Interview: le général (2s) Bertrand Cavallier, expert en sécurité intérieure, passe en revue les défis du futur ministre de l’Intérieur

Interview: le général (2s) Bertrand Cavallier, expert en sécurité intérieure, passe en revue les défis du futur ministre de l’Intérieur

Place Beauvau
Ministère de l’Intérieur (Photo d’illustration LVDG)

Immigration clandestine dans l’hexagone et outre-mer, narcotrafic, tranquillité publique, contestation sociale, terrorisme islamique et écoterrorisme, le futur ministre de l’Intérieur fait face à des attentes très lourdes en matière de sécurité dans un contexte budgétaire très tendu.

Fort d’une longue et riche expérience, commandant de groupement de gendarmerie départementale et de gendarmerie mobile, commandant du centre national d’entrainement des forces de Gendarmerie (CNEFG) de Saint-Astier, commandant de région, et sous-directeur des compétences, le général de division (2S) de Gendarmerie Bertrand Cavallier, l’un des meilleurs experts français en matière de sécurité intérieure et de défense passe en revue les défis qui attendent le gouvernement. Dans une seconde interview qui sera publiée dans les jours prochain, il se penche sur les défis qui attendent le futur chef des gendarmes qui devrait être nommé rapidement.

LVDG Un nouveau ministre de l’Intérieur va être nommé. Quelles sont, d’après vous les leviers à sa disposition pour améliorer l’efficience des forces de sécurité intérieure et de ce fait la sécurité des Français ? 

Trois grands défis essentiels, pour ne pas dire vitaux, mais inter-agissants, sont à relever par la France : celui tout d’abord de l’économie qui conditionne tout le reste. N’oublions pas que la charge de la dette va bientôt peser davantage que le budget de la Défense alors même que l’environnement géopolitique est de plus en plus désordonné et menaçant. Ensuite, celui de l’éducation qui conditionne le maintien de notre pacte social par l’appropriation de nos valeurs communes, non négociables, mais aussi notre capacité à innover dans un environnement notamment technologique de plus en plus compétitif marqué par le recul constant de la France. Enfin, celui sécuritaire, tant on constate une augmentation considérable de la violence, des fractures, qui menacent la cohésion et la survie de notre nation, sous l’effet notamment d’une immigration massive.

Le futur ministre de l’Intérieur devra pleinement s’emparer de ces enjeux sachant que le déni de réalité ne fonctionne plus. La légèreté d’être des élites depuis des décennies, pour ne pas dire leur lâcheté par crainte de la pensée politiquement correcte et du coût social devant être assumé par celui qui osait tenir un discours de vérité, suscite une révolte croissante dans la population, révolte légitime. 

Cependant, la tâche du ministère de l’Intérieur va s’avérer très ardue du fait d’un contexte budgétaire catastrophique qui impose d’en finir avec la surenchère de moyens et d’acquis catégoriels, le syndrome du quoi qu’il en coûte, sous notamment la pression des syndicats.

L’intervention du premier président de la Cour des Comptes, dans le Figaro (version numérique du 8 septembre) est très claire : “Ce sera sans doute le budget le plus délicat de la Ve République …il va falloir une rupture…un pays trop endetté est un pays impuissant”.

La Cour des comptes avait déjà sonné l’alarme s’agissant du ministère de l’Intérieur en constatant que, malgré une hausse significative de la masse salariale  – entendre plus de gendarmes et policiers, certes pour compenser partiellement les réductions d’effectifs mises en oeuvre sous la présidence Sarkozy, mais également des avantages catégoriels – , on observait une diminution constante de la présence des forces de l’ordre sur le terrain, ainsi qu’une érosion des taux d’élucidation. Plus récemment, dans une note parue le 7 juillet dernier, et intitulée “Les forces de sécurité intérieure : des moyens accrus, une efficience à renforcer”, la même juridiction déclarait que “des hausses de crédits ont été consacrées aux augmentations salariales des policiers et gendarmes prévues dans le cadre du “Beauvau de la Sécurité”, finançant des primes souvent sans cohérence… ”.

Un impératif de redevabilité envers la nation lorsque des avancées catégorielles sont accordées

Il ne s’agit pas ici de fustiger le gendarme ou le policier en soi, sachant que nombre d’entre eux sont dévoués, et prennent des risques dans un environnement de plus en plus menaçant mais d’enfin poser certains principes :

Il y a un cadre budgétaire donné, et désormais, il n’y a plus de marge. Ce qui doit être intégré par les organisations syndicales, dont les ressorts, tels qu’ils m’ont été confiés par certains responsables, sont guidés principalement par “le maintien du nombre d’encartés”, donc assez éloignés de l’intérêt général.

La question de la durée de temps de travail réelle

Il y a un impératif de redevabilité envers la Nation lorsque des avancées catégorielles sont accordées (à noter que ces dernières années, les négocations étaient limitées à leur plus simple expression tant les gouvernements cédaient sur tous les points).

Comme l’évoquait la Cour des Comptes, il faut s’interroger, sur des règles d’organisation du service, de fonctionnement, très complexes, et pour partie non appliquées.

Ceci doit conduire à poser la question de la durée de temps de travail réelle, lors d’une journée de service, mais plus encore mesurée sur toute une année (ce qui est encore plus explicite) d’un policier ou d’un gendarme.  Ceci renvoie également au poids grandissant des polices municipales qui vont jusqu’à se substituer à la force étatique, dans certaines communes d’importance. 

En d’autres termes, il faut en finir avec ces discours surréalistes tenus sur certains plateaux de télévision, par des prétendus experts, et des acteurs corporatistes, justifiant de nouvelles demandes exorbitantes en mettant en exergue la sécurité dans Paris à l’occasion des Jeux Olympiques.

Comme s’il était possible de durablement saturer l’espace public avec 18000 gendarmes,  de milliers de policiers, dont beaucoup issus de la province, une vingtaine de milliers de militaires de Sentinelle….

Les leviers dont va donc disposer le ministère de l’Intérieur auront pour préalable un discours de vérité, un constat lucide et objectif, nécessitant un courage certain. J’insisterai notamment sur trois leviers qui me semblent majeurs.

Le premier levier : le nécessaire renouveau de la hiérarchie policière et gendarmique

Le premier levier portera sur le nécessaire renouveau de la hiérarchie policière et gendarmique, laquelle doit retrouver toute sa place, pour redonner une cohérence à l’ensemble du système, tant dans son organisation que dans son fonctionnement. Une hiérarchie qui attend cette mesure de bon sens, et pour affirmer cela, je m’appuie sur nombre de confidences, car il est depuis des années hasardeux pour ses membres de parler ouvertement de sa fragilisation, voire parfois de sa marginalisation, j’évoquerai dans cet article le cas particulier de la hiérarchie en Gendarmerie.

Elargir les conditions d’usage des armes, simplifier les procédures pénales

Le second concerne le soutien aux gendarmes et policiers de terrain, les producteurs premiers de sécurité.

Il faut élargir les conditions d’usage des armes, lesquelles ont en particulier été considérablement restreintes pour les gendarmes, et qui globalement, de toute évidence, ne sont plus adaptées au contexte sécuritaire. Elles Induisent une véritable inhibition face à l’usage des armes chez les gendarmes et policiers alors qu’ils sont confrontés à des comportements de plus agressifs, à une délinquance de plus en plus violente, déterminée, et disposant de plus en plus d’armes de guerre, sans évoquer la généralisation des refus d’obtempérer.

C’est un point capital, au-delà des forces de l’ordre, pour la défense de notre société, qui mérite un développement particulier. J’ajouterai la simplification des procédures pénales, tant aujourd’hui elles accaparent gendarmes et policiers, pour des résultats finaux au demeurant décourageants du fait de la saturation des services de justice.

Le ministre devra se positionner sur la répartition Police Gendarmerie

Le troisième a trait à la problématique migratoire. Je l’aborde ci-dessous.

Enfin, Les Jeux olympiques et paralympiques étant passés, le futur ministre de l’Intérieur – à l’inverse de son prédécesseur qui a fait machine arrière sur ce sujet- ne pourra pas s’exonérer de se positionner sur les recommandations du Livre blanc concernant les redéploiements Police Gendarmerie.

Il devra dire s’il est favorable, quitte à s’affirmer face à certains syndicats de police à ce que la Gendarmerie prenne en compte la sécurité publique de villes moyennes comme par exemple Cannes, Digne, Mende, Lons-Le-Saunier, et des départements complets tels que le préconisait le Livre blanc. 

LVDG Réduire drastiquement l’immigration illégale est l’un des principaux challenges du futur ministre de l’Intérieur. Pourquoi ne pas donner davantage de place à la Gendarmerie dans le dispositif humain d’autant que de nombreux secteurs de passage, au Sud et à l’ouest sont en zone de compétence Gendarmerie ? Un ancien directeur de la Police aux frontières vient d’ailleurs dans un livre de constater des moyens humains et technologiques limités. 

Bertrand Cavallier La lutte contre l’immigration illégale (ou clandestine) est devenue capitale à deux titres : d’une part, elle constitue un des facteurs majeurs de criminalité qu’aucun politique sérieux ne conteste aujourd’hui. Ainsi, comme cela était avancé dans l’Opinion du 9 novembre 2022, “s’appuyant sur les statistiques, Gérard Darmanin mais aussi Emmanuel Macron ont fait sauter le tabou entre immigration et insécurité. Il y a en effet une réalité factuelle”. Plus récemment, sur Cnews, le 27 mai 2024, la députée Ensemble pour la République Maud Bregeon déclarait :“ Il y a aujourd’hui en France un lien entre insécurité et immigration”. Violence voie publique, trafic de stupéfiants, agressions de femmes…Cette triste réalité s’impose en effet ;

d’autre part, elle provoque aujourd’hui de par la nature et la masse des flux (qui pourrait se traduire en submersion de l’Europe), sur fond de confrontation civilisationnelle, la partition des territoires, annoncée par Gérard Collomb, admise par François Hollande alors président de la République. Cette confrontation s’exprime de plus en plus en termes de conception de la personne, de la place de la femme, de l’acceptation de l’homosexualité, de la vision de la société, du droit applicable…tels qu’existant dans la majorité des pays à majorité musulmane.

Le défi est immense. Et comme le déclare le Premier ministre, Michel Barnier, “il y a le sentiment que les frontières sont des passoires et que les flux migratoires ne sont plus maîtrisés. Et nous allons les maîtriser avec des mesures concrètes”. 

Immigration : une nécessaire réforme des normes juridiques et une révision complète de la manœuvre opérationnelle

Avant d’aborder la question sous un angle franco-français, et de nature technique, rappelons que cette question relève au premier chef de l’Union Européenne. C’est à ce niveau que doivent être initiés :

  • tout d’abord une réforme des normes juridiques, en s’affranchissant notamment dans ce domaine de la CEDH (Cour Européenne des droits de l’homme), en posant prioritairement la question si sensible du droit d’asile, auquel est éligible la moitié de l’humanité ;
  • d’autre part une révision complète de la manoeuvre opérationnelle qui imposerait de mettre en oeuvre une protection effective des frontières européennes, appelant notamment une action de l’avant dans les espaces maritimes, relevant d’un commandement militaire, compte tenu de l’étendue et de la complexité de la zone d’action, du volume des flux et de leurs modes opératoires, et des moyens à déployer. 

Je n’évoquerai pas la question des laissez-passer consulaires tant il est évident que la France – qui reste la 7ème puissance mondiale, doit réaffirmer sa souveraineté, et ne saurait en particulier se soumettre aux volontés de l’Algérie, du Mali…ou de quelque autre état.

La Gendarmerie davantage impliquée dans la lutte contre l’immigration clandestine ?

Le droit du sol, dont la suppression à Mayotte devait faire l’objet d’un projet de loi constitutionnelle, repoussé en raison de la dissolution, doit l’être également dans les autres territoires ultramarins, en particulier de manière urgente en Guyane où des surinamaises viennent accoucher en très grand nombre.

La direction nationale de la police aux frontières (DNPAF) est la direction spécialisée est en charge du contrôle aux frontières et de la lutte contre l’immigration irrégulière.

Elle a donc dans ces domaines un rôle central en terme de définition des objectifs et de coordination.

Pour autant, le contrôle aux frontières et la lutte contre l’immigration irrégulière exige aujourd’hui une autre approche opérationnelle. Il s’agit en effet d’interdire de vastes segments, dans des terrains souvent complexes, appelant des manoeuvres d’envergure, s’appuyant dans la profondeur, et nécessitant le déploiement d’effectifs importants, robustes, aptes si nécessaire à l’engagement de force. Dans ses zones de compétence, la gendarmerie a naturellement vocation à répondre à de telles exigences.

Sous réserve qu’elle soit engagée selon le principe de contrats opérationnels lui permettant de valoriser les atouts que lui confèrent sa culture militaire en termes de planification, d’organisation du commandement (articulation en groupements tactiques Gendarmerie intégrant l’ensemble de ses moyens dont ceux aériens), de modes opératoires, et évidemment sa connaissance intime du terrain qu’apportent ses unités territoriales. Coordonnée au niveau de région zonale avec la Sous-direction des frontières, la mission de la Gendarmerie s’arrêtait cependant aux fonctions de rétention et d’éloignement.

LVDG En matière de lutte contre les stupéfiants et de terrorisme, deux infractions souvent connexes à d’autres crimes ou délits, quelles sont les mesures qu’attendent du nouveau gouvernement les praticiens que sont les magistrats, les policiers et les gendarmes ? 

Bertrand Cavallier Il m’apparaît important d’aborder les deux sujets de façon distincte, même s’il y a des liens croissants entre les deux phénomènes.

