Les forces spéciales françaises vont expérimenter une version adaptée à leurs besoins du « Flyboard Air »
Cela fait plus de cinq ans que Zapata Industries, une entreprise fondée par Franky Zapata, un ancien champion du monde de jet-ski, fait la promotion du « Flyboard Air » auprès des forces armées. Il s’agit d’une sorte de planche de surf qui, dotée de six moteurs [dont quatre développant chacun une puissance de 250 chevaux], permet de voler à une altitude de 10’000 pieds, grâce à un algorithme, qui ajuste en permanence l’inclinaison des moteurs et la vitesse des turbines latérales.
Après avoir failli passer sous contrôle américain, Zapata Industries a reçu le soutien du ministère des Armées en 2018, via l’Agence de l’innovation de Défense [AID]. Une enveloppe de 1,3 million d’euros lui fut allouée afin de lui permettre d’améliorer son « Flyboard Air » et l’adapter aux contraintes des opérations militaires. À ce titre, elle reçut le soutien de la société Poly-shape et de l’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA].
En effet, les potentialités offertes par le « Flyboard Air » ont très tôt intéressé le Commandement des opérations spéciales [COS]. Un tel appareil permettrait, par exemple, d’effectuer des reconnaissances, de mener des missions d’infiltration/exfiltration, de servir de plateforme logistique volante, de réduire le temps d’intervention d’un patrouille, ou bien encore d’être utilisé comme engin d’assaut.
Seulement, même s’il était prometteur [notamment après une traversée de la Manche par Franky Zapata], le Flyboard Air ne pouvait pas, en l’état, être utilisé à des fins militaires. En cause? Son manque de discrétion et sa consommation – jugée excessive – de carburant [de 200 litres de kérosène aux 100 km…]. Difficile, dans ces conditions, d’envisager de placer un commando sur une planche de surf volante avec 40 litres de carburant dans un sac à dos.
Depuis, Zapata Industries a apporté les modifications demandées. C’est en effet ce qu’a annoncé Florence Parly, la ministre des Armées, lors du Forum Innovation Défense [FID] 2021.
« Le premier FID avait été l’occasion de mettre en avant un projet qui pourrait paraître fou, celui du Flyboard de Franky Zapata. Si l’AID s’est intéressée à ce projet, c’est parce que d’autres nations expérimentent cette nouvelle forme ‘d’hyper-mobilité’ et parce que nos forces spéciales pourraient y trouver des applications dans le futur », a d’abord rappelé Mme Parly.
Quoi qu’il en soit, selon la ministre, les travaux conduit depuis trois ans ont donc permis « d’améliorer la discrétion acoustique, l’autonomie du Flyboard et d’optimiser la masse de son moteur ». Et d’ajouter : « Prochainement, les forces spéciales expérimenteront une plateforme volante individuelle, pilotée, dérivée du Flyboard-R, laissant le pilote libre de ses pieds et de ses mains. J’attends de voir cela ». Et elle n’est pas la seule…
Photo : Démonstration du Flyboard Air lors de l’édition 2018 du Forum Innovation Défense