Plus de 10 000 postes seront « transformés » dans l’armée de Terre

Plus de 10 000 postes seront « transformés » dans l’armée de Terre

par – Forces opérations Blog – publié le

Le fantassin et le cavalier d’aujourd’hui sont peut-être le combattant cyber ou le télépilote de demain. D’ici la fin de la décennie, plus de 10 000 postes seront en effet « transformés » au sein de l’armée de Terre pour rééquilibrer les fonctions opérationnelles, accompagner la montée en puissance de certaines capacités et gagner en réactivité face aux nouvelles menaces. 

« L’armée de Terre est à la veille d’une évolution d’ampleur pour demeurer en action avec réactivité et puissance », annonçait le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Pierre Schill, mi-avril en audition parlementaire. Exit le modèle « Au contact », place à une « armée de Terre de combat » dont l’organisation orientée vers les fonctions opérationnelles exige notamment un rééquilibrage au sein des unités et entre unités. 

Pour parvenir à cet équilibre, 10 500 postes, soit près d’un sixième de la force opérationnelle terrestre, seront transformés. Une mutation réalisée sans réelle variation des effectifs. Si la LPM prévoit la création de 700 postes dans l’armée de Terre, le format de la force opérationnelle terrestre restera figé à 77 000 militaires. « C’est celui qui avait été acté après les attentats de 2015 et qui a vu une remontée en puissance, essentiellement, des régiments d’infanterie et de cavalerie », nous rappelait ce vendredi le cabinet du ministre des Armées. 

La transition engagée requiert dès lors un double effort, à la fois de formation et de mouvements internes. Ainsi, l’effectif du BTS cyberdéfense du lycée de Saint-Cyr-l’École, aujourd’hui d’une trentaine d’élèves, sera doublé dès la rentrée 2023, indique le CEMAT. Dans les régiments concernés, une centaine, « voire un peu plus », de militaires seront « transformés » par reconversion professionnelle ou remplacés à leur départ par de nouveaux engagés dotés de compétences spécialisées relevant de la guerre électronique, du cyber au contact, des drones.

« Dans la continuité de ce qui a déjà été initié, les régiments seront massivement équipés de drones allant des nano-drones aux drones opératifs qui seront armés, tout en étant progressivement dotés de munitions télé opérées  dont nous voyons déjà le potentiel opérationnel dans les conflits en cours », annonçait le CEMAT. Environ 3000 drones sont attendus dans l’armée de Terre à l’horizon 2025, dont 90% de nano et micro-drones et 10% de drones spécialisés. 

« Nous aurons également, dans les régiments d’infanterie, le retour des mortiers de 120 mm. C’est une chose qui avait disparu au cours des vingt dernières années », confirme l’entourage ministériel. Chaque régiment récupérera une section de mortiers lourds, de quoi permettre aux régiments d’artillerie de se concentrer sur l’intégration de nouveaux matériels, tels que les GRIFFON MEPAC perçus dès l’an prochain et munitions téléopérées (MTO) Larinae livrées à compter de 2028. 

La recherche de cohérence suppose également un meilleur ratio entre unités de mêlée et capacités de commandement, d’appui et de soutien. « Quelques soldats vont quitter les régiments d’infanterie et de cavalerie pour rejoindre le génie et l’artillerie sur des compétences nouvelles », explique le cabinet. Parce qu’il est réalisé à effectifs presque inchangés, ce renforcement des moyens de franchissement, des feux longue portée ou des moyens d’acquisition nécessitera d’aller puiser dans les forces existantes. Après avoir été rehaussés pour atteindre le millier de combattants, les régiments d’infanterie auront donc « une taille plus ramassée » tout en étant sensiblement densifiés.

Cette densification est en réalité déjà visible dans certaines unités. Il y a dix jours, le 2ème régiment étranger d’infanterie (2e REI) a ainsi dissous sa 5ème compagnie, réaffectations internes ou externes à la clef pour ses légionnaires. Certains pourront intégrer la section de reconnaissance et de renseignement créée en décembre dernier au sein de la compagnie d’appui. La même logique sera adoptée pour les futures sections de mortiers et autres unités d’appui électronique et de MTO. 

Crédits image : armée de Terre

L’armée de Terre se fait déjà la main sur les munitions téléopérées

L’armée de Terre se fait déjà la main sur les munitions téléopérées

– Forces opérations Blog – publié le

L’armée de Terre a tiré sa première munition téléopérée cet après-midi, à l’occasion de sa 2e journée de la robotique et en présence de son chef d’état-major, le général Pierre Schill. Une munition inerte et d’origine étrangère, mais qui symbolise l’inflexion capacitaire inscrite dans la prochaine loi de programmation militaire. 