J’aborderai d’emblée la question terroriste. Outre le renforcement des unités d’intervention spécialisée (GIGN, RAID, et BRI), des progrès considérables ont été consentis depuis une dizaine d’années, notamment au travers de l’essor de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure), dont il faut saluer le travail considérable dans le suivi et le démantèlement de réseaux terroristes, relevant principalement  de l’islam dit radical. Cependant, la même DGSI dans un rapport intitulé “État des lieux de la pénétration de l’islam fondamentaliste en France”, posait le constat suivant : “les réseaux islamistes ont investi un ensemble de champs et d’institutions leur permettant de fabriquer des individus dont la vision du monde est étrangère au lègs de l’héritage politico-culturel français (…) Le risque ultime que font peser les quatre mouvements islamistes les plus actifs – Frères Musulmans, salafistes, tabligh, turcs – est l’avènement d’une contre-société sur le territoire national. Ce risque se matérialise et s’intensifie alors que près de 53% de français de confession musulmane pratiquent un islam “conservateur” voire “autoritaire” qui confine à une forme de sécessionnisme politique et social pour 28% d’entre eux”. La France est donc confrontée à l’essor d’une matrice idéologique, voire civilisationnelle, sur fond de haine de ce que nous sommes, de ce nous représentons. Cette haine est de plus dopée par la question du conflit israélo-Hamas. Cette matrice engendre un terrorisme d’atmosphère (pressions, menaces notamment contre les professeurs, port ostentatoire de vêtements religieux…) mais également des actions très violentes qui relèvent de plus en plus d’individus isolés. Face à cela, l’action de la DGSI est moins aisée, et ce sont les gendarmes et des policiers des unités à vocation de sécurité publique (brigades territoriales, Psig, commissariats dont les BAC) qui, à tout moment, et sans transition, peuvent devoir agir comme primo-intervenants. Ce qui constitue une prise de risque maximale. Et renvoie à la question de leur équipement, de leur formation,  et du “soutien” assuré de leur hiérarchie et des magistrats, pour qu’ils puissent, dans le “brouillard” de l’intervention, agir efficacement.

Mais sur le plan sécuritaire, faut-il encore prendre la question par le commencement et agir en amont, en limitant une immigration qui, de par ses origines, renforce cette contre-société.

À titre d’exemple, et qui sera dérangeant, que penser des arrivées de ressortissants afghans dans les départements du Pas-de-Calais et du Nord, tellement massives que les forces de sécurité intérieure ne mettent même plus en oeuvre la procédure d’OQTF. Mesure à l’efficacité certes limitée, notamment du fait des fausses identités, mais qui permet une traçabilité minimum.

Déchéance de nationalité pour les trafiquants de stupéfiants

Le lien entre immigration et trafic de stupéfiants est assez logique tant cette criminalité est dominée par des individus d’origine immigrée, pour partie de citoyenneté française, mais aussi en proportion notable étrangers, principalement d’origine africaine, et que des passerelles sont établies avec des mouvances islamistes.

Mais une question première s’impose. Pour qu’il y ait offre, il faut une demande, même si aujourd’hui l’offre si endémique stimule la demande. La France – triste record – est en tête du classement des pays d’Europe pour la consommation de Cannabis. L’observatoire français des drogues (OFDT) constate par ailleurs que le marché des drogues se caractérise par des évolutions considérables : diversification des produits consommés, essor des poly-consommations, adaptation constante des modes de diffusion avec l’utilisation croissante par les réseaux de l’internet favorisant notamment la diffusion de drogues de synthèses…

Donc, question de toute évidence sociétale, qu’est-ce qui peut expliquer cette forme d’addiction si massive, dans notre pays, et notamment au sein de la jeunesse ? On ne pourra s’économiser une réflexion de fond en la matière.

En termes de réponse, depuis le 1er septembre 2020, la réponse pénale a évolué avec l’introduction de l’amende forfaitaire délictuelle pour usage de stupéfiants, dressée par les forces de l’ordre.  Sera-ce suffisamment dissuasif ? D’autant que, s’agissant du cannabis, l’environnement européen penche pour une libéralisation de son usage. Et que penser du choix du Canada d’exercer un contrôle complet de ce stupéfiant de sa production à sa consommation ? 

Mais cela ne règle pas la question des autres drogues qui prolifèrent (cocaine…), et sur lesquelles les trafiquants orienteront davantage leurs activités.

Un syndrome de sud américanisation

Aborder la lutte contre les trafics de stupéfiants nécessite de bien saisir toute la dimension de ce défi compte tenu d’une part du préjudice porté à la jeunesse, d’autre part de la généralisation de la violence, et de l’essor d’organisations, soit des cartels, dont les capacités sont telles qu’ils peuvent aujourd’hui menacer la souveraineté de certains Etats d’Europe occidentale. J’ai dans un autre média évoqué un syndrome de sud-américanisation.

Il faut donc aujourd’hui raisonner aujourd’hui en termes de guerre contre ce qui affecte nos capacités vitales au sens premier du terme, soit les nouvelles générations, mais également remet en cause notre pacte social et le principe même de l’Etat de droit. 

Le trafic de drogue développe, à partir de ses centres de gravité, soit les quartiers dits difficiles, un réseau très étendu, sous formes notamment de petits commerces (épiceries, kebabs, ongleries, barbiers…) maillant les territoires, y compris ruraux. Il se traduit désormais par de vastes guerres de territoires, provoquant une escalade de la violence, avec le recours désormais banalisé aux armes de guerre.

Il se caractérise pour ses approvisionnements par de fortes connexions internationales, en particulier avec le Maghreb, mais aussi avec l’Europe du Nord, où, selon Europol, “se situe l’épicentre du marché de la cocaïne”. Les plus gros trafiquants, ceux qui tirent les ficelles de ces réseaux tentaculaires, résident de plus en plus à l’étranger, notamment au Maroc, en Algérie, mais surtout dans les Emirats Arabes Unis. DubaÏ s’est notamment imposé, selon le juge Christophe Perruaux, comme “le trou noir de la lutte contre le blanchiment de l’argent de la drogue”. Ces narco-trafiquants dont des dizaines de français, ont accumulé des richesses considérables qu’ils ont investies localement. Faute de convention judiciaire au niveau européen, et du fait de la lenteur des procédures, ils sont encore pratiquement intouchables. Or, ces individus, ainsi que leur patrimoine, sont parfaitement identifiés, grâce notamment à l’infiltration par l’agence Europol de l‘application cryptée Sky ECC.

Cette guerre exige de la République en danger, certes une volonté inflexible, mais surtout un grand pragmatisme.

Sur le plan juridique, les procédures doivent être simplifiées, en finir avec leurs effets incapacitants, notamment pour la saisie des avoirs criminels. En la matière, il faut :

privilégier la saisie des avoirs criminels visibles par la population avoisinante, et flécher la distribution des biens mal acquis au profit des quartiers où ils ont été saisis pour que la richesse négative devienne positive pour toute la collectivité éprouvée par ces trafics ;

faire de la non-justification de ressources une infraction à part entière, en inversant la charge de la preuve;

Ressortissant à la norme juridique concernant les personnes, il faut mettre en oeuvre les mesures suivantes :

systématiser, à l’occasion de toute condamnation à une peine d’emprisonnement, l’interdiction de paraître dans le quartier à minima durant six mois, ainsi que l’interdiction du territoire français à tout individu étranger avec mesure effective d’expulsion. Alors que les capacités de l’administration pénitentiaire sont saturées, les mesures d’expulsion assorties de l’interdiction du territoire national, qui devraient être logiquement applicable à tout étranger auteur d’infractions graves ou multi-récidiviste, seraient de nature à réduire de façon significative la population carcérale (plus de 20% de ressortissants étrangers). Par là-même, les condamnations à une peine d’emprisonnement pourraient être plus effectives, et ainsi faire reculer ce syndrome gravissime de l’impunité ;

procédant de l’adaptation indispensable de notre politique migratoire, procéder très rapidement à l’expulsion des étrangers en situation irrégulière, notamment les dits mineurs non accompagnés, qui sont massivement recrutés par les dirigeants des réseaux. Il faut aussi étendre la déchéance de nationalité aux trafiquants de stupéfiants binationaux afin d’expulser ces marchands de mort.

Contractualiser la mission de restauration durable de la sécurité avec la force de l’ordre la plus adaptée

Sur le plan opérationnel, deux actions complémentaires s’imposent. Premièrement harceler, déstabiliser sur toute l’étendue du territoire les points de distribution et de blanchiment des trafiquants en coopération étroite avec les services fiscaux. Ensuite, selon une logique de concentration des efforts en ciblant certaines zones emblématiques, et en démontrant ainsi que la République sait et peut encore agir, contractualiser la mission de restauration durable de la sécurité avec la force de l’ordre la plus adaptée (atouts de proximité, capacités de montée en puissance…), sous l’autorité d’un préfet coordonnateur, et avec l’appui d’une task force de magistrats.

D’aucuns, (tel Christian Estrosi NDLR) ont évoqué l’engagement de l’armée de terre. Cette option procède d’une vision simpliste qui voudrait renouveler la bataille d’Alger. Laissons agir les forces de sécurité intérieure qui ont les capacités et la culture professionnelles requises pour mener ces opérations.

En revanche, s’agissant tout particulièrement de l’interception dans les espaces maritimes, mais aussi de la localisation et de la neutralisation de membres de cartel opérant depuis l’étranger, les capacités du ministère des armées  (rens, cyber, intervention…)  apparaissent très précieuses.

La République a la capacité de reconquérir ces territoires en agissant avec force. Mais pour que cette reconquête soit durable, elle doit comprendre que l’enjeu essentiel est la population qui y réside. Elle se doit donc de reconquérir les âmes et les coeurs, en restant présente, par la mise en oeuvre concrète de la sécurité de proximité, et la sécurité retrouvée, en agissant de façon globale (éducation, économie …).

Sur le plan diplomatique, eu égard aux enjeux qui sont essentiels, ne plus les sacrifier à des intérêts court-termistes, en réaffirmant, ce qui est plus qu’attendu par un pays affichant des ambitions d’acteur international, notre souveraineté.

LVDG En matière de maintien de l’ordre, face à des « black block » ou à des “écoterroristes”, ou encore dans un contexte très dégradée comme en Nouvelle Calédonie, que préconisez vous, compte-tenu des effectifs et moyens disponibles ?

Bertrand Cavallier Les dix dernières années révèlent un engagement sans précédent des forces spécialisées dans le maintien de l’ordre (Gendarmerie mobile, CRS, Compagnies départementales d’intervention). Certaines crises comme celle des Gilets jaunes, qui a connu des épisodes très violents, à Paris mais aussi en province (Le Puy-en-Velais, Pouzin en Ardèche…) ont même nécessité, du fait de leur ampleur, l’engagement des unités territoriales, qui souffrent d’un manque d’équipement adapté.

La situation budgétaire et économique de la France, les fractures politiques (présence d’une mouvance révolutionnaire très active), sociales mais aussi culturelles, obligent tout analyste lucide et raisonnable à comprendre que notre pays est entré dans une période de turbulences. Cette donne concerne tant la métropole que les territoires d’outre-mer, avec la dérive insurrectionnelle de la Nouvelle-Calédonie.

Un élément d’importance dans ce contexte, qui peut participer d’un paradoxe, est l’attente, consciente ou intuitive, d’ordre par une majorité de la population.

Le prochain gouvernement, et plus particulièrement le ministre de l’Intérieur, doit donc anticiper pour gérer au mieux les troubles d’ampleur. Il doit dans cette perspective avoir comme priorité d’économiser les forces de l’ordre, en priorité la gendarmerie mobile et les CRS.

Ceci implique de réduire les grands évènements, très consommateurs en forces mobiles, mais également de prendre toutes les mesures nécessaires pour réduire le volume de forces engagées, par des dispositifs mieux ajustés à la réalité de la menace de troubles, la poursuite de la judiciarisation et un renforcement des moyens de force intermédiaire à la disposition des gendarmes et des policiers.

Le bon dimensionnement des dispositifs de maintien de l’ordre relevant du principe de l’économie des forces, est assuré par une étroite collaboration entre le responsable de l’ordre public (le préfet) et le commandant des forces mobiles. Ce qui est d’ailleurs préconisé dans les textes en vigueur. Cette collaboration se traduit par la validation d’une conception d’opération privilégiant la manoeuvre fondée sur la mobilité des forces, et un positionnement très clair de l’autorité préfectorale durant la conduite de la manoeuvre.

Deux exemples concrets permettent d’illustrer ce qui doit devenir la règle générale.

Tout d’abord Paris, soit le centre de gravité de notre pays.

L’arrivée de Laurent Nunez à la tête de la préfecture de police de Paris a été marquée par des changements très positifs, attendus depuis longtemps tant par la gendarmerie mobile que par les CRS, et participant, sans doute, d’une autre philosophie du maintien de l’ordre que celle de ses prédécesseurs immédiats.

Outre une posture très bienveillante, le préfet Nunez a systématisé la participation des officiers supérieurs de Gendarmerie mobile, et des CRS, aux réunions préparatoires aux opérations de maintien de l’ordre, dont beaucoup peuvent dégénérer du fait notamment de la présence quasi systématique des blacks-blocs. Ces échanges, sous la gouverne de la DOPC (direction de l’ordre public et de la circulation), ont permis de mettre en oeuvre des dispositifs plus manoeuvriers, tout d’abord en remédiant au mélange d’unités de forces différentes, en favorisant une meilleure subsidiarité, et en systématisant la constitution de GAP, soit des Groupes d’appui projetables, constitués par des professionnels du maintien de l’ordre, soit des gendarmes mobiles, soit des CRS. Ces GAP, agissant dans le cadre de dispositifs jalonnant à distance les cortèges, ont vocation à intervenir très rapidement en cas de regroupement d’activistes. en limitant ainsi l’usage de la force légitime. 

À l’occasion des JO et dans une manoeuvre d’échelle inédite, procédant de cette démarche d’étroits échanges en amont, le préfet Nunez a opté pour une sectorisation missionnelle et spatiale des forces déployées. Il a également permis une meilleure inter-opérabilité avec les compagnies d’intervention de la préfecture de police, par l’initiation d’entraînements communs avec les gendarmes mobiles, au Centre National d’Entraînement des forces de gendarmerie de Saint-Astier.

Il est à espérer que cette évolution vertueuse ne dépendra pas que du seul facteur humain.

