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Informations

31 Abrams (encore à construire) seront fournis par Washington mais pas ponctionnés sur les stocks

admin Informations 26 janvier 202326 janvier 2023Armements & équipements, chars, Guerre, Maintenance, US Army 0 commentaire

31 Abrams (encore à construire) seront fournis par Washington mais pas ponctionnés sur les stocks

 

abrams.jpg

 

par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 25 janvier 2023

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


Après de longues tergiversations, Washington a annoncé la livraison de 31 chars Abrams à l’Ukraine pour l’aider à combattre l’invasion russe. 

Le président Biden a confirmé cette aide mais en précisant que les Etats-Unis achèteront pour l’Ukraine 31 chars Abrams M1. Ils seront achetés dans le cadre de l’Ukraine Security Assistance Initiative (USAI) et pas dans le cadre de la Presidential drawdown authority qui permet de livrer des matériels en parc, voire en ligne.

Ces 31 chars ne seront pas prélevés sur les stocks de l’US Army; ils ne seront donc disponibles que plus tard. On se souviendra que les Abrams achetés par le Pologne en 2022 seront livrés à partir de 2025.

Phebe Novakovic, la patronne de l’équipementier General Dynamic a confirmé avoir la capacité industrielle et humaine pour fabriquer ces chars. Sur le dernier semestre de 2022, les ventes d’équipements militaires par General Dynamics ont augmenté de  15,5% à 2,18 milliards de dollars.

Pour la Maison-Blanche, la décision de Jo Biden constitue un geste d’accompagnement des Américains en faveur des Européens pour qu’ils débloquent eux immédiatement leurs chars Léopard.

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Guerre en Ukraine : l’Allemagne donne son feu vert pour la livraison de chars Leopard

admin Informations 25 janvier 2023Armements & équipements, chars, Guerre 0 commentaire

Guerre en Ukraine : l’Allemagne donne son feu vert pour la livraison de chars Leopard

Par Le Figaro avec AFP – Publié le 25 janvier 2023
https://www.lefigaro.fr/flash-eco/ukraine-l-allemagne-donne-son-feu-vert-pour-la-livraison-de-chars-leopard-20230125

Le chancelier Olaf Scholz devant un Leopard 2, le 23 janvier.

Le chancelier Olaf Scholz devant un Leopard 2, le 23 janvier. Fabien Bimmer / Reuters

 

La chancellerie a annoncé la mise à disposition immédiate de 14 chars Leopard 2 A6, issus des stocks de la Bundeswehr. Les pays partenaires vont recevoir l’autorisation de faire de même.

La fin d’un long feuilleton. L’Allemagne a finalement donné son feu vert pour la livraison de chars Leopard à l’Ukraine, a déclaré la chancellerie, ce mercredi 25 janvier. Le gouvernement fédéral a décidé de mettre à disposition des forces armées ukrainiennes ces chars de combat, résultat d’intenses consultations qui ont eu lieu avec les partenaires européens et internationaux les plus proches de l’Allemagne.

«Cette décision suit notre ligne de conduite bien connue, qui consiste à soutenir l’Ukraine de toutes nos forces. Nous agissons de manière étroitement concertée et coordonnée au niveau international», a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz à Berlin. «C’est le résultat d’intenses consultations qui ont eu lieu avec les partenaires européens et internationaux les plus proches de l’Allemagne», a précisé le porte-parole du gouvernement, Steffen Hebestreit.

14 chars issus des stocks de la Bundeswehr

«L’objectif est de constituer rapidement deux bataillons de chars Leopard 2 pour l’Ukraine», a indiqué la chancellerie. Pour ce faire, l’Allemagne mettra dans un premier temps à disposition de l’Ukraine une compagnie de 14 chars Leopard 2 A6, issus des stocks de la Bundeswehr. Ce char est un modèle plus récent et perfectionné que les 2A4, qu’entendent livrer notamment la Pologne et la Finlande.

L’Allemagne donnera d’ailleurs aux pays partenaires qui souhaitent livrer rapidement des chars Leopard-2 de leur stock à l’Ukraine les autorisations nécessaires pour le transfert. Les pays ayant acheté pour leurs forces armées des chars Leopard 2 à l’Allemagne doivent obtenir l’autorisation de Berlin pour les réexporter. Plusieurs pays, dont la Pologne, la Finlande et les Pays-Bas, ont exprimé leur volonté de livrer ces chars lourds, réclamés à cor et à cri par Kiev.

La formation des équipages ukrainiens doit commencer rapidement en Allemagne, selon la chancellerie. Outre la formation, l’Allemagne garantira également la logistique, la fourniture des munitions et la maintenance des systèmes.

Remerciements de la Pologne

Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a remercié mercredi l’Allemagne pour sa décision. «Merci, chancelier Olaf Scholz. La décision d’envoyer des Leopard en Ukraine est un grand pas vers l’objectif d’arrêter la Russie. On est plus forts ensemble», a twitté Mateusz Morawiecki, après le feu vert donné par Berlin à la livraison de ces chards lourds.

  • Leopard 2, Challenger 2, Abrams et Leclerc : découvrez les chars qui pourraient briser les lignes russes en Ukraine
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La modernisation des hélicoptères Tigre de l’armée de Terre aurait du plomb dans l’aile

admin Informations 25 janvier 202325 janvier 2023Armée de Terre, Armements & équipements, Budget, Drones, hélicoptères, Les menaces, LPM, Union européenne 0 commentaire

La modernisation des hélicoptères Tigre de l’armée de Terre aurait du plomb dans l’aile

par Laurent Lagneau – zone miltaire – publié le 24 janvier 2023

https://www.opex360.com/2023/01/24/la-modernisation-des-helicopteres-tigre-de-larmee-de-terre-aurait-du-plomb-dans-laile/


 

Le 19 janvier, en signant le Traité de Barcelone, la France et l’Espagne ont renforcé significativement leur coopération dans de nombreux domaines, dont celui de la défense. Et cela alors que les deux pays mènent ensemble plusieurs programmes d’armement, dont le Système de combat aérien du futur [SCAF] et la modernisation de l’hélicoptère d’attaque Tigre. Or, celle-ci pourrait faire les frais de la prochaine Loi de programmation militaire [LPM]…

Pour rappel, ce programme à porter le Tigre au standard Mk3. Il vise notamment à adapter cet hélicoptère au combat collaboratif [avec la possibilité de prendre le contrôle de drones et de partager des données tactiques en temps réel] et à lui permettre d’emporter des missiles haut de trame [MHT ou Akeron HT] ou Spike [pour la version espagnole].

Lancée en 2022, cette modernisation du Tigre doit impliquer, outre Airbus Helicopters, Safran, Thales et MBDA. Le faux-bond de l’Allemagne, qui était initialement partie prenante à ce projet, a contraint la France et l’Espagne à revoir leurs ambitions à la baisse, malgré les sommes engagées par ces deux pays. Ainsi, Paris a prévu d’investir 2,8 milliards d’euros pour porter 42 Tigre au standard Mk3 sur les 67 que possèdent l’aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] tandis que Madrid a débloqué une enveloppe de 1,18 milliard pour 18 exemplaires mis en oeuvre par les Fuerzas aeromobiles del Ejercito de tierra [FAMET].

Seulement, la question est de savoir si ce programme ira jusqu’au bout, notamment à la lumière des retours d’expérience [RETEX] de la guerre en Ukraine, les hélicoptères d’attaque russes ayant été mis en difficulté. Deux conceptions s’opposent.

