La Roumanie pourrait acquérir environ 250 chars américains M1A2 Abrams

La Roumanie pourrait acquérir environ 250 chars américains M1A2 Abrams

https://www.opex360.com/2023/05/17/la-roumanie-pourrait-acquerir-environ-250-chars-americains-m1a2-abrams/


 

Et celui-ci vient d’être donné par la commission de la Défense de la Chambre des députés. Ainsi, l’armée roumaine sera autorisée à se procurer 54 chars M1A2 Abrams « modernisés », dont 12 devraient être prélevés dans l’inventaire de l’US Army, ainsi que des simulateurs et des munitions. Selon le site spécialisé Defense Romania, l’investissement prévu est de l’ordre d’un milliard d’euros.

Cela étant, Bucarest a visiblement l’intention d’aller plus loin par la suite, les députés ayant approuvé la phase I d’un programme beaucoup plus vaste. En effet, citant le général Cătălin Tomescu, le quotidien Adevărul avance que l’armée roumaine a en réalité besoin d’environ 250 nouveaux chars afin de pouvoir équiper cinq bataillons. Et cela permettrait le retrait de ses T-85M1 Bizonul, développé à partir du T-55, mis en service au sein du Pacte de Varsovie dans les années 1950.

« Cinquante autres chars seront très probablement commandés en 2024. L’achat des 150 restants sera, à ma connaissance, négocié après 2026 », a affirmé le général Tomescu, avant de souligner que la mise en service des M1A2 Abrams « posera quelques problèmes de fonctionnement », notamment au niveau des infrastructures.

Le choix du M1A2 Abrams par l’armée roumaine pourrait ouvrir la voie à une coopération étroite avec la Pologne, qui en a commandé 366 exemplaires [dont 116 d’occasion], notamment au niveau du maintien en condition opérationelle [MCO] et de la formation des équipages, une « Abrams Tank Training Academy » ayant récemment été créée sur le site polonais de Biedrusko.

Par ailleurs, à l’instar de la Pologne, et outre la question des chars, la Roumanie envisage d’acquérir de chasseurs-bombardiers américains F-35A et semble intéressée par l’obusier automoteur sud-coréen K-9 Thunder.

« L’accroissement du budget de la défense permettra de lancer plusieurs programmes d’armement pluriannuels de façon simultanée, mais aussi d’assurer une dotation nécessaire en matière d’équipements militaires, grâce à l’acquisition de systèmes modernes et robustes », a récemment expliqué le colonel Octavian Biclineru, attaché de défense de la Roumanie, lors d’une auditon à l’Assemblée nationale. Et d’ajouter : « Les dépenses liées à la défense atteindront 2,5 % de notre PIB à partir de 2023. Jusqu’ici, la part était de 2 %. J’ignore si l’exécution budgétaire a permis d’atteindre 2 % mais les crédits correspondants ont été accordés ».

Le Pentagone songe à solliciter l’aide du Japon pour transformer le MC-130J en hydravion

Le Pentagone songe à solliciter l’aide du Japon pour transformer le MC-130J en hydravion

 

 

https://www.opex360.com/2023/05/16/le-pentagone-songe-a-solliciter-laide-du-japon-pour-transformer-le-mc-130j-en-hydravion/


Cela étant, une telle idée n’est pas nouvelle : dans les années 1960, Lockheed proposa à l’US Navy un hydravion conçu à partir de son C-130 Hercules. Sans succès… L’industriel revint à la charge, plus tard, avec cette fois l’US Coast Guard [garde-côtière]. Mais sans plus de résultat.

Quoi qu’il en soit, le projet d’un MC-130J Commando II amphibie fut dévoilé en mai 2021 par le colonel Ken Kuebler, lors d’une conférence dédiée à l’industrie [SOFIC – Special Operations Forces Industry Conference]. « C’est un défi », avait-il dit, avant d’ajouter que l’ingénierie numérique permettrait de trouver rapidement une solution. Puis, quelques semaines plus tard, l’Air Force Special Force fit savoir qu’elle espérait le premier vol d’un prototype en 2023.

