Missiles nucléaires en mer : la Corée du Nord frappe fort avec son nouveau navire

Vendredi 25 avril 2025, Kim Jong-un a révélé au monde un bâtiment de guerre inédit : un destroyer de 140 mètres ! Un nouveau monstre d’acier fend les eaux de la Corée du Nord. Derrière ce mastodonte, un message clair : Pyongyang ne compte pas se contenter de menaces en l’air. Mais jusqu’où peut aller cette démonstration de force ?
Corée du Nord : un destroyer aux ambitions nucléaires
Lors d’une cérémonie soigneusement mise en scène au chantier naval de Nampo, la Corée du Nord a dévoilé le « Choe Hyon », un destroyer polyvalent de 5 000 tonnes, censé porter les « armes les plus puissantes » du régime. Ce navire de guerre, érigé en seulement 400 jours selon Pyongyang, vise à devenir un « élément essentiel de la défense nationale et de la dissuasion nucléaire », d’après Kim Jong-un.
Plusieurs analystes, notamment ceux du site spécialisé NK News, estiment qu’il est « probable » que le bâtiment puisse « être équipé de missiles nucléaires tactiques à courte portée« . Sa taille (140 mètres de long) en fait le plus imposant bâtiment de surface jamais construit par le pays, devançant les standards habituels de la marine nord-coréenne.
Ce lancement intervient dans un contexte de forte crispation militaire. Kim Jong-un a profité de la cérémonie pour accuser les États-Unis de « conduire des exercices agressifs qui simulent des frappes nucléaires » en collaboration avec la Corée du Sud. Le nouveau destroyer s’inscrit donc dans une stratégie de modernisation accélérée de la marine nord-coréenne, jugée jusqu’ici obsolète selon un rapport militaire américain.
Fin mars 2025, le leader nord-coréen avait déjà supervisé des essais de drones dotés d’intelligence artificielle, ainsi que le développement de sous-marins nucléaires, démontrant une volonté de diversifier ses capacités militaires. La sortie du « Choe Hyon » vient compléter cette offensive stratégique en mer.
Dissuasion nucléaire : la nouvelle carte de Kim Jong-un
En revendiquant son statut « irréversible » de puissance nucléaire, Pyongyang envoie un signal clair au reste du monde. Avec ce destroyer, la Corée du Nord montre sa capacité à projeter sa force au-delà de ses côtes, compliquant la tâche des stratèges sud-coréens et américains.
Pourtant, malgré l’aspect impressionnant du bâtiment, certains experts nuancent ses capacités. « La marine nord-coréenne reste essentiellement concentrée sur la défense côtière« , rappelle Joseph Bermudez Jr., chercheur au Center for Strategic and International Studies (CSIS). En cas de conflit ouvert, l’avantage technologique et numérique resterait largement du côté de Washington et Séoul.
Au-delà de l’aspect militaire, le « Choe Hyon » incarne une stratégie de communication agressive. Par son gigantisme et ses prétentions nucléaires, il vise à intimider la région et à forcer la communauté internationale à reconnaître la Corée du Nord comme un acteur incontournable.
Ce navire n’est pas simplement un ajout matériel à l’arsenal de Pyongyang. C’est une déclaration politique, un manifeste flottant. La présence de Kim Jong-un et de sa fille Ju Ae à la cérémonie renforce cette dimension symbolique : le pouvoir en Corée du Nord se transmet, et avec lui, la détermination d’affirmer le régime par la force.