Les Armées préparent un Exercice d’hypothèse d’Engagement Majeur baptisé ORION

Les Armées préparent un Exercice d’hypothèse d’Engagement Majeur baptisé ORION

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 15 novembre 2022

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


L’exercice interarmées HEMEX ORION se déroulera en France du mois de février au mois de mai 2023. Cet exercice s’inscrit dans le cadre de la préparation opérationnelle des armées à une hypothèse majeure (conflit de haute intensité).

HEMEX (Exercice d’hypothèse d’Engagement Majeur) ORION (Opération d’envergure pour des armées Résilientes, Interopérables, Orientées vers la haute intensité et Novatrices) est un exercice inédit qui vise à entraîner les armées françaises dans un cadre interarmées et multinational, selon un scénario de haute intensité réaliste et exigeant qui prend en compte les différents milieux et champs de conflictualité (lutte informationnelle, cyber, espace…). Ce type d’HEMEX pourrait avoir lieu tous les trois ans. 

Le scénario.

Le scénario a bénéficié d’un apport d’une société canadienne, le groupe Calian. Voir mon post ici.
L’Etat Arnland est déstabilisé par des milices et groupes armés, soutenus par l’Etat Mercure. Une résolution de l’Onu permet un engagement militaire pour venir en aide à cet Etat. D’où l’intervention de forces alliées pour soutenir les autorités d’Arnaland.
Mais une phase de confrontation majeure et symétrique va ensuite être initiée avec l’Etat Mercure qui va progresser dans le territoire d’Arnland, forçant à une action d’arrêt majeure.
A noter qu’une GREY CELL sera chargée de “simuler les organisations gouvernementales d’Arnland”, pays qui va être attaqué et en partie envahi, ce qui provoquera des mouvements de réfugiés, des déplacés et des prisonniers de guerre (voir mon post ici).

ORION 2023, un exercice en 4 phases imaginé dès l’été 2020:

▪️ La planification, qui a débuté en mai 2022,  est toujours en cours, même si les grandes lignes d’ORION sont arrêtées.
▪️ ORION commencera avec une phase d’entrée en premier, fin février – début mars. 7 000 militaires seront engagés dans le sud de la France (de Sète à Castres) et en Méditerranée, avec des opérations amphibie pour l’une (port de Sète) et aéroportée pour l’autre (aéroport de Castres), ainsi que dans le cadre d’opérations aériennes et aéronavales.
▪️ Une phase civilo-militaire aura lieu de la mi-mars à la fin mars, autour de 5 thèmes: 1) soutien civil à l’engagement des armées via des acteurs publics et privés, 2) droit et normes: les contraintes, 3) RH et réserves, 4) rétroaction sécuritaire sur le territoire national, 4) communication et lutte informationnelle.
▪️ Engagement majeur : avril – mai (10 000 à 12 000 militaires) dans l’est de la France.

Les capacités.

Terre: l’AdT sera présente pour toutes les phases, mobilisant ses forces pour les ops amphibie et aéroportée, les rétro-activant pour la phase sur le territoire national  (protection des infrastructures, par ex), puis engageant la 3e division (et des éléments de la 1ere) pour une manoeuvre défensive puis une contre-attaque, le tout en liaison avec une division US qui jouera sa partition en simulation. Cette phase s’inscrira dans le “théâtre opérationnel hybride partagé” (TOHP).

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Air: voir le détail sur les deux diapos ci-dessous. L’idée est de faire évoluer l’AA dans un environnement aérien contesté. 

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Mer: la marine et les marines partenaires (pour tester l’interopérabilité) vont mettre en jeu une force amphibie et un groupe aéronaval (force bleue) et une force ennemie (force rouge). Pour la marine, Orion commencera avec une opération amphibie d’envergure sous menaces et avec des tentatives de déni d’accès (forces navales rouges, mines, forces à terre). 

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