Bravo à l’EOA Emma Zimmermann qui a remporté le prix Clemenceau de la 1ère édition de concours d’éloquence

Bravo à l’EOA Emma Zimmermann qui a remporté le prix Clemenceau de la 1ère édition de concours d’éloquence

l’ EOA Emma, de la promotion « Général Loustaunau Lacau », a remporté, hier soir, le prix Clemenceau de cette 1ère édition de concours d’éloquence organisé aux Invalides (Paris).

Son discours de 5 minutes ayant pour sujet « Quand on est jeune, c’est pour la vie », elle termine première face à 6 candidats venus de grandes écoles civiles et militaires (Ecole Spéciale militaire de Saint-Cyr, École de l’air, École polytechnique, Sciences Po, HEC Paris, Sorbonne Université Paris 1 Panthéon Sorbonne) et devant un jury prestigieux composé ( de la MINAR, madame Florence Parly , du chef d’état-major des armées, le général d’’armée François Lecointre, de généraux, d’’écrivains, réalisateurs, avocats etc.).

Voici le texte :

« Quand on est jeune, c’est pour la vie !

Il entra à Saint-Cyr ce grand père méconnu
Et son regard d’enfant aima le vieux bahut.
Il y voyait la fougue, et la rage et la flamme :
Voici l’école qui forgera les âmes !

Mais ses maîtres et cadres l’y voulurent vieillir,
Car le chef est prudent, mûr, et doit s’appauvrir !
On peut d’un jeune élève le corps endurcir,
Mais l’esprit s’aiguise sans jamais s’assombrir.

Parfois déçu, jamais amer, rongeant son frein
De n’être pas encore un cavalier du Rhin
Bousculant dans certains rêves trop enflammés
Le Reich terrible et son guide illuminé.

Il se voyait oindre par le baptême du feu,
Mais c’était l’année quarante ; frappé par dieu,
Il tomba terrassé par les obus des cieux.
Mais la jeunesse naît quand éteinte on la veut,

Et l’orgueil piqué, il survit, se relève,
S’élance dans l’ivresse qui le porte en rêve.
Puis c’est l’Indochine, la vallée infernale,
Le héros s’appelle… heu… se voit général.

Il n’est pas un marsouin, alors Afrique adieu,
Enchaînant des salsas de démon et de feu,
Tenant trois nuits par semaine sans prendre d’air
Un obélisque en sa compagnie, droit et fier,
Bien tracé, comme une astérisque, légionnaire…

Pour la France et l’amour de son fils sa bataille,
Il part en Algérie, loin de la grisaille,
Il se bat, se dépasse et là c’est le drame ;
Comprend qu’il ne sera pas le capitaine Flam.

Car voici le putsch, où son ardeur le conduit,
Il fait face à la justice et jamais ne fuit,
Jugé à Marseille, on lui passe un savon,
C’est la même lessive à Saint-Marc en prison…

Un sourd reproche en son cœur l’accable muet
Il accuse de sa jeunesse les excès
Et souhaite vieillir, s’abandonner au temps,
Puis renoncer aux petits émerveillement.

Il ne comprenait plus les choses ni les gens,
C’était l’époque du président Mitterrand.
Avant de s’éteindre, il voulut revenir
Vers le passé, revoir les portes de Saint-Cyr.

Et là découvre le désastre, stupéfait :
Dans les rangs glorieux de nos élèves officiers,
Rangs qui ont vu Foucauld et De Gaulle passer,
Deux filles, osant le shako, portant l’épée !

Il contempla l’outrage, les dévisagea.
À ce tribunal sa jeunesse il convoqua,
Mais loin de servir à ses regrets d’avocat,
Elle le fit tressaillir et plus le secoua.

Ce vieux soldat chenu et qui se croyait mort
D’un long frisson fut parcouru de tout son corps ;
Il avait vingt ans, sourit dans une larme,
Découvrant ce secret blotti dans son âme.
Il murmura : « La jeunesse est une femme ». »

Voici la vidéo :