C’était sans doute le point d’orgue d’une démonstration menée de main de maître par la section exploratoire Vulcain, en pointe depuis 2021 sur les questions de robotisation de l’armée de Terre : la destruction d’un point d’appui ennemi par une munition téléopérée FireFly acquise auprès de l’entreprise israélienne Rafael. Et si l’explosion était factice pour d’évidentes questions de sécurité, la séquence n’en reste pas moins une première en France. 

Cette démonstration pionnière, c’est le fruit d’une réflexion engagée il y a plus de deux ans au sein de la Section technique de l’armée de Terre (STAT). Dès fin 2020, celle-ci cherche à progresser sur une capacité absente du portfolio français et encore très peu développée en Europe. Lancé sur fond de conflit au Haut-Karabagh, le projet aura pris du temps pour se concrétiser. 

Convaincre n’est pas toujours chose aisée et l’arrivée annoncée d’une seconde version aura encore un peu repoussé l’échéance, mais deux systèmes à trois munitions sont finalement acquis et livrés début 2022. Juste à temps pour former deux opérateurs en Israël au cours de l’été, puis de réaliser une série d’entraînements en France afin d’être à l’heure pour cette journée dédiée à la robotique. 

Le FireFly emporte une charge de 420 grammes d’explosif, l’équivalent de deux grenades défensives. C’est peu mais suffisant pour neutraliser un véhicule non protégé ou un petit groupe de combattants éventuellement retranchés dans un bâtiment. Pulvérisé, le système porteur ajoute son lot de « shrapnels ». L’opérateur conserve la main tout au long de la manœuvre. Une fois la charge armée électroniquement, le processus devient par contre irrémédiable. Faute d’objectif ou en cas d’annulation, la munition doit donc être « sacrifiée ». 

Au centre, la munition FireFly tirée aujourd’hui au camp de Beynes, dans les Yvelines. Bien que seulement endommagée par l’impact, son électronique embarquée est automatiquement « grillée » pour éviter toute récupération

L’autonomie atteint les 15 minutes, la portée 1 km en milieu ouvert et jusqu’à 500 mètres en environnement urbain. « Très facile à prendre en main et intuitif », le système est piloté à partir d’une tablette durcie embarquant aussi une quinzaine de scénarios d’exercice de simulation. 

Les essais vont se poursuivre, toujours sous la houlette du groupement innovation de la STAT. Celui-ci n’exclut pas de se rapprocher de certains régiments pour plancher conjointement sur l’emploi de cet armement. De quoi continuer à défricher le sujet, poser des jalons et emmagasiner de l’expérience en attendant la concrétisation du projet Colibri, dont les premières démonstrations sont attendues d’ici au printemps 2024. 

Le CEMAT l’a encore répété aujourd’hui en marge de la démonstration, les munitions téléopérées (MTO) entreront rapidement dans l’arsenal de l’armée de Terre, d’abord via des solutions disponibles sur étagère puis par la construction d’une filière souveraine. Environ 300 M€ seront investis dans ce but sur la période 2024-2030, notamment pour permettre l’acquisition de 2000 MTO en plusieurs versions au profit des régiments de mêlée et d’artillerie.

Le général Schill précise la nouvelle organisation des brigades interarmes de l’armée de Terre

Le général Schill précise la nouvelle organisation des brigades interarmes de l’armée de Terre

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Cependant, lors de son passage devant les députés de la commission de la Défense, le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], a donné une autre justification au report des livraisons de 1200 blindés [Griffon, Jaguar, Serval et autres Leclerc portés au standard XLR].

« Pour ce qui concerne […] le programme SCORPION, les cibles ne sont pas réduites et notre objectif à terminaison reste d’atteindre les volumes précédemment définis. L’atteinte de ces cibles est néanmoins reportée au-delà de 2030. Nous devions faire un choix et je l’assume totalement, même si dans un monde idéal, j’aurais évidemment souhaité à la fois maintenir le rythme prévu et acquérir des capacités supplémentaires qui n’étaient pas prévus que nous avons pu financer », a d’abord expliqué le général Schill.

« J’ai proposé moi-même que les munitions téléopérées, les charges actives cyber, certains blindés destinés à notre défense sol-air, l’accélération de la lutte antidrones et les unités de robots soient financées en contrepartie d’un lissage du programme SCORPION », a-t-il ensuite affirmé.

Plus précisément, ces nouvelles capacités réclamées par le CEMAT se traduiront par la livraison de munitions téléopérées, de 24 Serval équipés d’une tourelle MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger] et de 12 Serval de lutte anti-drone qui viendront complérer 12 Véhicules de l’avant blindé [VAB] de type ARLAD. Il est aussi question d’acquérir de nouveaux radars de détection afin de « maitriser l’espace et les menaces aériennes au-dessus des forces terrestres ».

Plus généralement, l’armée de Terre va de nouveau se « transformer », selon le plan « Une armée de Terre de combat« , que le général Schill a succinctement évoqué sur les réseaux sociaux. Et, lors de son audition, il a livré quelques éléments supplémentaires.