Sauf que l’ingénierie numérique n’est pas une pierre philosophale, comme en témoigne les problème que rencontre l’avion d’entraînement T-7 « Red Hawk », développé selon cette approche. En effet, celui-ci sera mis en service en 2027, soit avec trois ans de retard. Et cela « en raison de problèmes découverts au début de la phase de développement et de tests », a récemment fait savoir Andrew Hunter, le secrétaire adjoint à l’Air Force pour l’acquisition, la technologie et la logistique.

En tout cas, le développement de la version amphibie du MC-130J Commando II ne semble pas avoir réalisé de progrès notables depuis les annonces faites en 2021. Aussi, l’US SOCOM envisage de se tourner vers le Japon, qui a une certaine expérience en la matière, avec l’hydravion de transport ShinMaywa US-2.

« Le Japon est un partenaire très important dans [l’Indo-Pacifique]. Nous envisageons un partenariat pour voir ce que nous pouvons apprendre de leurs expériences avec l’US-2 », a en effet déclaré Jim Smith, le responsable des acquisitions pour le compte de l’US SOCOM, lors d’une conférence organisée à Tampa [Floride], le 9 mai.

Cela étant, en fonction de ce que donneront les discussions avec Tokyo, l’US SOCOM n’exclut pas de se procurer quelques US-2 auprès du constructeur nippon ShinMaywa, ses procédures d’acquisition étant particulières.

Pour rappel, mis en service en 2007, l’US-2 est un hydravion de 33,46 mètres de long pour une envergure de 33,15 mètres. Affichant une masse au décollage de 43 tonnes, il peut transporter une vingtaine de passagers. Doté de quatre turbopropulseurs Rolls-Royce AE 2100J, il peut voler à la vitesse maximale de 560 km. Enfin, son autonomie est de 4700 km.

Le Pentagone accélère la fourniture de chars Abrams (plus anciens qu’annoncé) à l’Ukraine

Le Pentagone accélère la fourniture de chars Abrams (plus anciens qu’annoncé) à l’Ukraine

6521431 (1).jpg

 

par Philippe Chapleau – Linges de défense – publié le 21 mars 2023

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


Le 23 janvier, j’ai publié un post sur une des multiples cessions de matériel US à l’Ukraine. 

J’y écrivais que “Washington a annoncé la livraison de 31 chars Abrams à l’Ukraine pour l’aider à combattre l’invasion russe. Le président Biden a confirmé cette aide mais en précisant que les Etats-Unis achèteront pour l’Ukraine 31 chars Abrams M1. Ils seront achetés dans le cadre de l’Ukraine Security Assistance Initiative (USAI) et pas dans le cadre de la Presidential drawdown authority qui permet de livrer des matériels en parc, voire en ligne.”

Sur MSNBC, ce mardi, John Kirby, le porte-parole du National Security Council, a précisé que cette livraison allait intervenir plus tôt parce que les Etats-Unis ont décidé de fournir des chars d’occasion (d’un modèle plus ancien, le M1-A1, au lieu du M1-A2).

L’intérêt est que la livraison sera plus rapide et qu’elle interviendra à l’automne 2023.

31 Abrams permettront d’équiper un bataillon ukrainien de chars de combat.

31 Abrams (encore à construire) seront fournis par Washington mais pas ponctionnés sur les stocks

31 Abrams (encore à construire) seront fournis par Washington mais pas ponctionnés sur les stocks

 

abrams.jpg

 

par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 25 janvier 2023

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


Après de longues tergiversations, Washington a annoncé la livraison de 31 chars Abrams à l’Ukraine pour l’aider à combattre l’invasion russe. 

Le président Biden a confirmé cette aide mais en précisant que les Etats-Unis achèteront pour l’Ukraine 31 chars Abrams M1. Ils seront achetés dans le cadre de l’Ukraine Security Assistance Initiative (USAI) et pas dans le cadre de la Presidential drawdown authority qui permet de livrer des matériels en parc, voire en ligne.

Ces 31 chars ne seront pas prélevés sur les stocks de l’US Army; ils ne seront donc disponibles que plus tard. On se souviendra que les Abrams achetés par le Pologne en 2022 seront livrés à partir de 2025.