Ce constat est aussi valable pour la province, avec les différentes opérations conduites par des manifestants dits écologistes mais largement infiltrés par des activistes de l’ultra-gauche, contre les bassines dont celle de Sainte-Soline devenu le symbole “totémique” de cette contestation. L’étroite collaboration du commandement de la Gendarmerie au niveau régional et départemental, avec les autorités préfectorales, a permis de privilégier une manoeuvre dynamique, par la combinaison d’actions défensives, mais surtout mobiles (bascules, projections…) favorisées par la composante renseignement. Cette conception de manœuvre a permis de prendre l’ascendant sur les adversaires, avec un usage minimum de la force. 

La judiciarisation du maintien de l’ordre doit constituer un mode d’action majeur s’agissant de l’effet final recherché

La judiciarisation du maintien de l’ordre, soit la capacité à identifier les fauteurs de troubles, et à réunir les éléments de preuve pour leur imputer une infraction donnée (dont au premier niveau, la participation à un attroupement sur le fondement de l’article 41-4 du Code pénal) doit constituer un mode d’action majeur s’agissant de l’effet final recherché : le retour à une situation normale par la gestion régulée de la conflictualité ( inhérente  au pacte social) en s’appuyant sur la logique incontestable de l’état de droit.

Cette judiciarisation est fortement attendue par la population, qui ne comprend pas l’impunité dont ont pu bénéficier des fauteurs de troubles professionnels, une impunité de fait les incitant ainsi à poursuivre leurs actions prédatrices, mais également par les gendarmes et policiers.

Les forces de l’ordre, dont on exige qu’elles agissent selon les principes de proportionnalité et d’absolue nécessité dans l’usage de force, attendent de façon légitime, face notamment aux individus violents, une plus plus grande effectivité de la réponse pénale. Cette réponse, qui participe de l’action de justice dévolue à tout citoyen, est indispensable pour neutraliser durablement des acteurs de plus en plus agressifs, et par là, abaisser les risques d’affrontement, et moins exposer les gendarmes et policiers

En définitive, la judiciarisation doit permettre de diminuer le volume des forces engagées, et l’attrition des unités (moins de blessés), ce qui indispensable en termes d’économie des forces.

Cette judiciarisation est désormais pleinement intégrée dans les conceptions d’opération, comme l’a démontré la dernière vaste manoeuvre conduite par la région de gendarmerie de Nouvelle-Aquitaine lors des manifestations anti-bassines, en juillet dernier, dans les départements des Deux-Sèvres, de la Vienne et de la Charente maritime (présence des magistrats, “engagement des OPJ” de l’avant au sein des escadrons de gendarmerie mobile). Cependant, plusieurs pistes pourraient être explorées pour l’optimiser, sachant que l’arsenal pénal, durci ces dernières années,  est largement suffisant :

la systématisation de la participation des magistrats du parquet à la conception de la manoeuvre (réalisée lors des opérations à l’occasion des manifestations anti-bassines) ;

la mise en place (projection sur le terrain) de magistrats spécialisés en matière de violences à agents dépositaires de l’autorité publique, formés à cet effet ;

l’amélioration des dispositifs d’identification d’auteurs présumés de violence par le recours aux innovations technologiques dont les marqueurs à distance, permettant de privilégier des arrestations après les opérations proprement dites (diminution des risques), la généralisation de la fiche de mise à disposition électronique, expérimentée avec succès au sein de la Préfecture de police de Paris depuis 18 mois, et permettant une meilleure prise en comptes des fauteurs de troubles présumés par le parquet.

Rééquilibrer les moyens des forces de l’ordre

Le rééquilibrage des moyens des forces de l’ordre par rapport aux armements, sans cesse perfectionnés, dont disposent leurs adversaires, est indispensable.

“Les autorités au plus haut niveau doivent prendre les dispositions pour éviter qu’il y ait des blessés graves, voire des morts au sein des forces de l’ordre, car la maîtrise dans l’emploi de la force ne signifie pas la sur-exposition des gendarmes et policiers et dans un contexte très incertain, il ne faut surtout ne pas déstabiliser les corps constitués majeurs”

Les moyens à disposition des forces de l’ordre.

Les évènements en Nouvelle-Calédonie sont, en termes d’ordre public, d’une toute autre nature que celle des troubles qu’a pu connaître la métropole, ces dernières années. Les forces de l’ordre sont en effet confrontées à une situation insurrectionnelle qui dure depuis quatre mois. Elle se caractérise par des opposants très déterminés, majoritairement jeunes, pour partie conditionnés sur le plan idéologique, et le recours très fréquent à la prise à partie des forces de l’ordre avec des armes à feu de gros calibre.

Revoir, en mettant en œuvre l’économie des forces, le schéma fonctionnel de la gendarmerie mobile pour sanctuariser les créneaux d’entraînement

La Gendarmerie qui fournit la plus grande partie du dispositif engagé a déployé l’ensemble de ses capacités, dont une composante blindée renforcée depuis la métropole par des Centaures, et qui constitue un atout opérationnel majeur.

La culture militaire de la Gendarmerie, et plus particulièrement celle de la gendarmerie mobile, s’est avérée capitale pour agir dans un tel environnement qui, correspondant au sommet du spectre du maintien de l’ordre, relève en réalité de l’infra-combat.

Les premiers retex portent sur :

l’importance première de la formation militaire tactique et de la robustesse à la fois physique mais aussi mentale et morale. S’agissant notamment de la gendarmerie mobile, il faut revoir, en mettant en oeuvre l’économie des forces, son schéma fonctionnel pour sanctuariser les créneaux d’entraînement ;

l’efficacité d’un dispositif cohérent intégrant l’ensemble des moyens de la Gendarmerie sous une chaîne de commandement unique, y compris en s’appuyant sur les ressources humaines et technologiques de l’IRCGN (optimisation de la manoeuvre de police judiciaire….);

la pertinence de la planification, du déploiement d’état-majors opérationnels, et d’une résilience  logistique. À l’inverse de la mutualisation et de l’externalisation, la Gendarmerie doit recouvrer son autonomie, notamment dans le domaine du soutien des moyens de mobilité terrestre ;

l’avantage de l’inter-opérabilité avec les armées, en particulier avec les régiments du génie ; cette inter-opérablité, qui s’appuie notamment sur une culture de base commune et une proximité des hiérarchies respectives, doit être confortée.

Un enseignement qui appelle une prise en compte rapide par les responsables politiques, porte sur la nécessité impérieuse d’une mise à plat des armements dont dispose la gendarmerie mobile en situation très dégradée

Les engagements récents en Nouvelle-Calédonie ont en effet mis en exergue :

une grande fragilité dans la capacité à agir dans les 0-40 mètres du fait, d’une interdiction du lancer à main de la grenade GM2L  (Interdiction depuis levée mais mesure malencontreusement limitée à la seule Nouvelle-Calédonie), de l’absence de grenades à effets de souffle puissant (de type GLI, voire OF37) pour se désengager face à des individus lourdement armés, du manque d’efficacité des nouvelles munitions de LBD…sachant que le GIGN est doté de certains moyens de force intermédiaire, à l’efficacité éprouvée, qui pourraient être mis en dotation dans les escadrons de gendarmerie mobile ;

Une carence grave en matière de capacité à administrer des tirs à longue distance

Une carence grave en matière de capacité à administrer des tirs à longue distance, suite, il y a une dizaine d’années,  à l’incompréhensible suppression au sein des escadrons de gendarmerie mobile, des cellules observation tireur, équipées alors de carabines Tikka (conservées heureusement au sein des CRS) et de moyens optiques performants.

Un Centaure en action (Photo Sirpa Gendarmerie)

La réflexion prochaine doit également s’intéresser au format de la composante blindée, renouvelée avec l’arrivée des Centaures.

Pourquoi la Gendarmerie doit renouveler ses blindés ? les explications de Bertrand Cavallier

S’il est évidemment à espérer que l’ordre républicain soit rétabli durablement en Nouvelle-Calédonie, au plus grand profit de l’ensemble de la population, dans toutes ses composantes, il faut toutefois bien saisir que ce scénario pourrait se renouveler dans d’autres territoires, y compris et surtout en métropole du fait de l’expansion de zones hautement “volcaniques”, en particulier dans la proximité immédiate de la capitale.

La gendarmerie accueille un nouveau lieutenant

La gendarmerie accueille un nouveau lieutenant

Après trois ans exercés à la communauté de brigades de Prades, le lieutenant David Adjutor a été affecté à la gendarmerie Arnaud-Beltrame, à Marguerittes, en remplacement du capitaine Bruno Surin parti à Nîmes au groupement. Agé de 42 ans, marié et père de deux grands enfants maintenant, il a toujours effectué son métier avec passion depuis plus de 22 ans en gendarmerie. Son rêve d’enfant concrétisé, il a servi aussi bien en outre-mer (la Réunion) qu’en divers départements de métropole (Loire-Atlantique, Haute-Savoie, Savoie, Pyrénées-Orientales).

Depuis le 1er août, muté à la brigade de Marguerittes, brigade périurbaine qui fait partie de la compagnie de Nîmes qui couvre les communes de Marguerittes, Saint-Gervasy, Bezouce, Cabrières, Lédenon, Poulx, Manduel et Redessan, il a 32 effectifs sous ses ordres. Le lieutenant David Adjutor remercie le capitaine Bruno Surin de l’unité qu’il lui laisse, et maintient ses objectifs : toujours plus de présence de voie publique, accentuer le contact des militaires de la brigade de Marguerittes avec la population, ses représentants et les différents acteurs, une présence (qu’elle soit judiciaire, routière, contact), et pouvoir lutter contre toute forme de délinquance au quotidien en rapprochant les gendarmes de la population.

Le parcours de l’adjudant Eric Comyn, tué par un délinquant routier récidiviste à Mougins

Le parcours de l’adjudant Eric Comyn, tué par un délinquant routier récidiviste à Mougins


 

L’adjudant de Gendarmerie Eric Comyn, a été tué par un chauffard ayant refusé d’obtempérer ce lundi soir à Mougins (Alpes-Maritimes). Son parcours militaire.

Sur le même sujet : Un gendarme tué lors d’un refus d’obtempérer à Mougins (06), le chauffard en fuite interpellé (actualisé avec réactions et précisions)

Né le 30 avril 1970 à Paris, Eric Comyn a effectué son service militaire dans la Marine nationale. Il a ensuite choisi de rentrer dans la Gendarmerie. Formé à l’école de Gendarmerie de Le Mans qu’il a intégrée le 11 janvier 1994, il a débuté son parcours le 9 janvier 1995 à l’escadron de gendarmerie mobile de Revigny-sur-Ornain (55). Il y restera jusqu’en septembre 1998, date de son affectation à l’escadron de gendarmerie mobile de Lure (70). 

En juin 2021, il effectue son changement de subdivision d’arme (CSA) et rejoint la brigade territoriale de Le Luc (83). C’est le 1er juillet 2007, qu’il intègre comme piéton le peloton d’autoroute de Mandelieu-la-Napoule, devenu le peloton motorisé. Il y est nommé au grade de maréchal des logis-chef en 2022 puis adjudant en 2024.

L’adjudant Comyn était à quelques mois de sa retraite et envisageait de rejoindre la réserve opérationnelle.

Il était notamment titulaire de la médaille de la Défense national échelon or, et de la médaille du protection du territoire.

Très apprécié pour ses qualités humaines et professionnelles, il était très impliqué dans la vie de l’unité et, très bon bricoleur, avait notamment réalisé de nombreux travaux de casernement.

L’enquête, ouverte pour “meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique”, a été confiée à Brigade de recherches de Cannes et la Section de recherches de Marseille.

Une cagnotte de la Fondation maison de la Gendarmerie 

La Fondation Maison de la Gendarmerie a mis en place une cagnotte au profit de de son épouse, Harmonie et de ses 2 enfants, Valentin (15 ans) et Marie (11 ans). 

La Voix du Gendarme adresse ses condoléances attristées à sa famille et tout son soutien à ses camarades.

Les parcours des nouveaux commandants de groupement et de Comgend

Les parcours des nouveaux commandants de groupement et de Comgend


Trois commandants de Gendarmerie outre-mer, trente commandants de groupement de gendarmerie départementale, quatre commandants de groupement de gendarmerie mobile et trois commandants de groupement de gendarmerie spécialisée prennent leurs fonctions le 1er septembre où les ont prises en début d’été pour plusieurs d’entre-eux. La Voix du Gendarme vous présente leurs parcours. Parmi les profils, on constate l’arrivée d’une génération de commandants de groupement de gendarmerie départementale qui ont commandé des brigades et effectué tout leur parcours en GD, ce qui est assez nouveau. Nous vous présenterons les nouveaux commandants de Sections de recherches prochainement.

ComGend de Guadeloupe : général Christophe Perret, sous-directeur de l’action internationale à la Direction des affaires européennes et internationales du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer

Il succède au général Vincent Lamballe, nommé commandant en second de la Garde républicaine

Saint-Cyrien de 49 ans, il a d’abord commandé un peloton de gendarmerie mobile à Aubervilliers (1998-2001), au cours duquel il a servi neuf mois au sein de la mission des Nations Unies en Bosnie-Herzégovine. Il a ensuite été commandant de compagnie et officier pédagogie à l’École de Gendarmerie de Montluçon (2001-2004) puis a commandé la compagnie de Trévoux dans l’Ain (2004-2008). 

Après avoir suivi la scolarité de l’école de guerre en Espagne, il y est resté comme attaché de sécurité intérieure adjoint (2008-2012). Puis, après deux ans au bureau des affaires criminelles de la DGGN, il a pris le commandement du groupement de gendarmerie départementale de Haute-Marne (2014-2017) avant de partir comme attaché de sécurité intérieure en Tunisie.
En 2020, il a été l’un des précurseurs de la nouvelle direction des affaires européennes et internationales du ministère de l’Intérieur, créée octobre 2020. 

Comgend de Martinique : général Yvan Carbonnelle, conseiller contre-terrorisme de la coordination nationale du renseignement et de la lutte contre le terrorisme (CNRLT).  

