Nexter et Naval Group ont fait voler un essaim de 100 drones lors d’une démonstration organisée avec l’armée de Terre

Nexter et Naval Group ont fait voler un essaim de 100 drones lors d’une démonstration organisée avec l’armée de Terre

https://www.opex360.com/2023/09/29/nexter-et-naval-group-ont-fait-voler-un-essaim-de-100-drones-lors-dune-demonstration-organisee-avec-larmee-de-terre/


 

Ainsi, lors de cette démonstration, organisée avec l’appui de la Section technique de l’armée de Terre [STAT], Nexter et Naval Group ont d’abord insisté sur la fonction « saturation », en faisant voler un essaim de cent mini-drones. Ce qui est autant spectaculaire qu’impressionnant, la scène semblant être tirée d’un épisode de la série télévisée Black Mirror… Disposer d’une telle capacité pourrait permettre d’infliger des dommages « considérables » à « moindre coût » laisse entendre Nexter/KNDS. Tout dépend, en réalité, des contre-mesures mises en place par l’adversaire…

Un autre fonction explorée est la reconnaissance, avec une formation de six micro-drones mis en oeuvre depuis un véhicule blindé multi-rôle léger [VBMR-L] Serval. En fonction de la charge utile emportée, ces appareils peuvent faire de la cartographie en temps réel, détecter des menaces potentielles ou bien encore marquer une cible. Cela étant, la vidéo diffusée par Nexter/KNDS n’évoque pas d’autres capacités intéressantes, comme celles consistant à leurrer une force adverse ou brouiller [ou relayer] les communications.

« Nexter et Naval Group ont pris l’initiative d’expérimenter des solutions afin d’amorcer des études sur ce sujet avec les Armées et la Direction générale de l’armement. Nous avons choisi de présenter différentes fonctions : auto-géolocalisation des véhicules, scan du terrain en temps réel, géolocalisation et agression de cibles. À terme, cela permettra d’augmenter les capacités des systèmes de Nexter et de Naval Group [afin] de donner à nos clients un avantage tactique sur leur adversaire », explique l’industriel.

« Nos essaims continuent de se développer… Nous n’avons pas l’habitude de communiquer sur notre travail mais quand nos clients le font nous en sommes très contents », a commenté Icarus Swarms.

Cela étant, la DGA, via l’Agence de l’innovation de Défense [AID], a déjà lancé, dans ce domaine, le programme TAMOS [pour « Tactical Multi-Objectices Swarming UAVs], confié à Safran Electronics & Defense et Squadrone-System.

Ce « projet prévoit la mise en œuvre d’essaims de drones pour permettre la réalisation d’une ou plusieurs missions, avec la capacité d’adapter et de reconfigurer les flottes dynamiquement, le tout contrôlé par un superviseur intelligent », avait expliqué l’AID, dans son bilan d’activités pour l’année 2022, publié en juin dernier. Si elles sont susceptibles d’être intégrées au Système de combat aérien du futur [SCAF], les solutions développées dans le cadre de TAMOS pourraient aussi avoir des applications terrestres et maritimes… ou même rendre possible la coordination entre des robots de différents types.

Un 11e Griffon VOA livré à l’armée de Terre

Un 11e Griffon VOA livré à l’armée de Terre


Un 11e Griffon « véhicule d’observation d’artillerie » (VOA) a été livré le 11 septembre à l’armée de Terre par la Direction générale de l’armement (DGA). Une version dédiée aux régiments d’artillerie et bientôt mobilisée pour l’atteinte d’un jalon majeur du programme SCORPION. 

La spécificité de ce membre de la famille Griffon ? L’intégration « d’un mât d’observation optronique, de moyens de pointage, télémétrie et désignation laser permettant l’observation, la désignation d’artillerie, voire de frappe aérienne avec présence d’un JTAC (Joint Terminal Attack Controller : contrôleur aérien avancé) », rappelle la DGA dans un communiqué diffusé aujourd’hui. 

Cette version embarque également un radar MURIN déployable hors du véhicule, un système de surveillance du champ de bataille conçu par Thales et en service depuis 2019 dans les batteries d’acquisition et de surveillance des régiments d’artillerie. 

