Dissuasion : Le sous-marin nucléaire lanceur d’engins « Le Terrible » a tiré un missile M51 avec succès

Dissuasion : Le sous-marin nucléaire lanceur d’engins « Le Terrible » a tiré un missile M51 avec succès

par Laurent Lagneau – Zone militaire – publié le 19 AVRIL 2023

https://www.opex360.com/2023/04/19/dissuasion-le-sous-marin-nucleaire-lanceur-dengins-le-terrible-a-tire-un-missile-m51-avec-succes/


Quatrième et dernier sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] de la classe « Le Triomphant » à avoir été admis au service [en 2010], le « Terrible » n’a plus effectué de patrouille opérationnelle depuis janvier 2021, date de son transfert au bassin 8 de la base navale de Brest pour son « grand carénage » [*] [ou « Indisponibilité périodique pour entretien et réparation » – IPER].

D’une durée de 14 mois, ces travaux, réalisés sous la maîtrise d’ouvrage du Service de soutien de la Flotte [SSF], ont concerné « l’entretien de la coque et des structures, l’énergie et la propulsion, la sécurité plongée, les systèmes de conduite et d’exploitation de la plate-forme, les servitudes liées à la vie à bord, la détection et la lutte contre les menaces et enfin le Système d’armes de dissuasion [SAD], selon Naval Group, désigné maître d’oeuvre de ce chantier. En outre 300 modifications étaient au programme, afin d’améliorer « la conduite et les performances » du sous-marin.

Cette IPER étant sur le point de se terminer, il était nécessaire de vérifier le système d’arme du « Terrible » avant son retour dans le cycle opérationnel. Ce qui a été fait ce 19 avril.

En effet, la Direction générale de l’armement [DGA] et la Marine nationale ont indiqué que le SNLE « Le Terrible » venait de tirer avec succès un missile balistique mer-sol M-51 [M51.2?] depuis la baie d’Audierne, au large du Finistère.

« Le missile a été suivi tout au long de sa phase de vol par les moyens de DGA Essais de missiles et ceux du bâtiment d’essais et de mesures Monge. La zone de retombées se situe en Atlantique Nord à plusieurs centaines de kilomètres de toute côte. Cet essai a été effectué sans charge nucléaire et dans le strict respect des engagements internationaux de la France », a expliqué la DGA.

Et celle-ci d’ajouter : « Ce tir valide la capacité opérationnelle du système d’armes global du SNLE Le Terrible et démontre à nouveau l’excellence de la haute technologie que les industries françaises mettent en œuvre dans ce domaine ».

Il s’agit du sixième tir d’un missile M51 effectué par un SNLE de la classe Triomphant. Le dernier jusqu’ici en date avait été réalisé par le SNLE « Le Téméraire », en juin 2020. Mais c’est surtout le premier depuis le début de la guerre en Ukraine… « Le succès de ce tir d’essai […], sans charge militaire, matérialise la crédibilité et la robustesse de notre dissuasion nucléaire », s’est félicité Sébastien Lecornu, le ministre des Armées.

Pour rappel, les missiles M51.2 emportent de nouvelles têtes océaniques [TNO] d’une puissance de 100 kilotonnes. La version suivante, appelée M51.3, est en cours de développement. Elle aura une portée plus élevée ainsi que de meilleures capacités de pénétration des défénses antimissiles adverses.

[*] Selon Naval Group, 30 mois de travail sont nécessaires à la réalisation de chaque IPER d’un SNLE, répartis entre l’Ile Longue et le bassin 8 de la base navale de Brest.FOSTIPER, SNA, Sous-marin, Le Terrible, M51, M51.2, Marine Nationale, Monge, SNLE, dissuasion,

Devant être livré au cours de l’été prochain, le sous-marin Duguay-Trouin a débuté ses essais en mer

Devant être livré au cours de l’été prochain, le sous-marin Duguay-Trouin a débuté ses essais en mer

https://www.opex360.com/2023/03/28/devant-etre-livre-au-cours-de-lete-prochain-le-sous-marin-duguay-trouin-a-debute-ses-essais-en-mer/


 

D’après le calendrier suivi par son précédesseur, on pensait alors que ce sous-marin débuterait ses essais en mer en janvier, voire en février 2023.

Finalement, le Duguay-Trouin a effectué sa première sortie en mer les 27 et 28 mars, au large de base navale de Cherbourg, avec son équipage « bleu » à bord. C’est en effet ce qu’a indiqué le ministère des Armées, via un communiqué diffusé ce jour.

« La première sortie à la mer, qui marque le démarrage des essais à la mer est un jalon majeur avant la réception du deuxième sous-marin de type Suffren », souligne-t-il.

