Deux dates importantes pour l’Armée de l’Air et de l’Espace

Deux dates importantes pour l’Armée de l’Air et de l’Espace


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 18 mars dernier, le président de la République était sur la base aérienne 116 de Luxeuil-saint-Sauveur, en Haute-Saône pour annoncer un investissement de 1,5 milliard d’euro en vue de préparer le déploiement du futur missile nucléaire hypersonique français ASN4G en 2035

Le 25  mars, l’AAE  lançait sa première opération Poker de l’année 2025. L’opération a pour objectif de recréer, de jour ou de nuit, un raid nucléaire complet (ravitailleurs, Rafale B porteurs de maquettes d’ASMP-A, Rafale et Mirage d’escorte,…), devant pénétrer un espace aérien défendu par une force aérienne ennemie et des batteries antiaériennes ennemies

L’ASN4NG

Le missile nucléaire ASN4G sera déployé à Luxeuil sur Rafale B F5.

C’est d’abord le sauvetage de cette base et un soutien économique majeur pour ce bout de Haute-Saône. La base aérienne 116 de Luxeuil, régulièrement menacée de fermeture depuis 2011 va retrouver un rôle de premier plan  avec la mise en service du missile air-sol nucléaire de 4e génération (ASN4G) à compter de 2035.

L’ASN4G est développé par MBDA et l’ONERA depuis 2014. Il doit devenir la « figure du renouvellement entamé de la modernisation de notre dissuasion nucléaire », a assuré mardi le chef de l’Etat .

Ce missile, porté par la version F5 du Rafale, embarquera une tête nucléaire aéroportée. Il sera capable d’évoluer à une vitesse supérieure à Mach 5 et serait doté d’une très grande manœuvrabilité.

Les missiles hypersoniques

L’objectif de ces armes,  à ce jour très peu répandues dans le monde, est de « déjouer les défenses antimissiles adverses, de plus en plus sophistiquées », explique Etienne Marcuz, spécialiste des questions nucléaires

Un missile hypersonique, « c’est un missile ayant la capacité à la fois de voler à vitesse hypersonique [Mach 5 et plus, c’est-à-dire au moins 6.100 km/h] et de manœuvrer à cette vitesse », insiste -t-il. «Toutes les armes balistiques, comme le M51 [missile mer-sol balistique équipant les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, l’autre composante de la dissuasion nucléaire française], se déplacent à vitesse hypersonique, mais elles ne manœuvrent pas à cette vitesse. C’est là que se situe toute la différence. »

La manœuvrabilité de l’arme hypersonique permet de lui faire effectuer des mouvements, notamment des virages à très grande vitesse pour le rendre ininterceptable.  » il faut déjouer les défenses adverses antimissiles, de plus en plus sophistiquées« .

L‘ASN4NG

Il est a priori acquis que le missile ASN4G dépassera la vitesse Mach 5; il pourrait même selon certains spécialistes atteindre Mach 6 ou 7, soit entre 7.400 et 8.600 km/h. Il sera également doté d’une grande manœuvrabilité. Sa portée devrait être de plus de 1.000 kilomètres. Il doublerait ainsi celle de l’ASMPA, ce qui permettra de le tirer de plus loin, et de moins exposer l’appareil et l’équipage qui le portent.

Les pays maitrisant cette technologie

Le Kinjal russe  a une vitesse  hypersonique, mais sa capacité de manœuvre reste limitée. Les Russes entretiennent le flou sur cette question

Les Iraniens ont annoncé avoir tiré des missiles hypersoniques « Fattah »contre Israël, le 1er octobre 2024. La plupart ont été interceptés par les systèmes de défense israéliens car ces missiles n’effectuent que de légères manœuvres, insuffisantes pour les qualifier d’hypersoniques.

Selon Etienne Marcuz, les USA « n’ont pas encore démontré qu’ils arrivaient à faire quelque chose de véritablement concluant avec leurs armes hypersoniques. »

La Chine  avec le DF-17, qui pourrait voler à Mach 10, serait le seul pays assurément en possession d’une arme hypersonique. Selon le spécialiste, «…les Chinois sont véritablement les seuls à pouvoir prétendre détenir une arme hypersonique, sachant qu’ils travaillent dessus depuis très longtemps.» Avant d’ajouter «…en réalité, il n’existe aucune information, non classifiée.... »

La France : le rappel ci-dessus permet de comprendre l’importance stratégique que représentera le missile hypersonique. « la France est excellente dans la conception de missiles, soutient Etienne Marcuz. Le missile de croisière ASMPA, qui va à des vitesses de Mach 3, Mach 4, est déjà un bijou de technologie. C’est donc tout à fait crédible pour la France d’arriver à mettre au point un système hypersonique, même si la technologie est très différente de celle de l’ASMPA, puisque vous passez d’un statoréacteur à un superstatoréacteur [ou statoréacteur mixte, c’est-à-dire un moteur effectuant successivement une combustion subsonique et supersonique], ce qui est beaucoup plus complexe. »

Les défis

  • Le Rafale F5 attendu pour 2030-2035 embarquera le missile dont la masse et le poids sont bien supérieurs à l’ASMP actuel. LeRafale F5 Marine, armé de l’ASN4NG devra aussi être catapultable par un porte-avions.

