Forces françaises en Afrique : de quelles bases l’armée dispose-t-elle encore ?
Le président Emmanuel Macron a annoncé lundi 27 février « une diminution visible » des forces françaises en Afrique et « un nouveau modèle de partenariat ». Après le départ des troupes de Centrafrique, du Mali et du Burkina Faso, quelques milliers d’hommes sont encore stationnés sur le continent.
Le président de la République française, Emmanuel Macron, a annoncé lundi 27 février « une diminution visible » des effectifs militaires français en Afrique et a promis un « nouveau modèle de partenariat », impliquant « une montée en puissance des partenaires africains ».
Alors que le sentiment antifrançais croît rapidement sur le continent, il a déclaré une évolution des emprises françaises en Afrique. « Il n’y aura plus de bases militaires en tant que telles », a-t-il affirmé en précisant que, désormais, elles seraient « cogérées » avec les pays partenaires. « Demain, notre présence s’inscrira au sein de bases, d’écoles, d’académies qui seront cogérées », a-t-il affirmé lors d’un discours sur la politique africaine de la France.
L’année dernière, les troupes françaises sont parties de Bangui en Centrafrique. Avec la fin de l’opération Barkhane, les militaires ont quitté à l’été 2022 le Mali où ils étaient depuis 2013. En janvier dernier, le Burkina Faso a demandé le départ des forces spéciales de l’opération Sabre, au nombre de 400 environ, basées à Ouagadougou. La France conserve encore une emprise importante en Afrique, avec des bases implantées depuis des décennies, parfois depuis l’indépendance des pays. La France possède quatre bases permanentes – Sénégal, Côte d’Ivoire, Gabon et Djibouti – et déploie des troupes dans le cadre d’opérations précises au Niger et au Tchad.
► Éléments français au Sénégal à Dakar
350 hommes sont présents à Dakar, au sein d’un pôle opérationnel de coopération à vocation régionale, depuis 2011. Les éléments français assurent notamment la formation des soldats des pays de la région.
► Forces françaises en Côte d’Ivoire à Abidjan
Une base opérationnelle française est implantée sur le sol ivoirien, à la suite d’un partenariat de défense signée en 2012 entre Paris et Abidjan et la fin de l’opération Licorne, de maintien de paix, en 2015. Et 950 hommes sont présents dans cette zone d’intérêt stratégique.
► Éléments français au Gabon à Libreville
Des troupes y stationnent depuis l’indépendance du pays en 1960 et conformément aux accords de défense d’août 1960 et de 2011 entre Paris et Libreville. La position du Gabon est stratégique. Elle permet de soutenir les opérations menées en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale et de déployer rapidement des hommes. 350 hommes sont présents, dont des compagnies de régiments d’élite pour l’« instruction forêt » de l’armée, c’est-à-dire l’entraînement au combat en zone boisée.
► Les forces françaises stationnées à Djibouti
Les troupes françaises y sont implantées depuis l’accession du territoire à l’indépendance en 1977, d’abord dans le cadre d’un protocole provisoire fixant les conditions de stationnement. Un nouvel accord de défense est en vigueur depuis 2014.
C’est le contingent militaire français le plus important hors de France. 1 500 hommes issus des armées de terre, de l’air et de la marine sont présents à Djibouti, relais indispensable pour les projections de forces vers l’Indo-Pacifique. C’est un lieu d’entraînement des forces spéciales. Enfin, la marine nationale contribue à la lutte contre la piraterie en mer Rouge et autour de la Corne de l’Afrique.
► Le Niger, principal point d’appui au Sahel
Depuis que la France s’est désengagée du Mali et a ainsi divisé sa présence par deux au Sahel, le Niger est désormais le principal point d’appui français dans la zone du Sahel, avec 2 000 hommes, pour sécuriser la frontière entre le Mali et le Niger et limiter les risques de déstabilisation.
Les Français maintiennent à Niamey une base avec plus d’un millier d’hommes et des capacités aériennes. L’objectif est de fournir un appui opérationnel et du renseignement dans le cadre d’un « partenariat de combat » avec les forces armées nigériennes (FAN), déployées avec des soldats français face aux djihadistes liés à Al-Qaida ou au groupe État islamique dans le Grand Sahara.
► Le dispositif français au Tchad
Plus ancien déploiement français sur le continent encore actif, le dispositif français au Tchad est passé de l’opération Épervier lancée en 1986 à l’opération Barkhane visant à stabiliser le Sahel en 2014. La principale base de l’armée française au Tchad se trouve à N’Djamena, avec une base aérienne projetée qui compte des avions de chasse et de transport et une force de projection terrestre.
C’est le cerveau des forces françaises présentes au Sahel depuis lequel sont pilotées les actions contre les groupes djihadistes. L’armée française utilise également des bases opérationnelles de l’armée tchadienne dans le nord du pays pour éventuellement projeter ses soldats. C’est le cas des bases de Faya et d’Abéché.