Ce Griffon VOA vient s’ajouter aux cinq déjà livrés en 2023 et porte à 11 le nombre de véhicules fournis jusqu’à présent à l’armée de Terre. « Trois autres sont attendus d’ici la fin de l’année », complète la DGA. Ce parc initial équipera la Section technique de l’armée de Terre (STAT) et le 3e régiment d’artillerie de marine (3e RAMa).

Employé en juin lors de l’exercice Royal Black Hawk, le Griffon VOA le sera aussi en fin d’année lors de l’exercice BIA23. Six véhicules du 3e RAMa participeront à cette étape clé dans la constitution d’une première brigade interarmes SCORPION projetable. 

Crédits image : 1er régiment d’artillerie

Pour la première fois, la frégate Alsace a tiré avec succès un missile anti-navire MM-40 Block 3C

Pour la première fois, la frégate Alsace a tiré avec succès un missile anti-navire MM-40 Block 3C

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Mercredi 20 septembre 2023, la frégate multi-missions à capacité de défense aérienne renforcée (FREMM-DA) Alsace réalise un tir de missile EXOCET MM40 block3c sur une cible flottante au Levant. Ce tir est réalisé en coopération avec les équipes de la direction générale de l’armement (DGA) ainsi que l’industriel MBDA.

 

Seulement, la Marine nationale a dû patienter pour obtenir ses premières munitions « complexes » de ce type afin d’en équiper ses frégates multimissions [FREMM]. Annoncée pour 2018, leur livraison a finalement eu lieu en décembre 2022. Cela « tient d’une part, des retards industriels dans le développement, et d’autre part, de l’impact de la crise sanitaire [du covid-19, ndlr] sur les capacités industrielles », explique un document budgétaire du ministère de l’Économie et des Finances, publié en mars dernier.

Quoi qu’il en soit, et alors que la Marine nationale a fixé la norme d’un tir de munition complexe par navire de premier rang tous les deux ans afin d’accroître la préparation opérationnelle de ses unités, la frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée [FREMM DA] Alsace aura été la première à effectuer un tir d’évaluation technico-opérationnelle d’un MM-40 Block 3C, dans une situation « représentative d’un combat en ambiance de guerre électronique », au large de Toulon, le 20 septembre.

« Ce tir a été réalisé avec succès dans des dispositions matérielles et humaines identiques à celles tenues en opération. Le missile a parfaitement suivi la trajectoire prévue, et a démontré les performances de son autodirecteur de dernière génération », a indiqué la Marine nationale, une semaine après cette évaluation, conduite lors de l’opération « Taennchel » [du nom d’un sommet du massif des Vosges, situé dans le Haut-Rhin].

Et de préciser : « la mise en place et la coordination des moyens nécessaires à la conduite et l’analyse du tir [cible marine, radars de trajectographie, moyens de télémesure et moyens optiques] ont été dirigées depuis l’ile du Levant par la Direction générale de l’armement [DGA Essais de missiles – site Méditerranée] qui a mis en œuvre toute son expertise technique ».

Successeur du MM40 B3, « déjà en service au sein de plusieurs marines autour du globe », rappelle MBDA, le MM-40B3C « s’appuie sur le savoir-faire acquis […] tout au long des améliorations successives de ce missile » et « affiche toutes les caractéristiques qui ont fait la renommée du missile, en particulier sa capacité ‘tous temps’ et sa grande flexibilité d’utilisation ». En outre, poursuit l’industriel, il est doté d’un « autodirecteur de nouvelle technologie » et de nouveaux « algorithmes missiles » développés « pour répondre aux nouvelles contraintes opérationnelles de la lutte antinavire ».

D’une longueur de 6 mètres pour un diamètre de 50 centimètres et une masse de plus de 800 kg, le MM-40B3C peut atteindre une cible située à plus de 200 km de distance, en volant à une altitude de 2 mètres [vol en sea-skimming, ndlr]. Ayant une faible signature radar et infrarouge, il a une capacité « tire et oublie » grâce à son système de navigation inertielle et son autodirecteur électromagnétique actif. Il est également en mesure de « discriminer » les cibles.

« Ce tir d’évaluation opérationnelle d’un EXOCET MM-40B3C, réalisé depuis la frégate multi-missions Alsace, a été un succès total. Il démontre les nouvelles capacités de cette toute dernière génération du missile, des évolutions majeures adaptées à un contexte de haute intensité », s’est félicité Éric Béranger, le PDG de MBDA.