Il pourra aussi être embarqué par le Scaf [Système de combat aérien du futur, qui prévoit la conception d’un nouvel avion de chasse entre la France, l’Allemagne, et l’Espagne], qui sera beaucoup plus gros.

  • Il reste à étudier l’adaptation de la TNA (tête nucléaire aéroportée) actuellement emportée par la cinquantaine de missiles ASMPA sur les missiles ASN4G. Les TNA sont des armes stratégiques d’une puissance maximale estimée à 300KT mais inférieure à une bordée de missiles M51 des SNLE. «L’ASN4G devrait rester l’armement privilégié  pour le tir d’ultime avertissement» explique Etienne Marcuz.
  • La base de Luxeuil devra être équipée de soutes à munitions spécifiques pour accueillir ces missiles nucléaires. « Il faudra par exemple très certainement y déployer des batteries de systèmes antiaériens et antimissiles » rappelle Etienne Marcuz.

POKER 2025

L’opération

Ce 25 mars, la première opération Poker de l’année 2025 était lancée par les Forces Aériennes Stratégiques françaises (FAS).

L’opération Poker demande à l’Armée de l’Air et de l’Espace le déploiement d’un nombre important d’appareils : avions de combat, avions porteurs du missile nucléaire ASMP-A (maquette), ravitailleurs,

Elle  a pour objectif de recréer un raid nucléaire complet (ravitailleurs, Rafale B porteurs de maquettes d’ASMP-A, Rafale et Mirage d’escorte,…), devant pénétrer un espace aérien défendu par une force aérienne ennemie et des batteries antiaériennes ennemies. L’exercice engage de nombreux personnels, moyens et ressources de l’AAE  pour à la fois créer le raid en tant que tel mais aussi des avions de combat pour la force aérienne adverse ainsi qu’une batterie antiaérienne longue portée SAMP/T.

Sauf exception, c’est une opération totalement française.

L’hypothèse d’une participation européenne ?

Étienne Marcuz, chercheur auprès du FRS, émet une hypothèse intéressante : pourquoi ne pas inclure, lors de certaines opérations Poker, des avions de combat européens ?

Alors qu’un réel raid aérien stratégique français devrait réussir sans aide externe, ajouter des appareils alliés permettrait d’encore augmenter l’efficacité de cette opération. Cet argument prend de la consistance depuis l’arrivée de Donald Trump.

Pratiquement, ces appareils étrangers ne seraient bien évidemment pas porteurs d’ASMP-A mais pourraient en revanche ouvrir la voie au raid, donnant plus de poids aux avions d’escorte français ou encore créer une bulle de défense aérienne autour du raid.

Ces configurations ouvriraient une participation européenne à dissuasion française européenne tout en garantissant l’indépendance de la dissuasion nucléaire française.

GCA (2S) Robert MEILLE
Vice-président de l’ASAF
31/03/2025

Une opération de sauvetage hors normes-actualisé

Une opération de sauvetage hors normes-actualisé

 

par Blablachars – publié le 31 mars 2025

https://blablachars.blogspot.com/2025/03/une-operation-de-sauvetage-hors-normes.html


Il y a quatre jours, un communiqué de presse du commandement américain pour l’Europe et l’Afrique faisait état de la disparition de quatre soldats appartenant à la 1ère ABCT (Armored Brigade Combat Team) au cours d’un exercice tactique dans la région de Pabradė, en Lituanie. Les recherches entreprises par les soldats américains aidés de moyens lituaniens menées dans les jours qui ont suivi cette disparition ont permis de retrouver l’engin, un char de dépannage M88 Hercules « immergé » dans une pièce d’eau située sur le terrain de manœuvre. Les équipes de recherche ont immédiatement commencé à creuser pour pouvoir atteindre l’engin situé à une profondeur de cinq mètres. EN dépit de cette découvert, le Ministre de la Défense lituanien indiquait jeudi n’avoir aucune « preuve ou information sur le sort de l’équipage. »

Des travaux de terrassement ont permis de créer des digues visant à empêcher l’eau de recouvrir le site en cours d’asséchement grâce à l’action de puissantes pompes. Parallèlement à cette opération, d’importants moyens étaient acheminés sur le site parmi lesquels des sapeurs polonais, ainsi que des plongeurs de la Marine américaine. Ces hommes appartenant à la Task Force 68 sont arrivés sur place hier matin, ont été acheminés dans la nuit par Hercules C-130 depuis la base américaine de la Rota et l’aéroport de Vilnius où ils sont arrivé le 28 matin. Ils ont été transportés avec leur équipement sur les lieux à bord d’hélicoptères CH-47 appartenant à la Brigade d’Aviation de la 1ère Division blindée. Leur objectif est de cartographier avec précision l’environnement du M88 et de trouver des points d’accrochage potentiels sur le blindé grâce à l’utilisation d’un submersible téléopéré et d’un sonar portable Artemis. 