Il succède au général William Vaquette, nommé chef du Sirpa Gendarmerie et conseiller communication du DGGN

Saint-Cyrien âgé de 50 ans, il a débuté comme commandant du peloton d’intervention de l’escadron 43/3 de Dreux (28) avant de commander la compagnie des Sables d’Olonne, avec entre-temps un détachement à la Commission européenne. Il a été aussi été cadre à l’EOGN, chef de la section “délinquance et criminalité organisée” à la DGGN, adjoint au chef de bureau de la lutte antiterroriste (BLAT), adjoint au chef de l’UCLAT (L’Unité de coordination de la lutte antiterroriste) et chargé de missions auprès du DGGN et du directeur des opérations et de l’emploi. Le général Carbonnelle, a commandé le groupement de Vaucluse (84). Il est titulaire d’un master de criminologie (Aix-Marseille), ainsi que de deux diplômes universitaires, l’un en droit pénal (Sceaux) et l’autre portant sur les “études islamiques” (Sorbonne).

Comgend de Saint-Martin Saint-Barthélémy : lieutenant-colonel Hugues Loyez, stagiaire à l’École de Guerre

Il succède au colonel Maxime Wintzer-Wekehind, nommé au bureau du suivi de la synthèse et de la veille opérationnelle (BSSVO) du Centre national des opérations (CNO)

Né en 1988, Saint-Cyrien (promotion “capitaine de Cacqueray”), Hugues Loyez a débuté comme commandant du peloton d’intervention de l’EGM 29/1 d’Aubervilliers, devenu par la suite l’EGM 29/1 de Drancy, avec lequel il a notamment effectué une mission en Nouvelle-Calédonie. Il a ensuite occupé le poste d’adjoint au commandant de l’Antenne GIGN (AGIGN) de Polynésie Française à Tahiti, avant de prendre le commandement de l’unité de 2019 à 2020. De retour en métropole, il a pris le commandement la compagnie d’Amboise (37) puis a rejoint l’École de guerre en 2023. Le lieutenant-colonel Hugues Loyez, breveté parachutiste et “chef de mission en intervention spécialisée”, est notamment titulaire de l’ordre national du Mérite.

Allier (03) : colonel Olivier Traullé, commandant en second du groupement de la Drôme.

Il succède à la colonelle Isabelle Orefice.

Originaire de Normandie, cet officier de 50 ans a une grosse expérience de terrain, particulièrement en ordre public. Ancien sous-officier en gendarmerie mobile, EGM de Pontcharra (38), il a débuté sa carrière d’officier à la tête du peloton d’intervention de l’EGM 21/5 de Chambéry (73) puis a commandé l’EGM 34/6 de Saint-Gaudens (31) avec lequel il a été projeté en Afghanistan, pour accompagner et former la police afghane sur le terrain. Il ensuite participé à la formation de la Garde nationale au Niger avant de prendre la tête de la compagnie de Digne-les-Bains (04) où il participé à la gestion du crash de la Germanwings. Il a ensuite commandé une seconde compagnie, celle du Moule en Guadeloupe, une unité confrontée à un fort taux de criminalité et impactée par les tempêtes Irma et Maria.

Alpes-Maritimes (06) : colonel Benoit Taponat : chargé de mission au pôle Stratégie du cabinet du DGGN. Ingénierie et pilotage de programmes de transformation interne

Il succède au colonel Sébastien Thomas, nommé adjoint au sous-directeur des soutiens et des finances à la DGGN.

Saint-Cyrien, le colonel Benoît Taponat, 42 ans, a effectué tout son parcours en gendarmerie départementale. Il a en effet débuté comme commandant en second de la compagnie de Romorantin-Lanthenay (41). Il a ensuite été chargé de mission auprès du général, conseiller “Gendarmerie” du ministre de l’Intérieur avant de commander la compagnie de Belley (01). Après l’École de guerre, il a été nommé conseiller “opérations-emploi” au cabinet du directeur général de la Gendarmerie. De 2019 à 2022, il a exercé les fonctions de commandant en second de la Polynésie française avant de revenir au cabinet du Directeur général comme chargé de mission au pôle stratégie du cabinet avec en charge l’ingénierie et pilotage de programmes de transformation interne.

Ardèche (07) : colonel Pierre-Charles Grosse : attaché de sécurité intérieure à Vienne (Autriche)

Il succède au colonel Benoît Terrier, nommé chargé de mission auprès de la direction des soutiens et des finances de la DGGN.

Saint-Cyrien, âgé de 41 ans, il a débuté au peloton autoroute de Nemours (77), puis a commandé le prestigieux escadron motocycliste de la Garde républicaine avant de prendre la tête de la compagnie de Saumur (49). Il a ensuite été chef du département d’enseignement militaire et tactique à l’EOGN avant d’être élève à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) dans le cadre de la scolarité de l’École de guerre.

Aube (10) : colonel Antoine Lagoutte, chef du bureau de la synthèse budgétaire à la DGGN.

Il succède au colonel François Goetz, nommé chef-adjoint du service central de renseignement criminel de la Gendarmerie.

Saint-Cyrien, âgé de 44 ans, il a intégré la Gendarmerie via le concours des officiers des armes après des débuts dans l’armée de Terre comme chef de section à la 3ème compagnie de commandement et de transmissions de Limoges. Il a commencé dans l’Arme comme commandant de l’EGM 13/6 de Narbonne (11)avant d’être à la tête du centre de recherche et d’expertise logistique (CREL) du Chesnay (78) où il a été responsable de la spécification technique et du contrôle des équipements des forces de sécurité intérieure. Il a ensuite commandé la compagnie de Morlaix (29) puis a été chargé de mission auprès du directeur des soutiens et des finances de la Gendarmerie comme responsable des dossiers de transformation, de soutien logistique et d’achat. Il a ensuite adjoint du chef du bureau de la synthèse budgétaire à la DGGN avant d’en prendre la tête. Il est breveté de l’École de guerre. Engagé dans la vie associative, il est membre fondateur et trésorier de l’association francaise sur la fibrodysplasie ossifiante progressive (FOP).

Aude (11) : colonel Francis David. Chef d’état major de la Gendarmerie de Guadeloupe.

Il succède au colonel Olivier Berger, nommé adjoint au sous-directeur de la politique des ressources humaines à la DGGN.

Issu de l’école militaire du corps technique et administratif (ECTA), âgé de 50 ans, le colonel David a d’abord servi pendant plus de six ans au sein du service de santé des armées comme chef de cabinet de du directeur de l’école d’application du SSA au Val de Grâce et chef du service logistique de cette même école. En 2003, il a participé à une opération extérieure au Kosovo comme gestionnaire du groupe medico-chirugical (GMC) et responsable du déménagement de la structure de Mitrovica vers Plana. Après avoir intégré l’Arme via le concours des officiers des armées, il a débuté comme commandant en second de la compagnie de Sentis (60) puis commandant de la compagnie de Le Marin en Martinique. Il a ensuite été adjoint au chef du bureau de l’organisation à la DGGN de 2015 à 2020, période pendant laquelle il a été pilote du J9 innovation au centre des opérations Covid19 et créateur et co-animateur du Lac information stratégique. Il a rejoint la Guadeloupe en août 2020.

Charente-Maritime (17) : colonel Johanne Gojkovic-Lette, officier adjoint veille au Centre national des opérations (CNO).

Il succède au colonel Rémi de Gouvion-Saint-Cyr qui est affecté à l’ANFSI – Agence du numérique des forces de sécurité intérieure en tant que chargé de mission.

Saint-Cyrien direct, âgé de 47 ans, le colonel Johanne Gojkovic-Lette a débuté comme commandant du peloton d’intervention et adjoint du commandant de l’EGM 11/7 de Verdun (55). Il s’est ensuite orienté vers la police judiciaire comme chef du groupe délinquance financière et adjoint au chef de la section de recherches d’Orléans puis chef de la section de recherches de la Réunion. Il a poursuivi dans ce domaine comme chef de la section délinquance financière et cybercriminalité au bureau des affaires criminelles de la sous-direction de la Police judiciaire (SDPJ) à la DGGN. Comme lieutenant-colonel, il a commandé la grosse compagnie du Muret (81) avec 190 militaires sous ses ordres avant de revenir dans la PJ comme commandant pendant trois ans la section de recherches de la Gendarmerie des transports aériens (GTA). Il a enchaîné sur un poste de chargé de mission à la SDPJ puis a intégré le Centre national des opérations (CNO) comme officier adjoint veille. Il est auditeur du centre des hautes études du ministère de l’Intérieur (IHEMI).

Correze (19) : colonel Julien Gossement, chargé de projets à la Sous-direction emploi des forces (SDEF) à la DGGN.

Il succède au colonel Xavier Lefevre, nommé attaché de sécurité intérieure en Côte d’Ivoire à Abidjan.

Âgé de 45 ans de recrutement universitaire, diplômé de l’École de guerre, il a débuté comme commandant de peloton à l’EGM 26/2 de Bouliac (33) avant d’être aide de camp du SGDSN (secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale). Il a ensuite été commandant en second de la compagnie de Hyères (83) puis commandant de la compagnie de Montbard (21). Il a ensuite été Conseiller Gendarmerie de la SNCF avant d’être chargé de projets à la sous-direction emploi des forces (SEF) .

Eure (27) : colonel François Hulot, chef du centre d’analyse et d’exploitation à la Direction des opérations et de l’emploi (DOE).

Il succède au colonel Emmanuel Gros, affecté au service de la Transformation de la DGGN.

Saint-Cyrien, âgé de 41 ans, nommé colonel à 38 ans, il est un “pur GD”. Il a débuté comme commandant de la communauté de brigades de Pont L’Évêque (14) puis a enchaîné avec le commandement de la compagnie des îles du Vent en Polynésie française (987) à Faa’a. Il a ensuite commandé une deuxième compagnie à Ploermel dans le Morbihan (56). Après l’École de guerre, il a servi au cabinet du ministre de la Défense pendant trois ans entre 2018 et 2021 avant d’être nommé chargé de projets à la DOE puis chef du centre d’analyse et d’exploitation à la DOE.

Eure-et-Loir (28) : colonel Julien Andreau, adjoint au chef de la Mission de gouvernance ministérielle des ressources humaines (MGMRH) du ministère de l’Intérieur.

Il succède au colonel Stéphane Tourtin, nommé cadre-enseignant à l’École de guerre et auditeur de la session nationale de l’Institut des hautes études de défense nationale.

De recrutement universitaire, âgé de 45 ans, le colonel Julien Andreau a débuté en 2005 comme adjoint au chef de l’EDSR (EDSR) de l’Oise. Il e ensuite notamment commandé l’EDSR des Yvelines, et la compagnie d’Angers après un passage de cinq ans au bureau personnel officier de la DGGN.

Finistère (29) : colonel Pierre-Yves Caniotti, responsable de la stratégie et de la prospective au commandement du ministère de l’intérieur dans le cyberespace.

Il succède à la colonelle Charlotte Tournant, nommée chargée de mission à la mission des hauts potentiels (MHP) à la direction des ressources humaines.

Saint-Cyrien de 46 ans, ce Jurassien a débuté à la Section de recherches d’Ajaccio en Corse, avant de passer cinq ans à la sous-direction de la police judiciaire à la DGGN comme chargé des technologies numériques. Il a ensuite commandé la compagnie de Rezé (44) puis la Section de recherches de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. En 2020, il a été l’un des préfigurateurs du commandement de la Gendarmerie dans le cyberespace (Comcybergend) avant d’intégrer cette nouvelle unité puis le commandement du ministère de l’Intérieur dans le cyberespace.

Gard (30) : colonel Emmanuel Casso, directeur d’instruction à l’École des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN)

Il succède au général Eric Chuberre, nommé commandant en second de la région de Gendarmerie Bretagne et de la Gendarmerie pour la zone de sécurité ouest.

Saint-cyrien, âgé de 41 ans, il a débuté comme chef d’équipe à la Section de recherches d’Ajaccio avant de rejoindre la sous-direction de la police judiciaire à la DGGN. Après avoir commandé la compagnie de Saint-Paul à la Réunion, il a été officier de liaison Gendarmerie au ministère de la Justice puis directeur d’instruction à l’EOGN.

Indre (36) : colonel Julien Faugère, chef du bureau J5 (planification) au Centre national des opérations

Il succède au colonel Laurent Texier

De recrutement universitaire, âgé de 44 ans, il a débuté comme commandant de peloton en gendarmerie mobile, a commandé l’Egm 14/6 de Perpignan (66) et la compagnie de Provins (77). Diplôme de l’École de guerre, il est spécialiste en planification et a été chef de la section planification du Centre de planification et de gestion de crise (CPGC). Il a été à la manoeuvre lors de la tempête Alex dans les Alpes-Maritimes.

Gers (32) : colonel Philippe de Laforcade, chef du centre zonal des opérations de la Région de Gendarmerie Auvergne – Rhône-Alpes.

Il succède au colonel Sébastien Mahey, nommé chef de la division formation de l’école de Gendarmerie de Châteaulin.

De recrutement universitaire, âgé de 44 ans, pur GD, il a débuté comme commandant de la brigade de Fontenay-le-Comte (85) et a enchaîné comme commandant en second de la compagnie de Tahiti avant de prendre la tête de la compagnie de Quimperlé (29). Après l’École de guerre, il a été adjoint à un chef de bureau à la DGGN, chargé d’études prospectives et stratégiques et du suivi et de l’analyse des dynamiques de réorganisation territoriale. Il a ensuite rejoint comme chargé de mission le centre zonal des opérations dont il est devenu le chef.

Lot-et-Garonne (47) : colonel Alexandre Peruch, chef du département accompagnement de la transformation de la Gendarmerie.

Il succède au colonel Emmanuel Houzé nommé chargé de mission sécurité intérieure auprès de l’Organisation des Nations Unies à New-York.

Saint-cyrien, âgé de 48 ans, il a commandé un peloton d’intervention de gendarmerie mobile à Maison-Alfort, la compagnie de Libourne lors de la reprise du commissariat de police et a été adjoint au commandant du 2e régiment d’infanterie de la Garde républicaine. Il a également été instructeur à l’EOGN, a servi au bureau des effectifs à la DGGN, a été chef du bureau opérations-emploi à la Réunion. Il a participé à une opération extérieure au Kosovo et est ancien combattant.

Le colonel Perruch est diplômé d’HEC et est auditeur de IHEDN et a reçu une formation en intelligence artificielle dans le cadre d’un cycle supérieur de l’Institut des Hautes Études du Ministère de l’Intérieur (IHEMI).