« Je suis extrêmement fier de cette nouvelle réussite, l’EXOCET est pour MBDA un véritable symbole, et ce succès est une nouvelle preuve de l’excellence humaine et technique de MBDA. Je tiens à remercier les équipes de la DGA et de la Marine nationale pour la réalisation de ce tir », a-t-il conclu.

Un nouveau standard du blindé de reconnaissance et de combat « Jaguar » sera livré à l’armée de Terre en 2024

Un nouveau standard du blindé de reconnaissance et de combat « Jaguar » sera livré à l’armée de Terre en 2024

 

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Pourtant, quelques semaines plutôt, lors de l’examen de la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 à l’Assemblée nationale, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait confié être « inquiet pour la livraisons des Jaguar », après avoir évoqué, sans donner de détails, des aléas affectant ce programme. « Ce n’est pas une critique, c’est la réalité : il va falloir qu’on mette les bouts pour tenir les délais », avait-il dit.

Cela étant, le magazine spécialisé DSI avait expliqué, en mars, que la tourelle du Jaguar n’était « pas stabilisée ». D’où des « retards importants » pour équiper le Régiment d’Infanterie Chars de Marine [RICM] afin de lui permettre de remplacer ses AMX-10RC, à l’instar du 1er Régiment Étranger de Cavalerie [REC].

Mais lors d’une audition au Sénat [dont le compte rendu s’est fait attendre durant plus de trois mois], le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, a livré quelques détails sur ces « aléas » évoqués par le ministre.

« Concernant le Jaguar, je suis convaincu qu’il est un très bon équipement. […] Des ajustements sont encore nécessaires pour qu’il soit pleinement opérationnel. Les industriels ont bien intégré cet aspect », a fit le général Schill. Et d’annoncer qu’un « nouveau standard du Jaguar, doté d’un nouveau logiciel, sera livré par l’industriel mi-2024 ».

Pour rappel, le Jaguar est équipé d’une tourelle dotée d’un canon de 40 mm télescopé, d’une mitrailleuse téléopérée de 7,62 mm et de missiles Akeron MP [ex-MMP, fournis par MBDA, ndlr] qui, actuellement associés au viseur PASEO d’Optrolead, sont susceptibles de lui donner une capacité de tir au-delà de la vue directe, leur portée pouvant atteindre les 5 km. Mais celle-ci ne sera pas encore disponible sur le prochain standard de cet engin.

« Il ne fera pas encore du tir au-delà de la vue directe, mais il fera du tir en mouvement sur des cibles en mouvement. Si cette conduite de tir est performante, nous poursuivrons la transformation des régiments », a en effet expliqué le CEMAT.

Photo : armée de Terre

Pour le Délégué général pour l’armement, le coût de possession est le principal obstacle à un second porte-avions

Pour le Délégué général pour l’armement, le coût de possession est le principal obstacle à un second porte-avions

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À l’époque, le coût du porte-avions de nouvelle génération [PANG], appelé à succéder au Charles de Gaulle, avait été estimé à environ 4,5 milliards d’euros. Aussi, pour le chercheur, en acquérir un second ne pourrait qu’avoir un impact limité sur le budget du ministère des Armées [ainsi que sur les finances publiques] puisqu’une telle dépense représenterait 450 millions d’euros par an sur une décennie, soit 0,2% du PIB…

Quoi qu’il en soit, depuis le retrait du Foch et du Clemenceau, le débat sur « le » second porte-avions est devenu une sorte de « marronnier », qui permet par ailleurs de donner – ou pas – un peu de consistance aux programmes politiques en période électorale. Toujours est-il qu’un PANG donnerait à la Marine nationale un peu de flexibilité pour répondre aux sollicitations de l’exécutif en cas de crise.

Cela étant, lors de l’examen de la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 au Parlement, un amendement a été adopté pour demander au ministère des Armées de réaliser des « études de coûts qui permettront au gouvernement de présenter au Parlement, en 2028, une estimation des crédits nécessaires à la conception, à la réalisation, à l’activité et à l’entretien d’un second porte-avions de nouvelle génération ainsi qu’aux infrastructures et aux dépenses de personnel liées à son fonctionnement ».