« Ma priorité portera sur le commandement : en veillant à ce que chaque échelon soit à sa bonne place, en donnant de l’autonomie, en réintroduisant de la subsidiarité, c’est-à-dire en tendant vers le respect du triptyque ‘une mission, un chef, des moyens’ pour mieux fonctionner. La maîtrise du risque, l’obligation de résultat et le succès de la mission sont la contrepartie à la subsidiarité », a-t-uil fait valoir.

Ainsi, le commandement des forces terrestres [CFT] va être réorganisé, en vue d’obtenur un « gain de cohérence », ce qui passera, a détaillé le CEMAT, par un « poste de commandement de niveau corps – le CRR-FR – et deux PC de division, chaque division possédant en propre son bataillon de commandement et de quartier général, en mesure de préparer le combat et le diriger ».

En outre, a-t-il poursuivi, il y aura « trois commandements pour apporter aux divisions les capacités nécessaires dans les domaines du renseignement, des opérations dans la profondeur, des actions spéciales, de l’hybridité, du cyber, des appuis et de la logistique ». Et le tout reposera sur « des brigades interarmes et spécialisées, plus autonomes ».

Parmi celle-ci, les régiments d’infanterie verront leur format réduit… mais leurs capacités seront « significativement renforcées […] dans tous les champs », a indiqué le général Schill. Ainsi, et comme l’a déjà suggéré M. Lecornu lors de ses récents déplacements, ils compteront une section de mortiers de 120 mm ainsi qu’une section « d’attaque électronique » [et non pas « d’appui électronique]. En outre, ils disposeront d’unités dotés de « munitions téléopérées, de robots terrestres » et de « capacités anti-char » renforcées.

« Bien sûr, les Griffon et les Serval continueront à remplacer les véhicules d’ancienne génération. Demain, la transition de la [Peugeot] ‘205’ à la voiture connectée sera achevée. Cela fait plus de 40 ans que les VAB équipent nos régiments d’infanterie, les GRIFFON et SERVAL arrivent et sont dès à présent déployés en Roumanie et en Estonie », a assuré le CEMAT.

Quant aux régiments de l’Arme Blindée Cavalerie [ABC], leurs « capacités d’agression » seront renforcées, avec, là aussi, des munitions téléopérées. Il en ira de même pour leurs moyens de renseignement [drones, radars]. Enfin, ils diposeront eux aussi e nouvelles unités dédiées à la guerre électronique et/ou au renseignement technique. « Une majeure partie de nos chars Leclerc [160 sur 200, ndlr] sera rénovée autour d’une pérennisation de leur motorisation, d’une meilleure protection, d’une connectivité modernisée et de nouveaux viseurs », a promis le général Schill.

Par ailleurs, l’artillerie pourra remplacer ses 13 LRU [dont au moins deux ont été cédés à l’Ukraine] par autant de lanceurs de nouvelle génération d’ici 2030. Cette dotation pourrait doubler en 2035. Mais, d’après le CEMAT, chacun de ses régiments disposera de 16 CAESAr NG [Camions équipés d’un système d’artillerie de nouvelle génération], de 8 motiers embarqués sur Griffon pour l’appui au contact [MEPAC] et de munitions téléopérées de type LARINAE à l’horizon 2028. Et sans oublier de « nouveaux moyens d’acquisition et de renseignement avec une quinzaine de véhicules d’observation artillerie, des radars de surveillance terrestre, et des drones SDT-L complémentaires aux SMDR [Système de mini-drones de renseignement] déjà livrés et au SDT du 61e régiment d’artillerie ».

Le SDT-L [Système de drones tactiques légers] ne figure pas dans le projet de LPM 2024-30. Cependant, la Direction générale de l’armement [DGA] a émis une demande d’information [RFI] pour un drone à décollage vertical [si possible] de moins de 150 kg et d’une autonomie de 14 heures et capable d’assurer des missions de renseignement image et électronique, voire de désignation laser.

Enfin, le Génie va être réorganisé, tout en bénéficiant d’un renforcement de ses effectifs. Cela « lui permettra de recréer des unités disparues spécialisées dans le minage, le contre-minage et le franchissement » ainsi que « de densifier des capacités échantillonnaires aujourd’hui comme l’ouverture d’itinéraire, le franchissement fluvial », a expliqué le général Schill. Et d’ajouter : « En plus des premiers engins du combat du génie et des 8 premières portières de franchissement SYFRALL, l’arrivée des GRIFFON et SERVAL Génie assurera la mise sous blindage des unités de combat du génie ».

L’objectif de cette réorganisation est « d’accroître l’autonomie » des brigades interarmes, composées pour la plupart de trois régiments d’infanterie, deux de cavalerie, d’un d’artillerie et d’un du génie, en vue de « déployer une unité de combat opérationnelle sur le terrain ». Et cela selon trois axes.

