Le général Olivier Kim, commandant des réserves de la Gendarmerie, à la rencontre des réservistes en formation au camp de Beynes (Yvelines). (Photo: JMT/L’Essor)
Réserve: ce qui a changé depuis deux ans et l’arrivée du général Olivier Kim
Depuis la nomination du général Olivier Kim à la tête du commandement des réserves de la Gendarmerie en 2018, plusieurs modifications ont eu lieu, notamment dans la gestion des réservistes et leur équipement. Tour d’horizon de ces évolutions.
Les retards de règlement de solde sont souvent verbalisés par les réservistes des armées. Pour ceux de la Gendarmerie, désormais, la solde tombe –comme pour l’active– le mois suivant. C’est une des quelques évolutions majeures qui sont intervenues ces deux dernières années depuis que le général de division Olivier Kim a pris les rênes du commandement des réserves de l’Arme. C’est aussi un évident facteur de fidélisation, même si, dans les faits, le nombre de jours n’est en moyenne que des 15 à 20 par an.
Changement évident aussi pour la protection balistique. “C’est la même que pour l’active, constate Olivier Kim, et elle est individuelle. Alors qu’il y a deux ans, les gendarmes (de réserve) se servaient dans une dotation collective”. Deux ans plus tard, on imagine les dégâts éventuels qu’aurait provoqué cette dotation collective en pleine crise de la Covid-19…
L’armement, un des derniers points différenciant gendarmes d’active et de réserve
Un des rares points différenciant la réserve et l’active est l’armement. Ce dernier pouvait être disparate suivant les départements il y a quelques années encore. Une situation générant des problèmes logistiques et d’interopérabilité. Aujourd’hui, les réservistes ne disposent plus (pour ceux qui y avaient été formés) du pistolet Sig 20-22 réglementaire. Ils bénéficient tous de l’ancien modèle, le PA Mas-G1. Ceux que nous avons croisé en formation initiale (PMG), à Beynes en juillet, s’entraînaient d’ailleurs avec cette arme. Mais dans une version légèrement modifiée permettant de tirer avec des balles “FX” plastiques.
La protection sociale du réserviste a également été améliorée en concertation avec les mutuelles présentes sur le marché (Unéo, Tégo, SRPGN, Mutuelle de l’Intérieur). La connaissance des réservistes a été perfectionnée en faisant appel à un vrai système d’information des ressources humaines (SIRH) qui peut prendre en compte certaines spécificités.
Drone: faire appel à des réservistes télépilotes
Les télépilotes de drones dans le civil peuvent rendre de bons services dans la réserve. “Même s’ils serviront d’abord en sécurité publique générale”, comme la plupart des réservistes, avant d’être potentiellement orienté vers l’unité du groupement (ou de la gendarmerie spécialisée) qui dispose de drone(s). Cela ne dispense évidemment pas l’active de disposer de ses propres télépilotes. Ces derniers sont plus à même de répondre à des interventions qui se déclenchent au débotté. Par contre, sur des missions planifiées très à l’avance (surveillance de grands évènements par exemple), c’est parfaitement gérable avec des réservistes qui ont pour eux une grosse expérience du vol, ce qui ne nuit pas à la sécurité des vols et à la dextérité.
Absorber les coups de chauds
La Gendarmerie a bien compris tous les atouts incarnés par la réserve. Particulièrement durant ses “coups de chauds traditionnels” comme le Tour de France (décalé cette année en septembre), mais aussi les contestations sociales des trois dernières années. Sans compter un épuisement de certaines formations d’active. La présence d’une réserve disponible permet une forme de régénération et d’alléger parfois les semaines des gendarmes départementaux, premiers bénéficiaires de la réserve.
Les réservistes seront au cœur des grands évènements institutionnels à venir. Parmi eux, la coupe du monde de Rugby en 2023, et évidemment, les Jeux olympiques, l’année suivante. De quoi inciter à poursuivre la progression qualitative et quantitative de la réserve, des 30.000 actuels vers une cible non formellement émise, mais sans doute de 40.000.
Avant de l’atteindre, une autre évolution majeure va concerner la réserve, avec la possibilité de servir hors de France, notamment pour des missions de formation. Mais sans doute pas dans des missions trop exposées, comme la mission de mentoring au Mali, et encore moins celle d’escorte (TEASS). Ce projet devait déboucher au printemps, ce qui a évidemment été contrarié par la crise sanitaire de la Covid-19.