Le projet TARAMMAA permettra au Rafale F4 de voir encore plus loin

Le projet TARAMMAA permettra au Rafale F4 de voir encore plus loin

 

 

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Puis, le RBE2 a évolué grâce à l’apport des antennes actives [AESA, pour Active Electronically Scanned Array]. Sans trop entrer dans les détails techniques, un tel radar intègre des milliers de capteurs appelé TRM [Transmitter Receiver Module / modules émetteurs-récepteurs], lesquels renforcent à la fois sa fiabilité [grâce à la redondance de ces derniers] et ses performances étant donné qu’il est plus difficilement détectable et moins vulnérable au brouillage électronique tant en disposant d’une portée de détection accrue, y compris pour les cibles à signature radar réduite.

En effet, selon la description qu’en fait Thales, le RBE2 AESA, mis en service en 2012, peut détecter et poursuivre simultanément de « très nombreuses cibles aériennes, vers le bas ou vers le haut, pour le combat rapproché et l’interception à longue portée de nombreuses cibles terrestres ou maritimes, en environnement clair ou brouillé et par tous les temps ». En outre, il permet l’élaboration, en temps réel, de cartes 3 D pour le suivi du terrain et de « cartes radar haute résolution 2D du terrain survolé pour la navigation et la désignation de cibles ». Et avec le missile air-air METEOR longue portée, grâce à sa capacité de détection étendue, il permet au Rafale d’engager des cibles au-delà de la portée visuelle [BVR].

Cependant, le RBE2 AESA aura évidemment un successeur. Et, comme l’a souligné le magazine spécialisé Air Fan, dans son dernier numéro dédié au Rafale F4, la Direction générale de l’armement [DGA] s’y emploie, via le projet scientifique et technique [PST] « TARAMMAA », pour Technologies et architecture radar MLU multivoies à antenne active », lancé dans la continuité des programmes d’études amont [PEA] CARAA [Capacités accrues pour le radar RBE2 à antenne active] et MELBAA [Modes et exploitation large bande pour l’antenne active].

Ce projet TARAMMAA s’intéresse notamment à l’amélioration des performances des modules émetteurs-récepteurs ainsi qu’à une nouvelle architecture logicielle et matérielle. Directeur du programme Rafale au sein de la DGA, l’ingénieur général de l’armement [IGA] Guilhem Reboul explique que l’idée consiste à faire en sorte qu’une « partie de traitement se fasse directement dans l’antenne elle-même et non plus dans de calculateurs dédiés ».

« C’est très innovant », souligne-t-il. Et de préciser : « La technologie nitrure de gallium [GaN] sera privilégiée pour les modules de l’antenne afin de permettre des fonctions nouvelles comme l’entrelacement de modes air-air et air-sol. Alliés à des capacités de traitement renforcées grâce à des algorithmes et des moyens de calcul de plus en plus performants, ces modules garantiront des portées de détection remarquables et une grande résistance au brouillage », en lien avec le PST « Guerre électronique Aéro 2025, lequel prépare les évolutions Rafale F4 et… Rafale F5.

D’où, d’ailleurs, la priorité donnée par la DGA à la mise sur pied d’une filière française de nitrure de gallium, dans le cadre du programme NIGAMIL [pour « NItrure de Gallium pour applications MILlimétriques »]. En effet, ce matériau sert notamment à à la fabrication de circuits intégrés hautes performances fonctionnant jusqu’à 100 GHz, ce qui permettrait d’améliorer significativement le niveau de puissance, le rendement et donc la compacité des systèmes radars, d’antennes actives ou des systèmes de guerre électronique.

En attendant, explique Air Fan, le Rafale F4.1, en cours de développement, disposera d’un radar RBE2 AESA doté d’un mode GMTI [Ground Moving Target Indicator] pour la détection et la poursuite de cibles au sol [les essais de celui-ci sont d’ailleurs terminés] ainsi qu’un mode SAR [radar à synthèse d’ouverture] amélioré pour l’élaboration de cartes sol radars à très haute résolution. « Pour les équipages, ces évolutions constitueront une spectaculaire avancée opérationnelle ».

Illustration : Thales