Exercice HEMEX ORION 2023 – Réussir à faire les choses en grand et le faire savoir (+MAJ)

Exercice HEMEX ORION 2023 – Réussir à faire les choses en grand et le faire savoir (+MAJ)

Mars attaque – publié le 26 mars 2022

Durant les premiers mois de 2023 devrait se dérouler en France l’exercice ORION, grand exercice de niveau division, qui doit faire la démonstration des capacités françaises dans le domaine, et donnera l’occasion d’un nouvel état des lieux et d’un point d’avancement sur certains chantiers de régénération et de modernisation, notamment, des forces terrestres. ORION étant l’acronyme pour « Opération d’envergure pour des armées résilientes, interopérables, orientées vers la haute intensité, et novatrices« . #passionacronyme Dans la continuité de précédents jalons récents, comme l’exercice Warfighter 21-4 mené l’année dernière aux États-Unis.

Cet exercice, complexe, s’inscrit dans une actuelle hausse de l’effort de préparation opérationnelle, afin que les forces terrestres soient mieux préparer. Et qu’elles se préparent à des opérations relativement différentes dans la forme de celles connues au cours des dernières années. Avec des engagements plus durs, des changements d’échelles, et dans différents champs. D’où le renforcement nécessaire des moyens consacrés à la préparation opérationnelle, avec un changement d’échelle des exercices, en rehaussant les difficultés (une durée des exercices s’allongeant, une coordination nécessaire de diverses capacités, des forces adverses renforcées, etc.) et l’ampleur : « La haute intensité, ce n’est pas que le nombre de chars. C’est la saturation dans tous les domaines : flux logistiques, nombre de blessés, flux électromagnétiques… C’est le retour de la masse : il faut pouvoir s’entraîner avec de plus gros volumes de forces« , expliquait le général Vincent Guionie, commandant des forces terrestres françaises.

Comme le précise un rapport parlementaire, reprenant l’idée de manœuvre générale de l’armée de Terre à propos de la préparation opérationelle : « Certains domaines comme la cyberdéfense, la lutte anti-drones, la navigation terrestre ou la prise en compte des effets dans les champs immatériels sont désormais associés à tous les niveaux de la programmation opérationnelle et intégrés systématiquement dans l’élaboration des exercices interarmées ou interalliés. En outre dans le cadre de la Haute Intensité, l’armée de Terre opère un durcissement de l’entraînement des forces terrestres. Elle augmente la complexité de ses entraînements par la constitution d’une force d’opposition à niveau égal, apte à la défier dans tous les domaines du combat mais aussi par la réalisation de grands exercices du niveau divisionnaire, dont la première occurrence, ORION, se tiendra en 2023. Par ailleurs, elle adapte les conditions intellectuelles et matérielles de sa préparation opérationnelle, en mettant en œuvre de nouvelles méthodes de formation et d’entraînement fondées sur la maîtrise de la technologie, la résilience face à sa disparition, l’initiative et l’endurance« .

D’un déroulé longue durée

L’exercice HEMEX-ORION (HEMEX pour Hypothèse d’engagement majeur – Exercice) est prévu en plusieurs temps, entre février et mai 2023, avec quatre séquences principales :

  • La phase O1 consistant en une période de planification opérationnelle ;
  • L’activité O2 comprenant la projection et l’intervention d’une force équivalente à l’Échelon national d’urgence (ENU), récemment modernisé, qui garantit une capacité de réaction autonome aux crises ;
  • La phase O3 prenant la forme d’un séminaire interarmées et interministériel, permettant d’étudier l’adaptation de la posture opérationnelle de défense en cas d’affrontement majeur (s’appuyant potentiellement sur des moyens de Wargaming) ;
  • La phase O4, à partir d’avril, qui verra l’engagement en coercition, à terre, d’une division multinationale après une campagne aérienne censé permettre la conquête de la supériorité aérienne et son maintien.

Il s’agira, sous la houlette de la 3è division, de remettre à la fois la brigade au cœur du déploiement (niveau rarement vu ces dernières années en entier), la division comme intégrateur des effets interarmes-interarmées sur les lignes de fronts comme sur les arrières, et, globalement, de faire effort important sur les soutiens. Plus que de se concentrer sur une période plus ou moins longue, il est prévu de l’inscrire dans un temps long, représentatif d’une montée des tensions, et d’un passage de la phase de contestation à celle de l’affrontement, selon le triptyque cher à l’actuel chef d’état-major des armées. Comme le résume en interview le commandant des forces terrestres, le général Guionie : « L’exercice Orion sera un rendez-vous majeur qui, durant quatre mois, va nous permettre de retranscrire tout l’enchaînement d’une crise. La séquence majeure pour l’armée de Terre étant la dernière, à savoir celle qui se déroulera au mois d’avril. Cette phase verra le déploiement d’une division dont l’objectif sera de figer une situation et d’empêcher un adversaire de mettre en œuvre une politique du fait accompli« .