Chuteur ops, commandant de SR, patron du GIGN, DOE : le parcours d’Hubert Bonneau, nouveau chef des gendarmes
Le général de corps d’armée Hubert Bonneau, a été choisi ce jeudi 31 octobre en conseil des ministres pour diriger la Gendarmerie au terme d’un long processus de nomination et d’un inédit intérim officiel de plus d’un mois assuré par le major général, le général de corps d’armée André Pétillot.
Le commandant de la région de Gendarmerie Bretagne et de la Gendarmerie pour la zone de sécurité ouest depuis janvier 2023 sera en effet le nouveau chef des gendarmes à compter du lundi 4 novembre prochain. Il était en “finale” avec le général de corps d’armée Xavier Ducept, 57 ans, commandant de la région Île-de-France et la Gendarmerie pour la zone de sécurité Île-de-France, et commandant des forces de Gendarmerie (ComForgend) pendant les Jeux Olympiques et paralympiques. Deux autres généraux avaient été sélectionnés au sein du casting proposé au nouveau ministre de l’Intérieur, les généraux de corps d’armée Bruno Arviset, directeur des ressources humaines, 56 ans, et Tony Mouchet, 54 ans, directeur des opérations et de l’emploi.
Retour sur le parcours atypique de celui qui est le premier directeur général ayant commandé une section de recherches et possédant la rare qualification de chuteur opérationnel. S’il est, après le général Denis Favier le deuxième ancien commandant du GIGN à accéder à la fonction suprême de DDGN, il est le premier ancien de l’escadron parachutiste d’intervention de la Gendarmerie (EPIGN), qu’il a commandé (dissous en 2007 et dont les personnels ont été intégrés dans le nouveau GIGN).
Ancien du lycée naval de Brest
Né en décembre 1966 à Brest, scolarisé au lycée naval de Brest, il intègre l’École spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan en 1986, promotion Général Callies, après deux ans de corniche au Prytanée national militaire de La Flèche.
À l’issue de Saint-Cyr, il choisit la Gendarmerie. À sa sortie de l’EOGN, en 1990, il commande le peloton d’intervention de l’escadron de gendarmerie mobile de Luçon (Vendée) avant de rejoindre en 1991 l’EPIGN comme adjoint au chef de l’unité. Il y obtient sa qualification de chuteur opérationnel et, en 1995, commande cet escadron. En 1998, il commande la compagnie de Papeete (Polynésie française) puis rejoint l’EOGN comme instructeur en 200 avant d’intégrer l’École de guerre en 2003. Il commande alors la section de recherches de Rennes de 2004 à 2007 puis prend la tête du groupement de gendarmerie départementale de la Corse-du-Sud en 2007.
Chef du GIGN
En 2011, il retrouve le GIGN comme commandant en second avant d’en prendre la tête en septembre 2014.
Il est à la tête de la prestigieuses unité d’élite lors de l’assaut de l’imprimerie de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne) le 9 janvier 2015 contre Saïd et Chérif Kouachi, auteurs de l’attentat de Charlie Hebdo, commis deux jours tôt. Promu général en 2016, il devient avril 2017 directeur de la sécurité diplomatique au sein du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. En avril 2020, il rejoint pour la première fois de sa carrière la Direction générale pour prendre le poste stratégique de directeur des opérations et de l’emploi.
En janvier 2023, il est soudainement nommé à la tête de la région de Gendarmerie Bretagne et commandant de la Gendarmerie pour la zone de sécurité ouest.
Absent de la “short-list” proposée à l’ex-ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le général Hubert Bonneau est revenu dans la course avec Bruno Retailleau et a été choisi, une décision validée par le Premier ministre, le ministre des armées et in fine, le président de la République.
Homme de terrain, il pourra compter sur l’appui du major général, le général de corps d’armée André Petillot et ses deux adjoints, les généraux de corps d’armée Pierre Casaubieilh et de division Frédéric Boudier.