Comme pour le Suffren [et ce sera aussi le cas pour les quatre SNA suivants], ces essais en mer, qui visent à vérifier les capacités techniques et opérationnelles, sont menés sous la supervision de la Direction générale de l’armement [DGA], de la Direction des applications militaires [DAM] du Commissariat à l’énergie atomique et des énergies renouvelables [CEA], de Naval Group et de TechnicAtome, les deux industriels étant par ailleurs les propriétaires du navire, jusqu’à sa livraison.

Le Duguay-Trouin est « placé sous la responsabilité de la Marine nationale pour son commandement opérationnel et en sa qualité d’exploitant nucléaire délégué. Maître d’ouvrage du programme Barracuda, la DGA et le CEA sont, quant à eux, responsables des essais jusqu’à la réception du navire et sa livraison à la Marine nationale », rappelle le ministère des Armées.

À noter que, depuis le 23 mars, le Duguay-Trouin est pourvu de ses deux équipages, le « rouge » ayant été officiellement créé lors d’une cérémonie au mémorial du Mont Faron, à Toulon.

« La première mission qui vous attend va être de transformer un sous-marin en essais en un bâtiment de combat apte à se déployer sur les théâtres d’opérations. Dans le sillage de l’équipage bleu, […] il va vous falloir à compter de l’été vous approprier le sous-marin, ses installations, ses modes de conduite, son système d’armes, afin de poursuivre la conquête du domaine d’emploi et avancer vers son admission au service actif. C’est une responsabilité véritablement extraordinaire, qui vous oblige véritablement, tant le niveau d’exigence, de complexité, d’attentes est élevé », a dit le capitaine de vaisseau Jérôme Colonna d’Istria, commandant l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque [ESNA] aux sous-mariniers de cet équipage « rouge ».

Une fois livré à la Marine nationale, le Duguay-Trouin devra encore effectuer un déploiement de longue durée [DLD], au cours duquel ses capacités militaires seront mises à l’épreuve. Ce n’est qu’à l’issue qu’il sera officiellement admis au service actif pour remplacer le SNA Rubis, désarmé en novembre 2022.

Pour rappel, d’une longueur de 99 mètres pour un diamètre de 8,8 mètres et un déplacement de 5’300 tonnes en plongée, les SNA de la classe Suffren sont dotés des dernières technologies en matière de capacités sous-marines [automatisation, mât optronique, numérisation, recours à l’intelligence artificielle, etc]. Plus discrets et plus maneouvrables que leurs prédécesseurs de la classe Rubis, ils sont censés naviguer à plus de 300 mètres de profondeur. Enfinn ils emportent des missiles de croisière navale [MdCN], des missiles antinavires Exocet SM39 modernisés, des torpilles lourdes filoguidées F-21 et des mines.

« Les quatre autres sous-marins du programme Barracuda [Tourville, de Grasse, Rubis et Casabianca] sont actuellement à différents stades de construction, et leurs livraisons s’échelonneront jusqu’à l’horizon 2030 », a conclu le ministère des Armées.

L’AUKUS finit de torpiller l’ex-contrat avec la France et équipe l’Australie en sous-marins nucléaires d’attaque

L’AUKUS finit de torpiller l’ex-contrat avec la France et équipe l’Australie en sous-marins nucléaires d’attaque

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par philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 14 mars 2023

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr


Joe Biden, Anthony Albanese et Rishi Sunak, ont révélé, lundi soir, sur la base navale de Point Miramar, à San Diego (Californie), le détail du programme que l’alliance à trois baptisée AUKUS, entend mettre en oeuvre (photos Reuters).

On se rappellera que l’AUKUS est née après la dénonciation par l’Australie du programme de construction de 12 sous-marins classiques par la France, ce qui avait fait enrager Paris et torpillé le fameux contrat du siècle de Naval Group.

Le programme de sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire, mais qui ne porteront pas d’armes nucléaires, pour respecter le principe de non-prolifération, a l’ambition de remodeler la présence militaire occidentale dans le Pacifique et de rééquilibrer les forces face à la Chine..

Il se déclinera en trois phases (lire le communiqué des Britanniques).

Il y aura d’abord une phase de familiarisation de l’Australie – qui n’a pas de sous-marins à propulsion nucléaire, ni de technologie nucléaire qu’elle soit militaire ou civile. Ses marins, ingénieurs, techniciens seront formés au sein d’équipages américains et britanniques, ainsi que dans les chantiers navals et les écoles spécialisées des Etats-Unis et du Royaume-Uni. L’objectif est de déployer, à partir de 2027 et sur un principe de rotation, quatre sous-marins américains et un sous-marin britannique sur la base australienne de Perth (ouest).