 

La zone de l’accident (Photo by Staff Sgt. Christopher Saunders)

 

Des sapeurs du Army Corps of Engineers sont également arrivés sur place pour l’organisation des opérations de sauvetage assisté dans leur tâche par des ingénieurs civils lituaniens. Les 55 sapeurs et experts polonais ont amené 13 véhicules dont quatre camions de dépannage lourd, un camion atelier et trois WZT-3, véhicule chenillé de dépannage, similaire au M-88. A ces véhicules s’ajoutent trois hélicoptères Chinook chargés de l’acheminement des équipements lourds, deux Uh-60M Blackhawk médicalisés ainsi que trois autres UH-60 destinés à la liaison et au commandement des opérations. Le dernier équipement arrivé sur le site est le système RAIL pour Rapidly Available Trans-Loading, équivalent du quai en bout démontable français que les sauveteurs veulent installer pour stabiliser le sol autour de l’engin. Le RAIL est acheminé depuis Kaiserslautern par le 21ème Theater Sustainement Command (TSC). 

 

Le système RAIL (Photo DVIDS)

 

Les soldats dont les identités n’ont pas été communiquées n’ont toujours pas été retrouvés en dépit des moyens mis en œuvre pour sortir l’engin de la poche de boue liquide dans laquelle il est coincé depuis mardi soir. Au moment où nous écrivons ces lignes, ces opérations hors-normes se poursuivent sur la zone de l’accident, qui reste unique dans les annales des blindés tout comme l’opération de sauvetage en cours. 

Ci-dessous, le dernier communiqué sur l’évolution de la situation.

 

200 militaires charentais vont s’entraîner jour et nuit pendant une semaine en Dordogne

200 militaires charentais vont s’entraîner jour et nuit pendant une semaine en Dordogne

Les exercices vont concerner 90 communes de Dordogne. – @Ministère des Armées – 515e RT

C’est un exercice d’ampleur qui va débuter ce lundi 31 mars en Dordogne à 13 heures, 200 militaires charentais du 515e régiment du Train à Angoulême vont venir dans le nord du département avec 50 véhicules. L’armée propose une rencontre entre la population et les soldats ce mercredi 2 avril.

Plus de 200 militaires, 50 véhicules de l’armée vont circuler dans près de 90 communes de Dordogne à partir de 13 heures, ce lundi 31 mars. Le régiment du 515ᵉ régiment du Train, basé à Angoulême (Charente), va venir passer cinq jours dans le nord du département pour s’entraîner dans une phase de « haute intensité » pour l’armée française. L’exercice a été nommé « Aquafondata » et vise à mettre en situation les militaires pour des missions de reconnaissance, de surveillance, de protection de sites sensibles. Il va durer jusqu’au vendredi 4 avril.

Des tirs jour et nuit

Les habitants des 90 communes, dont Brantôme, Négrondes, Sarlande, Tourtoirac ou encore Mensignac, vont voir passer des militaires et ils vont entendre des bruits de tirs, de jour comme de nuit. Les militaires vont tirer avec des balles d’exercice qui reproduisent les bruits, mais qui n’ont aucun effet. L’armée précise que les « déchets » des munitions seront ramassés.

 L'exercice va concerner 89 communes du nord-est du département
L’exercice va concerner 89 communes du nord-est du département – Google Maps

Une rencontre avec la population le mercredi 2 avril

Pour permettre aux militaires de s’entraîner, l’armée demande aux habitants de ne pas aller à leur rencontre pendant les missions. Cependant, une rencontre avec la population, est organisée ce mercredi 2 avril après-midi (de 13h à 17h) à Thiviers, sur la Place de la République.

Les habitants pourront rencontrer les soldats, mais aussi découvrir les véhicules militaires et faire des baptêmes. Les motards de la gendarmerie nationale seront également présents. Il y aura une séance de tir avec des pistolets avec des billes ou des mousses.

ARMÉE / Mission BUBO 25 : En immersion à bord de l’A400M

ARMÉE / Mission BUBO 25 : En immersion à bord de l’A400M

Après une phase en Guyane pour sécuriser le lancement du satellite militaire CSO3 par Ariane 6, l’armée de l’Air et de l’Espace, a mené des entraînements en Martinique, Guadeloupe et Saint-Martin dans le cadre de la mission BUBO 25 du 25 au 27 février

Cette opération d’envergure a marqué le premier déploiement de Rafale aux Antilles et mobilisé plusieurs aéronefs, dont un Airbus A400M et un Airbus A330 MRTT Phénix.

En parallèle des exercices aériens, l’opération a permis de tester les capacités de projection rapide des forces françaises, notamment pour des missions de surveillance, de lutte contre le narcotrafic et d’aide aux populations.

Dans le cockpit d’un avion militaire

Mercredi dernier, un exercice d’atterrissage d’assaut a eu lieu à l’aéroport de Grand-Case, mobilisant un Airbus A400M Atlas, trente soldats du 33e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) et une Jeep P4 de l’armée de terre.

L’appareil, capable de transporter jusqu’à 37 tonnes de fret sur 4500 km, a simulé une arrivée en zone non sécurisée, nécessitant une intervention rapide des troupes pour sécuriser la piste. Plusieurs manœuvres ont été réalisées avec succès, démontrant l’intervention rapide et efficace de l’armée française.