Ainsi, en décembre, la presse nippone a rapporté que le ministère japonais de la Défense envisageait de se séparer de ses hélicoptères d’attaque et de reconnaissance AH-64D Apache, AH-1S Cobra et Kawazaki OH-1 pour les remplacer par des drones tactiques.

A contrario, la British Army entend conserver les siens, comme le suggère le récent exercice qu’elle a mené avec des AH-64E Guardian, en vue d’adapter ses tactiques en fonction des RETEX de la guerre en Ukraine. « Nous avons dû complètement changer notre façon d’opérer à la fois dans les airs et au sol, pour exploiter au mieux les capteurs, les armes et les systèmes de communication améliorés de l’AH-64E, ainsi que ses meilleures performances de vol », a-t-elle fait valoir.

Et d’ajouter : « Pour […] frapper l’ennemi avant qu’il ne puisse viser les troupes amies, les AH-64E doivent être soutenus sur le terrain. Aussi, le fonctionnement des points de d’armement et de ravitaillement avancés [FARP] a été repensé afin d’éviter que les équipes de soutien ne soient localisées par des drones ou que leurs communications ne soient interceptées ».

Qu’en sera-t-il pour l’ALAT, et donc pour l’avenir de ses Tigre? Selon La Tribune, son stantard Mk3 ne serait plus jugé prioritaire par l’État-major des armées, qui se contenterait d’une modernisation « a minima ». Ce qui inquiète les industriels concernés, qui ont donc adressé une lettre à Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, pour défendre ce programme. Seront-ils entendus?

Cela étant, l’abandon éventuel du Tigre Mk3 n’est pas nouvelle… Des rumeurs couraient à son sujet dès l’automne dernier… Et le sénateur Cédric Perrin s’en était fait l’écho lors d’une séance de la commission des Affaires étrangères et des Forces armées. « L’an dernier, dans le cadre d’une mission à Madrid, nous avions évoqué avec les Espagnols le projet de modernisation du Tigre 3, afin de pallier les carences allemandes sur ce sujet. Si les assertions de la presse se révèlent exactes et que le Tigre 3 est effectivement abandonné par la France pour des raisons budgétaires, nous aurons bonne mine d’avoir sollicité les Espagnols », avait-il affirmé.

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Le Japon passe en mode guerre

admin Informations 25 janvier 202325 janvier 2023Forces armées, Les menaces 0 commentaire

Le Japon passe en mode guerre

 

par Revue Conflits – Article original paru sur War on the Rocks. Traduction de Conflits – publié le 25 janvier 2023

https://www.revueconflits.com/le-japon-passe-en-mode-guerre/

Tout au long de la guerre froide, les États-Unis et le Japon se sont concentrés sur la menace de l’Union soviétique. Mais avec l’augmentation des tensions autour de Taïwan, Tokyo s’est tourné vers son sud, adoptant les principes que l’ancien Premier ministre Shinzo Abe avait poussés avant sa mort. Rompant avec sa ligne pacifiste, le Japon est désormais sur le pied de guerre.

 

Les événements de cette semaine sont les derniers en date de cette tendance, et la visite du Premier ministre Fumio Kishida à Washington marque un changement significatif dans l’alliance américano-japonaise. Pour la première fois depuis des décennies, Tokyo et Washington se préparent sérieusement à l’éventualité d’un conflit majeur à court terme. Comme l’indique la nouvelle stratégie de sécurité nationale du Japon : « On ne peut exclure la possibilité qu’une situation grave se produise à l’avenir dans la région indo-pacifique, en particulier en Asie de l’Est. » Hier, les dirigeants de l’alliance ont annoncé une série de changements de posture de défense, une mise à jour des relations de commandement et de nouvelles dispositions en matière de formation. En bref, l’alliance américano-japonaise passe sur le pied de guerre.

Il peut sembler évident que le Japon et les États-Unis doivent se préparer à mener une guerre dans la région indo-pacifique. Après tout, les alliés sont confrontés à des défis croissants de la part de trois adversaires dotés d’armes nucléaires : la Chine, la Russie et la Corée du Nord. Au cours de la dernière décennie, les États-Unis et le Japon ont réagi en renforçant lentement mais délibérément leurs capacités militaires afin de dissuader tout conflit. Mais l’invasion de l’Ukraine par le président Vladimir Poutine et la pression croissante exercée par le secrétaire général Xi Jinping sur Taïwan ont rappelé aux dirigeants de Tokyo et de Washington que même les efforts de dissuasion soigneusement élaborés peuvent échouer, et que les conséquences peuvent être désastreuses. Un ensemble plus robuste de réponses face à une nouvelle incertitude est devenu nécessaire.

Le premier allié de l’Amérique en Asie

Le Japon est dans une position unique pour dissuader les conflits régionaux. Tokyo dirige la troisième plus grande économie du monde, a progressivement augmenté ses dépenses de défense ces dernières années et a pris des mesures importantes pour moderniser son alliance avec les États-Unis sous la direction de M. Abe. Le Japon abrite également plus de troupes américaines que tout autre pays au monde. Et les dirigeants japonais ont intensifié leurs contributions sur un large éventail de questions, qu’il s’agisse de sanctionner l’agression de la Russie en Ukraine, de fournir une aide à Kiev, de coopérer sur les chaînes d’approvisionnement en semi-conducteurs ou de soutenir le cadre économique indo-pacifique de l’administration Biden.

Les experts ont noté à juste titre qu’il ne s’agit pas d’un rejet révolutionnaire du pacifisme, mais plutôt d’un ensemble plus modeste de changements évolutifs dans la politique de sécurité japonaise. En effet, les principaux éléments du programme de transformation d’Abe n’avaient pas encore été réalisés au moment de son assassinat l’année dernière. Mais bon nombre des limites introduites par la constitution et l’histoire pacifistes du Japon sont désormais assouplies ou ajustées. L’augmentation des dépenses de défense du Japon et l’adoption de capacités de contre-attaque ne sont que deux exemples du changement qui s’opère sous la direction de Kishida.

En effet, la préparation du Japon au conflit était jusqu’à présent en retard sur celle des autres principaux alliés des États-Unis. La Corée du Sud et les États-Unis disposent d’un commandement combiné et ont l’habitude de répondre ensemble aux fréquentes provocations de la Corée du Nord. L’Australie a combattu aux côtés des États-Unis dans tous les conflits majeurs du siècle dernier. Et les alliés de l’OTAN sont confrontés à la guerre à leur porte ; ils ont combattu ensemble en Afghanistan et ont été actifs dans les conflits des Balkans après la fin de la guerre froide. L’alliance américano-japonaise, en comparaison, a du retard à rattraper si elle veut être pleinement préparée à une éventualité majeure.

Cette semaine marque donc le début d’un changement majeur – et remarquablement rapide – dans l’approche du Japon. Certains détails ont déjà été annoncés par le Comité consultatif sur la sécurité, la réunion bilatérale des ministres/secrétaires de la défense et des affaires étrangères connue sous le nom familier de réunion 2+2. Ces annonces montrent que trois transformations majeures sont en cours simultanément : 1) une augmentation des dépenses de défense à Tokyo, 2) des relations de commandement repensées, et 3) des changements substantiels de posture et de capacité. Chacune de ces mesures est importante en soi, mais ensemble, elles constituent un changement radical de l’approche de l’alliance américano-japonaise en matière de dissuasion et de conduite de la guerre.