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Dans un deuxième temps, et sous réserve du feu vert du Congrès américain, l’Australie va acheter trois sous-marins américains à propulsion nucléaire de la classe Virginia, avec une option sur deux navires submersibles supplémentaires. Les sous-marins doivent être livrés à partir de 2030. Il s’agira certainement de certains des sous-marins livrés à l’US Navy entre 2003 et 2010 et dont la question du remplacement se pose déjà. Le premier successeur des Virginia (programme SSN-X) est attendu pour 2031.

Enfin – c’est la troisième, et la plus ambitieuse étape du programme – les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni vont s’associer pour une nouvelle génération de sous-marins d’attaque, baptisée SSN AUKUS. Ces SNA vont impliquer un gigantesque effort industriel, en particulier de la part de l’Australie, qui doit se doter d’un nouveau chantier naval à Adelaïde, dans le sud. Les nouveaux navires, de conception britannique et incorporant des technologies américaines avancées, seront construits et déployés par le Royaume-Uni et l’Australie. Ils doivent être livrés à partir de la fin des années 2030 et du début des années 2040. Cette plate-forme hybride commune pourrait être développé à partir du remplaçant des SNA britanniques de la classe Astute, remplaçants dont l’entrée en service est attendue dans les années 2040.

Pourquoi cet échéancier ?

Deux motifs sont à considérer.

D’abord prévaut l’urgence d’armer l’Australie face à la Chine dont la marine se déploie de plus en plus loin de ses bases. Des SNA de l’AUKUS en maraude constitueront une vraie menace que les groupes navals de Pékin ne pourront pas ignorer en mer de Chine et dans le Pacifique.

Ensuite, le plan de charge des chantiers navals américains et britanniques est saturé. Londres aura à construire des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la classe Dreadnought et Washington doit encore construire 17 SNA de la classe Virginia d’ici à 2032. L’horizon industriel s’éclaircira ensuite.

L’amiral Vandier tord le cou à l’idée de convertir des SNLE en sous-marins lanceurs de missiles de croisière

L’amiral Vandier tord le cou à l’idée de convertir des SNLE en sous-marins lanceurs de missiles de croisière

 

par Laurent Lagneau – Zone militaire – publié le 12 février 2023

https://www.opex360.com/2023/02/12/lamiral-vandier-tord-le-cou-a-lidee-de-convertir-des-snle-en-sous-marins-lanceurs-de-missiles-de-croisiere/


 

Alors que le programme de sous-marin nucléaire lanceur d’engins de 3e génération [SNLE 3G] a été lancé en vue de l’admission en service du premier exemplaire à l’horizon 2035, l’idée de transformer au moins un des quatre SNLE de la classe Triomphant en sous-marin lanceur de missiles de croisière [SSGN] a été avancée durant la campagne de la dernière élection présidentielle, en particulier par l’ex-député Fabien Gouttefarde, alors soutien d’Emmanuel Macron.

Appelant à prendre des « décisions courageuses », celui-ci avait en effet plaidé en faveur de la conversion de « deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins en lanceurs de missiles de croisière naval, tout en conservant le format de la dissuasion sous-marine », afin d’offrir au président de la République un « outil de dialogue politique de haute intensité, pour un coût relativement maitrisé ». Et il avait également estimé « incontournable » la commande d’un septième sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Suffren pour mener régulièrement des missions dans la région Indo-Pacifique.

Plus tard, revenant sur les réactions négatives suscitées par cette idée chez quelques uns, M. Gouttefarde était revenu à la charge dans une tribune publiée par le site Atlantico.

La « conversion de deux sous-marins lanceurs d’engins en lanceurs de missiles de croisières navals, en accélérant le SNLE de troisième génération » nécessite une « décision rapide », avait-il estimé. Et d’ajouter : « Cette proposition, que j’ai déjà émise, a pu sembler trop disruptive à certains. Pourtant, le déploiement par le président russe d’un véritable rideau de feu constitué de pas moins de 35 régiments anti-aériens illustre, par une singulière ironie de l’Histoire, sa pertinence ».

Cela étant, si « certains » l’estimèrent trop « disruptives », d’autres, au contraire, trouvèrent cette proposition séduisante. Aussi, lors d’une récente audition parlementaire dédiée à la dissuasion nucléaire, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, n’a pas coupé à une question à son sujet.

« Il avait […] été suggéré durant la campagne présidentielle de restaurer d’anciens SNLE pour en faire des SNA. Que pensez-vous de cette idée pour permettre à nos sous-marins de déployer des missiles de croisière? », lui a en effet demandé le député [RN] José Gonzales.

L’amiral Vandier n’a pas dit s’il trouvait un intérêt à convertir un SNLE en SSGN. En revanche, il a expliqué en quoi cette proposition n’est pas réalisable.