Le commandant de bord et ses 5 membres d’équipage ont présenté les capacités de cet Airbus basé à Orléans dont l’armée française en compte 25, notamment sa soute modulable pour le transport de troupes et de matériel, ainsi que son rôle clé dans les missions humanitaires et militaires.

À bord de l’A400M, la presse locale ainsi que quelques représentants de la préfecture et de la gendarmerie ont pu vivre une expérience immersive en participant à un vol militaire et aux différentes étapes de l’opération.

Cet exercice interarmées a illustré l’importance des forces armées dans la protection et l’assistance aux populations en cas de crise.

La marine chinoise a annoncé un exercice de tir réel entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande

La marine chinoise a annoncé un exercice de tir réel entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande

https://www.opex360.com/2025/02/21/la-marine-chinoise-a-annonce-un-exercice-de-tir-reel-entre-laustralie-et-la-nouvelle-zelande/


Comme l’a souligné Richard Marles, le ministre australien de la Défense, sans être inédite, la présence d’une flottille de la marine chinoise en mer de Tasman, c’est-à-dire entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande, n’en est pas moins inhabituelle. Et elle l’est pour au moins deux raisons.

La première porte sur la puissance de feu de cette flottille. En effet, celle-ci se compose du navire de ravitaillement « Weishanhu », de la frégate de type 054A « Hengyang » et, surtout, du croiseur de type 055 « Zunyi », lequel est équipé de 112 tubes de lancement vertical pouvant tirer des missiles surface-air HHQ-9 et HHQ-16, des missiles antinavires YJ-18A ainsi que des missiles de croisière CJ-10. En outre, ce navire met en œuvre plusieurs capteurs puissants, dont un radar AESA multifonctions type 346B et deux sonars.

Évidemment, déployer une telle formation entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande n’a rien d’anodin. « Ce sont les navires les plus importants et les plus sophistiqués que nous ayons vus aussi loin dans le sud », a d’ailleurs commenté Judith Collins, la ministre néo-zélandaise de la Défense, ce 21 février. Et d’estimer qu’il s’agit pour Pékin d’envoyer « un message aux gouvernements néo-zélandais et australien » pour leur faire savoir que la Chine « est capable de maintenir une présence [militaire] dans la région ».

« C’est un signal d’alarme, n’est-ce pas ? Depuis des années, la classe politique dit aux Néo-Zélandais qu’ils peuvent se reposer sur leurs lauriers, ne rien faire en matière de défense et espérer que notre éloignement d’une grande partie du monde nous protégera », a ajouté Mme Collins.

Signal d’alarme ? La ministre néo-zélandaise ne croit pas si bien dire. En effet, et c’est l’autre caractère inhabituel de cette présence navale chinoise sous de telles latitudes, les autorités australiennes ont fait savoir qu’elles avaient été prévenues au dernier moment que ces trois navires allaient effectuer un exercice de tirs réels.

« Par mesure de précaution, nous avons informé les compagnies aériennes ayant des vols dans la région » et « nous travaillons également ensemble pour coordonner les conseils aux opérateurs et pilotes », a ainsi indiqué l’agence gouvernementale Airservices Australia.

Le problème, selon Canberra, est que la tenue de cet exercice a été annoncée au dernier moment.

« Pour être clair, nous n’avons pas été prévenus par la Chine. Nous en avons pris connaissance dans la journée. La Chine a émis une notification indiquant qu’elle avait l’intention de procéder à des tirs réels. J’entends par là une diffusion captée par des compagnies aériennes ou littéralement par des avions commerciaux qui survolaient la Tasmanie », a expliqué M. Marles, à l’antenne d’ABC Radio.

« Les navires [chinois] n’ont pas enfreint le droit international. Mais lorsque la marine australienne procède à des tirs réels, nous essayons généralement de donner un préavis de 12 à 24 heures afin que les compagnies aériennes puissent s’organiser. Cet avis n’a pas été fourni ici et je peux donc comprendre pourquoi cela a probablement été très déconcertant pour les compagnies aériennes », a poursuivi le ministre.

Et d’insister : « La Chine a respecté le droit international. Nous aurions préféré qu’elle nous prévienne plus tôt, ce qui aurait évité les perturbations qui se sont produites aujourd’hui. Et nous lui avons fait des remarques à ce sujet ».

De son côté, la ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, a dit être « préoccupée » par ces exercices de la marine chinoise en mer de Tasman, notamment en raison de leur « manque de transparence ». D’ailleurs, elle a indiqué qu’elle en ferait part à son homologue chinois, à l’occasion d’une réunion du G20 organisée à Johannesbourg.

Cela étant, Pékin a soutenu que les manœuvres de sa flottille sont « sûres » et « légitimes ». L’exercice est « mené du début à la fin de manière sûre, normalisée et professionnelle, il est conforme au droit international et aux pratiques internationales », a fait valoir Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Lozère. Si vous voulez voir du matériel de guerre de près, c’est là qu’il faut aller

Lozère. Si vous voulez voir du matériel de guerre de près, c’est là qu’il faut aller

Un très gros exercice militaire est en cours en Lozère. En milieu ouvert. Mais l’armée va aussi présenter une partie de son matériel aux habitants jeudi 13 février 2025.