Un programme ambitieux

Tout d’abord, le Japon augmente ses dépenses de défense et constitue les stocks militaires qu’exige la conduite de la guerre moderne. Pendant des décennies, les dépenses de défense japonaises sont restées inférieures ou égales à 1 % du produit intérieur brut. Aujourd’hui, M. Kishida cherche à presque doubler les dépenses de défense pour atteindre 2 % sur cinq ans. Si ce projet est mené à bien, le Japon passera du neuvième au troisième rang des pays les plus dépensiers en matière de défense, après les États-Unis et la Chine.

Bien entendu, l’augmentation des dépenses de défense pose de réels problèmes. Il faudra convaincre le public japonais de payer plus d’impôts, et les détails sont encore débattus à la Diète. En outre, les nouvelles capacités ne peuvent être acquises du jour au lendemain. Comme les États-Unis l’apprennent en Ukraine, les stocks ne peuvent être reconstitués que lentement, étant donné la capacité industrielle limitée de nombreux systèmes d’armes clés. La livraison de nouveaux missiles, tels que les Tomahawks ou une version améliorée du missile surface-navire japonais de type 12, prendra des années. Cela nécessitera donc une coopération étroite non seulement entre les gouvernements, mais aussi entre les industries de défense alliées.

Deuxièmement, les États-Unis et le Japon actualisent tous deux leurs dispositifs de commandement et de contrôle. Tokyo a annoncé qu’il allait créer un quartier général conjoint permanent au Japon pour commander les forces d’autodéfense japonaises en cas de crise. S’il est pleinement mis en œuvre, ce quartier général donnera au Japon sa propre version d’un commandement de combat et simplifiera sa coordination avec les forces américaines en cas d’urgence majeure. Entre-temps, le Congrès américain a exigé l’établissement d’un nouveau quartier général de forces conjointes dans la région indo-pacifique afin de faire de même pour les forces militaires américaines.

Ces changements prendront, bien sûr, du temps. Mais une fois en place, ils fourniront à l’alliance américano-japonaise les prémices d’une architecture nécessaire au commandement et au contrôle en temps de guerre. Contrairement à l’OTAN ou à l’alliance militaire entre les États-Unis et la Corée du Sud, Washington et Tokyo n’ont jamais disposé d’une structure de commandement véritablement combinée. Cela a été évident lors de l’opération Tomodachi en 2011, lorsque les alliés ont eu du mal à répondre au tremblement de terre et au tsunami de Tohoku. L’établissement d’un quartier général conjoint devrait être une première étape, pour aboutir à terme à un commandement conjoint et combiné qui sera capable d’assurer le commandement et le contrôle des alliés en temps de guerre, même dans les scénarios les plus stressants.

Troisièmement, les alliés ajustent leur dispositif militaire en transférant davantage de capacités vers les îles du sud-ouest du Japon, une région géographique critique qui s’étend du Japon continental vers le sud jusqu’à 100 miles à peine au large de la côte de Taiwan. Tout au long de la guerre froide, le Japon s’est concentré sur l’Union soviétique au nord, avant de se tourner principalement vers la Corée du Nord à l’est pendant la période de l’après-guerre froide. Par conséquent, la Chine au sud n’a pas été une priorité absolue jusqu’à cette dernière décennie. Aujourd’hui, les perspectives d’un conflit sérieux à propos de Taïwan s’accroissent, obligeant les alliés à modifier fondamentalement leur approche. Dans cette optique, les alliés annoncent une étape majeure : la création d’un régiment de marine littorale américain à Okinawa, qui sera opérationnel d’ici 2025.

Cette unité sera capable de mener des opérations de déni de mer puisqu’elle comprendra à la fois un bataillon d’infanterie et une batterie de missiles antinavires armée du lanceur à moyenne portée NMESIS du Corps des Marines. Une telle unité opérera probablement à partir d’Okinawa, mais sera également présente autour d’Ishigaki, de Yonaguni et de Miyako, offrant ainsi de nouvelles capacités à proximité du détroit de Taiwan. L’armée américaine jouera également un rôle en déplaçant des embarcations pour permettre une variété d’opérations au Japon et dans les environs. Il est également possible que les forces alliées intensifient leur formation et leurs exercices dans les îles du sud-ouest du Japon. Toutes ces mesures indiqueront clairement à la Chine que Washington et Tokyo améliorent régulièrement leur alliance pour parer à toute éventualité, y compris dans les eaux entourant Taïwan.

Conclusion

Ces mesures semblent être le début, et non la fin, d’une série d’initiatives destinées à renforcer la dissuasion en améliorant le dispositif et les capacités américano-japonais. Les annonces attendues concernant les efforts déployés avec les Philippines, l’Australie et d’autres pays laissent présager ce que le secrétaire adjoint à la Défense, Ely Ratner, a appelé « la plus grande année en matière de posture depuis une génération ». Il reste encore beaucoup de travail à faire pour mettre en œuvre ces réformes, mais il s’agit d’un progrès notable qui mérite d’être salué.

Ce cadre régional plus large renforce l’idée que les changements dans l’alliance américano-japonaise ne se produisent pas dans le vide. La Corée du Sud, l’Australie, les Philippines et d’autres pays resserrent leurs liens avec les États-Unis en réponse au comportement plus affirmé de la Chine. Ces efforts devront être étroitement coordonnés pour se renforcer mutuellement. Il existe toutefois de réelles possibilités d’inclure des tiers dans cette nouvelle approche, comme c’est le cas avec le Japon et les États-Unis qui s’entraînent dans le nord de l’Australie.

Si le Japon parvient à augmenter ses dépenses de défense, à moderniser ses dispositifs de commandement et de contrôle et à améliorer son dispositif de défense, Tokyo s’engagerait sur une nouvelle voie importante. Washington devrait saluer la vision audacieuse de Kishida et sa solide contribution à la sécurité régionale. La transition du Japon du pacifisme au statut de protecteur régional n’est pas encore achevée, mais il est désormais indéniable qu’elle est bien engagée.

Zack Cooper est senior fellow à l’American Enterprise Institute et partenaire d’Armitage International. Il anime le podcast Net Assessment pour War on the Rocks et a précédemment occupé divers postes au Pentagone et à la Maison Blanche.

Eric Sayers est membre non résident de l’American Enterprise Institute et directeur général de Beacon Global Strategies. Il était auparavant assistant spécial du commandant du Commandement Indo-Pacifique (INDOPACOM).

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L’Ukraine ébranlée par un scandale de corruption visant ses dirigeants

admin Informations 25 janvier 202325 janvier 2023Guerre, Les menaces 0 commentaire

L’Ukraine ébranlée par un scandale de corruption visant ses dirigeants

Plusieurs hauts responsables ukrainiens, dont le vice-ministre de la Défense, ont été contraints de démissionner mardi après des accusations de corruption.

Le Point – Source AFP- publié le 24 janvier 2023

https://www.lepoint.fr/monde/l-ukraine-ebranlee-par-un-scandale-de-corruption-visant-ses-dirigeants-24-01-2023-2505906_24.php



C’est un scandale qui fait grand bruit en Ukraine. Plusieurs hauts responsables ukrainiens ont annoncé mardi 24 janvier leur démission après des révélations de la presse sur des achats présumés de provision pour l’armée à des prix gonflés, ont fait savoir les autorités en pleine invasion russe. Parmi les responsables qui ont démissionné figurent le vice-ministre de la Défense Viatcheslav Chapovalov, qui était en charge de l’appui logistique des forces armées, le chef adjoint de l’administration présidentielle Kyrylo Tymochenko et le procureur général adjoint Oleksiy Symonenko.