« Compte tenu de la force sous-marine dont disposaient les États-Unis dans les années 1990, lors de la signature des accords sur la réduction des armes stratégiques, cette puissance a fait le choix de reconvertir certains SNLE qui en étaient à la moitié de leur durée de vie. Quatre sous-marins de classe Ohio ont ainsi été convertis », a d’abord rappelé le CEMM. « Leur lance-missiles balistique a été transformé en lance-missiles de croisière avec une capacité de mise en œuvre de forces spéciales », a-t-il ajouté.

Si, techniquement, elle est à la portée de l’industrie navale française, une telle opération n’est cependant pas possible pour la Marine nationale. « Le nombre de sous-marins dont nous disposons ne nous le permet pas dans la pratique », a dit l’amiral Vandier. Aussi, « nos sous-marins seront utilisés jusqu’à la fin de leur cycle de vie », a-t-il ajouté.

D’autant plus qu’une telle opération supposerait de prolonger la durée de vie des deux SNLE à convertir, avec une attention particulière sur leur coque et leur chaufferie nucléaire. En outre, ne pouvant être mis en service qu’à partir de 2035, ils risqueraient d’être technologiquement dépassés. Une autre objection tient aux capacités de production de l’industrie naval en général et de Naval Group en particulier.

Enfin, augmenter le format de la flotte de sous-marins nucléaires pose la question du personnel… au moment où la Marine nationale peine à retenir ses atomiciens.

« S’agissant du recrutement des atomiciens, de nombreux jeunes sont intéressés par ce domaine. La filière est donc vivante, même s’il est vrai que le contexte industriel et économique fait peser une pression importante. Cela demande beaucoup d’engagement et d’efforts, mais à ce stade nous parvenons à recruter les effectifs dont nous avons besoin », a d’abord confié l’amiral Vandier.

Cependant, a-t-il admis, la « problématique porte plutôt sur la fidélisation, qui ne concerne pas seulement les atomiciens » car « en raison du dynamisme du marché du travail, notamment s’agissant des profils dotés de compétences très pointues », la Marine nationale est confrontée à « des taux de départs importants s’expliquant par l’attrait de salaires plus élevés, associés à de moindres contraintes ». Aussi, a fait valoir le CEMM, la « fidélisation du personnel est donc l’un des enjeux majeurs de la nouvelle Loi de programmation militaire ».

Le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Suffren achève son premier déploiement opérationnel au sein du groupe aéronaval 

Le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Suffren achève son premier déploiement opérationnel au sein du groupe aéronaval 

Admis au service actif le 1er juin 2022, le SNA Suffren (équipage bleu) a achevé le 4 janvier 2023 son premier déploiement opérationnel au sein du groupe aéronaval. Déployé en mer Méditerranée, le SNA Suffren a participé à la mission ANTARÈS pour la défense des intérêts français et européens.

Au cours de ce déploiement, il a contribué à la connaissance et à l’anticipation des crises dans les zones d’intérêts stratégiques, concourant ainsi à la capacité autonome de décision de la France. Par ces missions et sa contribution avec les autres unités déployées, le Suffren a participé à la préparation des futures opérations de la Marine dans la région.

Sous l’autorité de l’état-major de la Task force 473, le SNA Suffren a également validé sa capacité à conduire une frappe contre terre au missile de croisière naval (MdCN), coordonnée avec les autres unités du groupe, particulièrement les frégates multimissions et Rafale Marine.

Lors de ce déploiement opérationnel, l’équipage a effectué une escale à La Sude (Grèce) avant de repartir à la mer lors des fêtes de fin d’année. Achevant une mission débutée le 22 novembre dernier, les membres de l’équipage du SNA Suffren ont retrouvé leurs familles à leur arrivée à quai. Le bâtiment va entamer sa période d’entretien annuel.

Ce déploiement opérationnel ponctue trois cycles réalisés par les deux équipages du bâtiment depuis sa sortie de bassin (pour entretien) en avril 2022. Depuis, le sous-marin aura été disponible près de 240 jours dont 190 jours navigués. Il a durant ce temps achevé la validation de ses capacités opérationnelles avant d’être admis au service actif.

Les SNA de type Suffren effectuent les mêmes missions que les SNA de type Rubis (protection d’unités précieuses, connaissance & anticipation, intervention) avec des capacités différenciantes supérieures (rapidité, endurance, mise en œuvre de forces spéciales, capacité de frappe contre terre au MdCN).

                                                                     Crédit : Marine nationale.

La Marine nationale va-t-elle reprendre de l’épaisseur dans le cadre de la prochaine Loi de programmation militaire?

La Marine nationale va-t-elle reprendre de l’épaisseur dans le cadre de la prochaine Loi de programmation militaire?

Tir ASTER 30 le 27 janvier 2021, à bord de la FREMM Normandie.