Le premier portera sur le « ciblage tactique », grâce à la mise en réseau des moyens de renseignement » [grâce aux drones et aux radars] ainsi qu’aux capacités d’action afin d’établir « une chaîne de frappe efficace ». Le second se contrera sur l’hybridité, avec « pour objectif de progresser dans l’action spéciale terrestre, l’influence, le partenariat et les actions de déception, pour fournir aux divisions ou aux corps d’armée déployés des capacités accrues et plus cohérentes dans ce domaine ».

Enfin, a expliqué le CEMAT, le troisième axe concernera la logistique « au sens large ». Et c’est une leçon rappelée par la guerre en Ukraine. « Il faut sortir de l’idée que ‘la logistique suivra’ » et il est « primordial que notre capacité d’autonomie et de soutien logistique monte en gamme pour construire une véritable manœuvre », a-t-il soutenu.

La DGA n’exclut par une solution « souveraine » pour la future capacité de feux dans la profondeur de l’armée de Terre

La DGA n’exclut par une solution « souveraine » pour la future capacité de feux dans la profondeur de l’armée de Terre

 

https://www.opex360.com/2023/05/03/la-dga-nexclut-par-une-solution-souveraine-pour-la-future-capacite-de-feux-dans-la-profondeur-de-larmee-de-terre/


 

D’après le rapport mis en annexe du projet de Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30, les préoccupations exprimées par le général Schill ont été prises en compte puisqu’il y est en effet question de doter l’armée de Terre « d’au moins » treize nouveaux systèmes de frappes dans la profondeur d’ici 2030… et de porter cette dotation à 26 exemplaires à l’horizon 2035.

Cela étant, le sujet du remplacement des LRU n’est pas nouveau. En janvier 2021, dans une réponse à une question écrite d’un député, le ministère des Armées avait expliqué que le renouvellement de cette capacité allait se faire dans le cadre d’un « dialogue » avec l’Allemagne [alors dotée d’un système similaire], tout en soulignant les projets européens FIRES [Future Indirect fiRes European Solutions] et E-COLORSS [European COmmon LOng Range indirect Fire Support System], le second devant permettre de « préparer une solution européenne pour le remplacement du châssis et de la conduite de tir LRU à l’hozizon 2030 ».

La guerre en Ukraine a modifié ces plans… Ainsi, en Allemagne, Krauss-Maffei Wegmann s’est associé à l’israélien Elbit Systems pour proposer un lance-roquette multiple « européen », basé sur le PULS [Multi-Purpose Universal Launching System ou système de lancement universel polyvalent]. Lequel PULS a récemment été choisi par le Danemark et les Pays-Bas. De son côté, Rheinmetall a conclu un accord avec Lockheed-Martin pour produire le M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System].

Si autre solution – le K239 Chunmoo sud-coréen, déjà choisi par la Pologne – est sur le marché, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, n’a évoque que le M142 HIMARS pour remplacer le LRU.

« Le principe est qu’on achète français mais il y a toujours eu des exceptions depuis le début de la Ve République », avait dit le ministre, à l’occasion d’une audition parlementaire, en janvier dernier. Et, citant le LRU, « qui n’est pas de marque française », son « remplaçant est plutôt le HIMARS », avait-il ajouté.

À l’Assemblée nationale, le 2 mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva, a confirmé l’intérêt pour le M142 HIMARS… tout en esquissant une possible solution « souveraine », qu’elle soit « nationale » ou « européenne ».

« Compte-tenu du retour d’expérience de l’Ukraine, cette modernisation de la capacité de frappe longue portée est évidemment indispensable, d’autant plus que cette capacité LRU française arrive dans les dernières étapes de son cycle de vie et sera bientôt frappée d’obsolescence. Et nous acccentuons cela avec la cession d’un certain nombre de systèmes à l’Ukraine. Donc, bien évidemment, nous avons des travaux en cours sur la détermination du réel besoin opérationnel », a d’abord expliqué M. Chiva.

Pour répondre à ce besoin, a-t-il poursuivi, « nous aurons deux solutions : une première qui consisterait à prendre sur étagère le HIMARS américain », qui a l’avantage d’être sur le marché mais qui « introduit un risque de dépendance », ou de « développer une solution souveraine nationale ou européenne » puisque « nous avons, dans notre Base industrielle et technologique de défense [BITD] des compétences qui existent dans ce domaine ».

Et M. Chiva de citer « MBDA, Ariane et Safran » avec qui la Direction générale de l’armement [DGA] est « déjà en discussion pour une solution nouvelle », laquelle présenterait « l’avantage de préserver notre souveraineté et également de renforcer notre base industrielle, qu’elle soit française ou européenne ».