Phebe Novakovic, la patronne de l’équipementier General Dynamic a confirmé avoir la capacité industrielle et humaine pour fabriquer ces chars. Sur le dernier semestre de 2022, les ventes d’équipements militaires par General Dynamics ont augmenté de  15,5% à 2,18 milliards de dollars.

Pour la Maison-Blanche, la décision de Jo Biden constitue un geste d’accompagnement des Américains en faveur des Européens pour qu’ils débloquent eux immédiatement leurs chars Léopard.

Un député a déposé une proposition de loi visant à lutter contre le recrutement d’ex-militaires par des entités étrangères

Un député a déposé une proposition de loi visant à lutter contre le recrutement d’ex-militaires par des entités étrangères

http://www.opex360.com/2022/11/27/un-depute-a-depose-une-proposition-de-loi-visant-a-lutter-contre-le-recrutement-dex-militaires-par-des-entites-etrangeres/


 

Cet ancien pilote est « responsable d’avoir vendu la technologie et la propriété intellectuelle américaines à la Chine. Ce crime a été commis par un ancien membre de l’armée américaine qui a préféré l’argent liquide à son entreprise et à son pays », a justifié l’avocat général durant le procès.

Cette affaire est assez classique… En revanche, le recrutement d’anciens pilotes militaires occidentaux par l’Armée populaire de libération [APL] l’est moins. Alors que Shapour Moinian était jugé à San Diego, un ancien aviateur de l’US Marine Corps [USMC] Daniel Edmund Duggan attendait d’être fixé sur son sort, la justice australienne devant se prononcer sur son éventuelle extradition vers les États-Unis. En effet, il lui est reproché d’avoir mis ses compétences et son expérience au service de la Chine.

Selon l’agence Reuters, pendant un temps, cet ancien pilote d’AV-8 Harrier II aurait été en lien avec la Test Flying Academy of South Africa [TFASA], laquelle a travaillé pour la société Lode Technologies, alors dirigée par l’homme d’affaires chinois Su Bin. Or, celui-ci a été arrêté au Canada en 2014, avant d’être condamné aux États-Unis pour une affaire d’espionnage informatique s’étant intéressée à la conception d’avions militaires américains.

Cela étant, fin octobre, Londres a fait part de son intention de mettre un terme au recrutement d’anciens pilotes des forces armées britanniques par… la Chine. D’après la presse d’outre-Manche, Pékin aurait ainsi recruté une trentaine d’ex-pilotes militaires en qualité d’instructeur, en leur proposant des salaires très alléchants d’environ 240’000 livres sterling par an. Et, apparemment, la TFASA aurait servi d’intermédiaire dans cette entreprise.

L’APL cherche « des pilotes occidentaux ayant une grande expérience pour l’aider à développer des tactiques et les capacités de ses forces aériennes. Et ceux qui ont accepté un tel emploi contribuent à améliorer les connaissances et les capacités militaires de la Chine », avait alors expliqué un responsable britannique. Également concernés par ce phénomène, l’Australie et le Canada ont ouvert des enquêtes.

Quant à la France, où d’anciens pilotes militaires, notamment de la Marine nationale, ont été approchés par la Chine, comme l’ont révélé le site spécialisé Intelligence On Line et le quotidien « Le Figaro » [mais aussi un vidéo ayant circulé sur les réseaux sociaux, ndlr], la discrétion semble de mise… D’où la question écrite adressée au ministère des Armées par le député Jean-Louis Thiériot [LR], le 1er novembre dernier.

« La presse a révélé que la République populaire de Chine attirait, par le biais d’une entreprise sud-africaine [Test Flying Academy of South Africa], d’anciens pilotes occidentaux notamment britanniques, australiens mais aussi français avec des contrats à plus de 20’000 euros/mois aux fins d’instruire les futurs pilotes de son armée », a d’abord rappelé le député.

Et de demander au ministre des Armées, Sébastien Lecornu, si la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] était « informée de cette offensive chinoise » et s’il existait des « dispositions interdisant aux anciens militaires de proposer leurs services auprès de puissances étrangères et de délivrer des secrets sur les techniques opérationnelles des forces armées ».