À l’antenne de BFMTV, le 28 août, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva a laissé entendre que l’étude demandée par les parlementaires avait d’ores et déjà commencé, alors que la LPM 2024-30 n’a été promulguée que le 1er août. Mais s’il a estimé que ce « serait très bien » de faire un deuxième porte-avions, il a tempéré les espoirs…

« Un deuxième porte-avions, ce sont des infrastructures, c’est un deuxiéme équipage, et ce n’est pas une chose simple, ce sont de nouveaux avions » sans oublier les « capacités d’entraînement » et le « soutien », a détaillé M. Chiva. « Donc, ce n’est pas juste un bateau c’est tout l’ensemble qu’il faut repenser », a-t-il insisté. En clair, le coût de possession constitue un obstacle…

Le principal souci concerne l’équipage, la Marine nationale ayant perdu la moitié de ses effectifs entre 1990 et aujoud’hui. Et ce qu’il était possible de faire il y a encore vingt ans ne l’est plus de nos jours.

« Nous n’avons plus les ressources humaines en propre permettant d’avoir des marins pour armer le noyau d’équipage du porte-avions en 2032 et atteindre 900 personnes en 2035 pour débuter les essais », avait déploré l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale, en 2021. Aussi, avait-il ajouté, au sujet de la mise en oeuvre du porte-avions de nouvelle génération, « soit on désarme un sous-marin nucléaire d’attaque tout neuf pour que ses atomiciens démarrent la chaufferie nucléaire en 2034, soit on recrute et on forme le noyau d’équipage – ce qui prend environ dix ans ».

Par ailleurs, commandant de la Force d’action navale [ALFAN] en 2019, l’amiral Jean-Philippe Rolland avait livré une estimation du coût de possession du porte-avions Charles de Gaulle, lors d’une audition parlementaire.

« En termes de coûts de possession, je suis mieux en mesure de vous donner des chiffres, qui sont ceux de l’état-major de la marine. Le coût de possession du porte-avions Charles de Gaulle s’élève à environ 200 millions d’euros par an, ce qui inclut aussi bien les rémunérations et les charges sociales [RCS] que l’entretien », avait confié l’amiral Rolland.

Et de préciser qu’il fallait compter « 120 millions d’euros pour l’entretien, 60 millions d’euros de RCS, 20 millions d’euros d’entretien des infrastructures associées ». Voilà qui donne une idée de ce qui coûterait un second porte-avions.

La DGA a lancé une campagne d’essais en vue d’autoriser le drone Reaper Block 5 à voler en France

La DGA a lancé une campagne d’essais en vue d’autoriser le drone Reaper Block 5 à voler en France

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Quant aux neuf autres drones Reaper, ils ont été – ou sont sur le point de l’être – portés au standard Block 5. Et au regard des modifications induites par cette modernisation [nouveau système électrique, suite logicielle et capteurs plus performants, etc.], il s’agit quasiment de nouveaux appareils… Ce qui nécessite un nouveau certificat de navigabilité pour les faire voler en France. Faute de quoi, ceux qui n’ont pas été déployés sur un théâtre d’opérations extérieur seront condamnés à rester dans les hangars de la base aérienne 709 de Cognac.

Le problème est que, depuis deux ans, et en raison d’une « incertitude » concernant leur nouvelle suite logicielle, la Direction générale de l’armement [DGA] n’a pas encore été en mesure de garantir la sécurité des vols de ces Reaper Block 5.

« En France, nous avons trois Block 5 mais nous n’avons pas encore l’autorisation de les faire voler : nous sommes en attente de l’accréditation du certificat de navigabilité pour opérer dans l’espace aérien en métropole. Une nouvelle version logicielle doit être intégrée sur ces appareils, puis être testée et validée par la DGA », a a effet récemment expliqué le commandant de l’escadron de drones 2/33 Savoie au magazine spécialisé Raids Aviation.

Cependant, cette situation ne devrait pas tarder à évoluer. En effet, le 4 août, via Twitter, la DGA a fait savoir qu’elle venait de superviser les premiers vols d’essais du Reaper Block 5 « dans sa version logicielle dit ‘2408’ au-dessus du territoire » national.