Au total, cinq gouverneurs régionaux, quatre vice-ministres et deux responsables d’une agence gouvernementale vont quitter leurs postes, en plus du chef adjoint de l’administration présidentielle et du procureur général adjoint. Le président Volodymyr Zelensky défendu mardi soir des décisions « nécessaires » pour avoir « un État fort ». « C’est juste, c’est nécessaire à notre protection et cela aide à notre rapprochement avec les institutions européennes », a-t-il insisté dans son allocution quotidienne. « Tous les problèmes internes qui empêchent l’État de se renforcer sont en train d’être réglés et le seront encore davantage » à l’avenir, a-t-il souligné.

« Même si ces accusations sont infondées », le départ de Viatcheslav Chapovalov « permettra de préserver la confiance de la société et des partenaires internationaux ainsi que d’assurer l’objectivité » des efforts pour faire la lumière sur cette affaire, a assuré le ministère de la Défense dans un communiqué. Ces annonces interviennent après que les autorités ont limogé un vice-ministre des Infrastructures ukrainien Vassyl Lozynsky soupçonné d’avoir reçu un pot-de-vin de 400 000 dollars pour « faciliter » l’achat de générateurs à des prix gonflés alors que le pays est confronté à de vastes coupures d’électricité à la suite des frappes russes contre des infrastructures énergétiques.

Des démissions en cascade annoncées par Zelensky

Kyrylo Tymochenko, un des rares collaborateurs du président en place depuis l’élection de Volodymyr Zelensky en 2019 et qui supervisait notamment des projets de reconstruction des installations endommagées par des frappes russes, a pour sa part figuré dans plusieurs scandales pendant et avant l’invasion de Moscou. En octobre, il a notamment été accusé d’utiliser un tout-terrain donné à l’Ukraine par le groupe General Motors à des fins humanitaires. Après ces révélations, Kyrylo Tymochenko a annoncé transférer le véhicule vers une zone proche de la ligne de front.

Oleksiy Symonenko a été, lui, accusé par un influent média ukrainien Ukraïnska Pravda d’être récemment parti en vacances en Espagne alors que les déplacements à l’étranger sauf à des fins professionnelles sont normalement interdits pour les hommes ukrainiens en âge de combattre. Selon le média, il est parti en voiture appartenant à un homme d’affaires ukrainien et en compagnie d’un garde du corps de celui-ci. Le président Volodymyr Zelensky avait annoncé lundi soir qu’une série de responsables ukrainiens allaient quitter leur poste.

Cinq gouverneurs régionaux et quatre vice-ministres ont également été démis de leurs fonctions en Ukraine, a annoncé le gouvernement mardi. Selon Taras Melnytchouk, représentant du gouvernement auprès du Parlement, les gouverneurs des régions de Dnipropetrovsk (centre), Zaporijia (sud), Soumy (nord), Kherson (sud) et de la capitale Kiev vont quitter leurs postes. Le vice-ministre de la Défense, celui de la Politique sociale et deux vice-ministres du Développement territorial ont été limogés.

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L’Europe voulait la paix, mais doit préparer la guerre

admin Informations 24 janvier 202324 janvier 2023Guerre, Les menaces, Libres-propos, Logistique, OTAN, Union européenne 0 commentaire

L’Europe voulait la paix, mais doit préparer la guerre

 

par Pierre d’Herbès – Revue Conflits – publié le 24 janvier 2023

https://www.revueconflits.com/leurope-voulait-la-paix-mais-doit-preparer-la-guerre/


L’invasion russe de l’Ukraine a brutalement confronté l’Europe à sa propre impuissance. Réduites au rang de quasi-spectatrices du conflit, les nations du continent n’ont d’autre choix que le réarmement et la coopération militaire. Une situation qui régénère, de facto, l’OTAN dans sa vocation défensive. Même si les défis opérationnels de l’Alliance sont aujourd’hui nombreux. Du côté français, la conjoncture ouvre des opportunités alors que les forces de Paris accentuent leur manœuvre en Roumanie et dans les pays baltes.

La réalité, glaciale, s’est définitivement imposée en février dernier, lors de l’invasion russe de l’Ukraine. L’Europe ne dispose pas de suffisamment de capacités coercitives aptes à dissuader l’action d’un belligérant sur son sol. Malgré les difficultés éprouvées par la Russie face à la défense ukrainienne – appuyée par l’aide internationale- aucun pays d’Europe ne serait en possibilité de mener une contre-attaque décisive contre les forces de Moscou ; il en irait de la même manière dans le reste de l’Europe orientale. C’est la raison pour laquelle l’OTAN, auparavant abondamment critiquée, voit maintenant sa légitimité se raffermir.

L’Alliance est-elle en mesure d’assurer durablement la sécurité de l’Europe ? De fait, aucun pays d’Europe de l’Est ne serait capable d’assurer seul sa défense face à Moscou. A contrario, la tendance à se reposer sur les capacités de l’OTAN, et donc sur l’armée américaine, a largement grevé les capacités militaires des pays européens. Une donnée qui doit dorénavant pousser les pays du continent au réarmement et à la résolution de leurs lacunes capacitaires. L’enjeu réside autant dans la montée en puissance de l’OTAN que dans la sortie de la dépendance militaire à Washington. Cette dernière, d’ici quelques années, du fait de son basculement de puissance vers l’Indopacifique, ne sera plus en mesure d’assigner qu’une part minoritaire de ses forces à l’Alliance.

L’impérative montée en puissance

La plupart des pays du continent ne disposent que d’une autonomie stratégique réduite, voire nulle. Leur engagement en opération est alors conditionné à l’intervention d’un État disposant des moyens logistiques (production, stockage, transport, MCO, etc.) et opérationnels (renseignement, projection de forces et de puissance, ouverture de théâtre, etc.) adéquats, dans les quatre dimensions, terre, mer, air et espace. Un rôle assumé depuis 30 ans, en coalition, par les États-Unis ; et dont est aussi capable, à une plus petite échelle, la France, comme en ont témoigné avec succès les opérations Eufor, Barkhane ou encore Takuba.

Or, l’Europe doit faire face aujourd’hui à l’éventualité d’autres attaques russes à l’Est de son territoire. Sans compter les menaces réelles d’autres états belligérants comme la Turquie ou même l’Azerbaïdjan. Peu de pays européens seraient en mesure de leur imposer leur volonté, même un aussi petit État que Bakou. La question d’un réarmement massif, visant l’ensemble du spectre capacitaire, apparaît donc comme un impératif stratégique.

Après l’électrochoc ukrainien, plusieurs pays ont ainsi annoncé des politiques de défense ambitieuses, notamment l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la Pologne. Cette dernière affiche, toutes proportions gardées, le plus gros effort du continent : passage progressif du budget militaire à 3% du PIB, commandes exponentielles de matériel (blindés, chasseurs, armement anti-char, hélicoptères de combat, artillerie lance-roquette, etc.) et augmentation de la dimension de ses forces. Varsovie veut s’imposer comme une puissance militaire incontournable en Europe. C’est l’un des principaux soutiens à l’Ukraine sur le continent.

