SNU : le gouvernement refuse de lâcher la corde !
Conflit en cours : malgré le vote de l’Assemblée nationale et du Sénat en faveur de la suppression du SNU le 30 octobre 2024, le gouvernement reste ferme. Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, a réaffirmé la volonté de l’exécutif de maintenir ce programme.
Le gouvernement défend le SNU
Le Service National Universel (SNU), un programme lancé en 2019 par le gouvernement d’Emmanuel Macron, fait aujourd’hui face à une résistance marquée au sein de la chambre basse et de la chambre haute. Malgré les votes de suppression du budget alloué au SNU par l’Assemblée nationale et le Sénat, mercredi 30 octobre 2024, la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a déclaré, à la suite du Conseil des ministres que le gouvernement « ne souhaite pas supprimer le service national universel ».
Celle-ci a néanmoins reconnu, au nom du gouvernement les limitations budgétaires qui empêchent sa généralisation prévue pour 2026. « Il y a probablement nécessité de réinterroger le dispositif tel qu’il est conçu aujourd’hui. Il y a une partie du dispositif qui fonctionne très bien, d’autres qui peuvent peut-être être remis sur la table », précise la porte-parole du gouvernement.
Un « gadget présidentiel » trop couteux
C’est surtout le coût du service national universel qui est à l’origine des réticences des députés et des sénateurs, mais aussi ses résultats. Selon les estimations du rapport de la Cour des comptes de septembre 2024, la généralisation du SNU, soit pour 850 000 jeunes chaque année, coûterait entre 3,5 et 5 milliards d’euros annuellement.
Des projections qui ont suscité de vives critiques de la part de certains parlementaires, et cela, d’autant en raison du contexte d’austérité auquel doit faire face la France. Le Pierrick Courbon (socialiste) notamment, dénonce pour sa part une « hérésie budgétaire ». Même tonalité du côté du sénateur socialiste Éric Jeansannetas qui considère qu’après cinq ans d’expérimentation, « il n’apparaît pas que le SNU apporte une plus-value suffisante […] pour justifier la poursuite de son déploiement ». La critique se fait encore plus vive pour Jean-Claude Raux, député écologiste, qui voit le SNU comme un « gadget présidentiel » qui « ne marche pas » et « coûte cher ».
Vers un abandon de la généralisation prévue pour 2026
Malgré les promesses faites par Gabriel Attal, ex-Premier ministre, de généraliser le SNU d’ici à 2026, les résultats du programme sont en deçà des attentes gouvernementales : en 2023, celui-ci affiche 28 % de désistements. Gil Avérous, ministre des Sports et de la Jeunesse, l’avait d’ailleurs admis, lundi 28 octobre 2024, au micro de Sud Radio : « En 2025, il ne le sera pas, en 2026 j’imagine mal qu’il puisse l’être. »
Les chiffres le confirment : bien que l’objectif pour 2025 soit de 66 000 jeunes, seuls 35 700 se sont engagés dans le programme jusqu’à présent. Les crédits budgétaires, initialement fixés à 130 millions d’euros, ont été ramenés à 80 millions d’euros en raison des contraintes financières. Discutés dans les deux chambres, les votes des commissions des Finances de l’Assemblée nationale et du Sénat, le 30 octobre 2024, ont pourvu de réaffecter les 130 millions d’euros initialement prévus pour le SNU vers le secteur du sport.