« Ces premiers essais vont permettre la réalisation des vols d’expérimentation par le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] au profit de l’armée de l’Air & de l’Espace », a-t-elle ajouté. À noter que deux Rafale ont également été impliqués dans ces tests, en raison de leur « complexité ».

« L’étude des résultats des expérimentations permettra la mise en service du Reaper dans sa version logicielle 2408 », ce qui permettra à l’AAE « à s’entraîner sur le territoire français avec des contraintes limitées, tout en assurant la sécurité de la population survolée », a conclu la DGA.

Photo : DGA

La Direction générale de l’armement veut mettre de l’intelligence artificielle dans les opérations aéroportées

La Direction générale de l’armement veut mettre de l’intelligence artificielle dans les opérations aéroportées

 

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Ce dispositif permet des sauts à partir d’une altitude supérieure à 9’000 mètres et offre la possibilité de parcourir une cinquantaine de kilomètres sous voile, avec une charge de 200 kg [chuteur et équipement compris]. Cela étant, la qualification du SMTCOPS ne portait alors que sur le parachute, l’emport de charge sous gaine et les équipements de sécurité… mais pas sur le système de communication et de navigation ainsi que sur la capacité d’emport de colis autoguidée.

Cela étant, il n’est pas impossible que cette dernière bénéficie à l’avenir d’une technologie reposant sur des algorithmes d’intelligence artificielle [IA] dits « d’Apprentissage par Renforcement ». Tel est, en tout cas, le sens du projet Colibot, qui vient de faire l’objet d’un appel à manifestation d’intérêt lancé par IDEA3, le Pôle innovation de défense de la DGA « Techniques Aéronautiques », dédié à l’aéromobilité.

S’adressant aux entreprises et aux centres de recherche spécialisés, ce projet vise en effet à mettre au point un prototype de « colis autoguidé » par des algorithmes d’Apprentissage par Renforcement [RL pour Reinforcement Learning] ayant la capacité d’effectuer un vol autonome tout en étant évidemment plus performant en précision et douceur de posé que les systèmes actuellement disponibles.

Ce prototype de colis autoguidé reposera sur un boîtier de navigation autonome [BNA] doté d’un « logiciel de vol à base d’IA permettant de manœuvrer un parachute aile d’une surface de voile d’environ 50m² ».

Deux configurations sont prévues. Ainsi, s’agissant de la première, appelée MANPACK, ce BNA sera « placé sur le buste » d’un parachutiste tout en étant « fixé sur son harnais, de sorte à ne pas altérer ses mouvements » afin de permettre une « reprise en main du vol à à tout moment, en cas de vol en perdition ».

Quant à la seconde, appelée PADS, elle prévoit de placer le BNA entre la charge utile et le parachute, au moyen d’un harnais adapté ». Selon la fiche du projet, la masse totale de l’ensemble [c’est à dire le parachute, le BNA et la charge utile] devra être comprise entre 150 et 250 kg.

Cela étant, la DGA explique que le projet Colibot s’inscrit dans une démarche plus large.

« L’augmentation de l’autonomie et des performances des systèmes dans le domaine des drones, de la robotique ou encore des missiles représente un enjeu majeur pour le ministère des Armées », souligne-t-elle. Aussi, poursuit la DGA, « l’Intelligence Artificielle appliquée à la thématique du guidage/contrôle de tels systèmes est perçue comme une piste prometteuse mais nécessite de monter en maturité et d’être évaluée de façon concrète sur des systèmes réels et non seulement en simulation ». D’où le projet Colibot, qui intéresse les forces spéciales… mais aussi l’armée de Terre ainsi que l’armée de l’Air & de l’Espace.

« De par sa facilité à répondre aux contraintes d’expérimentation aérienne et son intérêt opérationnel pour les Forces, le développement d’un prototype de ‘Colis autoguidé’ par des algorithmes RL est un candidat idéal pour expérimenter et progresser dans le domaine de l’IA embarquée », conclut la DGA.

Le premier BRF « Jacques Chevallier » réceptionné par la DGA

Le premier BRF « Jacques Chevallier » réceptionné par la DGA


Lors d’une cérémonie organisée le 18 juillet 2023 à Toulon, son port d’attache, le Jacques Chevallier, premier des quatre bâtiments ravitailleurs de force (BRF) du programme « Flotte Logistique » (FlotLog), a été réceptionné par la Direction générale de l’armement (DGA) pour être livré à la Marine nationale.