 

http://www.opex360.com/2022/10/18/la-marine-nationale-va-t-elle-reprendre-de-lepaisseur-dans-le-cadre-de-la-prochaine-loi-de-programmation-militaire/


Dans le même temps, d’autres pays ont massivement investi dans leurs forces navales, comme la Chine, qui produit tous les quatre ans, en tonnage, l’équivalent de la flotte française. En outre, la « compétition » entre puissance allant crescendo, le risque de confrontation s’accroît, d’autant plus que, comme l’a récemment souligné l’amiral Pierre Vandier, l’actuel chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], « nous sommes en train de passer à une mer vecteur de souveraineté à une mer objet de souveraineté » et « on assiste à véritable poussée de la prédation ».

D’ailleurs, il en avait prévenu les élèves de l’École navale, dès 2020. « Aujourd’hui, vous entrez dans une marine qui va probablement connaître le feu à la mer, vous devez vous y préparer! », leur avait-il lancé. En outre, lors d’une audition parlementaire, en juillet dernier, il a expliqué qu’il fallait « avoir à l’esprit que, pour un navire de combat, la différence entre basse et haute intensité ne tient qu’aux ordres reçus ».

Certes, l’actuelle Loi de programmation militaire [LPM] a permis de lancer le renouvellement de nombreuses capacités et de préparer l’avenir, avec les études sur le porte-avions de nouvelle génération [PANG] ainsi que sur le sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de troisième génération [SNLE 3G]. Pour autant, la question du format de la Marine nationale n’a pas été abordée… Et des ruptures capacitaires temporaires sont même à craindre pour certains segments, comme celui des sous-marins nucléaire d’attaque [SNA], avec quatre exemplaires disponibles sur six, ou encore celui des patrouilleurs de haute-mer.

Qu’en sera-t-il lors de la prochaine LPM, actuellement en cours de préparation? Dans les récents entretiens qu’il a donnés à la presse spécialisée [DSI, Defense News], l’amiral Vandier a donner le sentiment de botter en touche au moment d’aborder la question du format de la Marine, préférant insister sur les avancées permises par la LPM 2019-25.

« Le Livre blanc de 2013 a fixé le format de la marine pour 2030, qui reste la référence : 15 frégates – 8 FREMM, 2 frégates de défense antiaérienne [FDA] et 5 FDI –, la capacité d’opérer sur deux à trois théâtres simultanés et une mission-cadre. Savoir s’il est suffisant est une question qui n’est pas de mon ressort et à laquelle les travaux de la future LPM devront répondre », avait-il d’ailleurs dit aux députés, en juillet.

Cela étant, dans une note récemment publiée par l’Institut français des relations internationales [IFRI], une révision à la hausse du format de la flotte française est une nécessité étant donné que, dans un contexte de haute intensité, « toute perte de bâtiment aurait une répercussion stratégique excédant ses effets tactiques ».

Et la note d’ajouter : « Le taux d’attrition observé dans le conflit ukrainien suggère ainsi qu’il est nécessaire d’adapter le format de la Marine nationale si elle veut être apte à faire face à l’hypothèse de la haute intensité. Un tel objectif dans un budget contraint demande également de faire preuve d’innovation, en identifiant des effets de levier améliorant les plateformes existantes avec de nouveaux capteurs et effecteurs tels que les drones ou les armes à énergie dirigée ».

S’agissant de l’innovation, l’amiral Vandier ne dit pas autre chose… Et, au-délà de cet aspect, il estime qu’un effort est à faire en matière de munitions complexes, dont les « stocks doivent être adaptés au contexte plus exigeant et incertain qui se dessine » et qu’il faut aussi « garantir la capacité » de la Marine « à durer au combat », ce qui passe par des marins bien formés et entraînés.

« Bien que les facteurs technologiques jouent un rôle important dans le combat naval, les éléments de la victoire ne sont pas seulement liés à la qualité et à la quantité des navires. Comme l’a dit […] Alfred Thayer Mahan : ‘de bons marins avec de mauvais navires valent mieux que de mauvais marins avec de bons navires’. Donc, le but est d’avoir de bons marins sur de bons navires », a résumé le CEMM dans les colonnes de Defense News.

Mais il a également a estimé qu’il « y a un enjeu à épaissir, là où il est intelligent et possible de le faire ».

Or, ces derniers mois, quelques parlementaires ont fait des propositions. Ancien député ayant coordonné le groupe de travail « Défense » au sein du parti LREM durant l’élection présidentielle, Fabien Gouttefarde en avait avancé quelques unes : acquérir un septième SNA de type Suffren, commander cinq patrouilleurs océaniques en plus des dix déjà prévus, conserver cinq frégates légères furtives modernisées et s’associer au programme italien de « destroyers » DDX en vue d’en doter la Marine de deux exemplaires. Au Sénat, un rapport a aussi plaidé pour faire l’acquisition de cinq patrouilleurs outre-mer [POM] supplémentaires et d’hydroglisseurs, pour compenser la perte capacitaire induite par le retrait des BATRAL.