Lozère (48) : colonel Marie-Béatrice Tonanny, chef de bureau au service de la transformation

Elle succède au colonel Cédric Michel, affecté à l’état-major de la région de Gendarmerie Sud à Marseille

Recruté sur titres, âgée de 46 ans, ancienne élève du lycée militaire d’Aix-en-Provence, cette scientifique a servi au Pole judiciaire de la Gendarmerie, a commandé la compagnie du Vigan et a servi à la sous-direction de la police judiciaire au Bureau des affaires criminelles où elle a en particulier suivi l’enquête nationale sur les mutilations de chevaux. Elle a ensuite rejoint le service de la transformation comme chef du département de l’administration de la donnée.

Maine-et-Loire (49) : colonelle Virginie Giudici, chargée de mission à l’Inspection générale de l’administration, au sein des services du ministère de l’Intérieur.

Elle succède au colonel Tanguy Landais, affecté à l’état-major de la région de Gendarmerie de Bretagne.

Âgée de 43 ans, issue du recrutement universitaire, cette alsacienne a débuté comme commandant de la communauté de brigades de Mormoiron (84) avant de retourner à l’EOGN comme cadre de contact puis officier pédagogie. Elle a ensuite commandé la compagnie de Fort-de-France en Martinique avant de rejoindre la DGGN comme officier concepteur au bureau de la formation. Après l’École de guerre, elle a servi à l’inspection générale de l »administration (IGA) comme chargée de mission.

Mayenne (53) : colonel Xavier Dumolard de Bonviller, commandant en second la Gendarmerie de Polynésie française

Il succède au colonel Pierre-Yves Le Trong affecté au commandement des écoles de la Gendarmerie à Rochefort.

De recrutement universitaire, âgé de 44 ans, il a débuté comme commandant en second de la compagnie de Rezé (44) avant d’intégrer le cabinet du DGGN. Il a ensuite commandé la compagnie d’Étampes (91). Breveté de l’École de guerre, il a rejoint la Polynésie comme commandant en second.

Meurthe-et-Moselle (54) : colonel Sébastien Brach, adjoint au conseiller Gendarmerie au cabinet du ministre de l’Intérieur

Il succède au colonel Frédéric Dantin, affecté à l’état-major de l’Inspecteur Général des Armées Gendarmerie (IGAG) en tant que chef du pôle études-enquêtes

Âgé de 49 ans, cet ancien sous-officier formé à Chatellerault qui a servi comme enquêteur en brigade et en brigade de recherches en Alsace a débuté son parcours d’officier comme officier adjoint police judiciaire en Polynésie. Il a ensuite été chef de division au sein de la Section de recherches de Rennes avant de commander la compagnie de Haguenau en Alsace. Il a ensuite été élève à l’ENA (Promotion Hannah Arendt), dans le cadre de la scolarité de l’École de guerre et à l’issue a été nommé sous-préfet, directeur de cabinet du préfet de la Haute-Vienne (87). Depuis octobre 2022, il était adjoint au conseiller Gendarmerie du ministre de l’Intérieur.

Pas-de-Calais (62) : colonel Olivier Alary, Chargé de mission affaires européennes et internationales au cabinet du DGGN

Il succède au général Frantz Tavart, nommé commandant de l’EOGN

Saint-Cyrien, âgé de 49 ans, il a débuté son parcours d’officier dans l’arme du Train et a intégré la Gendarmerie via le concours des officiers des armées (OA). Il a commandé un escadron de gendarmerie mobile, a été conseiller militaire technique du haut commandant de la Garde nationale du Niger et a commandé la compagnie de Calais-Boulogne.

Il a également été chef du bureau sécurité intérieure de l’Union au sein du secrétariat général des affaires européennes (SG) chargé de mission en affaires européennes et internationales chef du Pôle des affaires européennes et internationales (PAEI), et a servi au commandement de la prévôté. Il est breveté de l’École de guerre. Il a reçu avec le colonel Franck Peinaud le Prix de la réflexion stratégique de la Gendarmerie, pour leur article publié dans Revue de l’Union européenne.: “Culture européenne commune des forces de sécurité intérieure : état de l’art et enjeux”.

Pyrénées-Orientales (66) colonel Lionel André, conseiller technique montagne du DGGN

Il succède au colonel Arnaud Goudard, affecté à la direction des opérations et de l’emploi (DOE).

De recrutement universitaire, âgé de 45 ans, ce spécialiste montagne a débuté comme commandant en second de la compagnie de Foix (09). Il a enchaîné comme comme commandant en second de la compagnie de Bonneville (74). Après sa formation de spécialiste Montagne, – il est titulaire du brevet de commandement des opérations d’enquête et de secours- il a pris la tête du PGHM de Corte puis de celui d’Ajaccio. Après l’École de guerre, il a commandé la compagnie de Villefranche-sur-Saône (69) avant de rejoindre le commandement des réserves où il a été en charge de la communication, de la rédaction en chef du mensuel et des questions internationales. Depuis 2020, il était conseiller technique montagne du DGGN.

Bas-Rhin (67) : général Gwendal Durand, sous-directeur de l’accompagnement du personnel

Il succède au général Jude Vinot nommé adjoint au directeur des opérations et de l’emploi, chef du pôle de stratégie générale.

Saint-cyrien, âgé de 50 ans, il a commencé dans l’armée de Terre (arme du Train) comme chef d’un peloton de circulation routière à Arras avant de rejoindre la Gendarmerie via le concours des officiers des armées (concours des capitaines).

Il a commandé l’escadron de gendarmerie mobile 24/1 de Maisons-Alfort, la compagnie de Bordeaux (33) et le groupement de gendarmerie départementale de Meurthe-et-Moselle à Nancy (54) en 2015.

En état-major et en administration centrale, il a été : chef de la section des opérations à l’état-major de la défunte force de gendarmerie mobile et d’intervention (FGMI) à Maisons-Alfort, chef du bureau opérations emploi à l’état major de la FGMI, chef de la section veille média du service d’information et de relations publiques des armées-Gendarmerie (SIRPA-G) à la DGGN à Issy-les-Moulineaux, chef du bureau média du SIRPA-G, chargé de mission à la direction des personnels militaire, adjoint au sous-directeur de l’accompagnement du personnel en 2021 puis sous directeur en titre à compter de 2022.
Breveté du Collège Interarmées de Défense (École de guerre) en 2008, il est notamment chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre national du Mérite, chevalier des palmes académiques, et titulaire de la croix du combattant et du titre de reconnaissance de la Nation. Il a participé à une opération extérieure en ex-Yougoslavie.

Haute-Saône (70) : colonel Alban Delalonde : chargé du projet, directeur du programme Centaure à la DGGN

Il succède au colonel Thierry Crampé, nommé adjoint au commandant de la Gendarmerie de la Guyane.

Âgé de 50 ans, de recrutement officier de réserve après deux ans comme chef de section à l’instruction au sein du 3ème régiment d’hélicoptères de combat (3°RHC) à Étain-Rouvres (55), il a commencé son parcours comme commandant du peloton d’intervention de l’escadron 35/7 de gendarmerie mobile à Revigny-sur-Ornain (55). Il a ensuite commandé pendant un an le peloton d’intervention de l’escadron 12/1 de gendarmerie mobile à Versailles-Satory (78 avant de prendre la tête de cet escadron. Le colonel Delalonde, a commandé deux compagnies, celles de Mantes-La-Jolie (78) en 2012, et de Meaux (77) en 2018.

Entre temps, il a été adjoint au chef du bureau de la sécurité intérieure auprès du préfet délégué pour la zone de défense et de sécurité ouest, et chef de la section emploi gendarmerie mobile (SEGM) auprès du général commandant la région de gendarmerie Bretagne, commandant la Gendarmerie pour la zone de défense et de sécurité Ouest.

En administration centrale, il a occupé les fonctions d’adjoint au chef du bureau de l’ordre public (BOP) à la direction des DOE, d’adjoint au chef du bureau de la sécurité et de l’ordre publics (BSOP) au sein de la sous-direction de l’emploi des forces (SDEF).

Il y a conçu l’ensemble des textes de doctrine déclinant, au niveau de la Gendarmerie, le schéma national de maintien de l’ordre (SNMO), et en particulier l’instruction n°200000 GEND/DOE/SDEF/BSOP du 28 juillet 2022, relative à la gestion de l’ordre public par les unités de la Gendarmerie.

Au 1er décembre 2021, dans le cadre de la direction du programme VIPG (véhicule d’intervention polyvalent de la gendarmerie) CENTAURE qui lui a été confiée, il a été affecté en tant que chargé de projets au sein de cette même sous-direction. Outre la conduite de ce programme en lien avec l’industriel et l’ensemble des services qui y ont concouru, il a pu proposer la conception de la doctrine d’emploi de la composante blindée de la Gendarmerie validée le 14 décembre 2023.

Sarthe (72) : colonel Nicolas Bracq, gestionnaire ressources humaines au département du personnel officier à la DGGN.

Il succède au colonel Laurent de la Follye de Joux nommé chef de la mission des compétences à la direction des resources humaines de la Gendarmerie.

Il est l’un des rares commandant de groupement à avoir débuté comme gendarme adjoint volontaire (GAV). C’est en effet à Vannes (56) que le Breton Nicolas Bracq 44 ans, a fait son entrée en Gendarmerie. Il a ensuite été sous-officier d’active en gendarmerie mobile, au sein du groupement blindé (GBGM) à Versailles Satory (78).

Comme officier, il a débuté comme commandant de la communauté de brigades de Thiéblemond-Farémont (51) puis a été instructeur à l’école polytechnique à Palaiseau avant de prendre la tête de la compagnie de Châtellerault (86). Après l’École de guerre, il a rejoint le département du personnel officier à la DGGN comme gestionnaire. Il est marié et père de 5 enfants.

Haute-Savoie (74) : colonel Stanislas Ganuchaud, cabinet du DGGN

Il succède au colonel Benoît Tonanny nommé chargé de mission à la DGGN

Le colonel Stanislas Ganuchaud (Photo Linkedin)

Saint-Cyrien de 43 ans, il a commencé par le commandement de la communauté de brigades de Carnac-Quiberon avant d’être officier pédagogie au bureau des études générales de l’EOGN. Il a ensuite commandé une compagnie en Corse de avant de rejoindre l’École de guerre puis la direction des ressources humaines de la DGGN comme chargé de projets. Il était conseiller RH au cabinet du DGGN depuis 2022. Chevalier de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite, il est également titulaire de la médaille de la Gendarmerie, de la croix du combattant, de la médaille d’Outre-mer, de la médaille de la Défense nationale échelon Or, du titre de reconnaissance de la nation et de la médaille de protection militaire du territoire.

Deux-Sèvres (79) : colonel Erwan Kermorvant, chef du centre zonal des opérations de la région de Gendarmerie des Hauts-de-France

Il succède au colonel Ludovic Vestieu, affecté au le commandement du ministère de l’Intérieur dans le cyberespace.

Saint-Cyrien (promotion CES Raffalli) de 46 ans, il a intégré la Gendarmerie au grade de capitaine via le concours des officiers des armées après un début dans l’armée de Terre à l’école d’application de l’artillerie et au 40ème régiment d’artillerie à Suippes comme chef de section de tir, section de reconnaissance, adjoint au commandant de la deuxième batterie. Ce Breton a d’abord commandé l’EGM 46/2 de Chatellerault pendant quatre ans puis la compagnie de Chateaubriand avant de rejoindre la DGGN au centre de planification et de gestion de crise (CPGC). Après l’École de guerre, il a été affecté à la SDAO (sous-direction de l’anticipation opérationnelle) où il a eu en charge les contestations violentes. Moniteur commando, breveté parachutiste, il est ancien combattant et a participé à deux opérations extérieures, au Kosovo avec l’armée de Terre en 2005 et en 2023 comme chef du détachement prévôtal de la Force commander reserve (FCR) de l’opération Daman au Liban. Il est notamment chevalier dans l’ordre national du Mérite.

Var (83) : colonel Grégory Goumain, attaché de Sécurité Intérieure Attaché à Rome

Il succède au colonel Guillaume Dinh, nommé à l’état-major du CGOM

Saint-Cyrien, âgé de 47 ans, il est un spécialiste de la Police judiciaire et a notamment commandé la Section de recherches d’Angers (49) et fait un passage à la sous-direction de la police judiciaire à la DGGN. Il a aussi commandé la compagnie de Ghisonaccia en Corse. Italianophile, il a suivi l’École de guerre en Italie où il est retourné comme attaché de sécurité intérieure à Rome.

Haute-Vienne (87) : colonel Dorothée Cloître, référente nationale pour les violences intrafamiliales pour la Gendarmerie

Elle succède au général Bernard Thibaud, admis en deuxième section.

De recrutement universitaire, âgée de 46 ans, elle a commandé la brigade de Saint-Trivier-de-Courtes (01) puis a été chef de section Ressources humaines à la DGGN avant de commander la compagnie de Palaiseau, (78) une très grosse unité à 215 militaires. Elle a ensuite été chef du département des partenariats de l’EOGN avant d’être chargée de mission au cabinet du DGGN et référente nationale pour les violences intrafamiliales pour la Gendarmerie. La colonelle Cloitre est titulaire du brevet technique option “études administratives militaires supérieures de la Gendarmerie”.

Vosges (88) : colonel Grégory Moura, chef du centre zonal des opérations de la région de Gendarmerie Grand Est

Il succède au colonel Frédéric Avy, affecté au commandement de la Gendarmerie dans le cyberespace.

Saint-Cyrien, âgé de 41 ans, il a débuté comme commandant du peloton d’intervention de l’EGM de Pamiers avant de retourner à Saint-Cyr comme instructeur pendant trois ans. Il a ensuite commandé la compagnie de Gassin-Saint-Tropez (83). Après l’École de guerre, il a été affecté au ministère des affaires étrangères comme conseiller Gendarmerie aupres du directeur de la sécurité diplomatique avant d’être nommé chef du centre zonal des opérations de la région de Gendarmerie Grand Est. Le colonel Grégory Moura a été de novembre 2023 à mars 2024 chef du détachement prévotal auprès de la mission Aigle (1500 militaires français prépositionnés au sein de la multinational division south-east de l’Otan dans le cadre de la dissuasion stratégique).