Lancé en 2019 et construit à Saint-Nazaire par Naval Group et Chantiers de l’Atlantique, le Jacques Chevallier avait rejoint son port d’attache à Toulon en mars 2023 pour y effectuer une campagne d’essais en mer dédiée au système de ravitaillement à la mer (fourni par Chantiers de l’Atlantique), et au système de combat et de communication (fourni par Naval Group).

Le bâtiment a terminé une première phase d’essais en mer avec succès et rejoint désormais la force d’action navale de la Marine nationale.

L’assemblage final du deuxième BRF, Jacques Stosskopf, va débuter à Saint-Nazaire en début d’année 2024, pour une livraison en 2025.

Dotés d’une plus grande capacité d’emport de fret et de carburant que leurs prédécesseurs, mais également de meilleures capacités tactiques, les BRF sont destinés à remplacer les pétroliers ravitailleurs actuels et soutiendront le groupe aéronaval, articulé autour du porte-avions, et les groupes d’action navals.

Un partenariat industriel européen stratégique au service de la Marine nationale

Le BRF Jacques Chevallier est le premier d’une série de quatre navires du programme FlotLog, dont la commande a été notifiée en janvier 2019 au Groupement Momentané d’Entreprises constitué par Chantiers de l’Atlantique et Naval Group. Le programme FlotLog est piloté par la DGA, en coopération avec l’Italie, dans le cadre d’un contrat porté par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement (OCCAR)

Naval Group et Chantiers de l’Atlantique conjuguent et démultiplient leurs compétences afin d’offrir le meilleur de chacune des deux sociétés dans la construction de ces nouveaux ravitailleurs. Chantiers de l’Atlantique assure l’ensemble de la conception et de la construction des quatre navires et est responsable de l’intégration et du montage des systèmes embarqués. Naval Group est chargé de concevoir, de développer, d’intégrer et de maintenir opérationnels les systèmes militaires du navire dont le système de combat et les systèmes concourant à la capacité d’accueil des aéronefs et d’embarquement des munitions. Le système de combat des quatre bâtiments permet notamment aux navires de se déployer en autonomie vers leur zone d’opérations, d’assurer la protection contre les menaces rapprochées et de mener la lutte contre les menaces asymétriques.

Caractéristiques techniques :

  • Déplacement à pleine charge : 31 000 tonnes ;
  • Longueur hors tout : 194 m ;
  • Largeur hors tout : 27,60 m ;
  • Logements : 200 personnes, dont 140 membres d’équipage et 60 passagers ;
  • Capacité d’emport de carburant : 13 000 m3 ;
  • Puissance totale installée : 24 MW.

Qui était Jacques Chevallier ?

Né le à Vendôme et mort le dans cette même ville, Jacques Chevallier était un ingénieur militaire du génie maritime et haut fonctionnaire de défense et de sécurité français. Spécialisé dans l’architecture navale et la technologie nucléaire, il a été l’une des figures importantes du développement de la propulsion nucléaire navale en France, avec la conception des moteurs des sous-marins de classe Le Redoutable.

Pendant sa carrière professionnelle, il a exercé successivement les fonctions suivantes :

  • Ingénieur à l’arsenal de Bizerte (1945-47), à l’arsenal de Toulon (1947-51) ;
  • Ingénieur puis chef du service des appareils moteurs à l’établissement des constructions et armes navales d’Indret (1951-59) ;
  • Chef du groupe (puis département) de propulsion nucléaire du commissariat à l’énergie atomique (1959-68) ;
  • Président-directeur général (1969-72) puis administrateur et président d’honneur de la Compagnie centrale d’études industrielles (Cocei) ;
  • Directeur des applications militaires au Commissariat à l’énergie atomique (1972-86) ;
  • Membre du Comité à l’énergie atomique (1986) ;
  • Chargé de mission auprès du ministre de la Défense André Giraud (1986-1988) ;
  • Délégué général pour l’armement (-1988).