De telles propositions pourraient permettre de bénéficier d’un effet de série, d’autant plus que les industriels français sont invités à passer en mode « économie de guerre ». À noter, d’ailleurs, que Naval Group a lancé le plan C20-F-30, qui vise à réduire de six mois les délais de construction des corvettes Gowind et des frégates de défense et d’intervention [FDI]. Ce qui, note Le Figaro, « revient à doubler la cadence en produisant deux grands bateaux en parallèle par an ».

En tout cas, à l’heure où le budget des armées va atteindre un niveau « historique » en 2023, avec 43,9 milliards d’euros [soit +7%], et qu’il devrait encore augmenter les années suivantes, il serait tout de même assez piquant de voir la France disposer d’une marine qui n’aura jamais été aussi petite depuis 1945…

Selon la Marine, le sous-marin nucléaire Perle a été victime d’une « combustion sans flamme »

Selon la Marine, le sous-marin nucléaire Perle a été victime d’une « combustion sans flamme »

http://www.opex360.com/2022/09/27/selon-la-marine-le-sous-marin-nucleaire-perle-a-ete-victime-dune-combustion-sans-flamme/


 

Le 26 septembre, à 12h42, un nouvel incendie s’est déclaré dans un compartiment dédié au stockage des vivre situé au niveau de la proue du sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Perle, alors en maintenance à la base navale de Toulon. « Le feu reste circonscrit dans le local concerné par l’évènement initial et aucun risque radiologique n’est à craindre », a expliqué la préfecture maritime de la Méditerranée.

Le Plan d’urgence interne [PUI] ayant été déclenché, les marins-pompiers de la base naval sont immédiatement intervenu, avant de recevoir le renfort d’une cinquantaine de leurs camarades du Bataillon des marins-pompiers de Marseille [BMPM].

Selon un nouveau communiqué publié dans la soirée par la préfecture maritime, l’incendie a été déclaré éteint à 21h19. Un travail de pompage des eaux d’extinction et de refroidissement ayant été entrepris, des « investigations plus poussées à l’intérieur de la Perle » ont « permis de s’assurer de l’absence de points chauds résiduels », a précisé le texte.

S’il a été mis fin au PUI, le sous-marin est cependant resté sous la surveillance des équipes d’intervention.

Pour rappel, l’avant du SNA Perle avait déjà été ravagé par un incendie en juin 2020, alors qu’il se trouvait en cale sèche pour son dernier arrêt technique majeur. Après un examen des dégâts, il fut décidé de le réparer en remplaçant sa proue par celle du SNA Saphir, désarmé quelques mois plus tôt. Cette opération, très compliquée, avait été réalisée à Cherbourg, par Naval Group.

Quoi qu’il en soit, le porte-parole de la préfecture maritime, le capitaine de frégate Pierre-Louis Josselin, a par la suite donné quelques précisions. Se gardant de parler d’un « incendie », celui-ci a expliqué que la Perle avait été victime d’une « combustion sans flamme […] a priori de matériaux isolants ».

Selon le laboratoire national de métrologie et d’essais, un feu couvant est « un processus de combustion lente, sans flamme ni émission de lumière. Les principaux risques de cette combustion ‘invisible’ proviennent du fait qu’elle peut être facilement déclenchée par des sources de chaleur trop faibles pour allumer des flammes. Ce phénomène opère sur certains matériaux fibreux ou poreux. La plupart des isolants thermiques sont donc tout naturellement sujets à ce type de feu ».

Cette combustion lente à bord de la Perle a donc pu être détectée à temps… « Ce sinistre n’était pas comparable à celui de 2020, qui était un feu industriel, avec des flammes importantes », a insisté le capitaine de frégate Josselin.

Pour le moment, les causes de cet incident n’ont pas encore été déterminées. Et on ignore quelles en seront les conséquences sur le cycle opérationnel du sous-marin, celui devant reprendre la mer au cours du premier semestre 2023.

Photo : Préfecture maritime de Méditerranée

Le sous-marin nucléaire d’attaque Suffren aperçu pour la première fois en Écosse

Le sous-marin nucléaire d’attaque Suffren aperçu pour la première fois en Écosse

http://www.opex360.com/2022/09/23/le-sous-marin-nucleaire-dattaque-suffren-apercu-pour-la-premiere-fois-en-ecosse/


 

En revanche, elle est un peu moins discrète lorsqu’il s’agit d’évoquer les déploiements de ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA]. Une telle attitude permet ainsi de donner plus de poids aux messages que la France cherche à faire passer, comme ce fut le cas en 2003, lorsque le Casabianca fit une visite à Severomorsk, l’objectif étant alors de montrer que Paris et Moscou avaient fini par tourner la page de la Guerre Froide pour entretenir un « dialogue constructif ». On n’est plus là aujourd’hui…

Plus récemment, le ministre des Armées a fait grand cas de la mission « Marianne », menée en Indo-Pacifique par le SNA Émeraude, accompagné par le Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitains [BSAM] Seine. L’objectif était d’affirmer l’attachement de la France au droit maritime international et à la liberté de navigation, de démontrer sa capacités de protéger ses intérêts dans la zone et de renforcer ses liens militaires avec ses principaux partenaires régionaux.