L'armée a sorti les gros moyens pour cet exercice.
L’armée a sorti les gros moyens pour cet exercice. (©13e DBLE)


Après l’Aveyron, les tirs ont commencé du côté de la Lozère. C’est l’exercice Gévaudan 25, qui voit se déployer des centaines de militaires durant plusieurs jours. Maintenant, c’est en milieu ouvert. Et l’armée invite la population à venir voir son matériel…

Gévaudan 25 (du nom de l’ancienne province qui précédait la Lozère) a commencé du côté aveyronnais le 3 février. Avec la 13e demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE), implantée à La Cavalerie, sur le plateau du Larzac (Aveyron), qui s’est entraînée sur le camp de Castelnau (quartier Monclar). Une campagne de tir qui n’a pas fait dans la demi-mesure : 15 000 cartouches ont été tirées !

Un groupement tactique interarmes

Désormais, depuis le lundi 10 et jusqu’au jeudi 13 février, le groupement tactique interarmes Monclar est déployé en Lozère, notamment dans le secteur de la ville de Mende.

Un groupement tactique interarmes (GTIA) c’est un rassemblement coordonné autour d’un régiment noyau des différentes armes de l’armée de terre française (infanterie, artillerie, cavalerie, génie).

15 000 cartouches ont été tirées dans l'Aveyron en quelques jours la semaine dernière.
15 000 cartouches ont été tirées dans l’Aveyron en quelques jours la semaine dernière. (©13eDBLE)

Et il est impressionnant. Pour la totalité de l’exercice, environ 500 légionnaires et militaires sont mobilisés, issus de onze unités. Avec 100 véhicules et blindés. On compte aussi un avion, quatre hélicoptères, 30 drones…

Gévaudan 25 en résumé.
Gévaudan 25 en résumé. (©13e DBLE)

« Cet exercice de préparation opérationnelle doit permettre aux militaires de s’aguerrir dans les conditions les plus proches de la réalité ainsi que de perfectionner leurs savoir-faire tactiques », précisait il y a quelques jours la préfecture de la Lozère.

En terrain libre

Et qui dit « terrain libre » dit visible de tous. Ainsi, des entraînements au combat urbain se déroulent, au nord et dans le centre de la Lozère, de jour comme de nuit. « La population lozérienne sera susceptible d’assister à la manœuvre de petits groupes de militaires à pied, à bord de véhicules ou encore d’assister au survol d’hélicoptères », prévenait la préfecture. Qui ajoutait que « quelques tirs d’exercice à blanc pourront être entendus dans les secteurs des communes comprises dans une zone d’action délimitée par les municipalités de Balsièges, Mende, Thoras et de Chanaleilles (ces deux dernières étant situées en Haute-Loire).

Dans la neige

« Après une phase d’infiltration et de bouclage, la 4/13 s’est emparée du Signal de Randon avant son redéploiement plus au sud grâce à leurs camarades du 3RHC (NDLR : 3e régiment d’hélicoptères de combat) » précisait ce mercredi la 13e demi-brigade.

Les hélicoptères se sont posés dans la neige au nord de Mende.
Les hélicoptères se sont posés dans la neige au nord de Mende. (©13e demi-brigade)
Des patrouilles dans la neige lozérienne.
Des patrouilles dans la neige lozérienne. (©13e demi-brigade)

 

Et pour ceux qui n’auraient pas croisé ces manœuvres dans la nature ou dans les rues, il reste une occasion de voir les militaires. Jeudi 13 février, en fin d’exercice, de 14 à 16 heures, ils présenteront leur matériel et leur armement au stade de Mirandol.

Le matériel sera présenté au public.
Le matériel sera présenté au public. (©13e Demi-brigade de Légion étrangère)
Les militaires fourniront des explications.
Les militaires fourniront des explications. (©13e Demi-brigade de Légion étrangère)

 

Auparavant, se tiendra la cérémonie de remise de fourragères présidée par le colonel Benjamin Brunet, chef de corps de la 13e Demi-brigade de Légion étrangère, sur le parvis de la cathédrale de Mende, place Urbain V, à partir de midi.

Le public est convié à assister à la cérémonie de remise de la fourragère sur la parvis de la cathédrale.
Le public est convié à assister à la cérémonie de remise de fourragères sur le parvis de la cathédrale. (©13e Demi-brigade de Légion étrangère)

«Le public est convié à assister à ce moment solennel dans la vie d’un légionnaire, marquant son appartenance à la 13e Demi-brigade de Légion étrangère. Les légionnaires recevront les fourragères et le cordon de l’ordre de la Libération, héritage du sacrifice des anciens du régiment depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’en Indochine », précise la 13e Demi-brigade.

Le porte-avions Charles-de-Gaulle et son groupe aéronaval débutent l’exercice Pacific Steller en mer de Philippines avec les marines US et japonaises.

Le porte-avions Charles-de-Gaulle et son groupe aéronaval débutent l’exercice Pacific Steller en mer de Philippines avec les marines US et japonaises.

par Frédéric Delmonte – Var informations – publié le

https://mesinfos.fr/83000-toulon/le-charles-de-gaulle-en-manoeuvre-en-mer-de-philippines-216140.html

© Marine Nationale - Le porte-avions Charles-de-Gaulle est engagé dans un exercice aux côtés des marines américaines et japonaises.

