A la découverte de la géographie des espaces d’entraînement de l’armée de Terre

A la découverte de la géographie des espaces d’entraînement de l’armée de Terre

MjAyMDEwMTRmODA1MDQ0NjM4MjM4ZDExOWEwYmI3YTgxNzY5YmI.jpg

 

par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 23 septembre 2022

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


Il y a quelques jours, j’ai consacré un post à un projet de réaménagement du bivouac La Fayette sur le camp de Coëtquidan (lire ici). Il s’agit de construire des infrastructures pour accueillir 174 soldats et leurs véhicules dont des VBCI et des Griffon

J’y reviens pour préciser les raisons qui poussent au réaménagement de ce bivouac.

La catégorisation des espaces d’entraînement a évolué ces derniers temps dans l’armée de Terre. Elle a réparti les espaces d’entraînement en trois niveaux principaux en vue de permettre l’entraînement des unités opérationnelles du groupe à la division :
– au niveau local : les espaces d’entraînement de niveau 1 complexes haute intensité régimentaire (ou EE1 CHIR). Ce sont Ce sont les camps de proximité des garnisons mais qui sont aussi des complexes de haute intensité régimentaire qui permettent d’optimiser l’entraînement de la section (unité de 20 à 40 hommes), des groupes ou équipages et l’entraînement individuel ;
– au niveau régional : les espaces d’entraînement de niveau 2 (EE2 Hi Ready) qui permettent l’entraînement au niveau compagnie ou sous-groupement interarmes. Les espaces de niveau 2 sont au nombre de huit en France : Coëtquidan, Fontevraud, la Courtine, Valdahon, le Larzac, Caylus, les Garrigues et l’Espace montagne. Ils bénéficient d’un effort de développement de leurs infrastructures de préparation opérationnelle pour optimiser l’entraînement et le contrôle, à moins de 250 km de leur garnison, des compagnies et sous groupement interarmes (SGTIA) et de leur unités subordonnées (soit 150 à 200 hommes).
Coëtquidan est désormais classé niveau 2, ce qui oblige à des réaménagements et la construction de nouvelles infrastructures.
– au niveau national : les espaces d’entraînement de niveau 3 qui permettent l’entraînement des grandes unités interarmes et participent à leur mise sur pied dans le cadre de la préparation d’un engagement majeur. La liste des EE3 comporte Mourmelon, Sissonne, Suippes, Mailly, Canjuers (au sud). Les quatre grands camps de Champagne-Picardie forment un espace d’entraînement cohérent unique en Europe, capable de supporter l’effort d’entraînement et la mise sur pied de guerre d’un système divisionnaire (unité interarmes de classe 25 à 30 000 hommes).

entrainement.jpg

Pour chaque niveau, des standards ont été définis, tant en terme d’installations de tir, de bâtis ou aménagements destinés à l’aguerrissement, de zones de manœuvre, de capacités d’hébergement, de moyens de simulation, etc.

Tous ces espaces d’entraînement sont sous la responsabilité du commandement de l’entraînement et des écoles du combat interarmes (le COM E2CIA). 

Il existe aussi des espaces d’entraînement outre-mer (les EE OME) dont 3 sont déjà de niveau 2 (Côte d’Ivoire, Djibouti et EAU) et 2 autres (Guyane et Nouvelle Calédonie) atteindront ce standard vers 2030.

Enfin, des espaces d’entraînement spécialisés sont disponibles:
– des espaces d’entraînement et d’expérimentation des forces spéciales à Pau, Souge et Bayonne,
– un espace montagne à Modane,
– un espace d’entraînement 3D.