Cela étant, cette approche n’a pas été celle de la mission « Confiance », qui a mobilisé le SNA Améthyste durant plus de six mois dans l’océan Indien. Ce n’est qu’après le retour du sous-marin à Toulon que la Marine nationale l’a officiellement évoquée.

Cependant, au même moment, quelques indiscrétions et déductions ont permis de savoir que le SNA Rubis avait été affecté au groupe aéronaval du porte-avions Charles de Gaulle et que les SNA Casabianca et Émeraude patrouillaient en Atlantique Nord. D’ailleurs, l’un deux fut repéré dans les eaux de la base navale de Faslane [ou HMNB Clyde] en avril dernier, peu avant l’arrivée du sous-marin américain USS Indiana [classe Virginia].

La Marine nationale – sauf erreur – ne fit aucun commentaire à ce sujet. Mais les Britanniques ne s’en privèrent pas, notamment via les réseaux sociaux, les approches de Faslane étant apparemment fréquentées par quelques photographes… Il faut dire que la Royal Navy communique souvent au sujet des mouvements de ses SNA, comme, du reste, l’US Navy.

Étant donné que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis sont les seuls pays membre de l’Otan à dotés de sous-marins nucléaires, cette « réunion » de Faslane pouvait alors être vue comme un message adressé à la Russie, laquelle envoie régulièrement ses sous-marins patrouiller dans le passage appelé « GIUK » [Groenland, Islande, Royaume-Uni], crucial pour les lignes d’approvisionnement entre l’Amérique du Nord et l’Europe.

Quoi qu’il en soit, près de six mois plus tard, et d’après des photographies publiées sur les réseaux sociaux, le SNA Suffren, admis au service actif en juin dernier, est arrivé à Faslane, le 22 septembre. Il s’agit donc de sa première visite en Écosse. Et l’on peut donc supposer qu’il vient de patrouiller en Atlantique [ou qu’il s’apprête à la faire].

Pour rappel, premier d’une série de six sous-marins de type Barracuda, le Suffren affiche un déplacement de 5.300 tonnes en plongée. Il est reconnaissable par les barres en X de son appareil à gouverner. Mis en œuvre par 60 sous-mariniers, il est équipé des technologies les plus récentes marines [automatisation, mât optronique, numérisation, recours à l’intelligence artificielle, etc]. Plus discret et plus manœuvrable qu’un SNA de la classe Rubis, il peut emporter des missiles de croisière navale [MdCN], des missiles antinavires Exocet SM39 modernisés, des torpilles lourdes filoguidées F-21 et des mines.

Le Suffren « est l’outil de combat par excellence face à un ennemi symétrique. Il possède deux capacités différentielles essentielles que n’avaient pas les sous-marins précédents : il peut frapper loin et discrètement, avec des missiles de croisière – c’est une première en France – et conduire une opération spéciale en plongée, grâce au hangar de pont qui peut héberger des commandos ou des drones. Ce bateau a un panel d’actions bien plus important que ses prédécesseurs », a récemment résumé l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale, lors d’une audition parlementaire.

La Marine nationale veut un drone sous-marin océanique mis en œuvre depuis un navire de surface

La Marine nationale veut un drone sous-marin océanique mis en œuvre depuis un navire de surface

 

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« On l’a conçu comme un système de renseignement », avait expliqué, à l’époque, Cyril Lévy, directeur des programmes « drones » chez Naval Group. En effet, grâce à ses capteurs [radar, caméra, sonar], ce DSMO pourrait être utilisé pour patrouiller au large d’une base navale afin d’identifier d’éventuelles menaces ou bien servir d’éclaireur pour un groupe aéronaval.

Cela étant, interrogé au sujet de ce projet de Naval Group lors d’une audition au Sénat, quelques semaines plus tard, le chef d’état-major de la Marine nationale, l’amiral Pierre Vandier, s’était montré plutôt réservé à son égard.

« Il n’y a pas eu de discussion entre la Marine et Naval Group sur le drone sous-marin. C’est un projet intéressant pour les marines du Golfe persique par exemple puisqu’il s’agit d’un mini sous-marin à qui on peut confier des missions non éloignées des côtes. La Marine nationale n’a pas exprimé de besoins dans ce domaine-là », avait estimé l’amiral Vandier. « En revanche, avait-il continué, on regarde avec intérêts les développements technologiques de ce projet dans la mesure où ils pourraient converger un jour avec nos besoins militaires ».