La logistique : un point saillant

Depuis la fin de la guerre froide, les capacités logistiques des pays de l’OTAN n’ont pas vu leurs capacités évoluer, voire se sont érodées. Cela malgré l’ouverture progressive de l’Alliance aux pays d’Europe centrale et orientale, anciens membres du pacte de Varsovie. En cause, les faiblesses capacitaires décrites plus haut, mais aussi le manque d’infrastructures. Les pays d’Europe de l’Est, les « neuf de Bucarest », se caractérisent ainsi par un faible coefficient de mobilité, du fait d’une faible infrastructure ferroviaire, routière et aéroportuaire. Ces lacunes auraient un impact direct délétère sur les capacités de projection, de mobilité et de résilience des forces de l’Alliance, dans le cadre d’une riposte à une attaque russe. C’est donc bien la capacité de l’OTAN à générer, transporter et ravitailler (régénérer) ses forces, dans toutes les dimensions, qui est ici remise en question.

Plusieurs initiatives doivent apporter une réponse à cette faiblesse structurelle. La coopération structurée permanente (CSP) européenne poursuit un programme de construction de réseaux d’hubs logistiques militaires en Europe. Le projet est mené par l’Allemagne, la France et Chypre. Complémentaire et très prometteur, le chantier du « Solidarity Transport Hub » (CPK en polonais) mené par Varsovie intéresse l’OTAN de prés. Le CPK sera un complexe de transport multimodal aéroportuaire, ferroviaire et autoroutier. Situé au carrefour des grands axes de communication d’Europe de l’Est, il fera de la Pologne le point nodal de la mobilité centrale-européenne : notamment dans le cadre du nouveau corridor de transport (marchandises et passagers) : « mer Baltique – mer Noire – mer Égée » encouragé par l’UE. L’envergure du CPK en fait un candidat idéal pour être le hub logistique militaire d’Europe de l’Est. Il imposera la Pologne comme un pilier stratégique de la sécurité européenne.

Une carte à jouer pour la France

Dotée d’une armée opérationnelle, autonome et expérimentée, la France est en mesure d’exercer un vrai leadership dans la montée en puissance des armées européennes. Même si, parallèlement, Paris doit aussi travailler à la massification, et à la conversion partielle, de son outil de défense aux nouvelles exigences de la haute intensité. Celui-ci s’était forgé, depuis 30 ans, dans une logique expéditionnaire adaptée à des conflits de basse à moyenne intensité. Elle y a affiné ses doctrines de projection de force et de puissance : des capacités maitrisées par un club très restreint de puissances.

Dans une intervention télévisée, au début du mois de mars, le président Macron rappelait la nécessité de disposer d’une défense européenne autonome. Le retour en force de l’OTAN n’est pas nécessairement contradictoire avec cette doctrine. D’autant que le contexte européen, après huit mois de guerre, l’y contraint diplomatiquement. Parallèlement, la volonté d’autonomie stratégique européenne voulue par la France a, in fine, buté sur l’atlantisme britannique et germanique. Un changement d’approche s’impose même si la finalité ne change pas.

Avec l’échec maintenant consommé du couple franco-allemand, la France aurait une carte à jouer en s’investissant, via l’OTAN, puis de manière bilatérale, en direction des PECO (Pays d’Europe centrale et orientale). Notamment la Pologne, dont les achats successifs à l’industrie de défense américaine sont probablement moins le résultat d’un atlantisme à tout crin que de son isolement politique au sein de l’Union européenne. Une double politique de coopération militaire appuyée, et d’investissement dans les secteurs critiques attenants, dont les infrastructures logistiques, procurerait à Paris une position de force en Europe de l’Est. In fine, c’est potentiellement par l’OTAN que la France pourrait continuer le développement de son propre système d’alliance. Celui-ci s’étend déjà à la Grèce et poursuit son développement outre-mer (Émirats arabes unis, Indonésie, etc.).  L’investissement estonien dans le Sahel ne serait-il d’ailleurs pas la réciproque du déploiement de la mission française Lynx sur son territoire depuis 2017 ? À ce titre, le déploiement de la mission Aigle en Roumanie, depuis février 2022, va dans le bon sens, mais doit être amplifié.

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M. Macron acte la fin du modèle d’armée « expéditionnaire » au profit d’un « pivot vers la haute intensité »

admin Informations 22 janvier 202322 janvier 2023Budget, Cyberdéfense, Finances publiques, Forces armées, Forces spéciales, Les menaces, LPM, Renseignement 0 commentaire

M. Macron acte la fin du modèle d’armée « expéditionnaire » au profit d’un « pivot vers la haute intensité »

 

par Laurent Lagneau – Zone militaire – publié le 20 janvier 2023

https://www.opex360.com/2023/01/20/m-macron-acte-la-fin-du-modele-darmee-expeditionnaire-au-profit-dun-pivot-vers-la-haute-intensite/


Dès son retour au pouvoir, en 1958, le général de Gaulle mena un politique de défense reposant sur l’indépendance nationale, la dissuasion et la conscription. Ainsi, il s’agissait de privilégier la souveraineté et l’autonomie stratégique dans un monde alors marqué par la rivalité entre les États-Unis et l’Union soviétique, ce qui supposait d’accélérer le processus de décolonisation [et donc de mettre au pas l’armée « coloniale »].

Par la suite, le Mur de Berlin tombé et l’Union soviétique disloquée, le modèle d’armée français s’inscrivit dans une logique « expéditionnaire », avec notamment la professionnalisation, sur fond de baisse des dépenses militaires. Les capacités qui étaient autrefois indispensables furent réduites à l’état échantillonaire, avec l’argument que ce ne serait pas avec tel ou tel matériel que l’on gagnerait les guerres de demain, l’époque étant aux « opérations extérieures », menées dans des environnements permissifs.

Sauf que, et malgré des signaux pourtant difficiles à ignorer, la compétition entre puissances ne s’était jamais vraiment estompée. La guerre en Ukraine le montre actuellement… Comme les tensions dans la région Indo-Pacifique. Qui plus est, les menaces se multiplient et s’aditionnent désormais…

D’où le constat du général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’une audition parlementaire, en juillet. « Notre capacité à être une force expéditionnaire ne nous rend pas instantanément aptes à conduire une guerre de haute intensité », avait-il lâché devant les députés.

D’où les « grandes transformations » et les « choix difficiles » annoncés par Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, à l’occasion de son ordre du jour, le 4 janvier dernier. Et lors de ces voeux aux Armées, ce 20 janvier, depuis la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, le président Macron en a livré les grandes lignes.

Ainsi, celui-ci a annoncé que le modèle d’armée issu de la prochaine LPM devra privilégier « la cohérence sur la masse » ainsi que la « réactivité sans sacrifier l’endurance ». En clair, a-t-il ajouté, cela signifie qu’il s’agira de « consolider notre cœur de souveraineté, là où le modèle de la précédente Loi de programmation militaire mettait plutôt l’accent sur la capacité expéditionnaire et la lutte contre le terrorisme ».

« La transformation, […] c’est être capable de passer d’un modèle fait pour assurer des opérations dans des milieux où notre liberté d’action était forte à une capacité d’évolution dans des environnements contestés, face à des adversaires aguerris, parfois technologiquement redoutables sur tout le spectre de la conflictualité », a insisté M. Macron.