Les réponses aux questions écrites adressées par les parlementaires au gouvernement tardant toujours à venir, M. Thiériot a, sans attendre, pris l’initiative de déposer une proposition de loi visant à « lutter contre le recrutement par des entités étrangères d’anciens militaires de l’armée française ».

« Alors que la France offre un précieux vivier d’anciens officiers maîtrisant la délicate technique de décollage par catapulte et d’appontage, qu’elle sera bientôt la seconde puissance militaire [occidentale, ndlr] après les États‑Unis à utiliser la technologie des catapultes électro‑magnétiques dont est équipé le Fujian – troisième porte‑avions chinois – et que des pilotes de l’aéronavale témoignent être approchés par la Chine […], il est urgent de mettre en place un plan de lutte contre le recrutement d’anciens militaires de nos forces armées par des entités étrangères et le transfert de compétences sensibles qui en résulte », est-il expliqué dans l’exposé des motifs de cette proposition de loi.

Celle-ci propose de compléter l’article R4139-17 du code de la Défense par une disposition instituant une « commission au sein de la DGSE » chargée de « contrôler les engagements au service d’une entité étrangère ou d’un État étranger des anciens militaires de l’armée française avec la mise en place d’une procédure spécifique d’autorisation préalable ».

Normalement, une telle prérogative devrait théoriquement revenir à la Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense [DRSD], dont l’une des missions est de contrer les ingérences étrangères. Sans doute que ce point sera évoqué lors de l’examen de cette proposition de loi par la commission de la Défense.

Taiwan Policy Act. Les Etats-Unis face à Taïwan

Taiwan Policy Act. Les Etats-Unis face à Taïwan

 

 

par Alex Wang – Conflits – publié le 18 octobre 2022

https://www.revueconflits.com/author/alex-wang/


Soucieux de protéger l’indépendance de Taïwan, les Etats-Unis travaillent sur un Taïwan policy act destiné à se doter des moyens juridiques de protéger l’île. Cela révèle les liens compliqués entre les Etats-Unis et la Chine et la position particulière de Washington sur ce dossier.

La commission des affaires étrangères du Sénat américain a laissé passer le 14 septembre Taiwan Policy Act [1]avec une majorité de 17 voix pour et 5 contre après avoir introduit quelques modifications par rapport à la version présentée. La Chambre a fait sa lecture avec quelques remarques différentes de celle du Sénat. Pour l’instant, l’examen conjoint et la mise en cohérence des textes puis le vote par le Sénat et la Chambre des députés ne sont pas encore programmés. Il sera remis sur les métiers après les élections de mi-novembre.

Que signifie ce document destiné à devenir une loi s’il reçoit le feu vert des deux Chambres ? Quelle est la réelle intention des US ? Quels seraient ses impacts ?

Faisons une lecture analytique d’abord avant d’évaluer ses impacts / sa portée et d’analyser l’intention et les visées américaines.

Un rappel historique

Un court rappel nous paraît nécessaire pour comprendre les relations complexes et compliquées sino-américaines et la portée du Taiwan Policy Act.

En Chine, les nationalistes et les communistes ont longtemps été confrontés dans une série de guerres civiles ponctuées de périodes de collaboration. Ensemble, ils ont renversé la dernière dynastie pour fonder la République de Chine en 1912. Puis, les nationalistes ont attaqué les communistes dans l’intention de les éliminer afin de devenir la seule force gouvernante. L’invasion de la Chine par le Japon les ont poussés de nouveau dans une collaboration patriotique anti japonaise. Une fois les envahisseurs boutés hors du pays, ces deux forces se sont jetées de nouveau dans une lutte à mort qui aboutit à la victoire des communistes sur le continent et à la fuite des nationalistes qui se réfugièrent sur l’île de Taiwan.

