Des « Drones opérationnels de poche » pour les Terriens
Le ministère des Armées a officialisé l’acquisition d’un lot de « Drones opérationnels de poche » (DROP) auprès du norvégien Prox Dynamics, filiale du groupe américain FLIR. Un marché de 77,3M€ attribué le 23 novembre 2018 mais seulement dévoilé… avant-hier.
Notre confrère Jean-Marc Tanguy l’avait prédit (ici): l’armée de Terre devait acheter fin 2018 un nombre inconnu de nano drones Black Hornet 3. C’est aujourd’hui chose faite, le portfolio de Prox Dynamics ne contenant que ce drone, dévoilé en juin dernier durant le salon Eurosatory. En toute logique, l’annonce ne mentionne ni calendrier ni chiffres précis mais, à 40 000€ l’unité, l’enveloppe budgétaire débloquée suppose un nombre conséquent de systèmes. À titre de comparaison, l’armée britannique avait, en 2013, consacré 20M£ (24,5M€ à l’époque) à l’achat de 160 unités.
L’armée de Terre devient en conséquence le troisième opérateur du Black Hornet 3, quelques mois après sa sélection par l’armée américaine pour le programme « Soldier Borne Sensor » et son entrée en service au sein du 20e régiment de surveillance et d’acquisitions d’objectifs australien.
Vendu à plus de 3000 exemplaires depuis 2012, le Black Hornet aurait rejoint les rangs des forces françaises en 2016. Il est depuis mis en oeuvre par les unités du Commandement des opérations spéciales et de la Brigade de renseignement de l’armée de Terre, à commencer par le 2e régiment de Hussards de Haguenau. Certaines photos ayant fuité en novembre dernier sur les réseaux sociaux confirmait notamment le déploiement de ce nano drone au sein du dispositif Barkhane, dans la bande sahélo-saharienne.
Silencieux et extrêmement léger, le Black Hornet 3 conserve l’apparence des modèles précédents mais gagne en robustesse et en modularité en permettant, entre autres, le remplacement « in the field » de la charge utile. Face à la sophistication croissante des systèmes de brouillage, Prox Dynamics protège désormais la liaison de données au moyen d’une nouvelle clé AES de 256 bits. Il est en outre capable de naviguer dans des environnements privés d’accès GPS.
Le Black Hornet 3 vole également plus loin et plus vite que ses prédécesseurs, grâce une liaison de données étendue à 2 km et une vitesse maximale de 21 km/h. De quoi permettre à l’opérateur de grappiller quelques secondes supplémentaires sur cible et de compenser une autonomie toujours limitée à 25 minutes. Enfin, si sa taille, de l’ordre de 16 cm, ne change pas, l’adjonction de ces nouvelles capacités porte le poids du Black Hornet 3 à environ 33 grammes. Une peccadille au vu des performances supplémentaires annoncées.