Aussi, au regard de l’ampleur des menaces [qui concernent aussi les départements et collectivités d’outre-Mer, qu’il a cités à plusieurs reprises dans son discours], le président a annoncé que l’effort budgétaire de la LPM 2024-30 serait de 400 milliards d’euros. Soit 30% de plus que celle en cours [295 milliards, ndlr]. Cette somme « permettra de couvrir 413 milliards de besoins militaires » et d’amorcer « un changement profond qui sera irréversible ».

Sans surprise, la dissuasion sera confortée et « renforcée » car elle « fait de la France un pays différent en Europe ». Les postures permanentes feront également l’objet d’une attention particulière. « Cela suppose des capacités accrues de renseignement qui doivent nous permettre d’anticiper les crises et les menaces », a justifié M. Macron, tout en insistant sur « l’autonomie de décision et d’action ». La fonction « connaissance et anticipation » bénéficiera d’un nouvel effort substantiel de +60% au total, avec des ressources de la Direction du renseignement militaire [DRM] et de la Direction du renseignement et de la sécurité de Défense [DRSD] qui seront doublées.

 

Les capacités de surveillance seront aussi renforcées significativement, avec des « drones et des moyens d’intervention », en particulier dans les outre-Mer, « où des capacités apportant une première réaction locale devra pouvoir être complétée par la projection de renforts conséquents », a détaillé M. Macron, sans donner plus de détails.

En outre, au titre de la « résilience », le locataire de l’Élysée a également dit vouloir « doubler la capacité de traitement des attaques cyber majeures » ainsi que le format de la réserve opérationnelle, ce qui « permettra de renforcer notre armée d’active » ainsi que la création « d’unités territoriales et de flottilles côtières ». Évidemment, cela supposera de revoir la carte militaire… ainsi que l’organisation des soutiens, comme celle du Service de santé des Armées [SSA].

Cela étant, abandonner la logique expéditionnaire suppose de gérer les crises « autrement », en maîtrisant « l’empreinte et la durée de nos opérations lointaines », celles-ci devant revenir en particulier aux forces spéciales, qui seront également renforcées, a expliqué M. Macron.

Mais cette « transformation », ou ce « pivot vers la haute intensité » comme a dit le chef de l’État, passera par un renforcement de l’Échelon national d’urgence [ENU], afin de « disposer des moyens nécessaires pour une intervention sur court préavis, même loin de la Métropole » [dans les outre-Mer?]. Il s’agira également « d’augmenter la capacité à durer et à résister à des efforts et des effets d’usure », grâce à une préparation opérationnelle plus intense, une disponibilité des matériels accrue et des stocks de munitions en conséquence.

Lors de son allocution, Emmanuel Macron a livré peu de détails sur les capacités qui seront inscrites dans la future LPM. « Face à des adversaires plus forts, nous devrons agir plus fort aussi pour obtenir rapidement des effets militaires décisifs. Cela implique de durcir notre outil », a-t-il dit.

Ainsi, parmi les décisions qu’il a annoncées par le président, les Mirage 2000 s’effaceront plus tôt que prévu [alors que la modernisation des Mirage 2000D est en cours, ndlr], le passage au « tout Rafale » étant acté. « Nous maintiendrons cet avion d’exception au meilleur niveau mondial », a-t-il assuré. La modernisation de l’armée de Terre, via le programme Scorpion, sera évidemment poursuivie. Quant à la Marine nationale, ses frégates verront leur puissance et leur protection augmentées. Et le porte-avions de nouvelle génération [PA NG] sera confirmé.

« Nous devons également innover en développant des munitions guidées à distance [des munitions téléopérées?], en élargissant l’usage des drones par un doublement, à cet égard, de nos investissements », a dit M. Macron. Les efforts en matière de technologies quantiques et d’intelligence artificielle seront poursuivis [ce qui profitera au cyber et au renseignement].

Le chef des armées a annoncé un renforcement des capacités dans les domaines à forte valeur ajouté opérationnelle. Et de citer la défense sol-air, dont les moyens seront augmentés de 50%. Et ceci parce que, a-t-il expliqué, « même avec la dissuasion, notre territoire n’est pas à l’abri de frappes isolées, du fait, par exemple, de perturbateurs, en particulier non étatique ». Les feux dans la profondeurs, la suppression des défenses aériennes adverses [SEAD] et la lutte anti-sous-marines figureront parmi les priorités.

Un autre volet de ce « pivot » concerne les « espaces communs » que sont le cyber, l’espace et la mer. C’est dans ceux-ci que se déploient généralement les modes d’actions relevant de la « guerre hybride ». La LPM donnera les moyens nécessaires pour détecter les signaux faibles… Ce qui devra se faire en adoptant une « approche décloisonée, pro-active et d’influence », qui ne relèvera pas uniquement des seules armées.

« Nous renforcerons notre capacité à surveiller et à réagir mais aussi à prendre l’initiative, à passer de clairs messages stratégiques dans l’espace exo-atmosphérique, dans l’espace numérique et dans les espaces maritimes », a aussi promis M. Macron. Les capacités « cyber » seront évidemment mises à contribution et l’effort sur le volet spatial ne sera pas relâché. Au-delà de la maitrise des fonds marins, la Marine devrait bénéficier de moyens renforcés, « à la hauteur des atouts martimes de notre pays », a-t-il dit, en citant, à nouveau, l’importance des outre-Mer.

Enfin, le quatrième volet de cette transformation porte sur les « partenariats internationaux ». Là, il s’agira de capitaliser sur ceux qui ont été récemment noués [Grèce, Inde, Émirats arabes unis, etc], de revoir les modalités de certains et, surtout, de permettre à la France de prendre tout sa place au sein de l’Otan et de l’Union européenne.

D’ailleurs, l’objectif de la future LPM pourrait se résumer par cette phrase de M. Macron : « Si, demain, tel grand partenaire [les États-Unis?] doit regarder ailleurs, nous devrons être en mesure d’agir avec les Européens, à l’intérieur de l’Otan ou en dehors, et, si nécessaire, d’assurer les capacités de commandement qui permettront de mener ensemble une opération d’ampleur. Pour nous, cela impliquera de pouvoir déployer une capacité interarmées représentant jusqu’à 20’000 hommes. Cela vous donne la mesure de défis et de l’ambition qui est la nôtre ».

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M. Lecornu : le président Macron a demandé « l’instruction de la cession de chars Leclerc » à Kiev

admin Informations 20 janvier 202320 janvier 2023Armée de Terre, Armements & équipements, chars, Formation, Guerre, Les menaces, Logistique, Maintenance 0 commentaire

M. Lecornu : le président Macron a demandé « l’instruction de la cession de chars Leclerc » à Kiev

par Laurent Lagneau – Zone miltaire – publié le 19 janvier 2023

https://www.opex360.com/2023/01/19/m-lecornu-le-president-macron-a-demande-linstruction-de-la-cession-de-chars-leclerc-a-kiev/


 

Ce 19 janvier, s’exprimant en visioconférence en marge du Forum de Davos, le président ukrainien Volodymyr Zelenski, a une nouvelle exhorté ses partenaires occidentaux à livrer davantage d’armes à ses troupes… non seulement pour mettre en échec l’offensive russe contre son pays… mais aussi pour récupérer la Crimée, annexée en 2014 par Moscou.

« La Crimée est notre terre, notre territoire, notre mer et nos montagnes. Donnez-nous vos armes et nous récupérerons nos terres », a lancé M. Zelenski. Et cela alors que, la veille, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait assuré que les Alliés fourniraient à l’Ukraine des armes « plus lourdes et plus modernes » pour l’aider à se défendre contre la Russie.