Juridiquement parlant, ils sont toujours et encore dans cette guerre civile. Aucun cessez-le-feu ou aucun traité de paix n’a été signé entre les deux rives du détroit. Dans les Constitutions respectives en vigueur, nous pouvons constater que les deux côtés réclament le contrôle de toute la Chine y compris Taiwan.[2] Un courant à tendance indépendantiste s’est développé à Taiwan ; encouragé par les Etats-Unis ces dernières années, il limite sa réclamation à la dimension de l’île.

Les Etats-Unis ont maintenu des relations non officielles avec le Gouvernement nationaliste à Taiwan après la guerre civile jusqu’à ce qu’ils effectuent, pour leurs propres intérêts, réajustement stratégique pro Chinois / anti soviétique. Dans les années 1970, les US ont normalisé ses relations diplomatiques avec la République Populaire de Chine. Au travers des trois communiqués conjoints sino-américains,[3] le Gouvernement américain a reconnu la République Populaire de Chine en tant que seul représentant légitime de la Chine et Taiwan comme partie inséparable de la Chine.

En 1978, le gouvernement américain de Jimmy Carter a accepté les trois principes que la Chine avait formulés pour établir les relations diplomatiques entre les deux pays : 1/ le retrait total des forces armées américaines de Taiwan ; 2/ l’annulation de tous les traités signés entre les Etats-Unis et l’Autorité de Taiwan ; 3/ la rupture des relations diplomatiques avec Taiwan et la reconnaissance de la République Populaire de Chine.

La RPC et les USA ont publié conjointement le « Communiqué sur l’établissement de relations diplomatiques entre la Chine et les Etats-Unis » le 12 décembre 1978. Selon le communiqué, les deux pays sont convenus de se reconnaître mutuellement et d’établir des relations diplomatiques entre eux, ceci à compter du 1er janvier 1979.

Les Etats-Unis reconnaissent le gouvernement de la République populaire de Chine comme l’unique gouvernement légal de la Chine. Dans ce contexte, le peuple américain maintiendra des relations culturelles, commerciales et autres relations non officielles avec la population de Taiwan.

[…]

Lire et télécharger l’article : Taiwan Policy Act. Les Etats-Unis face à Taïwan

 

Des liens plus étroits entre logisticiens français et américains

Des liens plus étroits entre logisticiens français et américains


Quelque peu bousculé par la crise sanitaire, le partenariat entre unités logistiques françaises et américaines est reparti de plus belle depuis le printemps dernier. Un volet parmi d’autres d’un effort conjoint poursuivi par le Commandement des forces terrestres (CFT) et le Commandement de l’US Army en Europe et en Afrique (USAREUR-AF).

Le 7 mars 2020, le CFT et l’USAREUR-AF actaient leur rapprochement par l’entremise de leur commandant respectif, les généraux Vincent Guionie et Christopher Cavoli. Formalisée au travers de l’ « Unit Partnership Program », la collaboration a pour enjeu principal de renforcer l’interopérabilité entre unités françaises et américaines dans tout le spectre d’opérations bilatérales et multilatérales.

Sur le volet logistique, par exemple, le Commandement de la logistique des forces (COMLOG) et le 21e Commandement de soutien de théâtre (21st TSC) se sont retrouvés fin août à Wiesbaden (Allemagne) pour discuter d’opérations conjointes et progresser vers les objectifs stratégiques fixés pour 2028. Un nouveau point d’étape après celui organisé en avril dernier par le COMLOG à Monthléry (Essonne).

Le COMLOG et le 21st TSC « s’efforceront de synchroniser leurs efforts pour établir des capacités homogènes dans tous les domaines et la possibilité de se déployer et de se soutenir mutuellement à l’échelle mondiale », explique l’US Army dans un communiqué. Des systèmes aux tactiques et procédures, les entraînements croisés contribueront ainsi à faciliter le soutien d’armée à armée.

Français et Américains ont notamment abordé la question de la transparence des outils logistiques de l’OTAN et la mutualisation du transport de matériels lourds. La France avait notamment fourni une aide logistique importante quelques mois après l’entrée en vigueur du partenariat. C’était en juillet 2020 à La Rochelle pour l’opération Mousquetaire, une manœuvre de débarquement d’équipements américains en appui du 21st TSC.