Visiblement, la réflexion sur les drones sous-marins océaniques a avancé. En effet, le projet d’en doter la Marine nationale figure la dernière version du Document de référence de l’orientiation de l’innovation de défense [DrOID], publiée cette semaine par l’Agence de l’Innovation de Défense [AID].

« L’enjeu majeur est la capacité à faire évoluer les frégates de premier rang existantes et les sous-marins de la classe Suffren dans tous leurs domaines de lutte respectifs », explique l’AID au sujet des développements capacitaires intéressant la Marine nationale.

« Les autres enjeux concernent l’amélioration des capacités de lutte sous la mer avec des travaux sur les sonars ainsi que l’accroissement des performances de guerre électronique, des futurs moyens de guerre des mines et des futurs moyens d’interdiction », poursuit l’agence, qui n’oublie pas de citer les travaux relatifs à un nouveau système de lutte anti-torpilles, au renouvellement de la composante « porte-avions » et à la capacité de patrouille maritime aéroportée.

En outre, il s’agit également de développer davantage les technologies ayant trait au combat collaboratif, en particulier pour les navires de premier rang.

Ainsi, le DrOID évoque le développement de technologies permettant de « contrer les menaces antinavires les plus modernes tels que les missiles hypervéloces », d’optimiser la « capacité de lutte sous-marine des bâtiments de surface et des aéronefs », d’améliorer le « leurrage sonar » ou encore d’améliorer la « sécurité incendie, la résilience au choc et la maîtrise des signatures des plateformes et des navires ».

Le document insiste sur la poursuite des recherches sur les technologies nécessaires pour la maîtrise des grands fonds marins [jusqu’à – 6000 mètres], conformément à la stratégie récemment dévoilée par le ministère des Armées pour ce domaine. Ce qui suppose des efforts en matière de robotique.

À ce propos, le DrOID mentionne des « travaux de montée en maturité des technologies préparant les premières démonstrations » de drones [dont le type n’est pas précisé, ndlr] mis en oeuvre depuis un sous-marin à l’horizon 2025-26. Et il est aussi question d’un « démonstrateur de drone sous-marin océanique longue endurance pouvant être mis en œuvre et récupéré à partir d’un bâtiment de surface ». Faut-il en conclure que Naval Group a su convaincre de l’utilité de son DSMO?

Quoi qu’il en soit, lors de l’édition 2022 de « l’opération i-Naval« , organisée le 7 juillet dernier à base navale de Toulon par la Direction générale de l’armement [DGA] – Techniques Navales et l’Université de Toulon, il a été fait grand cas du « combat connecté sous-marin »… et donc de l’apport du DSMO de Naval Group mais aussi celui d’un relais acoustique sous-marin développé par Thales et Sercel Défense, d’un système de détection de menaces par la génération d’un champ électrique mis au point par Elwave, du mât hybride multicapteurs 360 [MTT1] de Photospace et de la technologie de guidage acoustique d’Arkeocean, laquelle permet de déployer un essaim de drones sous-marins.

Par ailleurs, Naval Group affiche de grandes ambitions dans le domaine des drones sous-marins, lesquelles vont se concrétiser par un investissement de 140 millions d’euros pour créer un « centre d’excellence des drones, systèmes autonomes et armes sous-marines » sur le site des Bormettes, dans le Var.

SNA Rubis : dernière prise de commandement et ultime mission avant retrait du service

SNA Rubis : dernière prise de commandement et ultime mission avant retrait du service

© FRANCIS JACQUOT

Par Vincent Groizeleau -Mer et Marine – publié le 01/07/2022

Doyen des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) de la Marine nationale et vénérable quadragénaire, le Rubis a débuté son ultime mission avant son retrait du service, prévu à la fin de cette année. Avant son appareillage de Toulon, une cérémonie s’est déroulée le mercredi 29 juin, à l’occasion de la dernière prise de commandement du bâtiment. Le vice-amiral d’escadre Jean-Philippe Chaineau, commandant les forces sous-marines et la Force océanique stratégique (FOST) a fait reconnaitre le capitaine de corvette Laurent Falhun comme nouveau et dernier pacha du Rubis. L’officier, qui succède au capitaine de frégate Nicolas Maigné, a pris la tête de l’équipage Rouge avec lequel le sous-marin va achever sa carrière (les SNA sont armés alternativement par deux équipages, le Bleu et le Rouge). La cérémonie de mercredi avait aussi pour but de rendre hommage au Rubis, premier SNA de la flotte française, qu’il sert depuis 39 ans. A cette occasion, la plupart de ses anciens commandants étaient présents, dont le vice-amiral d’escadre Hubert Foillard qui fut le premier d’entre eux.