Quoi qu’il en soit, selon M. Chiva, la décision se fera en fonction des délais et des coûts. « On va demander à nos industriels de faire leur meilleure proposition en fonction de l’expression des besoins pour une solution souveraine. Et nous aurons un point de passage en 2027 », a-t-il dit.

« En tout état de cause, ce qui est prévu, c’est d’avoir 600 millions d’euros consacrés à ce sujet sur la période de la LPM, avec 13 systèmes disponibles dès 2028 et une cible finale qui pourrait atteindre plusieurs dizaines », a ensuite indiqué le Délégué général pour l’armement. En tout cas, a-t-il conclu, « notre savoir-faire sur les programmes des segments de frappe longue portée ‘air’ et ‘naval’ pourrait nous apporter une technologie souveraine pour la frappe longue portée terrestre ».

Le nouveau plan de transformation de l’armée de Terre a désormais son logo

Le nouveau plan de transformation de l’armée de Terre a désormais son logo

 

https://www.opex360.com/2023/04/10/le-nouveau-plan-de-transformation-de-larmee-de-terre-a-desormais-son-logo/


Alors qu’une nouvelle LPM sera prochainement examinée par le Parlement, l’armée de Terre va de nouveau connaître une « transformation profonde », conformément à ce qu’avait annoncé Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, en février dernier.

« L’armée de l’Air et de l’Espace comme la Marine ont déjà connu ces dernières décennies des modifications importantes liées notamment aux sauts de technologie. L’armée de terre va elle aussi connaître ce mouvement dans la période à venir et nous allons lui en donner les moyens. Elle va prodigieusement se numériser, se digitaliser tout en se dotant de nouveaux moyens capacitaires », avait en effet affirmé le ministre. Et de souligner que 10’000 de ses soldats allaient en conséquence voir leur « mission évoluer » et donc « être formés pour des compétences nouvelles à forte valeur ajoutée ».

D’où le décalage du programme SCORPION, avec plus de 1200 véhicules blindés [Griffon, Serval, Jaguar et Leclerc modernisés] qui devraient finalement être livrés après 2030. Ce que le chef d’état-major des armées [et ancien CEMAT], le général Thierry Burkhard, a justifié par un souci de « cohérence ».

Reste que ces évolutions justifient l’élaboration d’un nouveau plan de transformation. Celui a été présénté par l’actuel CEMAT, le général Pierre Schill, aux chefs de l’armée de Terre, la semaine passée. Ayant reçu l’appellation [tautologique] « Une armée de Terre de combat », il vise, d’après ce qui en a été dit jusqu’à présent, « à vaincre du coin de la rue jusqu’au métavers » [comprendre : dans le cyberespace, nldr]. Et il se déclinera selon quatre axes, dont la « puissance », la « polyvalence », la « réactivité » et les « forces morales ».

Dans l’attente de sa présentation publique, le général Schill a dévoilé le logo de ce plan de transformation. Celui-ci est censé représenter les « caractéristiques fortes d’une armée de Terre de combat », avec un soldat à la proue, « garant de la continuité des forces morales‘ » et dont la posture « en garde » suggère qu’il est prêt à agir [montrant ainsi « détermination, humanité et sérénité »], un anneau aux couleurs françaises incarnant le « mouvement vers l’avant et la protection de la Nation », un planisphère représentant les « espaces stratégiques, en métropole comme outre-Mer » et un code binaire pour évoquer « l’omniprésence du numérique » de ses équipements jusqu’aux champs d’affrontement ».

« Ma vision : une ‘Armée de Terre de combat’ dont le style de commandement, l’organisation, le fonctionnement, l’entraînement sont le plus proche d’un fonctionnement opérationnel », résume le général Schill. « Cette philosophie des finalités, nous la maîtrisons déjà en opérations : elle doit également irriguer notre quotidien. Nous allons retrouver une culture de la responsabilisation et du commandement par intention », insiste-t-il.

Selon le projet de LPM 2024-30, l’armée de Terre devra être en mesure, en cas d’engagement de « haute intensité », de « projeter » un état-major de niveau corps d’armée, une division [soit deux brigades interarmes, BIA] avec ses appuis et ses soutiens, une brigade d’aérocombat [hélicoptères, ndlr] et un groupement de forces spéciales. Quant à l’hypothèse d’une réaction « immédiate », elle devra pouvoir déployer une brigade interarmes à 4 groupes tactiques interarmes [GTIA], dont deux blindés, un groupement d’aérocombat ainsi que des soutiens et des appuis.

Outre-Mer, d’après le livret de présentation du projet de LPM, l’armée de Terre y verra ses « moyens renforcés », avec notamment un « durcissement des équipements et une densification des forces
prépositionnées [génie]. Enfin, le document précise qu’elle sera dotée, dès 2025, de « 1200 systèmes de drones », et qu’elle bénéficiera d’un « d’un plan d’équipement accéléré et de l’armement du Système de drone tactique avec charge de renseignement d’origine électromagnétique [SDT ROEM].