© Marine Nationale – Le porte-avions Charles-de-Gaulle est engagé dans un exercice aux côtés des marines américaines et japonaises.

Après La Pérouse 2025, place à Pacific Steller. Le porte-avions Charles-de-Gaulle et son groupe aéronaval (GAN) sont en mer de Philippines où ils ont débuté, le 8 février, un nouvel exercice d’importance stratégique.

Le Charles-de-Gaulle avec les marines américaines et japonaises

Aux côtés d’un autre groupe aéronaval américain, composé notamment du porte-avions USS Carl Vinson, et de deux navires de la force d’autodéfense japonaise (le porte-aéronefs Kaga et le destroyer Akizuki) le Charles-de-Gaulle sera mobilisé jusqu’au 18 février.

Au total, 14 unités des 3 nations participantes sont déployées en mer des Philippine pour enchaîner « des entraînements de haut niveau dans tous les domaines de lutte, qu’ils soient antisurface, anti-aérien ou anti-sous-marins, dans le but de renforcer l’interopérabilité et les connaissances mutuelles entre les trois marines », détaille le communiqué de presse du Commandement supérieur des forces armées en Polynésie française. 

Le porte-avions Charles-de-Gaulle et l’interopérabilité

« Cet exercice permettra de consolider la capacité collective des trois nations à prévenir les crises de toute nature, accroître la capacité à faire face aux menaces hybrides, garantissant ainsi la préservation des espaces communs et la promotion d’un espace maritime fondé sur la primauté du droit », ajoute le communiqué.

De son côté Jacques Mallard, le Commandant de la force aéromaritime française de réaction rapide souligne l’intérêt de « progresser dans l’interopérabilité » et de « conduire des opérations aéromaritimes conjointes dans une zone qui devient le poumon de l’économie mondiale ».

Les premiers matériels de la 7e brigade blindée bientôt en route pour l’exercice Dacian Spring 2025

Les premiers matériels de la 7e brigade blindée bientôt en route pour l’exercice Dacian Spring 2025

Roumanie, sur le camp de Cincu, 2022, un char Leclerc et un VBCI (véhicule Blindé de Combat de l’infanterie (Photo by Frederic Petry / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP).

 

Trois rouliers de la CMN vont bientôt charger, dans le port de Toulon, du matériel militaire français à destination de la Roumanie.

Ces équipements sont destinés aux forces françaises qui participeront en mai à l’exercice Dacian Spring 2025 en Roumanie. Un départ est prévu fin février et deux autres en mars (autour du 12 puis autour du 25), à destination du port grec d’Alexandropoulis. Le matériel y sera réceptionné par les spécialistes français du 519e RT qui déploieront un centre opérationnel pour coordonner les mouvements.

Le défi à relever est de taille : il s’agira de déployer une brigade opérationnelle (« une brigade multinationale entière« , indiquait en mai 2024 le général Loïc Girard, représentant national français en Roumanie), en seulement « 10 jours », sur le flanc est de l’OTAN. C’est là que la France déploie, depuis février 2022, un bataillon multinational qui compte actuellement 1500 hommes dans le cadre de la mission Aigle.

Pour l’armée de Terre française, l’édition 2025 de Dacian Spring constitue une occasion cruciale d’évaluer l’état de préparation de ses forces en vue d’une guerre de haute intensité. L’ambition est de déployer, loin de ses bases, tout ou partie d’une brigade « bonne de guerre », c’est-à-dire apte au combat au terme de sa projection.

L’unité retenue par l’état-major des Armées est la 7e brigade blindée de Besançon, une unité de 7500 soldats déjà fléchée pour le théâtre est-européen.

Cette brigade rassemble les unités suivantes:

  • le 35e régiment d’infanterie ;
  • le 152e régiment d’infanterie;
  • le 1er régiment de tirailleurs ;
  • le 1er régiment de chasseurs ;
  • le 5e régiment de dragons ;
  • le 68e régiment d’artillerie d’Afrique ;
  • le 3e régiment du génie
  • la 7e compagnie de commandement et de transmissions.

Plus pratiquement, la France projettera à partir de la métropole un Groupement tactique interarmes (GTIA) blindé et l’ensemble des appuis interarmes de la brigade (génie, artillerie, aviation légère, etc.). Cela représentera, selon le ministère des Armées, plusieurs milliers de soldats (au moins 4000) et plusieurs centaines de véhicules blindés.

Pour rappel, la projection en Roumanie de 500 soldats français, fin février 2022, avait pris 7 jours et exigé 28 rotations d’avions gros porteurs. Par ailleurs, le déploiement initial ne comportait aucun blindé lourd, les VBCI et Leclerc n’étant déployés, par la voie routière, qu’à partir d’octobre 2022.

Mobilité et réactivité

L’exercice vise également à tester, voire améliorer, les capacités logistiques et la mobilité militaire (sur ce dernier point, voir mon post du 9 janvier). Ce sont deux domaines où des progrès sont attendus en raison de procédures transfrontalières pénalisantes et des limitations imposées par les infrastructures insuffisantes ou mal adaptées dans les pays d’Europe que les forces de l’Otan doivent traverser avant d’engager le combat. Des améliorations dans ces deux domaines garantiront des mouvements de troupes plus rapides et plus efficaces et un renforcement des capacités de réaction rapide de l’OTAN.