Essonne (91) : colonel Olivier Langou, Sous-directeur de la gouvernance de la Direction du NUMérique au secrétariat général du ministère de l’Intérieur

Il succède au colonel Hugues Sublet

De recrutement officier de réserve (Gendarmerie), après son service national, cet ingénieur de l’école des Mines diplômé de l’école nationale supérieure d’informatique et de mathématiques appliquées a été directeur de projets informatiques comme chef de la section investigations de la sous-direction des systèmes d’information de la Gendarmerie.

Il en particulier travaillé dans le domaine des fichiers judiciaires en particulier le TAJ (traitement des antécédents judiciaires) avant de commander la compagnie de Lucé (28). Il a ensuite été chef du bureau Bureau de la mobilité et de la proximité numérique au STSISI (Service des technologies et des systèmes d’information de la sécurité intérieure) et c’est lui qui a piloté le déploiement de la flotte sécurisée de terminaux mobiles connectés au profit des forces de l’ordre, les NEO.

Val d’Oise (95) : colonel Denis Mottier, officier de liaison Gendarmerie auprès du président de l’association des maires de France (AMF).

Il succède au colonel Quentin Petit, affecté au Centre national des opérations (CNO)

Issu de l’École navale, ce bordache de 43 ans qui a reçu l’exigente formation des commandos marine avec le brevet de chef de section aéroportée et de plongeur de bord, a intégré la Gendarmerie via le concours d’officier des armées (OA) au grade de lieutenant de vaisseau après avoir été chef de quart, chargé du service courant sur le TCD Siroco (transport de chalands de débarquement) et chef d’escouade d’une promotion d’élèves de l’École navale. Il a débuté comme commandant de l’escadron de gendarmerie mobile 24/2 de Bayonne à la tête duquel il a été engagé en Guyane (opération Harpie), en Guadeloupe, en Nouvelle-Calédonie et à la Réunion. Il a également été engagé sur plusieurs opérations de maintien de l’ordre dans l’hexagone en particulier à Notre Dame des Landes. Il a été projeté en Afghanistan comme officier de liaison sur une base opérationnelle avancée (forward operating base FOB ) américaine dans la province du Wardak, où il a été décoré de la croix de la valeur militaire et du combat action badge, une distinction américaine pour les militaires “ayant engagé activement l’ennemi ou ayant été engagé par lui et se comporter de manière satisfaisante conformément aux règles d’engagement prescrites après le 18 septembre 2001.” Il ensuite suivi la scolarité de l’École de guerre puis a commandé la compagnie de Nice (06) avant d’être chef de section au bureau de la sécurité publique en charge de la prévention et des partenariats puis adjoint au chef de bureau à la direction des opérations et de l’emploi où il a mis en place les maisons de protection de famille (MPF). Il a été ensuite chargé de projet à la sous-direction de l’emploi des forces (SDEF) où il a notamment conduit le projet Brigade 4.0 et suivi la cohérence des productions par rapport à la stratégie Gend 20-24.

Gendarmerie mobile

Groupement IV/3 Orléans : lieutenant-colonel Frédéric Sanchez

Il succède au colonel Jonathan Voisin

Ancien sous-officier, âgé de 50 ans, ce spécialiste de la gendarmerie mobile a une grosse expérience. Il a notamment été adjoint du commandant de la Gendarmerie de Guadeloupe.

Groupement III/7 Reims : lieutenant-colonel Benjamin Soccal, adjoint au commandant du groupement III/7 de Reims.

Il succède au colonel Christian Gojard affecté chargé de mission GM au sein de la RGIF à Maisons-Alfort 

Issu du recrutement officier de réserve (armée de l’air), il a commandé un peloton d’intervention (Arras), l’EGM d’Hirson et la compagnie de Beaune (21). Cet officier expérimenté a notamment été chef du centre de conduite des opérations Harpie de la Gendarmerie de Guyane.

Groupement II/3 Mont-Saint-Aignan : lieutenant-colonel Silvère Franck, groupement des opérations extérieures (GOPEX), détaché au groupement de gendarmerie départementale de Dordogne pour concevoir et conduire les opérations relatives au relais de la flamme des JO 2024.

Il succède au colonel Grégoire Gaudin

Ancien sous-officier, âgé de 52 ans il a commandé le peloton d’intervention de l’EGM de Lodève, l’EGM de Calais, la compagnie de Brest puis a été instructeur au CNEFG de Saint-Astier, hhef de la section de perfectionnement des Unités à la division rétablissement de l’ordre (RO). Il a ensuite été pendant cinq ans Conseiller stratégique du Directeur Général de la Gendarmerie Nationale malienne au sein de la mission de l’Union Européenne EUCAP-SAHEL-MALI. Après avoir été pendant quatre mois Provost Marshal adjoint au sein du Commandement de Réaction Rapide – France (CRR-FR) de l’OTAN à Lille (59), il a été détaché au Groupement de Gendarmerie Départementale de Dordogne à Périgueux (24) pour concevoir et conduire les opérations relatives au relais de la flamme des JO 2024.

Groupement I/3 Rennes : colonel Michaël Capron

Il succède au colonel Mathias Cazajous

Saint-Cyrien de 44 ans, ll a débuté dans l’armée de Terre au 40ème régiment d’artillerie de Suippes avant d’intégrer la Gendarmerie, via le concours des officiers des armées. À l’issue de l’EOGN, il a commandé l’EGM de Mont-de-Marsan (40), période pendant laquelle il a été projeté pendant trois mois en Afghanistan, à titre individuel, au sein de la cellule renseignements de l’état-major à Kaboul. Il a ensuite pris la tête de la compagnie de Reims (51). brevet technique option « études administratives militaires supérieures de la gendarmerie 

Groupements de gendarmerie spécialisée

Groupement spécial de sécurité et de sûreté de Paris (Gendarmerie de l’Air) : colonel Yannick Gouriou, chef d’état-major du GBGM de Versailles-Satory

Il succède au colonel Damien Michel affecté au groupement des opérations extérieures (GOPEX)

Issu de l’école du corps technique et administratif (ECTA), âgé de 54 ans, il a d’abord servi comme chef du département logistique de l’école du service de santé des armées, puis chef des moyens généraux de l’hôpital d’instruction des armées Clermont Tonnerre à Brest. Après avoir intégré la Gendarmerie via le concours des officiers des armées. Il a commandé l’EGM 21/1 de Melun, la compagnie de Mayenne (52), a servi au groupe de soutien ressources humaines (GSRH) du groupement des Pyrénées Orientales à Perpignan avant de rejoindre la Direction de la coopération internationale (DCI) comme chef de division. Il a alors retrouvé la mobile comme commandant en second du groupement de Mont-Saint-Aignan avant de devenir chef d’état-major du GBGM de Versailles-Satory qui l’a notamment vu être projeté en Guyane en 2023 à la tête du GTG (groupement tactique Gendarmerie). Pendant les Jeux olympiques, il a été engagé comme l’un des GOMO.

Groupement de Gendarmerie maritime de Toulon (GMAR) : colonel Emmanuel Bougon, chef du bureau du suivi de la synthèse et de la veille opérationnelle du Centre national des opérations.

Il succède au colonel Frédéric Marc, affecté à la division des opérations à l’état-major de la Gendarmerie maritime à Houilles.

Âgé de 41 ans, issu de l’École navale, fils de militaire, il retrouve la Marine nationale. Il a débuté comme commandant en second d’une compagnie dans les Vosges avant d’être officier de renseignement au groupement du Morbihan puis commandant de la compagnie de Redon (22). Après l’École de guerre, il a été chef de cabinet du général commandant la région PACA, puis officier opérations à la région PACA, adjoint au chef du bureau du suivi de la synthèse et de la veille opérationnelle, avant d’en prendre la tête.

Groupement de Gendarmerie des transports aériens Nord de Roissy-en-France : colonel Frédérik Réhault , chef de la division des fichiers au service central de renseignement criminel de la Gendarmerie

Il succède au colonel Jérôme Robert

Agé de 45 ans, Frédérick Réhault est issue de l’école de l’Air de Salon-de-Provence. Il a débuté comme commandant de peloton à l’EGM de Decize (58) avant d’intégrer l’institut de recherches criminelles de la Gendarmerie (IRCGN) où il a travaillé sur l’analyse des supports numériques dans le cadre des enquêtes judiciaires. Il a ensuite commandé une unité d’expertise en traitement de l’information et a été chef du fichier automatisé des empreintes digitales au sein du service central de renseignement criminel (SCRC) avant de prendre la tête de la division des fichiers au SCRC, et d’être directeur d’un programme relatif aux investigations biométriques. Il a commandé la compagnie de Salon-de-Provence.

Le général Bourillon, patron des gendarmes en Occitanie : “La gendarmerie doit s’adapter à l’arrivée de 500 000 habitants d’ici 2050”

Le général Bourillon, patron des gendarmes en Occitanie : “La gendarmerie doit s’adapter à l’arrivée de 500 000 habitants d’ici 2050

Le général Charles Bourillon quitte Toulouse et la région Occitanie pour la direction générale de la gendarmerie où il rejoint la direction "du soutien et des finances".
Le général Charles Bourillon quitte Toulouse et la région Occitanie pour la direction générale de la gendarmerie où il rejoint la direction “du soutien et des finances”. DDM – FREDERIC SCHEIBER

l’essentiel Le général de division Charles Bourillon, 54 ans, quitte à la fin de la semaine son commandement de la région de gendarmerie d’Occitanie et du groupement de la Haute-Garonne. « Un marathon couru au rythme d’un 110 mètres » a dit cet officier supérieur à propos de ces trois années. Entretien.

Que retenez-vous de ces trois années ?

L’énormité et l’ampleur de la tâche, régionale et départementale. Mon prédécesseur m’avait prévenu mais ces missions ne connaissent aucun point mort. Vous avez le poids des responsabilités et un droit à l’échec inexistant. Et la réussite doit s’adapter à l’inexorable fuite du temps. On attaque le lundi matin et le vendredi arrive sans même s’en rendre compte.

Gérer la région, 12 000 gendarmes, et le groupement de la Haute-Garonne, sacré challenge.

L’événementiel de la Haute-Garonne constitue une course en avant sans aucun arrêt. Nous nous devons de garder notre lucidité et la hauteur de vue qui s’impose à nous. Dans le tumulte, il faut savoir s’arrêter, être capable d’effectuer un tour complet des difficultés pour trouver les bonnes solutions. Et de tout ça je retiens l’engagement des gendarmes, leur résilience, leur sens du service public. Les mauvaises surprises, les problèmes, les difficultés, ils passent outre pour assurer leurs missions. Rien ne les arrête.

50 % de délinquance de la région sur deux départements

Comment situer la région de gendarmerie d’Occitanie ?

12 000 gendarmes, 4 500 réservistes. Elle se place derrière l’Auvergne Rhône-Alpes en termes de délinquance. La deuxième région de gendarmerie en France avec des particularités puisque la Haute-Garonne, et l’Hérault, rassemblent 50 % de cette délinquance régionale.

Avec de fortes disparités ?

La compagnie de Toulouse Saint-Michel, une des cinq compagnies de la Haute-Garonne couvre le nord-est du département et compte 240 militaires. C’est une des plus grosses compagnies de France qui constate 12 000 crimes et délits par an. Le département de la Lozère compte 270 gendarmes pour 2 000 infractions. Bien sûr les problématiques sont différentes mais cette comparaison situe la particularité de la gendarmerie en Occitanie.

Et un emploi du temps que l’on imagine chargé ?

C’est du 7 jours sur 7, presque 24 heures sur 24. Avec d’un côté la gestion de la région qui s’organise sur des projets à moyens et longs termes pour les ressources humaines, les formations, le budget. En parallèle la gestion du groupement dont les événements s’imposent à vous. En Haute-Garonne, en moyenne, c’est un appel toutes les 2 minutes au centre opérationnel et une intervention toutes les 9 minutes.

Peut-on rester zen ?

Il ne faut pas être stressé (sourire). Il ne faut pas craindre les problèmes puisque, de toute manière, ils arrivent et que les journées, quoi qu’il se passe, durent toujours 24 heures !

Comment la gendarmerie s’adapte à une région en forte croissance démographique ?

D’ici 2050, en région d’Occitanie, selon les prévisions, c’est 500 000 habitants en plus, inégalement répartis et majoritairement en Haute-Garonne et dans l’Hérault. Il nous faut donc d’ores et déjà réfléchir à notre organisation, à notre maillage. Nous devons nous adapter et cela ne passera pas uniquement par toujours plus de personnel.

Quatre nouvelles unités en 2025 sur la Haute-Garonne

De nouvelles unités de terrain sont-elles attendues ?

D’ici 2027, 29 nouvelles unités sont programmées en Occitanie, huit ont été installées en 2024. Nous attendons les arbitrages pour l’année prochaine. En Haute-Garonne, quatre brigades sont normalement attendues pour 2025.

Où vont-elles s’installer ?

Une à Vigoulet-Auzil, au sud de Toulouse. Une autre à Montaigut-sur-Save. À Saint-Jory, il s’agira d’une brigade mobile qui devra surveiller les zones d’activités de plus en plus importantes au nord de Toulouse. Enfin la dernière à Pins-Justaret qui va permettre une réorganisation du secteur. Cela doit nous permettre de consacrer plus de temps, et de moyens, à Muret.

Où en est le projet d’implantation sur la commune de Balma ?

Ce futur bâtiment de la compagnie Saint-Michel est un projet important de 50 millions d’euros avec un calendrier ambitieux puisqu’il prévoit une livraison en 2027. Sept millions ont déjà été dépensés dans les études et un jury vient de sélectionner un projet.

La zone serait inondable ?

Cette difficulté a été écartée. L’Hers ne peut déborder à un tel niveau. À terme 140 personnels seront logés sur ce site de Balma avec, outre la compagnie de Toulouse Saint-Michel, le Psig, la brigade de Balma, la brigade des recherches mais également l’escadron départemental de sécurité routière et le peloton motorisé de Toulouse-Croix-Daurade. Plus et je suis content de l’avoir obtenu, le groupement interrégional cyno-technique qui accueillera 9 chiens (4 sont actuellement en fonction sur la Haute-Garonne).