Le général Schill veut transformer l’armée de Terre pour « vaincre du coin de la rue jusqu’au métavers »

Le général Schill veut transformer l’armée de Terre pour « vaincre du coin de la rue jusqu’au métavers »

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Intitulé « Vers l’armée de Terre de combat » [et non plus « Au contact »], cette transformation devrait se décliner autour de quatre axes, dont la « puissance », la « polyvalence », la « réactivité » et les « forces morales ». Le général Schill ne les a pas développés. Cependant, il a précisé la finalité de ce plan, qui est de « s’adapter au changement d’ère stratégique ».

Pour le CEMAT, si la guerre moderne, avec ses évolutions technologiques, n’ont « pas rendu l’affrontement au sol accessoire », comme le montrent d’ailleurs les combats en Ukraine, il n’en reste pas moins que le « milieu de conflictualité terrestre » est devenu plus « complexe », d’autant plus que s’y « superposent de nouveaux espaces [cognitif, cyber, robotique] » ainsi que des « ‘métamenaces qui exigent faculté d’analyse et de compréhension étendues et adaptation de notre outil de combat ».

Le constat étant posé, le général Schill explique que l’armée de Terre doit « être en position de combat en permanence », que ce soit dans le « style de commandement » et dans la « façon de fonctionner ».

S’agissant du « style de commandement », le CEMAT parle de « chasser l’excès de normes » [ce qui était aussi une préoccupation de son prédécesseur, le général Thierry Burkhard, désormais chef d’état-major des armées], de « faire confiance », « d’encourager l’esprit d’initiative », de « responsabiliser » et de « contrôler ». Quant au mode de fonctionnement, il s’agira « d’agir au quartier comme en mission », ce qui supposera de « disposer de leviers et des moyens concrets pour être en ‘disposition de combat’ ». Cela suggère que le triptyque « un chef, une mission, des moyens », mis à mal par les restructurations de la fin des années 2000, sera de nouveau mis en avant.

« Les choix structurels de la transformation de l’armée de Terre ont pour objectif l’efficacité opérationnelle : être prêts, peu importe la forme, l’intensité et la rapidité de survenance d’un engagement », explique le CEMAT. Et ils devront permettre aux soldats et à leurs chefs « d’encore mieux mener les combats décisifs » afin de « vaincre du coin de la rue jusqu’au métavers, pour protéger la France et les Français », conclut-il.

Pour rappel, le métavers est un espace virtuel collectif et partagé en 3D. Or, depuis quelques semaines, ce concept a du plomb dans l’aile, éclipsé par les progrès de l’intelligence artificielle [IA], illustrés par l’arrivée de ChatGPT. D’ailleurs, Mark Zuckerberg, le patron Meta [la maison-mère de Facebook, ndlr], a récemment fait savoir que sa priorité irait désormais à l’IA et non plus au développement du Metavers. Ce qui explique les 20’000 licenciements qu’il a récemment annoncés.

Quoi qu’il en soit, dans un entretien donné au quotidien « Le Figaro » en février, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait donné annoncé une transformation « profonde » de l’armée de Terre.

« L’armée de l’Air et de l’Espace comme la Marine ont déjà connu ces dernières décennies des modifications importantes liées notamment aux sauts de technologie. L’armée de terre va elle aussi connaître ce mouvement dans la période à venir et nous allons lui en donner les moyens. Elle va prodigieusement se numériser, se digitaliser tout en se dotant de nouveaux moyens capacitaires », avait expliqué le ministre. Et de préciser que « 10’000 de ses soldats » allaient « voir leur mission évoluer et donc être formés pour des compétences nouvelles à forte valeur ajoutée ».

L’armée de Terre va créer des commandements dédiés à la « guerre hybride » et aux « guerres de demain »

L’armée de Terre va créer des commandements dédiés à la « guerre hybride » et aux « guerres de demain »

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Dans le même temps, le format de la Force opérationnelle terrestre [FOT] restera à 77’000 hommes tout en bénéficiant d’un renforcement significatif de l’effectif de la réserve opérationnelle de niveau 1 [RO1]. Et aucune réduction de « cible » concernant le programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] n’est prévue. Enfin, l’accent sera mis sur l’acquisition massive de drones [dont 1’800 munitions téléopérées], la robotisation [avec 300 robots « capables d’évoluer sur le champ de bataille »], les feux dans la profondeur et la défense sol-air.

Lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de Défense [AJD], le 13 février, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill en a dit un peu plus sur ce qui attend ses troupes. Ainsi, si aucun régiment ne sera dissous [pour le moment, du moins], les unités dites de « mêlée » [arme blindée cavalerie, infanterie] pourraient perdre quelques plumes… au profit des capacités devant faire l’objet d’investissements particuliers, comme le cyber, les transmissions, les drones et l’artillerie de longue portée… sans oublier le soutien et la logistique.

