Mme Parly : La hausse du budget des Armées s’accompagnera d’un « effort de transformation et d’adaptation »
par Laurent Lagneau, le 02-01-2018 – Zone militaire
Photo : Le président Macron, Mme Florence Parly et le CEMA à Niamey (c) Ministère des Armées
Après une hausse de 1,8 milliard d’euros en 2018, le budget des Armées devrait ensuite, si tout se passe bien, augmenter de 1,7 milliard d’euros par an jusqu’en 2022, tout en prenant à sa charge une part de plus en plus significative des surcoûts liés aux opérations extérieures.
Pour de nombreux observateurs, cet effort ne sera pas suffisant pour atteindre, d’ici 2025, les 50 milliards d’euros (hors pensions, hors surcoût des opérations) promis par le président Macron durant la course à l’Élysée. D’autant plus qu’il faudra bien rattraper l’annulation de 850 millions d’euros crédits, décidée en juillet 2017.
Cela étant, récemment, Mme le ministre des Armées, Florence Parly, a « gagné » deux arbitrages budgétaires importants, à savoir le financement de près de 400 millions de surcoûts liés aux opérations et le dégel de 700 millions d’euros avant la fin de l’année 2017. Ce qu’elle n’a pas manqué de souligner lors de ses vœux aux Armées.
« Après une année 2017 où je me suis battue pour préserver l’essentiel de nos moyens budgétaires dans un contexte particulièrement difficile pour les finances publiques, l’année 2018 sera une année de remontée en puissance », a en effet affirmé Mme Parly. « Elle marquera une inflexion significative dans le redressement de l’effort de défense voulu par le Président de la République, chef des Armées », a-t-elle ajouté.
Pour autant, cette « remontée en puissance » n’exonérera pas le ministère des armées de nouveaux efforts.
« Cette hausse de moyens, que la nation nous alloue, légitime de notre part un effort de transformation et d’adaptation pour être encore plus efficace, plus performant dans les actions du quotidien », a averti Mme Parly. « Il faudra être innovant, créatif, rechercher les marges de simplification, pour que nos ressources soient toujours mieux utilisées », a-t-elle précisé.
Quant à la prochaine Loi de programmation militaire (LPM), plus que jamais décisive pour l’avenir des armées, Mme Parly a indiqué qu’elle « s’inscrira dans ces perspectives de modernisation et de réforme. »
Cette LPM, en cours d’élaboration, aura « trois grandes priorités ». Comme elle l’avait déjà annoncé en septembre dernier, Mme Parly a cité « le soutien des hommes et des femmes du ministère des Armées », « la consolidation de nos armées après des années de sous-investissement et de fort engagement opérationnel » et « la préparation de l’avenir. »
« Elle permettra ainsi de conserver notre aptitude à assurer en tout temps et en tout lieu la sécurité des Français et à défendre nos intérêts », a assuré Mme Parly.
Le souci est qu’élaborer cette LPM revient à faire entrer plusieurs édredons dans une valise… tant le risque de ruptures capacitaires est important pour les trois armées (ainsi que pour les directions et les services). Il faudra en effet poursuivre la modernisation des équipements, revoir à la hausse le format afin de l’adapter aux contraintes opérationnelles et investir dans des domaines ayant fait l’objet de reports répétés depuis plusieurs années.