La compagnie de Toulouse-Mirail va aussi déménager.

C’est programmé au printemps 2025 dans un bâtiment neuf qui se situe à cheval sur deux communes, Cugnaux et Villeneuve-Tolosane. Ce beau projet réunira 120 personnels avec, peut-être, un nouveau nom pour cette compagnie qui travaille sur le nord-ouest du département de la Haute-Garonne.

 

Originaire de Bourgogne, le général Bourillon a été charmé par Toulouse et sa région.
Originaire de Bourgogne, le général Bourillon a été charmé par Toulouse et sa région. DDM – FREDERIC SCHEIBER

 

Après ces trois années que vous avez qualifiées de « marathon au rythme d’un 110 mètres haie », des regrets ?

Côté professionnel, je pense avoir rempli ma mission régionale avec le mariage des gendarmeries de Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées qui fonctionnent aujourd’hui ensemble. J’aurais aimé bénéficier d’une année supplémentaire pour mieux travailler au niveau du groupement de la Haute-Garonne dans la lutte contre la délinquance. Sur le plan personnel, je n’ai pas eu le temps de mieux découvrir la région mais elle nous a charmés, comme ses habitants. Nous reviendrons nous y installer avec mon épouse.

Quelles priorités dans la lutte contre la délinquance ?

Après la période du Covid, qui n’a pas été facile, j’ai rappelé l’importance des fondamentaux : la police technique et scientifique, les enquêtes de voisinage, la coordination des différentes brigades des recherches… La Haute-Garonne, c’est 42 000 crimes et délits par an. J’aurais aimé pouvoir m’investir davantage même si les résultats, et certaines belles affaires, m’ont satisfait. Il reste du travail notamment dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. Cela demeure notre défi numéro 1 et, restons lucides, au quotidien, la drogue se trouve à l’origine de nos maux les plus importants.

Mercato des généraux : 20 nominations au 1er septembre

Mercato des généraux : 20 nominations au 1er septembre

https://lavoixdugendarme.fr/mercato-des-generaux-20-nominations-au-1er-septembre/

Képis de généraux (Photo Nicolas Moulin ACSPMG)

 

Le “mercato” des généraux de Gendarmerie se finalise davantage avec une vague de nominations publiée ce mardi au Journal officiel. Il y aura probablement un autre mouvement après la nomination du successeur du général d’armée Christian Rodriguez à la tête de la Gendarmerie.

Le général de corps d’armée Pierre Casaubieilh, commandant des écoles de la Gendarmerie (CEGN), est nommé officier général, adjoint au major général de la gendarmerie nationale, à compter du 1er septembre 2024.
le général de division Louis-Mathieu Gaspari, secrétaire général de la Garde nationale, est nommé adjoint au directeur des ressources humaines de la gendarmerie nationale, à compter du 1er septembre 2024.
Le général de division Jean-Valéry Lettermann, chef du SIRPA Gendarmerie et conseiller communication du DGGN est nommé directeur du commandement spécialisé pour la sécurité nucléaire (COSSEN), à compter du 1er septembre 2024. Il succède au général de division Eric Bio-Farina, admis en 2ème section.
Le général de division Charles Bourillon, commandant de la région de gendarmerie d’Occitanie, est nommé adjoint au directeur des soutiens et des finances de la gendarmerie nationale, à compter du 1er septembre 2024.

Le général de brigade Thibaut Lagrange, conseiller du DGGN pour les sujets de transformation, de numérique, de systèmes d’information et de cybersécurité, est nommé commandant de la région de gendarmerie d’Occitanie, commandant du groupement de gendarmerie départementale de la Haute-Garonne, à compter du 1er septembre 2024. Ce saint cyrien, ceinture noire de judo 2ème dan, est aussi un ingénieur diplômé de télécom Paris. Il a débuté comme commandant du peloton d’intervention de l’EGM 34/7 de Troyes qu’il a commandé ensuite. Après avoir été chef de projet Télécom, il a commandé la compagnie d’Aubagne, a fait un long passage au Service des technologies et des systèmes d’information de la sécurité intérieure (ST(SI)2 avant de commander le groupement du Rhône.
Le général de brigade Arnaud Girault Est nommé commandant en second de la région de gendarmerie d’Occitanie, commandant en second du groupement de gendarmerie départementale de la Haute-Garonne, à compter du 1er septembre 2024.

Le général de brigade Vincent Lamballe, commandant de la Gendarmerie de Guadeloupe, est nommé commandant en second de la garde républicaine à compter du 1er septembre 2024.

Le général de brigade Christophe Perret, sous-directeur de l’action internationale à la direction des affaires européennes et internationales du ministère de l’Intérieur est nommé commandant de la gendarmerie de la Guadeloupe, à compter du 1er septembre 2024.

Saint-Cyrien, il a d’abord commandé un peloton de gendarmerie mobile à Aubervilliers (1998-2001), au cours duquel il a servi 9 mois au sein de la mission des Nations Unies en Bosnie-Herzégovine. Il a ensuite été commandant de compagnie et officier pédagogie à l’Ecole de Gendarmerie de Montluçon(2001-2004) puis a commandé la compagnie de Trévoux dans l’Ain (2004-2008). 

Après avoir suivi la scolarité de l’école de guerre en Espagne, il y est resté comme attaché de sécurité intérieure adjoint (2008-2012). Puis, après deux ans au bureau des affaires criminelles de la DGGN, il a pris le commandement du groupement de gendarmerie départementale de Haute-Marne (2014-2017) avant de partir comme attaché de sécurité intérieure en Tunisie.
En 2020, il a été l’un des précurseurs de la nouvelle direction des affaires européennes et internationales du Ministère de l’Intérieur, créée octobre 2020.

Sur le même sujet : Qui sont les colonels nommés généraux le 1er mai ?  
Le général de brigade Gwendal Durand, sous-directeur de l’accompagnement du personnel, est nommé commandant du groupement de gendarmerie départementale du Bas-Rhin, à compter du 1er septembre 2024?

Saint-cyrien, il a commencé dans l’armée de Terre (arme du Train) comme chef d’un peloton de circulation routière à Arras avant de rejoindre la Gendarmerie via le concours des officiers des armes (concours des capitaines).

Il a commandé l’escadron de gendarmerie mobile 24/1 de Maisons-Alfort, la compagnie de Bordeaux (33) et le groupement de gendarmerie départementale de Meurthe-et-Moselle à Nancy (54) en 2015.

En état-major et en administration centrale, il a été : chef de la section des opérations à l’état-major de la défunte force de gendarmerie mobile et d’intervention (FGMI) à Maisons-Alfort, chef du bureau opérations emploi à l’état major de la FGMI, chef de la section veille média du service d’information et de relations publiques des armées-Gendarmerie (SIRPA-G) à la DGGN à Issy-les-Moulineaux, chef du bureau média du SIRPA-G, chargé de mission à la direction des personnels militaire, adjoint au sous-directeur de l’accompagnement du personnel en 2021 puis sous directeur en titre à compter de 2022.
Breveté du Collège Interarmées de Défense en 2008, il est notamment chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre national du Mérite, chapelier des palmes académiques, et titulaire de la croix du combattant et du titre de reconnaissance de la Nation. Il a participé à une opération extérieure en ex-Yougoslavie.

Le général de division Olivier Nicoud est nommé chef de la division des audits et expertises techniques de l’inspection générale de la gendarmerie nationale, à compter du 1er septembre 2024.
Le général de division Dominique Luchez est nommé chef adjoint de l’inspection générale de la gendarmerie nationale, à compter du 1er septembre 2024.
Le général de brigade Philippe Watremez, chef du pôle stratégie générale, chargé de la préparation des grands événements (CMR 23, JOP 24) à la Direction des opérations et de l’emploi (DOE) est nommé officier adjoint commandement de la région de gendarmerie Nouvelle-Aquitaine, zone de défense et de sécurité Sud-Ouest, à compter du 1er septembre 2024.
Le général de brigade Christian Devy, commandant de l’école de Chateaulin est nommé chargé de mission auprès du commandant des écoles de la gendarmerie nationale, à compter du 1er septembre 2024.
Le général de brigade Patrick Henry, commandant du centre de formation des dirigeants de la gendarmerie nationale, est nommé directeur national adjoint du renseignement territorial, à compter du 1er septembre 2024.
Le général de brigade Laurent Vidal, commandant de l’école de Montluçon est nommé officier adjoint commandement du commandement des écoles de la gendarmerie nationale, à compter du 1er septembre 2024.
Mme la générale de brigade Armelle Valentin est nommée conseillère du chef de l’inspection générale de la gendarmerie nationale, à compter du 1er septembre 2024.
Le général de brigade Laurent Haas, commandant de la Gendarmerie prévôtale est nommé chargé de mission à l’inspection générale de la gendarmerie nationale, à compter du 1er septembre 2024.
Le général de brigade Frédéric Monin est nommé chef de la division des signalements et de la déontologie à l’inspection générale de la gendarmerie nationale, à compter du 1er septembre 2024.

Le général de brigade Jean-Marc Michelet est nommé commandant du commandement du soutien opérationnel de la gendarmerie nationale, à compter du 1er septembre 2024.

Le général de brigade François Heulard, commandant l’Institut de recherches criminelles de la Gendarmerie (IRCGN), est nommé chargé de mission auprès du commandant de la région de gendarmerie Grand Est, commandant de la gendarmerie pour la zone de défense et de sécurité Est, à compter du 1er septembre 2024.

Des Centaure sur le caillou

Des Centaure sur le caillou

 

Blablachars – publié le 7 juin 2024

https://blablachars.blogspot.com/2024/06/des-centaure-sur-le-caillou.html


Après leur livraison en octobre 2022, les Centaure de la Gendarmerie Nationale ont connu leur premier déploiement en juillet dernier, ont été vus dans le Périgord, avant de se retrouver dans le même bateau que leur cousin (éloigné) de l’armée de terre. C’est après un long voyage à bord d’un An-124 que quatre de ces engins ont posé leurs roues sur le Caillou, pour venir renforcer le dispositif de rétablissement de l’ordre.

Ils retrouvent en Nouvelle-Calédonie leurs prédécesseurs, les antiques mais encore fringants VBRG (Véhicule Blindé à Roues Gendarmerie) ainsi qu’une poignée de VAB (Véhicule de l’Avant Blindé) presque aussi âgés, héritage de l’engagement des POMLT (Police Operational Mentoring and Liaison Team) armés par la Gendarmerie Nationale en Afghanistan.
La diversité de ces véhicules et l’âge de certains ne doit pas nous faire oublier que comme tous les engins, ils sont servis par des équipages, auxquels Blablachars exprime tout son soutien, ainsi qu’à l’ensemble des personnels engagés dans cette difficile mission. 

 

 

Embarquement pour Nouméa
Déploiement nocturne

 

En convoi quelque part sur le Caillou

Qui était Nicolas Molinari, le jeune gendarme tué en Nouvelle Calédonie?

Qui était Nicolas Molinari, le jeune gendarme tué en Nouvelle Calédonie? (actualisé avec cagnotte)

https://lavoixdugendarme.fr/qui-etait-nicolas-molinari-le-jeune-gendarme-tue-en-nouvelle-caledonie/

Nicolas Molinari (Photo Gendarmerie)

 

Le gendarme Nicolas Molinari, du 4ème peloton porté  de l’escadron de gendarmerie  mobile 211/1 de Melun (l’un des sept escadrons nouvellement créés) a succombé à ses blessures ce mercredi en Nouvelle-Calédonie après avoir été atteint à la tête quelques heures plus tôt par un tir d arme à feu. Il était âgé de 22 ans et était célibataire sans enfant. Une cagnotte est mise en place par la Fondation Maison de la Gendarmerie.

Sur le même thème : “Heurts en Nouvelle-Calédonie lors de la visite de Darmanin : Cinq gendarmes blessés et tensions autour d’un projet de loi

Le militaire était en mission de maintien de l’ordre avec son unité à Plum, à une trentaines de kilomètres au sud de la capitale Nouméa, où se déroulent depuis plusieurs jours des affrontements qui opposent depuis plusieurs jours une partie de la population avec des gendarmes dans le contexte du vote de la réforme constitutionnelle pour l’élargissement du corps électoral.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a donné des précisions lors des questions au gouvernement au Sénat en réponse à l’interpellation du sénateur calédonien Georges Naturel. Le jeune militaire a été atteint par balle “après une nuit de protection dans un endroit particulièrement dangereux où les tirs ont été à balles réelles (..) des vieux, comme on dit chez vous en Nouvelle Calédonie, sont venus parler aux gendarmes, il a alors retiré son casque et alors il s’est fait tirer dessus en plein front a expliqué le ministre, cité par Public Sénat. Il a été transporté à Plum, au Régiment d’infanterie de marine du Pacifique Nouvelle-Calédonie (RIMAP-NC) pour être pris en charge précise GendInfo avant d’être transféré à l’hôpital de Noumé où il est décédé à 23h46, heure locale.

Le gendarme Molinari est entré en Gendarmerie en 2020, comme gendarme adjoint volontaire (GAV). Formé à l’école de de Gendarmerie de Montluçon, il a été affecté à la brigade de proximité de Saint-Paul-Trois-Châteaux, dans la Drôme, puis au Peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie (PSIG) de Romans-sur-Isère. Admis en 2022 au concours de sous-officier de Gendarmerie, il est retourné à l’école de Gendarmerie de Montluçon.

Un nouvel escadron qui a reçu son fanion en octobre 2023

À l’issue de sa scolarité, il a choisi la gendarmerie mobile et l’escadron de gendarmerie mobile 211/1 de Melun, nouvellement créé en 2023 et qui a reçu son fanion le 12 octobre au CNEFG de Saint-Astier. Âgé de 22 ans, il était célibataire sans enfant. Le général d’armée Christian Rodriguez, directeur général de la Gendarmerie nationale, adresse tout son soutien et celui de l’institution à la famille et aux proches du gendarme Nicolas Molinari, ainsi qu’à ses camarades touchés par ce drame.

La Voix du Gendarme et ses partenaires, l’UNPRG et l’APNM Gendarmes et Citoyens adressent leurs condoléances attristées à la famille du gendarme Nicolas Molinari et tout leur soutien à ses camarades.

