L’École militaire de haute montagne compte une nouvelle unité dédiée à l’aguerrissement

L’École militaire de haute montagne compte une nouvelle unité dédiée à l’aguerrissement


Jusqu’à la fin des années 2000, afin d’acclimater ses unités au milieu montagnard, l’armée de Terre disposait de deux centres d’aguerrissement implantés dans les Alpes. Ainsi, héritier du 159e Régiment d’Infanterie Alpine [RIA], le Centre national d’aguerrissement en montagne [CNAM] tenait garnison à Briançon tandis que, ayant repris les traditions du 24e Bataillon de Chasseurs Alpins [BCA], le Centre d’instruction et d’entraînement au combat en montagne [CIECM] était établi à Barcelonnette.

En 2008, il fut décidé de fusionner ces deux entités, le CIECM prenant alors l’appellation « CNAM – Détachement de Barcelonnette ». Pour l’armée de Terre, il n’était pas question de se passer des zones d’entraînements – uniques – qu’elle possédait alors dans les Alpes de Haute-Provence. Seulement, la Révision générale des politiques publiques [RGPP], avec la réforme de la carte militaire qu’elle portait, l’obligea à revoir ses plans.

Un an après, le CNAM fut dissous pour ensuite être remplacé par le Groupement d’aguerrissement montagne [GAM], établi à Modane [Savoie]. Seulement, au moment où la préparation au combat de haute intensité est l’une des priorités de l’armée de Terre, il peine à répondre à la demande, faute de capacités d’accueil suffisantes. Du moins était-ce le cas il y a deux ans.

« Le GAM accueille douze fois par an un groupe de stagiaires pour une durée de 3 semaines. Depuis plusieurs années, le nombre de stagiaires que souhaite aguerrir l’armée de terre au sein du GAM dépasse sa capacité d’accueil », avait en effet relevé un député, dans une question écrite adressée au ministère des Armées, en février 2022.

« Le site militaire de Modane constitue l’une des clés de voûte de la politique d’aguerrissement au combat des unités de l’armée de Terre et fait donc l’objet d’une attention particulière s’agissant de l’adaptation des conditions d’accueil des stagiaires, notamment en matière d’hébergement », lui avait répondu ce dernier, en précisant qu’une étude de faisabilité était en cours afin d’augmenter [sa] capacité d’accueil totale. Cependant, avait-il admis, « aucune nouvelle opération » n’était alors « inscrite au titre du plan hébergement ».

Quoi qu’il en soit, le GAM vient de connaître une nouvelle évolution, avec son rattachement à l’École militaire de haute montagne [EMHM], laquelle relève de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM].

Dans le cadre de sa transformation et « afin de renforcer l’excellence de la 27e BIM dans les opérations en montagne et dans le grand froid, l’École militaire de haute montagne s’est étoffée d’une 4e unité en intégrant le Groupement d’aguerrissement montagne de Modane et ses 35 militaires, aux côtés des divisions formation montagne et grand froid, formation tactique et du groupe militaire de haute montagne », a en effet indiqué l’armée de Terre, le 26 août.

Si elle paraît logique, cette intégration du GAM au sein de l’EMHM est cependant « l’aboutissement de travaux initiés depuis plusieurs années », précise l’armée de Terre. Et celle-ci d’ajouter : « En apportant ses capacités et ses compétences sur l’aguerrissement des unités non spécialistes du milieu, sur la survie et la mobilité motorisée en montagne et dans le grand froid, le GAM vient élargir les missions de l’EMHM et renforcer sa légitimité de pôle d’expertise militaire unique, de référence mondiale ».

Par ailleurs, les installations de Barcelonnette reprendront prochainement du service pour des exercices d’entraînement et d’aguerrissement, a rapporté Haute-Provence Infos, en avril dernier. Et cela, a priori, au profit du 4e Régiment de Chasseurs de Gap.

« Les zones de conflit nous amènent à poursuivre les entraînements en conditions extrêmes. Il se trouve que la configuration géographique de l’Ubaye correspond parfaitement aux caractéristiques qui nous sont nécessaires. La verticalité du relief permet les exercices d’entraînement au combat en montagne, avec la possibilité de manœuvres à pied. […] Le site sera réinvesti à partir de l’hiver 2024/2025 », avait justifié le général Thierry Laval, gouverneur militaire de Marseille, officier général de zone de défense Sud.

Photo : armée de Terre / archive

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