L’accord bilatéral facilite par ailleurs l’échange d’officiers. Un lieutenant du COMLOG aura par exemple participé à l’exercice Saber Junction 2022 dans les rangs du 21st TSC. Mené du 6 au 16 septembre, Saber Junction réunissait 4400 militaires de 14 pays membres ou partenaires de l’OTAN à Grafenwoehr et Hohenfels, dans le sud-est de l’Allemagne.

Le lieutenant Marc aura contribué aux processus décisionnels et fourni un soutien logistique au sein du centre opérationnel aux côtés du lieutenant-colonel John Abella, chef de corps de l’un des bataillons du 21st TSC.

D’autres rendez-vous sont attendus. Selon l’US Army, le COMLOG dispensera bientôt des cours sur la suite d’outils C2 logistiques LOGFAS de l’OTAN. Les exercices français majeurs Monsabert 2023 et Orion 2023 comprendront à leur tour un volet d’échange de personnels « afin de renforcer les liens, améliorer la logistique de l’OTAN et atteindre à terme un niveau adapté d’interopérabilité ».

La 3e division accueille un nouveau numéro 2 américain

La 3e division accueille un nouveau numéro 2 américain

par – Forces opérations Blog – publié le

Le général américain Andrew Gainey a été officiellement accueilli le 7 septembre par l’état-major de la 3e division de l’armée de Terre. Il y occupera le poste de général adjoint opérations, poursuivant par là une politique d’échanges entamée en 2019.

Lors de cette cérémonie, le général Gainey s’est vu confié « l’entière responsabilité de la préparation opérationnelle » par le commandant de la 3e division, le général Hubert Cottereau. Les défis dans ce domaine ne manquent pas, à l’heure où l’armée de Terre durcit ses entraînements et se rapproche de l’exercice majeur Orion, au cours duquel la division aura un rôle central à jouer.

Promu brigadier général en mai 2021, le nouveau n°2 de la 3e division était auparavant commandant adjoint opérations de la 1ère division d’infanterie (1 ID) américaine. Diplômé du Marine Corps War College, il aura servi deux fois en Afghanistan et une fois en Irak ainsi qu’au sein de l’état-major de la 1 ID en Pologne.

« Partenaires historiques, les deux pays ont souvent œuvré côte à côte dans des affrontements majeurs », rappelait la 3e division.  « C’est pour maintenir cette vocation opérationnelle que la ‘Strategic Vision Statement’ a été signée en 2015 par les chefs d’état-major des deux armées et le programme MPEP (Military Personnel Exchange Program) mis en place », poursuivait-elle.

Ce n’est que la deuxième fois qu’un officier général américain est intégré à l’état-major d’une division française. Ce cycle d’échanges avait été inauguré par le général Todd Wasmund, accueilli en France début 2020, et le général Hubert Cottereau, intégré à la 3e division d’infanterie de l’US Army en juillet 2019.

Crédits image : 3e division

Le drone stratosphérique Zephyr d’Airbus est resté en vol pendant 64 jours lors d’une évaluation de l’US Army

Le drone stratosphérique Zephyr d’Airbus est resté en vol pendant 64 jours lors d’une évaluation de l’US Army

http://www.opex360.com/2022/08/23/le-drone-stratospherique-zephyr-dairbus-est-reste-en-vol-pendant-64-jours-lors-dune-evaluation-de-lus-army/


 

En février 1959, les aviateurs américains Robert Timm et John Cook réussirent l’exploit de voler pendant 64 jours 22 heures 19 minutes et 5 secondes à bord de leur Cessna 172 Skyhawk, ravitaillé en carburant par un tuyau relié à un camion roulant à la même vitesse sur une route rectiligne. Ce record, qui tient depuis 63 ans, aurait pu être battu par le drone stratosphérique Zephyr S d’Airbus, dans le cadre d’une évaluation menée à partir du polygone d’essais de Yuma [Arizona] par l’US Army Futures Command, c’est à dire le commandement de l’armée américaine dédié à l’innovation.