A ce titre, les conditions du mouvement vers la Roumanie de la 7e brigade blindée, dans le cadre de Dacian Spring, constitueront un autre test crucial pour l’armée de Terre française qui, à la différence de l’US Army, n’a jamais testé ses capacités de projection au niveau brigade. On comprend dès lors pourquoi le chef d’état-major de l’armée de Terre française, le général Schill, a déclaré dans sa Lettre de janvier 2025 que cette année sera « l’année des brigades ».

Exercice Yellow Guardian : construire l’interopérabilité entre unités de reconnaissance et de renseignement

Exercice Yellow Guardian : construire l’interopérabilité entre unités de reconnaissance et de renseignement

par – Forces opérations Blog – publié le

Environ 600 militaires et véhicules belges, français, luxembourgeois et néerlandais sont à pied d’oeuvre depuis ce lundi dans le sud-est de la Belgique. Le double objectif de cet exercice baptisé « Yellow Guardian » ? Réaliser une mission de reconnaissance au contact tout en renforçant l’interopérabilité et le partage de connaissances entre unités de renseignement alliées. 

Après un temps de préparation, l’essentiel de ce contingent conduit par les chasseurs à cheval belges a entamé sa progression au travers du massif ardennais. En trois jours, 350 à 400 spécialistes du renseignement auront parcouru une centaine de kilomètres pour parvenir au plus près de la première ligne ennemie. Leur mission principale ? Récolter de l’information sur la force adverse présente dans la zone et sur la praticabilité d’un terrain ardennais capricieux. Un travail essentiel d’observation pour permettre aux analystes du bataillon de générer un renseignement exploitable au profit, dans ce scénario, de la brigade. 

Exercice multinational, Yellow Guardian repose pour moitié sur des détachements en provenance de pays alliés. Ce sont tout d’abord des éléments français du 1er régiment de spahis, du 61e régiment d’artillerie, du 2e régiment de hussards et du 54e régiment de transmissions. Voisin et partenaire régulier, le Grand-Duché de Luxembourg a envoyé un escadron au complet. Un peloton du 42e escadron de reconnaissance de la 13 brigade légère est venu des Pays-Bas pour compléter le dispositif. Face à eux, un adversaire « intelligent, flexible et très mobile » simulé par un escadron belge. 

« C’est une première depuis longtemps », souligne le chef de corps du bataillon de Chasseurs à Cheval, le lieutenant-colonel BEM Jean-François Verheust. Traditionnellement proche du 1er RS, il l’a aussi été avec l’ex-commandement du renseignement (COM RENS). L’avènement de son successeur, le commandement des actions dans la profondeur et du renseignement (CAPR), permet d’étendre un lien centré sur l’analyse vers des capteurs inexistants dans l’arsenal belge. C’est le cas de systèmes de guerre électronique propres au 54e RT, par exemple, qui permettront de caractériser l’empreinte électromagnétique de la force amie, de relever les éventuels écueils et erreurs et de contribuer à disparaitre des radars. 

Crédits image : Jérémy Smolders – Bataillon de Chasseurs à Cheval

Organiser un exercice comme Yellow Guardian allait de soi, « parce que cela fait plusieurs années que nous n’avons plus eu l’occasion de nous entraîner ensemble dans un contexte qui a quelque peu changé ces dernières années », rappelle le LCL Verheust. De fait, les missions de maintien de la paix en théâtre sahélien ont laissé place aux opérations de réassurance sur flanc oriental de l’Europe, avec tout ce que la résurgence d’un adversaire à parité comporte comme menaces nouvelles ou à redécouvrir. 

Il devenait impératif pour ceux qui sont « vos yeux et vos oreilles sur le champ de bataille » de travailler les métiers spécifiques dans un environnement plus transparent donc moins permissif. Sans doute moins prégnante auparavant, la discrétion redevient la norme. « Avant, on disait souvent que, quand une force de reconnaissance tire, c’est qu’elle a raté son objectif principal », rappelle le LCL Verheust. Pour des troupes légères dotées d’armement tout aussi légers, se dissimuler est donc la meilleure option pour éviter tout contact direct avec un ennemi souvent plus « musclé » et le désengagement dare-dare qu’il nécessiterait. 

« Nous allons tester différents procédés tactiques. Les Français ne travaillent pas comme les Luxembourgeois et ne travaillent pas comme nous. Cela permettra de voir comme nous pouvons intégrer tout cela étant donné que, de plus en plus, nous travaillons dans un contexte multinational », observe le LCL Verheust. Les challenges ne manquent pas, des liaisons entre systèmes d’information nationaux aux différences entre capteurs et processus d’analyse de l’information. « Les senseurs que les Français amènent sont différents des nôtres, cela ajoute un peu de complexité ». Et le spectre s’étend à des sujets qui regagnent en substance, dont celui d’un volet logistique assuré par la Belgique. Le temps des retours d’expérience viendra, mais le commandant des chasseurs se veut confiant : « Nous verrons vers quoi cela évolue, mais je crois qu’il y a de belles choses à faire ensemble ». 

