La France va livrer un nombre « significatif » de Véhicules de l’avant blindé à l’Ukraine


 

« Pour se déplacer rapidement dans des zones sous le feu ennemi, les armées ont besoin de véhicules blindés. La France va livrer, dans des quantités significatives, des véhicules de transport de ce type, des VAB, qui sont armés », a en effet affirmé le ministre.

Mis en service il y a plus de quarante-cinq ans au sein des forces françaises [et de l’armée de Terre en particulier], qui en ont reçu plus de 4000 exemplaires, le VAB se décline en plusieurs versions, dont celle dite ULTIMA, mise au point dans les années 2010. A priori, les blindés portés à ce standard ne font pas partie de ceux envoyés en Ukraine. Du moins, c’est ce que suggère la vidéo prise en Slovaquie.

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La flotte de VAB utilisés par l’armée de Terre se réduit d’année en d’année. Si certains de ces véhicules ont été cédés à la Gendarmerie nationale lors de l’engagement de celle-ci en Afghanistan, d’autres ont été détruits en opération quand ils n’ont pas été trop usés par les rigueurs de l’environnement sahélien. En outre, ils sont progressivement remplacés par les Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon et Serval, dans le cadre du programme SCORPION. Ainsi, au 1er juillet 2021, il ne restait plus que 2500 exemplaires encore en service.

Par ailleurs, M. Lecornu a évoqué la livraison de CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] à l’Ukraine. « L’artillerie dans ce conflit est […] centrale : aussi, les canons français CAESAr – dont la réputation n’est plus à faire par leur précision et leur mobilité sur un théâtre d’opérations – ont été livrés. C’est la principale demande que les autorités ukrainiennes nous avaient formulée. Avec ces 18 canons, cela forme une unité d’artillerie complète », a-t-il soutenu.

Quant aux conséquences de ces livraisons sur les capacités de l’armée de Terre, le ministre a fait valoir que « jamais nous ne prendrions une décision qui priverait la nation française d’éléments décisifs à sa défense ». Et d’ajouter : « Ces 18 canons CAESAr peuvent contribuer à changer la vie des Ukrainiens… pour l’armée française, cela la prive d’une fraction limitée de matériels [près de 25% tout de même, ndlr] pour le cycle d’entraînement de court terme. C’est pourquoi nous demandons à nos industries de défense de se placer dans une ‘économie de guerre’ afin de reconstituer les stocks ».

En outre, et s’agissant toujours de l’Ukraine, M. Lecornu a dit avoir deux priorités. La première est d’aider l’armée ukrainienne « à tenir dans la durée ». Et, a-t-il dit, cela passe par les « stocks de munitions ».

Un sujet également sensible pour les forces françaises… qui préoccupe les parlementaires, dont Christian Cambon, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense. En décembre dernier, celle-ci avait tiré le signal d’alarme en affirmant qu’en matière de munitions, les forces françaises ne disposaient que du « strict nécessaire ».

Plus récemment, dans leur rapport – remarqué – sur l’engagement de haute intensité, les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès qui, dans un rapport sur la « haute intensité », ont préconisé un « effort financer immédiat » pour reconstituer les stocks de munitions.

Quoi qu’il en soit, pour M. Lecornu, « la coordination entre alliés, notamment dans le cadre de l’Otan mais aussi de l’UE, est très importante ». Au passage, il a précisé que la possibilité de livrer à l’Ukraine des missiles anti-navires Exocet était à en cours d’examen. Et cela alors que la Marine nationale a régulièrement dit manquer de « munitions complexes » pour faire face au « durcissement des opérations navales ».

Enfin, la seconde priorité de M. Lecornu est la formation des soldats ukrainiens à « certaines techniques de combat et au renseignement militaire ». Ce qui, explique-t-il, est « primordial, car cela permet de bien utiliser les armes livrées et d’optimiser la performance des combattants, et donc de préserver leur vie ».

À noter que, sur ce point, et lors d’une visite à Kiev, le 17 juin, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a proposé de former jusqu’à 10’000 soldats ukrainiens tous les 120 jours au Royaume-Uni.

Photo : Archive