Après avoir obtenu des systèmes d’artillerie avancés, comme le M142 HIMARS américain, le PzH2000 allemand ou encore le CAESAr français, ainsi que des batteries de défense aérienne Patriot [et peut-être Mamba], l’Ukraine insiste désormais pour disposer de chars de conception occidentale. Et la France lui a promis de lui livrer, d’ici deux mois, des AMX-10RC… tandis que le Royaume-Uni lui enverra 14 Challenger 2, avec une trentaine d’obusiers automoteurs AS-90 et d’autres véhicules blindés.

Seulement, et au-delà des problèmes logistiques [l’AMX-10 RC et le Challenger 2 n’utilisent pas de munitions aux normes de l’Otan] et de maintien en condition opérationnelle [MCO], cela reste insuffisant… Reste que la Pologne est prête à livrer 14 Leopard 2 [de fabrication allemande] à l’Ukraine. De même que la Finlande, voire le Danemark. Sauf que, pour cela, une autorisation de Berlin est nécessaire. Or, le chancelier Olaf Scholz, n’est pas enclin à la donner… Comme du, reste, 43% des Allemands, à en croire un sondage de la Deutsche Presse-Agentur [cela étant, 37% sont favorables à la livriaosn de Leopard 2 et 16% sont indécis].

D’après le Wall Street Journal, qui cite des responsables allemands, M. Scholz pourrait autoriser l’envoi de Leopard 2 en Ukraine qu’à la condition que les États-Unis livrent également des chars M1 Abrams. Or, pour Washington, il en est hors de question.

« Je ne pense pas que nous en soyons là », a déclaré Colin Kahl, le numéro trois du Pentagone, alors qu’il était interrogé sur ce sujet. « Le char Abrams est un équipement très compliqué. Il est cher, il requiert une formation difficile […]. Je crois qu’il consomme 11 litres de kérosène au km », a-t-il expliqué. « Ce n’est pas le système le plus facile à entretenir », a-t-il ajouté, sans pour autant exclure une évolution de la position américaine.

En attendant, et après les cinquante véhicules de combat d’infanterie [VCI] Bradley promis à Kiev le 5 janvier [en plus des quarante Marder allemands dont la livraison a été annoncée le même jour, ndlr], les États-Unis devraient débloquer une nouvelle tranche d’aide, d’un montant de 2,5 milliards de dollars. Et dans la liste des équipements susceptibles d’être fournis à l’armée ukranienne figureraient une centaine de blindés de transport d troupes Stryker.

Si obtenir des Leopard 2 et des M1 Abrams est difficile pour Kiev, qu’en est-il des chars Leclerc? L’idée d’en livrer à l’armée ukrainienne a été avancée dans une tribune publiée en septembre dernier dans les pages du quotidien Le Monde par Pierre Haroche, un expert en sécurité internationale passé par l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire avant d’atterrir à l’Université Queen Mary de Londres.

Depuis, l’ambassadeur de France en Ukraine, Étienne de Poncins, a confirmé l’intérêt de Kiev pour le char Leclerc lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 9 novembre. Puis, un peu plus d’un mois après, alors qu’il était en visite officielle à Paris, le Premier ministre ukrainien, Denys Shmyhal, a affirmé que les Ukrainiens seraient « très reconnaissants » si la France leur en livrait…

En tout cas, l’exécutif français examine la question. C’est en effet ce qu’a affirmé Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, lors de la dernière séance des questions au gouvernement au Sénat, le 18 janvier, dans une réponse au sénateur François Bonneau [Union centriste].

« La France conforte son aide militaire en livrant des chars de combat légers AMX-10 RC. Nous saluons ce geste, mais il est impossible de différer davantage la livraison de matériels blindés plus performants – chars lourds, missiles, lanceurs sol-air – , pour mieux protéger les civils. […] Allez-vous compléter ces livraisons par des chars Leclerc et des systèmes anti-missiles? », avait demandé le parlementaire.

Selon les explications données par M. Lecornu, tout cession éventuelle d’armes à l’Ukraine est évaluée selon trois critères. « Premièrement, qu’elle réponde à une logique défensive, pour maîtriser l’escalade. Deuxièmement, qu’elle ne détériore pas notre modèle de sécurité et de défense […]. Troisièmement, le maintien en condition opérationnelle de ce qui a déjà été livré à l’Ukraine », a-t-il dit, avant de faire observer que la maintenance des Leclerc « est une question très sensible ».

Cela étant, a poursuivi M. Lecornu, « le Président de la République a demandé au Gouvernement de fournir une réponse rapide, d’où la livraison des chars AMX-10, saluée par l’Ukraine », et « il a également souhaité l’instruction de la cession de chars Leclerc à l’aune de ces trois critères ».

Pour rappel, l’armée de Terre ne comptera que 200 chars Leclerc portés au standard XLR à l’horizon 2030, sur les 406 lui ont été livrés à partir des années des 1990. Et ceux qui ont été mis sous cocon ont été « cannibalisés » pour faire fonctionner ceux en première ligne. Qui plus est, les équipages sont loin du compte, s’agissant des heures d’entraînement, avec seulement 54 heures par an alors que l’objectif fixé par la LPM 2019-25 est de 115 heures…

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Des armes pour l’Ukraine: en attendant la réunion de Ramstein, le point sur les annonces (actualisé)

admin Informations 20 janvier 2023Armements & équipements, Guerre, Les menaces, OTAN 0 commentaire

Des armes pour l’Ukraine: en attendant la réunion de Ramstein, le point sur les annonces (actualisé)

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 19 janvier 2023

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


Ces derniers jours, le Royaume-Uni a déjà annoncé l’envoi de chars Challenger 2 (et 600 missiles Brimstone, selon  Londres), la France de blindés AMX-10 RC et les Pays-Bas d’une batterie sol-air Patriot. Les alliés de l’Ukraine renouent ainsi avec les cessions frénétiques d’il y a dix mois. En effet plusieurs pays viennent de révéler la nature de leur dernier package d’aides militaires et des fuites ont éclairé le contenu de certains autres packages nationaux.

Le point avant le sommet des donateurs de Ramstein où, à ce rythme, il ne restera plus rien à annoncer…

Selon CNN, Washington prépare un nouveau package d’une valeur de 2,5 milliards de dollars. Cette cession à venir devrait étendre la gamme des blindés destinés à Kiev, mais sans aller jusqu’à  comprendre des chars Abrams.

Cette fois, Washington va céder des Stryker (photo ci-dessous), une centaine selon certains sources US, auxquels s’ajouteraient 50 Bradley supplémentaires. Il existe plusieurs variantes du blindé à roues Stryker, dont le ICV (Infantry Carrier Vehicle), le véhicule de transport de troupe de base (avec un équipage de 2 hommes et pouvant transporter 9 fantassins). Parmi les autres configurations, citons  le véhicule NBC, le véhicule avec missiles antichar (ATGM), le véhicule d’évacuation sanitaire (MEV), le véhicule porte mortier (MC), le véhicule du génie (ESV), le véhicule de commandement (CV), le véhicule de reconnaissance (RV), le MGS (Mobile Gun System)…

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Autre armement dont Washington pourrait annoncer la livraison et que Kiev réclame depuis des mois, le GLSDB produit par Saab et Boeing. Le Ground-Launched Small Diameter Bomb (GLSDB, photo ci-dessous) est une roquette guidée qui peut être tirée par les M142 HIMARS ou les lance-roquettes multiples de type M270. Sa portée est de 150km, le double des roquettes  GMLRS actuellement tirés par les HIMARS en particulier. 

