Safran et Rolls-Royce s’associent pour la propulsion des futurs missiles antinavires et de croisière franco-britanniques
Cela étant, les deux parties ont fait un pas l’une vers l’autre… Et, en février dernier, la DGA a pu annoncer le lancement des « travaux de préparation du missile antinavire et futur missile de croisière », après la signaure d’un accord étatique et la notification d’un contrat à MBDA.
Et c’est donc dans ce contexte que Safran et Rolls-Royce vont s’associer pour « développer et finaliser une nouvelle solution de propulsion pour un missile subsonique doté de capacités de capacités de furtivité » dans le cadre du programme FMAN/FMC. Pour cela, les deux motoristes sont signé un contrat de « phase d’évaluation » avec MBDA.
« Signé dans le cadre du salon aéronautique de Farnborough, cet accord acte la collaboration effective de Rolls-Royce et de Safran Power Units, au côté de MBDA, afin de répondre aux exigences des autorités gouvernementales française et britannique en termes de propulsion », a précisé Safran. Et d’ajouter : « L’objectif est d’offrir des capacités qui vont totalement changer la donne et permettre de traiter des cibles et des systèmes de défense aérienne durcis sur des champs de bataille de plus en plus contestés ».
« Nous sommes fiers de rejoindre le programme FMAN/FMC et de contribuer à renforcer une collaboration stratégique entre la France et le Royaume-Uni, initiée avec le développement du système de propulsion du missile de croisière SCALP-EG [ou Storm Shadow pour les Britanniques, ndlr] au début de la décennie 1990. Safran Power Units apporte plus de 60 ans d’expérience dans la développement et la production de systèmes de propulsion avancés pour différents missiles, tels que le SCALP, l’Exocet et le MdCN [missile de croisière naval] », a commenté Ghislaine Doukhan, PDG de Safran Power Units.
Le programme FMAN/FMC est capital pour permettre aux forces françaises et britanniques de maintenir leur aptitude à « entrer en premier » sur un théâtre d’opérations.
Dans le détail, le missile anti-navire [ou FMAN] donnera non seulement la capacité aux navires et aux aéronefs de détruire un bâtiment hostile mais aussi de « supprimer » les défenses aériennes ennemies [capacité SEAD, pour « suppression of enemy air defense »]. En effet, selon rapport parlementaire sorti en 2018, cet engin pourrait être utilisé de « manière plus offensive, afin de répondre à la multiplication des défenses sol-air ou sol-mer, en particulier celles installées le long des côtes ». Quant au futur missile de croisière [FMC], il est destiné à remplacer les SCALP et Storm Shadow, qui seront obsolètes à l’horizon 2030.