Le GME Nexter-Arquus-Thales livre à la DGA le 500e Griffon et le 50e Jaguar

Le GME Nexter-Arquus-Thales livre à la DGA le 500e Griffon et le 50e Jaguar



Nexter, Arquus et Thales ont présenté le 500e véhicule blindé multi-rôles (VBMR) GRIFFON et le 50e engin blindé de reconnaissance et de combat (EBRC) JAGUAR à la Direction générale de l’armement. Les trois industriels, réunis au sein du groupement momentané d’entreprises (GME) engin blindé multi-rôles (EBMR), tiennent leurs objectifs contractuels dans le cadre du marché EBMR qui prévoit un total de 1 872 GRIFFON et 300 JAGUAR en service.

                                                       Jaguar. Crédit : GME Nexter-Arquus-Thales.

La fabrication et l’assemblage chez Nexter

Nexter, société de KNDS, fabrique la caisse blindée en aluminium, l’aménagement interne des véhicules, la vétronique de combat et la tourelle du JAGUAR à Roanne. Grâce aux technologies d’usinage à haute précision et de soudage robotisé mises en œuvre par Nexter, la structure mécano-soudée des caisses en aluminium des véhicules GRIFFON et JAGUAR offre les meilleures performances de protection aux militaires. Nexter est par ailleurs le fabricant du canon de 40 mm du JAGUAR et de ses munitions télescopées, produits à Bourges et La Chapelle Saint-Ursin.

D’autres sites et filiales de Nexter fournissent certains équipements de ces véhicules tels que la protection NRBC faite par NBC-Sys à Saint-Chamond, l’électronique embarquée et les calculateurs à Toulouse ainsi que des équipements de vision produits par OPT-Sys à Saint-Etienne. Enfin, Nexter réalise l’assemblage final et l’intégration des véhicules à partir de tous ces éléments et de ceux produits par Arquus et Thales.

Arquus expert de la mobilité des véhicules EBMR

Arquus conçoit et produit les chaînes cinématiques complètes des deux véhicules GRIFFON et JAGUAR, c’est à dire l’intégralité des pièces et organes assurant leur fonction mobilité : trains, suspensions, groupe motopropulseur.

Produits sur le site Arquus de Limoges, Centre d’Excellence de Production de Véhicules Neufs, ces kits de mobilité complets sont ensuite livrés à Nexter qui est en charge pour le GME EBMR de leur intégration sur la ligne de production de Roanne.

Les moteurs équipant les EBMR sont produits sur le site de Marolles-en-Hurepoix, Centre d’Excellence de la Militarisation de Moteurs d’Arquus. Une équipe Arquus d’une vingtaine d’experts est par ailleurs présente en permanence à Roanne aux côtés de leurs partenaires afin d’assurer l’expertise technique et qualité sur l’ensemble de ces éléments.

Arquus produit également sur son site de Marolles-en-Hurepoix les tourelleaux télé-opérés (TTO) T1, T2 et T3, dits organes communs du programme SCORPION, qui équipent le GRIFFON et le JAGUAR, mais aussi le SERVAL.

Des véhicules interconnectés par Thales

Thales fournit des systèmes électroniques embarqués (« vétronique ») permettant la mise en réseau et la valorisation des données pour l’engagement collaboratif des plateformes. Cela inclut la vétronique commune Scorpion, des capteurs et senseurs, des solutions de communication sécurisées ainsi que des dispositifs d’autoprotection s’appuyant sur des algorithmes de combat collaboratif.

Par ailleurs, Thales est responsable de la charge utile et des radars du Véhicule d’Observation de l’Artillerie (VOA).

Cette architecture et ces calculateurs font le lien entre tous les systèmes de navigation, de protection, d’observation et de communication afin d’apporter un avantage décisif aux unités sur le théâtre, en étendant leur capacité de renseignement et d’intervention. ​

Le satellite militaire de télécommunications Syracuse 4B a été lancé avec succès lors de l’ultime vol d’Ariane 5

Le satellite militaire de télécommunications Syracuse 4B a été lancé avec succès lors de l’ultime vol d’Ariane 5

 

https://www.opex360.com/2023/07/06/le-satellite-militaire-de-telecommunications-syracuse-4b-a-ete-lance-avec-succes-lors-de-lultime-vol-dariane-5/


 

« C’est la perte totale des informations de guidage et d’attitude 37 secondes après le démarrage de la séquence d’allumage du moteur principal [30 secondes après le décollage] qui est à l’origine de l’échec d’Ariane 501. Cette perte d’informations est due à des erreurs de spécification et de conception du logiciel du système de référence inertielle », avait conclu la commission d’enquête mise en place après cet incident. Et celle-ci d’ajouter : « Les revues et essais approfondis effectués dans le cadre du programme de développement d’Ariane 5 ne comportaient pas les analyses ou essais adéquats du système de référence inertielle ou du système complet de contrôle de vol qui auraient pu mettre en évidence la défaillance potentielle ».