En effet, le Zephyr S a décollé le 15 juin dernier pour atteindre une altitude comprise entre 60’000 et 70’000 pieds [soit 18-21 km]. Initialement, la mission qu’il devait réaliser devait durer une trentaine de jours, l’objectif étant d’établir le record du vol le plus long jamais réalisé par un drone. Record, au passage, dont un modèle précédent de l’appareil d’Airbus Defence & Space était alors le détenteur.

Finalement, les plans ont changé en cours de route… Et, à la fin du mois de juillet, le Zephyr S était toujours en vol. Évoluant à une altitude où il ne risquait pas d’interférer avec le trafic aérien civil, ce drone stratosphérique survola plusieurs États américains pour s’aventurer dans le golfe du Mexique et atteindre le Belize.

D’une masse de seulement 75 kg pour une envergure de 25 mètres, le Zephyr peut voler jusqu’à 76’100 pieds [23,2 km]. Son moteur est alimenté en électricité par une batterie Li-S [lithium et soufre], rechargée durant le jour par des panneaux solaires. Quant à sa vitesse, elle n’a pas été précisée par Airbus. Mais celle du Zephyr 7, de dimensions plus réduires, était de l’ordre de 30 nœuds [56 km/h]. Enfin, son fuselage central contient sa charge utile, laquelle peut être constituée de liaisons de données, de systèmes de guerre électronique, d’un radar à ouverture synthétique, d’un LIDAR [Laser Imaging Detection And Rangin] et autres capteurs optroniques.

« Le Zephyr est capable de se concentrer sur une zone d’intérêt spécifique [d’une superficie de plusieurs centaines de kilomètres, le cas échéant], tout en fournissant des communications pseudo-satellitaires et des services d’observation de la Terre [avec une meilleure granularité] sur de longues périodes et sans interruption », fait valoir Airbus. D’où l’intérêt que l’US Army lui porte.

Quoi qu’il en soit, après 64 jour de vol, la mission du Zephyr S a fini par être interrompue. Le site spécialisé « Simple Flying » a en effet rapporté que le drone stratrosphérique s’était écrasé. Du moins, c’est ce que suggèrent les données d’ADSB Exchange.

Ayant l’indicatif « ZULU82 », l’appareil survolait le désert de l’Arizona, le 19 août, à une altitude moins élevée que d’habitude [environ 45’000/50’000 pieds]. Puis après une manœuvre en forme de S, il brutalement décroché de 20’000 pieds, avant de prendre de la vitesse, son taux de descente étant alors de 4544 pieds par minute [1385 mètres par minute]. « Bien que non confirmé par Airbus, il semble que le Zephyr a connu une fin peu glorieuse », en a déduit Simple Flying.

L’US Army Futures Command n’a pas explicitement confirmé la perte du drone d’Airbus. « Après 64 jours de vol stratosphérique et la réalisation de nombreux objectifs au cours de sa mission, le Zephyr a connu des circonstances qui ont mis fin à sa campagne de vol », a-t-il affirmé.

« Nos équipes analysent actuellement plus de 1500 heures de données de missions stratosphériques. L’expérience de ce vol d’ultra longue endurance s’est avérée précieuse pour la plate-forme à haute altitude de l’US Army. Une fois la récupération de l’appareil et l’analyse des données effectuées, plus d’informations seront disponibles », a-t-il ajouté. A priori, il était prévu de réaliser une autre évaluation du Zephyr S, cette fois au-dessus de l’océan Pacifique.

L’US Army n’est pas la seule à étudier les potentialités offertes par des drones de type HAPS [High Altitude Platform System], que l’on appelle aussi « pseudo-satellites », car ils « combinent la persistance d’un satellite et la flexibilité d’un drone ». La Royal Air Force s’y intéresse [d’ailleurs, le Zephyr S est produit au Royaume-Uni, ndlr], de même que, en France, la Marine nationale.

Un tel engin « vole à 30.000 mètres d’altitude et peut rester des semaines en l’air. Il avance assez lentement, sa charge utile est assez faible, mais il va à la vitesse d’un bateau : il pourrait donc suivre une force navale, me servir, de façon assez discrète, de relais de télécommunications, mais aussi, de point d’observation afin de relever tous les transpondeurs, en voyant plus loin », avait ainsi expliqué l’amiral Christophe Prazuck, l’ex-chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition parlementaire. « Ce peut être un outil moins onéreux, plus mobile et peut-être plus discret qu’un satellite », avait-il aussi souligné.

