Une expérimentation « mule » en OPEX en 2020
Selon un avis de marché publié aujourd’hui par la DGA, le ministère des Armées envisage l’acquisition d’une petite série de robots terrestres « mule » en vue d’une première expérimentation sur un théâtre d’opération extérieure en 2020.
Ce marché de trois ans au montant indéfini prévoit l’achat de cinq robots entre la notification et la mi-2020, ainsi que les pièces détachées nécessaires pour leur fonctionnement en OPEX pour une durée de quatre à six mois. Il prévoit en outre « des prestations d’assistance et de transfert de compétences sont assurées par le titulaire » durant la phase de préparation au déploiement ». L’accord comprend par ailleurs le MCO jusqu’à la fin de la durée du marché, de même que « l’acquisition de robots supplémentaires ainsi que des prestations d’assistance en vue de nouvelles expérimentations ». Enfin, la DGA laisse manifestement la porte ouverte à d’autres prestations susceptibles d’être requises par bons de commandes.
La mule sélectionnée devra présenter une capacité d’emport de 400 kg à 800 kg afin de décharger le fantassin d’une partie de son paquetage et « de gagner en mobilité ». Il est aussi susceptible de remplir des missions logistiques classiques, tel que le ravitaillement en munitions, aliments, ou autres. La liste des exemples de scénarios présentée par la DGA se veut en effet être « non exhaustive ». Téléopérable à vue et hors de la vue, le robot devra également être tractable par certains modèles de véhicules en service au sein de l’armée de Terre et sera nativement doté de fonctions ISR.
Difficile, à l’aune de cette description succincte, de ne pas penser au robot THeMIS de l’Estonien Milrem. Déjà évalué par la STAT au travers de la variante OPTIO-X20 développée avec Nexter, le THeMIS est évalué depuis mai par le détachement estonien ESTPLA-30 déployé en appui de l’opération Barkhane.
Moins médiatisée mais prometteuse, la mule Barakuda de Shark Robotics dévoilée en avril au salon SOFINS aura elle aussi une solide carte à jouer. Nouveau venu sur ce segment, l’industriel de La Rochelle pourra compter sur une autonomie de 10 à 12 heures, une capacité d’emport d’une tonne, ainsi que sur un poids et un volume réduits pour s’imposer face au THeMIS. Réservée aux entreprises ou groupements d’entreprises démontrant une « capacité à concevoir et assembler des robots terrestres de grande taille », la phase de soumission des offres sera clôturée le 7 août prochain.