L’escadron Alpha du bataillon belge va progressivement « calquer » sa structure et ses méthodes sur celles appliquées côté français (Crédits image : Jérémy Smolders – Bataillon de Chasseurs à Cheval)

Yellow Guardian intervient sur fond de transformation pour les chasseurs à cheval. S’il n’est pas le premier concerné par le partenariat franco-belge « Capacité Motorisée » (CaMo), sa structure, son matériel et ses savoir-faire seront partiellement adaptés pour renforcer l’interopérabilité avec l’armée de Terre. Le rapprochement concerne l’ensemble du bataillon mais à des degrés variables afin de permettre au bataillon de continuer à oeuvrer tant en appui de la brigade motorisée que du régiment des opérations spéciales (SORegt). 

L’effort principal relève de la transformation de l’escadron Alpha en escadron de renseignement au contact (ERC). Une bascule dans laquelle les liens construits avec le 1er RS s’avèrent précieux « car ils ont des capacités que nous devons développer ici en Belgique ». Pour l’instant, il s’agit de faire comme les Spahis mais à partir d’équipements différents, à l’image des blindés légers Falcon perçus en remplacement des véhicules 6×6 Pandur. La perspective d’un contact plus « musclé » demande par ailleurs de revoir l’armement des pelotons, notamment par l’ajout d’une arme antichar débarquée. 

Demain, les chasseurs à cheval entreront eux aussi dans la bulle SCORPION par l’entremise du système d’information associé (SICS), mais pas uniquement. Véhicule de transition, le Falcon doit à terme s’effacer au profit d’un véhicule blindé d’aide à l’engagement (VBAE) développé en franco-belge. Les autres escadrons conserveront le Dingo et le Pandur rénové. Si rien n’est aujourd’hui prévu pour remplacer ce dernier, un virage vers le Serval ne serait pas exclu pour renouveler une partie du parc. De fait, plusieurs versions potentiellement utiles à cette unité spécialisée se profilent à l’horizon, à l’instar du Serval SA2R (surveillance, appui, renseignement et reconnaissance). Voire, si le budget le permet, sa variante de guerre électronique. 

Crédits image : Jérémy Smolders – Bataillon de Chasseurs à Cheval

Marine : le groupe aéronaval déployé en Indo-Pacifique

Marine : le groupe aéronaval déployé en Indo-Pacifique

Par Cédric Bonnefoy – armees.com – Publié le 12 novembre 2024

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Marine : le groupe aéronaval déployé en Indo-Pacifique – © Armees.com

Après plusieurs années de préparation intensive, le groupe aéronaval de la marine française va bientôt débuter une mission de plusieurs mois en Indo-Pacifique, une région stratégique pour l’état-major.

La marine française se déploie en Indo-Pacifique

Le déploiement renforcé de la marine française en Indo-Pacifique marque une étape cruciale dans la stratégie de défense française. Le groupe aéronaval (GAN), emmené par le porte-avions Charles de Gaulle, se prépare à quitter Toulon pour une mission de plusieurs mois dans cette région. Alors que les tensions y sont croissantes, la France, avec son réseau de territoires ultramarins, vise à affirmer sa souveraineté et ses engagements sécuritaires.

Confirmé lors du dernier point presse du ministère des Armées, le GAN se prépare à un déploiement de cinq mois dans le cadre de la mission Clemenceau 2025. Cette opération se déroulera sur un itinéraire stratégique englobant la mer Rouge, l’océan Indien et le Pacifique occidental. Ce parcours fait écho à une présence militaire accrue dans la région, rendue nécessaire par les enjeux de sécurité maritime et la lutte contre le terrorisme.

L’importance de l’Indo-Pacifique pour la France tient à ses territoires ultramarins, dont La Réunion, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française. Ces zones étendent la zone économique exclusive (ZEE) française, lui conférant la deuxième plus grande ZEE au monde. Par ce déploiement, la France entend non seulement protéger ses intérêts, mais également défendre les valeurs de liberté de navigation et de droit international.

Un défi logistique et politique pour la France

La mission Clemenceau 2025 s’inscrit dans un contexte géopolitique tendu. L’Indo-Pacifique est devenu un point focal des rivalités entre grandes puissances, notamment entre la Chine et les États-Unis. Cette compétition influence également la France.

Sur le plan logistique, la mission requiert une organisation minutieuse. Le GAN, au cœur du dispositif, inclut le porte-avions Charles de Gaulle, accompagné de frégates, d’un sous-marin nucléaire d’attaque et d’un pétrolier ravitailleur. Ce convoi de navires constitue une force opérationnelle puissante, capable de répondre rapidement aux besoins des opérations. Outre les défis liés à l’entretien de cette force en haute mer, les escales dans des ports alliés en Indo-Pacifique permettront de resserrer les liens avec les nations partenaires et de réaliser plusieurs exercices militaires conjoints.


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Cédric Bonnefoy

Cédric Bonnefoy est journaliste en local à la radio. À côté, il collabore depuis 2022 avec Économie Matin.