l’adversaire et capture de nombreux prisonniers. Sa compagnie occupe à partir de l’été 1947 une série de points d’appui dans la plaine côtière. Elle défend ainsi le poste de Dat-Do avec héroïsme face aux assauts des bataillons vietminh.

Dans la nuit du 25 septembre 1947, alors qu’il est en mission de reconnaissance de la base d’attaque d’une opération, il est pris dans une violente embuscade et une rafale le touche en pleine poitrine. Le CNE Desserteaux meurt en Indochine, la veille de ses 30 ans.

Chevalier de la Légion honneur à titre posthume et titulaire de six citations dont quatre à l’ordre de l’armée. « Sa mort prive la France d’un de ses meilleurs enfants et l’armée d’un héros », dira un hommage.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.