« Nous devons revenir à une cohérence globale de l’armée de Terre », a fait valoir le général Schill, comme le rapporte le quotidien Le Monde. Et d’annoncer que les détails de cette « transformation » seront dévoilés le 4 avril, à l’occasion du « Grand rapport de l’armée de Terre » [GRAT].

Cela étant, les changements annoncés ont d’ores et déjà commencé… En effet, en 2022, plusieurs régiments d’infanterie ont dissous des compagnies de combat qui avaient été créées en 2015, c’est à dire après la décision de porter l’effectif de la FOT de 66’000 à 77’000 soldats.

Et le ministère des Armées avait justifié ce retour à un format à quatre compagnies de combat dans les régiments de mêlée par la nécessité pour l’armée de Terre de s’investir dans de « nouveaux champs de conflictualité » susceptibles de « transformer les menaces liés aux conflits de haute intensité.  »

Une « partie des effectifs récemment attribués à la mêlée a été réorientée pour renforcer les états-majors de régiment et les capacités de numérisation et de simulation, densifier la maintenance aéronautique et terrestre, développer la capacité drone et affecter des moyens à la préparation opérationnelle, à la formation et à l’intégration des effets dans les champs immatériels », avait-il ainsi expliqué, dans une réponse à une question écrite posée par un député.

Quoi qu’il en soit, ces changements vont donc se traduire par une nouvelle organisation de l’armée de Terre, laquelle passera par la création de deux nouveaux commandements, placés sous l’autorité directe du CEMAT.

Ainsi, le « commandement des guerres de demain » aura la tâche de « mettre en cohérence un certain nombre de nouvelles capacités […] aujourd’hui éparpillées au sein des régiments, notamment dans le domaine des feux dans la profondeur, des drones, des munitions téléopérées et de la défense sol-air de courte portée, dont la lutte antidrone », résume Le Monde.

Quant au second, il sera dédié à la « guerre hybride », c’est à dire aux opérations menées « sous le seuil » du conflit ouvert. Il aura notamment à s’occuper des capacités liées au cyber [lutte informatique défensive, lutte informatique offensive et lutte informatique d’influence], lesquels relèvent actuellement du Commandement de la Cyberdéfense [COMCYBER].

« Il y a un réel besoin de rendre l’armée de Terre plus autonome. Elle doit avoir sous son commandement tous les domaines de lutte,
antiaérienne, cyber, informationnelle, frappes dans la profondeur… tout en demeurant interopérable avec les autres armées » car « lorsqu’on sous-traite des actions, on créé des dépendances, ce qui est risqué dans un conflit de haute intensité où on opère toujours sous contrainte des événements et de temps », fait valoir le général Pierre-Joseph Givre, le commandant du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC].

Cette recherche d’autonomie vaudra aussi pour les sept brigades de l’armée de Terre, lesquelles devront disposer de capacités leur permettant d’agir avec un minimum d’appuis extérieurs, l’objectif étant d’accroître leur réactivité.

Le chef d’état-major de l’armée de Terre décline ses priorités pour 2023

Le chef d’état-major de l’armée de Terre décline ses priorités pour 2023


 

 

Si ses prédécesseurs insistèrent sur « l’esprit guerrier » et la « combativité » lors de leurs voeux de nouvel an, l’actuel chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, a, quant à lui, profité de l’occasion pour décliner ses priorités pour adapter ses troupes à « la nouvelle ère stratégique » qui vient de s’ouvrir, avec le guerre en Ukraine. Et cela alors que la prochaine Loi de programmation militaire [LPM] devrait être bientôt présentée en Conseil des ministres.

Ainsi, le général Schill a identifié quatre axes d’effort. En premier lieu, « le socle de l’armée de Terre sera consolidé et ses atouts valorisés », a-t-il dit, en reprenant la devise « Être et durer », qui est celle du 3e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa]. Cela passera, a-t-il ajouté, par le « durcissement » des entraînements, l’affirmation de « notre identité de soldat et de nos forces morales ».

Puis le général Schill a repris la formule du maréchal Leclerc [« Pour le service de la France, ne me dites pas que c’est impossible! »] pour illustrer le rôle que l’armée de Terre aura encore à tenir pour « développer l’esprit de défense et participer à la résilience de la Nation ». Sur ce point, a-t-il affirmé, « nous élargirons notre offre au profit de la jeunesse et nous monterons en gamme notre réserve ». Le défi est de taille puisque l’on sait déjà que l’objectif sera de doubler le nombre de réservistes opérationnels dans les années à venir. Mais pas seulement car il s’agira aussi de les solliciter davantage pour des « missions de protection du territoire national ».