Cette livraison éventuelle n’est pas du goût de Moscou qui estime qu’une telle cession entraînerait une aggravation dangereuse du conflit armé entre Kiev et Moscou. “C’est potentiellement très dangereux, cela signifierait que le conflit atteindrait un nouveau palier qui ne promettrait rien de bon pour la sécurité européenne“, a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

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L’inventaire des autres donateurs:

L’Estonie a annoncé jeudi qu’elle allait fournir une nouvelle aide militaire à l’Ukraine. Elle comprend des canons de 122mm  D-30 et de 155mm FH-70, des munitions et des équipements de soutien à l’artillerie (dont des camions), des lance-roquettes Carl-Gustav… La valeur de ce package est de 113 millions d’euros, ce qui porte à 370 millions d’euros la valeur totale des aides estoniennes à Kiev. Précision: 370 millions représentent 1% du PIB de l’Estonie, selon le gouvernement estonien.

Le Canada (voir mon post de mercredi) a annoncé mercredi, lors de la visite de sa ministre de la Défense à Kiev, l’envoi de 200 véhicules blindés de transport de troupes de type Senator.

La Suède a décidé de livrer à l’armée ukrainienne des canons automoteurs à longue portée de modèle Archer, ainsi que 50 blindés de combat d’infanterie CV-90 (l’un des meilleurs IFV actuels, photo ci-dessous) ainsi que des missiles anti-tank portables NLAW. D’une portée de plus de 30 kilomètres, pouvant dépasser 50 km avec certaines obus perfectionnés, le système d’artillerie Archer est de la même classe que le canon Caesar français.

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La valeur de l’aide suédoise est estimée à 410 millions d’euros.

Pour sa part, le Danemark a décidé de donner à l’Ukraine la totalité de ses 19 canons à longue portée Caesar de fabrication française, dont la plupart n’ont pas encore été livrés. Le Danemark avait commandé 15 canons au groupe français Nexter en 2017, puis quatre supplémentaires en 2019. Mais les livraisons ont pris du retard et seuls quelques exemplaires ont déjà été livrés.

En dépit de ces annonces, l’Ukraine estime ne pas recevoir suffisamment de matériel. “Nous lançons un appel à tous les États partenaires qui ont déjà fourni ou envisagent de fournir une aide militaire, en les appelant à renforcer considérablement leur contribution“, ont ainsi exhorté, ce jeudi, dans un communiqué commun les ministres ukrainiens de la Défense et des Affaires étrangères, Oleksiï Reznikov et Dmytro Kouleba.Selon eux, “la Russie conserve un avantage quantitatif substantiel en matière de troupes, d’armes et d’équipements militaires“.

 

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Selon l’Élysée, la future Loi de programmation militaire sera « placée sous le signe de la transformation » des armées

admin Informations 19 janvier 202319 janvier 2023Finances publiques, Forces armées, LPM 0 commentaire

Selon l’Élysée, la future Loi de programmation militaire sera « placée sous le signe de la transformation » des armées

 

par Laurent Lagneau – Zone miltaire – publié le 18 janvier 2023

https://www.opex360.com/2023/01/18/selon-lelysee-la-future-loi-de-programmation-militaire-sera-placee-sous-le-signe-de-la-transformation-des-armees/


Dans un ordre du jour publié le 4 janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a prévenu : même avec un « cadre budgétaire plus confortable » que par le passé, la prochaine Loi de programmation militaire [LPM] contiendra des « choix difficiles » qui « seront lourds de conséquences », au point d’engager « la Nation pour des décennies »… et de susciter quelques « résistances ».

Pour le moment, à part quelques déductions tirées des propos tenus par les chefs d’état-major lors d’auditions parlementaires ou bien de la Revue nationale stratégique, peu de détails concernant cette future LPM sont pour le moment connus… Si ce n’est que l’accent sera mis sur les « forces morales », que les réserves militaires prendront un nouvel essor [avec un effectif doublé], qu’il sera question d’une « économie de guerre », ou encore que la défense aérienne et les feux dans la profondeur devraient être prioritaires, de même que les capacités spatiales et le cyber.

Cela étant, en décembre, le quotidien Le Monde avait avancé que le président Macron rendrait « quelques arbitrages décisifs » d’ici « janvier 2023 ». Nous y sommes… Et rien n’a encore filtré pour le moment. Le locataire de l’Élysée en dira-t-il plus à l’occasion de ses vœux aux armées, le 20 janvier, sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan?

En tout cas, selon la présidence de la République, M. Macron devrait esquisser les grandes lignes de cette future LPM, laquelle sera placée « sous le signe de la transformation des armées », comme l’avait suggéré M. Lecornu.

« On passe d’une logique de réparation à une logique de transformation des armées. On doit pouvoir être plus efficace et performant », a en effet indiqué l’Élysée, ce 18 janvier. Par le passé, la « transformation » du ministère des Armées s’est traduite par des regroupements d’unité, des fermetures de bases et de casernes et des « innovations » ayant donné des résultats malheureux en matière de soutien alors qu’elles étaient censées l’améliorer.

Quoi qu’il en soit, sans grande surprise, l’enveloppe financière de cette LPM 2024-30 sera plus importante que les 295 milliards d’euros prévus pour la période 2019-25. Dans quelle mesure? Jusqu’à présent, le ministère des Armées a systèmatiquement démenti le montant des sommes avancées par la presse. Cela étant, il serait question d’environ 400 milliards d’euros. Peut-être que M. Macron le précisera à Mont-de-Marsan…

Pour le reste, et ce n’est pas une surprise non plus, l’entourage du président a confirmé que la modernisation de la dissuasion nucléaire [5,6 milliards de crédits de paiement en 2023] se poursuivrait. Étant donné que des choix « difficiles » ont été annoncés, la question est de savoir le format qu’elle aura.

Par ailleurs, un effort sera fait en faveur des forces dites de souveraineté, c’est à dire celles stationnées dans les départements et collectivités d’outre-Mer. Durant ces dernières années, elles ont souvent été négligées en raison des contraintes budgétaires. Au point qu’un possible coup de force contre ces territoires n’est plus à exclure.

Ainsi, selon l’Élysée, ces forces de souveraineté bénéficieront d’investissements « supplémentaires » afin de les renforcer pour « pouvoir donner un coup de griffe à celui qui voudrait s’en prendre à nos intérêts », en particulier dans l’Indo-Pacifique. Sur ce point, devant la presse, en novembre, M. Lecornu avait rappelé que « grâce à nos Outre-mer, notre surface maritime fait partie des plus importantes du monde et nous sommes riverains du Pacifique ». Et il en avait tiré la conclusion que la Marine nationale devait donc « avoir cette dimension ».

Dans un autre registre, il serait aussi question de renforcer l’échelon national d’urgence [ENU], afin de constituer une force projetable de 2300 soldats à plus de 3000 km à court préavis.

Enfin, les enseignements de la guerre en Ukraine ne manqueront pas d’être tirés. « On doit tous mener une introspection à la lumière de l’Ukraine », a souligné l’Élysée. Et de citer « l’ascendant sur le champ de bataille, les équipements, la capacité à commander, la logistique et les munitions, les communications sécurisées, etc ».

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