Clément L., pilote de l’Airbus A400M : « C’est trop bien de revenir avec l’avion du boulot »

Clément L., pilote de l’Airbus A400M : « C’est trop bien de revenir avec l’avion du boulot »

À seulement 28 ans, Clément L. a rapatrié l’Airbus A400M jusqu’à l’aéroport de Méaulte pour le meeting qui se déroule samedi à quelques kilomètres de ses terres d’origine à Saint-Quentin. D’élève-pilote aux manettes de cet avion, le Picard vit un rêve éveillé aux quatre coins du globe.

Il y a dix ans, le jeune Clément L., 18 ans, sortait du lycée, bac en poche avec la mention « assez bien ». Une décennie plus tard, le voilà pilote du plus grand avion de transport en service de l’armée française, l’Airbus A400M, qui survolera Albert vendredi 23 août. Plus jeune, ce passionné d’histoire et d’aviation se rendait aux meetings aériens proches de chez lui pour approcher ses exemples. Ce week-end, le Picard sera de l’autre côté de la barrière avec l’uniforme militaire. Prêt à vous accueillir au meeting aérien d’Albert, samedi.

 

 

« Devenir pilote à 28 ans, qu’est-ce que ça représente pour vous ? »

C’était un objectif. Pas forcément devenir militaire, à la base. Mais, je me suis dit que j’allais allier les deux. C’est une fierté de porter le drapeau français sur l’épaule gauche. On représente la France et ses valeurs, qui me sont chères. C’est un bel engagement.

Quel attachement avez-vous à la région ?

De base, je suis un Ch’ti, mais j’ai vécu en Picardie toute mon enfance. Les champs et les forêts du coin, c’est le paysage que j’aime. C’est chez moi. C’est trop bien de revenir avec l’avion du boulot et de retrouver les gens de l’aéroclub avec qui j’ai pu voler avant d’être sur l’A400M.

En venant jusqu’à Albert avec cet avion, avez-vous reconnu la Picardie ?

Oui, carrément ! En arrivant à l’aéroport, je ne voyais par très bien le terrain, mais j’ai directement reconnu l’usine Airbus de Méaulte. Je me suis dit : « elle est là, je n’ai plus qu’à remonter la côte et il y a l’aérodrome ». C’est un super sentiment. En plus, c’est un week-end de fête, il n’y a pas forcément de pression. J’ai fait ma part du « job » en amenant l’avion ici. Là, je profite. On va discuter avec les gens, les passionnés et les jeunes qui viennent nous poser des questions car ils aimeraient aussi faire ça.

Depuis tout petit, vous avez cet intérêt pour les meetings aériens. Comment l’expliquer ?

Je trouvais ça super d’avoir accès aux équipes de pilote, de mécaniciens et plus généralement des militaires. On n’ose pas forcément les aborder, il y a un côté un peu strict. Un uniforme, c’est impressionnant. J’aimais bien cet aspect avant d’être du métier. Maintenant que j’en suis, c’est encore mieux de partager ma passion avec le public. J’essaye justement de casser la distance que les gens peuvent mettre avec moi à cause de cet uniforme. On parle entre passionnés, et puis c’est tout.

Votre histoire avec Pascal Cordier, chef d’orchestre du meeting aérien de Méaulte, est très particulière

Oui. Je pilotais déjà dans le civil avant d’entrer à l’armée. J’ai passé mon brevet de pilote privé quand j’avais une quinzaine d’années. J’ai un peu perdu l’aviation civile (…) jusqu’à Tours avec l’Alpha Jet. J’avais envie de piloter un avion moins rapide pour mieux profiter, et sur le site de l’aéroclub de Pascal, j’ai vu un Piper L4 (un avion d‘observation américain de la Deuxième Guerre mondiale). Je me suis dit : bingo ! Je suis allé à l’aéroclub pour m’inscrire et quand j’ai dit que j’étais élève-pilote de chasse… Alors, là ! Les portes se sont grandes ouvertes. Pascal est tombé de son aile.

Le retrouver ce week-end, c’est un signe ?

J’ai fait exprès de me positionner sur le meeting. Je n’ai pas souvent l’occasion de venir voler dans la région, donc c’était maintenant ou jamais. J’ai sauté sur l’occasion et je n’ai pas laissé la place aux autres. J’aurai été jaloux qu’un autre prenne ma place.

Depuis vos débuts au pilotage de l’A400M, quelles sont les missions qui vous restent en mémoire ?

Ma première mission, quand on est allé en Jordanie sur une base française. C’était un paysage lunaire, avec du sable et des gros cailloux partout ! On est parti jusqu’aux Émirats arabes unis pour livrer du matériel. C’était vraiment dingue. Et cet été, j’ai eu la chance d’être sur la mission Pégase, une mission de projection de l’armée de l’Air. On a fait une sorte de tour du monde : les Émirats, Singapour, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, etc. Et même Wallis-et-Futuna, je n’aurais jamais imaginé ça de ma vie ! Ce sont des missions qui resteront gravées en moi. »

 

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