Par la suite, hormis un échec lors de sa 14e mission en décembre 2002, dû à une défaillance du moteur Vulcain 2, Ariane 5 a enchaîné les succès. Et si elle avait mal débuté, son histoire s’est terminée sur une bonne note.

En effet, pour son 117e et dernier vol, initialement prévu le 16 juin avant d’être reporté de quelques semaines après la découverte d’un défaut sur le système de séparation des propulseurs d’appoint, le lanceur a décollé avec succès du CSG de Kourou, aux environs de minuit [heure de Paris], ce 6 juillet.

Cet ultime vol était crucial pour le programme Syracuse 4, lequel doit donner aux forces françaises des capacités accrues en matière de télécommunications. Un premier satellite – Syracuse 4A – avait été lancé avec succès en octobre 2021. Ne restait donc plus qu’à placer le second – Syracuse 4B – sur une orbite géostationnaire, à 36’000 km d’altitude.

« J’adresse mes vives félicitations aux équipes étatiques et industrielles qui ont œuvré à la réussite de ce lancement. Syracuse 4 est un programme majeur qui contribue à la modernisation de nos capacités spatiales de défense, déterminante pour notre souveraineté et notre indépendance stratégique », a commenté Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, après le vol réussi d’Ariane 5.

Cependant, Syracuse 4B a encore du chemin à faire avant d’être déclaré opérationnel. Il sera « qualifié dans neuf mois une fois qu’il aura atteint son orbite géostationnaire et subi une série complète de tests », a en effet rappelé la Direction générale de l’armement [DGA].

Conçus par Thales Alenia Space et à Airbus Defence & Space, les satellites Syracuse 4A et 4B sont dotés de moteurs électriques à plasma, ce qui a permis d’augmenter significativement leur capacité d’emport… et donc leurs performances. En effet, ils offrent un débit en bande X et bande ka militaire de l’ordre de 3 à 4 Gb/s [soit trois fois plus par rapport aux satellites Syracuse 3, ndlr] ainsi qu’une meilleure résistance aux menaces cybernétiques, aux impulsions électromagnétiques et au brouillage. Enfin, ils sont également équipés de moyens de surveillance et ont la capacité de se déplacer pour contrarier une possible agression.

Initialement, le programme Syracuse 4 devait compter trois satellite… Mais Syracuse 4C ne sera jamais lancé, le projet de Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 ayant prévu d’annuler sa réalisation.

« S’agissant des satellites Syracuse 4, les évolutions dans le domaine de l’espace sont très rapides : les grands programmes, c’est très bien. L’agilité du new space, c’est très bien aussi. Nous avons, à une époque, imaginé d’énormes satellites en orbite géostationnaire. Mais les constellations qui évoluent en orbite basse ont aussi des avantages. Les deux sont complémentaires pour assurer l’efficacité et la redondance dont les armées ont besoin », a ainsi récemment fait valoir le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], aux députés.

« Mettre tous nos objets sur l’orbite géostationnaire serait à mon sens dangereux. Le temps de latence, c’est-à-dire le temps nécessaire pour transmettre une information à un autre vecteur de la patrouille, est plus important s’il faut monter en orbite géostationnaire puis redescendre. Ce delta […] colossal pour des systèmes comme le SCAF [Système de combat aérien du futur] », a ensuite expliqué le CEMAAE.

Quoi qu’il en soit, le projet de LPM 2024-30 prévoit d’engager le remplacement de Syracuse 4.

« Les moyens de communication seront appuyés par une constellation de connectivité sécurisée et multi-orbites européenne. Le programme Syracuse 5, successeur de Syracuse 4 et constitué d’une nouvelle génération de satellites souverains, sera lancé pendant la présente loi de programmation militaire. Il s’agira d’un modèle de satellite patrimonial, géostationnaire en orbite haute », est-il précisé dans le texte.