Deux militaires français font partie de la nouvelle promotion des spationautes européens [MàJ]

Deux militaires français font partie de la nouvelle promotion des spationautes européens [MàJ]

http://www.opex360.com/2022/11/23/deux-militaires-francais-font-partie-de-la-nouvelle-promotion-des-spationautes-europeens/


 

Ce budget de l’ESA servira à financer notamment plusieurs programmes d’exploration spatiale [2,7 milliards] et d’observation de la terre [également 2,7 milliards] ainsi que les lanceurs spatiaux Ariane 6 et Vega-C.

Par ailleurs, l’ESA a profité de l’occasion pour dévoiler la liste de ses futurs spationautes, sélectionnés parmi plus de 2000 candidats. Au total, dix-sept titulaires avec onze remplaçants formeront cette nouvelle promotion. Celle-ci comptera un « parastronautre », en la personne du britannique John McFall. Ce sportif accompli, amputé d’une jambe à l’âge de 19 ans, a fait de brillantes études de médecine, lesquelles vont désormais lui ouvrir la voie des étoiles.

La France est le pays qui a présenté le plus de volontaires. Et sur les 7087 aspirants spationnautes ayant soumis leur candidature, Mme le lieutenant-colonel Sophie Adenot a été désignée par l’ESA. Cette militaire n’est pas une inconnue : en 2018, elle fut la première femme française à devenir pilote d’essais d’hélicoptères au sein de la Direction générale de l’armement [DGA] « Essais en vol ».

Diplômée de l’École nationale supérieure de l’aéronautique et de l’espace, Sophie Adenot entama une carrière au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace [AAE] en qualité de pilote d’hélicoptères. Un temps affectée à l’escadron 01.067 « Pyrénées », avec lequel elle effectua une centaine de missions en Afghanistan aux commandes d’un EC-725 Caracal, elle fut ensuite mutée à l’ET60 de Villacoublay pour piloter un Super Puma.

Puis, marchant sur les traces de Jacqueline Auriol, Sophie Adenot réussit le concours de l’École du personnel navigant d’essais et de réception [EPNER], en 2017. Et elle obtint son brevet de pilote d’essais d’hélicoptères au Royaume-Uni à l’Empire Test Pilots’ School de Boscombe Down, ce qui lui permit de voler à bord de l’Agusta A109, de la Gazelle, de l’AH-64 Apache ou encore du Bell 412.

« C’est une fierté que la prochaine astronaute française soit issue du rang de l’armée de l’Air et de l’Espace, ce qui constitue une reconnaissance de l’excellence de la formation au sein des armées, excellence de ses hommes et de ses femmes », s’est félicité le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE.

Pour rappel, le dernier pilote militaire à voler dans l’espace a été le général Léopold Eyharts, en février 2008. Et la première femme française à réaliser un vol orbital a été Claudie André-Deshays [épouse Haigneré], en 1998.

« Décorée de l’ordre national du Mérite au rang de Chevalier en 2022, la lieutenant-colonel Sophie Adenot incarne l’excellence des armées françaises. Avec cette nouvelle promotion, elle devient une nouvelle ambassadrice des armées dans le domaine spatial qui constitue un environnement stratégique », a fait valoir le ministère des Armées.

Hormis Claudie Haigneré, Jean-Jacques Favier et Thomas Pesquet, les spationautes français ont généralement un lien avec le monde militaire en général [et celui de l’AAE en particulier]. Et cela se vérifie encore avec le choix du remplaçant de Mme le lieutenant-colonel Adenot. En effet, ayant suivi le même parcours que Jean-François Clervoy en son temps, l’ESA a choisi l’ingénieur de l’armement Arnaud Prost. Sous-lieutenant au 1er Régiment de Hussards Parachutistes [en 2013] avant de rejoindre l’École polytechnique, puis l’ISAE-SUPAREO, ce pilote d’essais est également titulaire d’un master en astrophysique, sciences spatiales et planétologie. Durant ses études d’ingénieur, il effectué un stage de recherche au Jet Propulsion Laboratory de la NASA ainsi qu’à l’Institut Skobeltsyn de physique nucléaire et à l’Institut d’aviation de Moscou. Il a également travaillé à la COMEX, où il s’est intéressé à la plongée, ce qui lui fait un point commun avec l’astronaute américain Scott Carpenter.

MàJ :
– Précision sur la contribution française
– Précision sur le parcours de l’ingénieur de l’armement Arnaud Prost