 

Pour sa troisième priorité, le CEMAT s’est inspiré de la devise inscrite dans les plis de l’étendard de l’Institut national des Invalides [« Tous les champs de bataille »] pour évoquer la modernisation de l’armée de Terre. « Scorpion devient une réalité dans nos régiments » et « sa pertinence est confirmée par les enseignements de la guerre en Ukraine », s’est-il félicité. En outre, il sera aussi question de « développer encore davantage » la réactivité et l’aptitude à être engagé en opérations…, « de la gestion de crise qui est la réalité de nos missions d’aujourd’hui à l’engagement majeur malheureusement possible demain », a-t-il complété.

Enfin, pour illustrer sa dernière priorité, le général Schill s’est inspiré de la devise du 1er Bataillon parachutiste de choc [« En pointe toujours »]. Car l’armée de Terre aura à faire face « aux évolutions » et « aux menaces hybrides » par l’innovation. « Nous serons créatifs pour innover » et comme le « champ des possibles est vaste, nous l’explorerons », a-t-il assuré.

« Quoi qu’il arrive, soyez certains que 2023 apportera son lot de coups de théâtre qui mettront au défi. Ensemble, nous y ferons face pour la France », a conclu le CEMAT.

Lettre du Chef d’état-major de l’Armée de Terre – Au contact 54 – La préparation opérationnelle

Lettre du Chef d’état-major de l’Armée de Terre – Au contact 54 – La préparation opérationnelle

Pôle Rayonnement de l’armée de Terre – 10 octobre 2022

prat@rayonnement-terre.fr

Mesdames, Messieurs, Chers amis de l’armée de Terre, 

Le pôle rayonnement de l’armée de Terre a le plaisir de vous adresser ci-dessous, la lettre du général d’armée Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre, “Au Contact”  n° 54, consacrée à la préparation opérationnelle de l’armée de Terre.

Nous vous invitons à cliquer sur l’éditorial pour accéder au contenu de la lettre.

Bien cordialement, 

Le pôle rayonnement de l’armée de Terre

Lire et télécharger la lettre d’information : Lettre CEMAT 54 – 10 10 2022

L’armée de Terre a créé un nouveau galon à quatre chevrons pour les « sergents-chefs BM2 »

L’armée de Terre a créé un nouveau galon à quatre chevrons pour les « sergents-chefs BM2 »

http://www.opex360.com/2022/09/12/larmee-de-terre-a-cree-un-nouveau-galon-a-quatre-chevrons-pour-les-sergents-chefs-bm2/


 

Ainsi, cette réforme s’est notamment traduite par le remplacement du Brevet supérieur de technicien de l’armée de Terre [BSTAT] par un « Brevet militaire de deuxième niveau » [BM2], qu’un sous-officier peut obtenir au bout de cinq ans de service [contre 7 à 10 ans pour le BSTAT, ndlr].

« Un sergent ne peut plus attendre sept ans pour être formé au niveau auquel il est d’ores et déjà employé. C’est pourquoi le nouveau brevet militaire du 2e niveau […] deviendra un passage imposé du cursus des sous-officiers de recrutement direct et semi-direct, dans leur cinquième année de service en tant que sous-officier. La réussite du BM2 entraînera dans l’année la promotion au grade de sergent-chef », avait alors expliqué la Direction des ressources de l’armée de Terre [DRHAT], en décembre 2020.

L’une des conséquences de cette mesure est l’apparition d’un nouveau galon à quatre chevrons pour distinguer les sergents-chefs titulaires de l’ancien BSTAT ou qui viennent d’obtenir leur BM2.

Après avoir créé le galon de caporal-chef de première classe, l’armée de Terre se distingue par rapport à la Marine nationale et à l’armée de l’Air & de l’Espace, qui comptent chacune dix grades pour leurs sous-officiers et militaires du rang… Mais elle se rapproche de plusieurs armées de l’Otan, à commencer par l’US Army et la British Army, dont l’équivalent pour « sergent-chef BM2 » est « Sergeant First Class » [code Otan : OR-7].

Parmi les autres armées de l’Otan, l’Esercito Italiano a aussi un tel grade, appelé « Sergente maggiore capo ». Justement, l’armée française avait institué le galon de « sergent-major » en 1776. Puis il fut remplacé par celui de « sergent-chef » en 1928, avant de réapparaître entre 1942 et 1962 pour désigner le sous-officier responsable de la comptabilité de la compagnie. Il a été définitivement supprimé en 1971. Sans doute serait-il opportun de le remettre au goût du jour pour ces « sergents-chefs BM2 »?

 

Quoi qu’il en soit, les premiers galons de « sergent-chef BM2 » ont été remis par le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] à l’occasion d’une visite de commandement au 61e Régiment d’Artillerie [RA] de Chaumont, le 5 septembre.

Photo : armée de Terre