Guam: la vulnérable sonnette américaine à la porte d’entrée du Pacifique

Guam: la vulnérable sonnette américaine à la porte d’entrée du Pacifique

thaad.jpg


par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 19 août 2022

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/

 

C’est une île de 550 km2 (avec 170 000 habitants) à la lisière du Pacifique qui, et c’est surprenant, est totalement absente du techno-triller La Flotte fantôme (voir mon post). Mais Guam n’est aussi citée qu’à une seule reprise dans l’étude récente intitulée “The Return of Great Power War Scenarios of Systemic Conflict Between the United States and China“, rédigée pour la Rand Corporation par Timothy R. Heath, Kristen Gunness,et Tristan Finazzo.

Pourtant, Guam est un site crucial dans la stratégie US dans le Pacifique (photo ci-dessus DoD). L’amiral Harry Harris, ancien patron du Pacific Command et ex-ambassadeur US en Corée, estime ainsi que Guam serait même la “première cible” en cas d’attaques contre les USA.

Les tensions actuelles entre Chinois et Américains ont poussé ces derniers à mieux s’intéresser à cette île trop éloignée des Etats-Unis et trop proche de la Chine (dont les missiles DF-26 menacent l’île) et qui est souvent estimée comme perdue d’avance en cas de conflit sino-américain (carte ci-dessous historicair). 

 

Mariannes2006.svg.png

Les opinions ont évolué. L’Indo-Pacific Command considère Guam comme une position à partir de laquelle on peut combattre  (“fight from”) mais aussi pour laquelle il faut se battre (“fight for”). Guam, comme le rappelait le site War in the Rocks en 2021, abrite une base aérienne (Anderson Air Force Base), une base sous-marine, une base de l’USMC et des stocks prépositionnés (le Maritime Prepositioning Ship Squadrons 3 ou MPSRON3). Ce sont des forces qui doivent conserver leurs capacités de combat et donc être mieux protégées des possibles attaques navales et aériennes chinoises, attaques qui pourraient aussi viser les îles Mariannes du Nord.

Comment défendre Guam et comment en faire une pièce de la stratégie de défense/dissuasion de Taïwan ou du Japon?

La seconde mission paraît improbable du fait de l’éloignement. En 2021, la Rand Corporation a publié une étude de Jeffrey W. Hornung (“Ground-Based Intermediate-Range Missiles in the Indo-Pacific Assessing the Positions of U.S. Allies“) où l’auteur estime inutile de doter Guam d’un solide arsenal de GBIRM (ground-based intermediate-range missiles) du fait de la portée insuffisante des missiles de type SM-6.

En revanche, pour défendre l’île, est préconisé un panachage de missiles Patriot, de Terminal High Altitude Area Defense (déjà en place, voir photo ci-dessus DoD)), de SM-2, SM-3 et SM-6, une telle architecture hybride devant neutraliser la menace aérienne chinoise. Mais ça ne sera pas la panacée, préviennent certains experts et militaires US. 

Pour l’heure, même si le budget 2023 prévoit des crédits à cet effet (892 millions de dollars dont 539 pour la défense anti-missiles, selon la Pacific Deterrence Initiative), les décisions se font attendre. Selon le vice-amiral Jon Hill, de la Missile Defense Agency, le programme de défense en est encore au stade des études de “l’architecture de base du système”. Des études d’impact ont été lancées pour déterminer les sites susceptibles d’accueillir les radars et postes de tir (42 plateformes au total) qui devraient être opérationnels d’ici à 2028. Une date déjà critiquée par les analystes comme Brent Sadler, du Center for National Defense. Il estimait, dans une contribution du 18 juillet dernier, que tout doit être prêt avant 2027. D’autres analystes estiment que l’IOC (l’Initial Operational Capability) doit être atteinte en 2024 avec le déploiement de croiseurs Aegis en attendant l’entrée en service des équipements terrestres.