Le ministère des Armées a notifié la commande de 169 hélicoptères Guépard à Airbus Helicopters

Le ministère des Armées a notifié la commande de 169 hélicoptères Guépard à Airbus Helicopters

 

 


En 2019, la ministre des Armées, Florence Parly, avait décidé d’accélérer d’un an le programme d’hélicoptère interarmées léger [HIL] « Guépard » par rapport à ce qui avait été prévu par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 afin que les premiers des 169 exemplaires devant être commandés fussent livrés aux forces à partir de 2026.

L’objectif était alors de hâter le retrait des appareils les plus anciens [Alouette III, Fennec, Dauphin, Panther et Gazelle] afin de réaliser d’importantes économies en matière de Maintien en condition opérationnelle [MCO]. En contrepartie, Airbus Helicopters devait accorder des facilités de paiement, en misant sur le fait que la mise en service du Guépard au sein des forces françaises en faciliterait son exportation.

Depuis, la crise liée à la pandémie de covid-19 étant passée par là, on ignore si cet accord est toujours d’actualité… En tout cas, ce 22 décembre, le ministère des Armées a annoncé qu’il venait de notifier le contrat d’acquisition et de soutien de 169 hélicoptères à Airbus Helicopters.

Dans le détail, cette commande de 169 Guépard – dont les 30 premiers en tranche ferme – s’inscrit dans le cadre d’un marché global évalué à 10 milliards d’euros. Celui-ci comprend le développement et la livraison des appareils, la fourniture du système de soutien et de formation ainsi que le MCO pendant dix ans.

Le ministère des Armées précise que ce contrat prend également en compte la commande de dix hélicoptères H160 [dont est dérivé le Guépard, ndlr] pour la Gendarmerie nationale pour 200 millions d’euros, comme annoncé lors de la présentation du plan de soutien à l’industrie aéronautique, en juin 2020. En outre, il est aussi question pour Airbus Helicopters de livrer à la DGA « Essais en vol » un H160 « banc d’essais » afin d’assurer les « essais en vol de mise au point, de qualification des équipements et des futurs systèmes d’armes ».

« En assurant le remplacement progressif de 5 types d’appareils différents dont certains sont en service depuis plus de 40 ans, le Guépard fournira à nos armées les moyens de mener de manière plus efficace leurs missions pour les 40 prochaines années. Ce programme pérennise les savoir-faire et les emplois d’Airbus Helicopters, leader européen des hélicoptères civils et militaires », a fait valoir Mme Parly.

 

L’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] recevra 80 exemplaires du Guépard, qu’elle utilisera pour des missions de reconnaissance armées, d’infiltration de forces spéciales, d’appui-feu et d’appui au commandement. La Marine nationale disposera de 49 appareils pour le combat aéromaritime, la protection et le soutien de la force navale, les opérations spéciales et l’action de l’État en mer. Enfin, l’armée de l’Air & de l’Espace emploiera ses 40 nouveaux hélicoptères pour la surveillance et la défense de l’espace aérien [mission MASA], la recherche et le sauvetage et le renseignement.

Selon le ministère des Armées, les premiers Guépard seront livrés en 2027 tandis que les travaux de développement dureront jusqu’en 2029. Et, a-t-il souligné, cette commande « va sécuriser l’activité du site d’Airbus Helicopters à Marignane durant les 15 années à venir. « C’est un programme qui irriguera toute la filière aéronautique française, notamment ses PME sur l’ensemble du territoire avec 80% des fournisseurs des pièces du H160 installés en France, principalement dans le sud. Au total, plus de 2 000 emplois seront durablement localisés en France par le Guépard et ses dérivés à l’export ».

Pour rappel, biturbine, d’une masse de 5,5 à 6 tonnes, le Guépard pourra voler à la vitesse de 180 nœuds, tout en étant nettement plus silencieux que les appareils qu’il remplacera. Concentrant pas moins de 68 innovations et devant être doté de liaisons de données tactiques, de nouveaux radars et autres capteurs optroniques, il sera ravitaillable en en vol. Côté armement, si rien n’a été définitivement décidé, il devrait être équipé d’un canon de 20 mm, de deux mitrailleuses [de sabord et axiale] et de roquettes guidées.