Des primes pour les généraux
Le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre, pourrait toucher une prime de 50.000 euros par an, dont 31.500 euros de part variable. (Crédits : Pascal Rossignol) – La Tribune
Un décret crée une indemnité spécifique de haute responsabilité.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/11/12/des-primes-pour-les-generaux_5382452_3224.html
Militaires sous pression
La première pourra s’élever de 32 000 à 50 000 euros en fonction des postes occupés, selon l’arrêté complémentaire paru le 10 novembre. Les montants de la prime variable se situeront quant à eux entre 7 500 et 31 500 euros maximum. Le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre, pourrait ainsi comme le détaille La Tribune, toucher une prime de 50 000 euros sur l’année, dont une rémunération variable exceptionnelle aux résultats – lesquels ? Cela reste à découvrir – de 31 500 euros. Les autres cinq étoiles, les plus hauts gradés de l’armée française – chefs d’état-major de l’armée de terre, de la marine et de l’armée de l’air, major général, chef de l’état-major particulier du président, chef du contrôle général – toucheraient au plus 43 000 euros, dont 23 000 de part variable.
Les pistes de la réforme de l’Etat présentées le 29 octobre par le gouvernement comprenaient « la mise en place d’un nouveau régime de responsabilité et d’intéressement des gestionnaires ». Censée augmenter dans ce cadre, « la part de rémunération variable sera calculée en fonction de critères de bonne gestion financière et l’atteinte de cibles de performances précises et quantifiables », précisait le dossier transmis à la presse. Il était d’ores et déjà prévu que les préfets soient concernés.
A la défense, ce type de disposition s’inscrit aussi dans la volonté du président de la République de voir les armées continuer de se réformer. Les militaires et leur ministre sont sous pression pour afficher des résultats concrets dans le cadre de la remontée promise des crédits dans la loi de programmation pour 2019-2025. Ils sont sommés de rendre des comptes plus précisément quant à la gestion des deniers publics.
La publication du décret s’est télescopée avec l’annonce, très négative, d’une annulation de crédits de 404 millions d’euros, décidée dans le cadre de la loi de finances rectificative pour boucler les comptes de l’Etat en 2018. Contrairement aux engagements présidentiels, le ministère se voit au dernier moment contraint d’assumer la totalité des surcoûts des opérations extérieures et intérieures, 1,37 milliard pour l’année, qui ne devaient être réintégrés dans son budget qu’en 2021.