C’est le 45e gendarme décédé en service commandé en Nouvelle-Calédonie depuis 1853 selon un recensement effectué par l’Union nationale des personnels et retraités de la Gendarmerie en Nouvelle-Calédonie.

Une cagnotte de la Fondation maison de la Gendarmerie

La fondation Maison Gendarmerie a mis en place une cagnotte au profit de ses parents. Une première cagnotte avait été mise en place sur une autre plate-forme mais a été fermée.

Les corps des deux gendarmes mobiles morts en service en Nouvelle-Calédonie bientôt rapatriés

Les corps des deux gendarmes mobiles morts en service en Nouvelle-Calédonie bientôt rapatriés

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 18 mai 2024

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2024/05/18/les-corps-des-deux-gendarmes-mobiles-morts-en-service-en-nouvelle-caledonie.html


Les corps des deux gendarmes mobiles morts en service en Nouvelle-Calédonie seront rapatriés lundi en métropole (photo Gendarmerie). Ils sont arrivés à Nouméa ce samedi et une cérémonie a eu lieu en présence des autorités militaires et du Haut-Commissaire.

Voir la vidéo de l’arrivée à Nouméa.

Le premier gendarme a été tué le 15 mai. En mission de maintien de l’ordre avec l’escadron de gendarmerie mobile (EGM) 211/1 de Melun, à Plum, en Nouvelle-Calédonie, le gendarme Nicolas Molinari est victime d’un tir par arme à feu. Transporté à Plum, au Régiment d’infanterie de marine du Pacifique Nouvelle-Calédonie (RIMAP-NC) pour être pris en charge, il a succombé des suites de ses blessures.

Le second a perdu la vie le 16 mai, lors d’un départ en mission blindée de la caserne de Bailly. Il s’agit de l’adjudant-chef Xavier Salou, affecté à l’escadron de gendarmerie mobile 11/1 du Groupement blindé de gendarmerie mobile de Satory. Âgé de 46 ans, il était en couple et père de deux enfants. Il a trouvé la mort, touché par un tir accidentel déclenché dans des circonstances encore à préciser. 

Le retour des corps en métropole est prévu lundi, sur la base aérienne d’Istres; un hommage devrait avoir lieu en milieu de semaine prochaine, selon la gendarmerie.

Rapport de la Cour des comptes sur les forces mobiles : la critique argumentée du général (2s) Bertrand Cavallier

Rapport de la Cour des comptes sur les forces mobiles : la critique argumentée du général (2s) Bertrand Cavallier


Le général (2s) Bertrand Cavallier avec les gendarmes du groupement II/1 de Maisons-Alfort devant l’arc de Triomphe pendant la crise des Gilets Jaunes (Photo Lt-col Christian Gojard)

À la suite du rapport que consacre la Cour des comptes aux forces mobiles avec six recommandations dont la nécessité de se recentrer sur le maintien de l’ordre, une refonte de l’implantation géographique des casernes, une critique des Centaure (*), le général de division (2s) Bertrand Cavallier, expert du maintien de l’ordre, consultant pour plusieurs médias, dont la Voix du Gendarme, analyse ce rapport et le commente.

L’ancien commandant historique du Centre national d’entraînement des forces de Gendarmerie (CNEFG) de Saint-Astier développe son analyse critique en cinq points à partir des constats majeurs formulés par la juridiction financière. Il s’appuie sur les retours d’expérience (Retex) des professionnels en mettant les faits en perspective. Les cinq points sont :

1 : un emploi intense sur des missions de plus en plus complexes et diverses

2 : une nouvelle doctrine de maintien de lordre, qui na pas bouleversé le cadre de gestion des forces mobiles

3 : une implantation territoriale qui devrait être réexaminée, à l’occasion de la création de nouvelles unités de forces mobiles

4 : des moyens humains et matériels à préserver, tout en renforçant la contribution de toutes les forces au maintien de l’ordre

5 : un renouvellement insuffisamment préparé du parc de blindés de la gendarmerie mobile

L’on peut se féliciter de l’intérêt que peut apporter une telle juridiction à une composante des forces de sécurité intérieure qui n’a pas toujours suscité l’intérêt qu’elle méritait. En témoigne la très grande légèreté qui a présidé, sous couvert de la RGPP (Révision générale des politiques publiques initiée en 2008) à la diminution globale de 14% de l’effectif  des Unités de forces mobiles. Soit 1500 ETP supprimés pour la composante CRS et 2300 au sein de la GM, suppression accompagnée par la dissolution de 15 escadrons. 

Le politique de l’époque a alors estimé que la situation sécuritaire ainsi que le contexte géopolitique de la France autorisaient une réduction globale des effectifs des forces de sécurité intérieure et une contraction encore plus drastique des forces de défense. Contraction qui procédait sous l’effet du syndrome “des dividendes de la paix” d’un certain Fabius, d’une démolition de notre appareil de défense. Ainsi contraintes, Police et Gendarmerie ont fait des choix au détriment des forces mobiles selon, concernant cette dernière, des modalités très discutables. 

1 : Un emploi intense sur des missions de plus en plus complexes et diverses

Le constat s’impose. La France a rarement connu depuis des décennies, des crises d’une telle durée et d’une telle intensité qui ont mobilisé à un rythme d’emploi rarement atteint l’ensemble des forces mobiles. Les engagements de maintien/rétablissement de l’ordre, comme cela est indiqué, se sont déroulés dans un contexte opérationnel complexe du fait notamment “de la radicalisation de certaines franges protestataires et de la médiatisation permanente de leur activité”.

S’agissant de la médiatisation, il est cependant indispensable de comprendre que le maintien de l’ordre dans sa réalité la plus large a basculé dans une nouvelle ère. La vulgarisation des moyens de communication, l’omnipotence des réseaux sociaux, le poids des chaînes d’information continue génèrent aujourd’hui un nouveau champ d’affrontement qui relève de la guerre de l’information, sur fond de défi des perceptions qui conditionne un politique hyper-sensible à l’état de l’opinion. La médiatisation est directement instrumentalisée à des fins de mise en cause systématique des forces de l’ordre, dans un contexte de plus en plus judiciarisé et conditionné par des nouveaux acteurs tels que le Défenseur des droits. Ces mises en cause peuvent s’inscrire dans une stratégie très élaborée de déstabilisation du pouvoir en place et des institutions, voire servir de catalyseur à des affrontements de grande ampleur.

Un manifestant équipé d’un chalumeau incendie un fourgon de Gendarmerie (photo ministère de l’Intérieur)

Cette mutation modifie profondément la conception d’une manœuvre. Désormais, à l’effet majeur sur le terrain physique, s’ajoute celui sur le terrain politico-médiatique alimenté par l’action potentielle en justice. L’exemple des affrontements à Sainte-Soline est en l’illustration marquante.

Cette guerre de l’information exige une maîtrise parfaite du métier à tout niveau. Celui tactique étant par nature celui engagé dans l’action de force est de toute évidence le plus exposé. 

Les forces de l’ordre doivent, en conséquence, disposer d’une doctrine et d’équipements pour se prémunir de ces nouvelles menaces très structurées. Sans évoquer un vacillement passager du politique.

Au niveau individuel, la mise en cause est de plus en plus redoutée. Tout doit être mis en œuvre pour la sécurité juridique des personnels.

Le référencement de manœuvres communication-médias, de captation et d’exploitation des images (création d’une division image dans l’organigramme opérationnel pour les opérations d’envergure), de police judiciaire (concept de la PJ de l’avant avec des personnels formés à l’exercice spécifique de cette mission dans un environnement de MO/RO) dans l’instruction n°200000/GEND/DOE/SDEF/BSOP du 26 juillet 2022 relative à la gestion de l’ordre public par les unités de la Gendarmerie nationale, participe bien de cette nécessaire montée en puissance.

Pour revenir au contexte opérationnel, pour complexe que soit la gestion de certaines manifestations marquées par des violences, tant en milieu urbain que rural, sachant qu’elle est toutefois facilitée par l’intégration des drones (capacité d’anticipation sur les manœuvres de l’adversaire, facilitation dans la concentration des efforts, bascule de forces…), là n’est pas le plus grand défi qui attend les forces mobiles. Sous réserve, j’y reviendrai en évoquant la doctrine, de redonner aux UFM une capacité effective de maintenir à distance (minimum 30 mètres) des manifestants violents.

La Cour des comptes, tout en évoquant les dernières émeutes de l’été 2023, ne prend pas suffisamment en considération l’état réel d’une France confrontée au séparatisme, aux confrontations culturelles, à la sédition de territoires, à l’émergence de réseaux criminels (notamment les narco-trafiquants) de plus en plus puissants comme l’ont évoqué récemment des magistrats marseillais.

La préservation de la cohésion de la Nation, de sa souveraineté et du pacte social fondé sur les valeurs républicaines, obligeront le politique à assumer la confrontation avec des moyens appropriés et dans un cadre maîtrisé. Ce qui ne serait évidemment pas le cas si le peuple, fataliste, décidait à se substituer à la puissance publique.

Si les forces territoriales, pour autant qu’elles soient encore réellement présentes dans tous les territoires, assurent la sécurité du quotidien, laquelle constitue la fonction socle de la mission globale de sécurité, elles ne sont pas en mesure aujourd’hui de régler seules les nouvelles problématiques sécuritaires.

Dans l’immédiat, ne serait-ce que pour rassurer l’opinion, des déploiements d’envergure à haute visibilité, sont nécessaires. Lesdites opérations “Place nette”, qui comprennent toutefois un volet judiciaire non négligeable, participent de cette politique.

Ces opérations qui interviennent dans des environnements hostiles nécessitent l’engagement de forces mobiles telles que la gendarmerie mobile et les CRS.

La gendarmerie mobile constitue l’élément naturellement consacré à l’engagement d’envergure de haute intensité sur le territoire national

Cependant, la reconquête effective et durable ce certains quartiers – qu’il faut plutôt considérer comme des territoires de plus en plus étendus – va se traduire par des manœuvres d’ampleur, intégrant de nombreux acteurs, mais dont le noyau dur et la masse seront constitués de forces mobiles, aptes à gérer l’affrontement avec des groupes armés. Il serait intéressant dans cette perspective de connaître les limites d’engagement des CRS qui disposent certes de sections de protection et d’intervention de 4e génération (SPI 4G), pourvus d’équipements de protection durcie. 

Composante d’une force armée, imprégnée d’une culture d’emploi de la force graduée et proportionnée, disposant de blindés et d’appuis aériens, la gendarmerie mobile constitue l’élément naturellement dédié à l’engagement d’envergure de haute intensité sur le territoire national.

Sans qu’il y ait une quelconque confusion avec l’armée de terre, qui est l’ultima ratio, l’essence et la culture militaire de la Gendarmerie, et plus particulièrement de la gendarmerie mobile, lui confèrent des compétences en matière de planification, de conduite des opérations, et d’évolution sur le terrain qui procèdent des principes de manœuvres de l’infanterie motorisée et de la cavalerie. Soyons cependant honnêtes. Les nouvelles orientations, initiées au plus haut niveau de la Gendarmerie, de remilitarisation et de renforcement des capacités opérationnelles avec l’appui de l’armée de Terre, révèlent bien que depuis une vingtaine d’années, la haute hiérarchie gendarmique, sans doute inspirée par l’air du temps, avait délaissé ce qui constitue des atouts majeurs pour permettre à la Gendarmerie d’agir sur l’ensemble du fameux spectre Paix-Crise-Guerre.

Plus que jamais, la Nation attend des officiers de Gendarmerie qu’ils soient des chefs militaires et non des copies d’énarques

La formation doit en conséquence être axée sur le retour de ces compétences militaires, sans évoquer bien évidemment le savoir être premier. Ceci avait été la mission qui m’avait été assignée par le général Rolland Gilles, alors DGGN, alors que je prenais en 2009 les fonctions de sous-directeur des compétences. S’agissant des élèves sous-officiers, le concept pédagogique avait alors été structuré autour d’un objectif comportant trois strates : densifier l’individu-citoyen, construire le soldat au travers d’un “ mini-Coëtquidan” de trois mois inspiré de la formation élémentaire toutes armes (Fetta), et sur ces bases indispensables former le gendarme (“bleuir”).

Concernant les élèves-officiers, s’il était nécessaire de bien positionner les futurs cadres de la Gendarmerie dans la haute fonction publique, il ne saurait être question qu’ils se confondent avec des cadres civils. Plus que jamais, la nation attend des officiers de Gendarmerie qu’ils soient des chefs militaires et non des copies d’énarques.

En termes d’acquisition d’une capacité à évoluer dans un contexte très dégradé, la mise en condition avant projection (MCP) pour les escadrons déployés en Afghanistan entre 2009 et 2014 a démontré alors la pleine aptitude de la gendarmerie mobile à recouvrer globalement sa culture opérationnelle héritée de la garde mobile, et éprouvée lors de nombreux engagements extérieurs, mais aussi sur le territoire national en Guyane ou à Mayotte.

Compte-tenu de l’évolution du contexte opérationnel spécifique à la gendarmerie mobile, la Gendarmerie selon la Cour des Comptes a procédé “à la mise en place d’un plan d’entraînement à l’aguerrissement sous le feu des escadrons de gendarme mobile ”.

Gendarmes du PSIG d'Ambérieu en Bugey lors d'un entraînement avec l'armée de Terre à la Valbonne (Photo DC/LVDG)

Très curieusement, cette juridiction objecte que “sans contester le diagnostic sécuritaire sur lequel il s’appuie, cet aguerrissement coûteux en équipement mais aussi en formation peut poser question”.

Soyons clairs. L’acquisition de cette capacité a toujours fait l’objet d’exercices spécifiques, notamment au sein du Centre National d’Entraînement des Forces de Gendarmerie (CNEFG) de Saint-Astier qui vont d’ailleurs être densifiés. Il est en effet indispensable qu’elle soit renforcée, ne serait-ce que pour mieux garantir la sécurité des militaires engagés dans des opérations en situation dégradée.

Elle renvoie de surcroît à la vocation même de la Gendarmerie, force armée tel que rappelée dans la loi du 3 août 2009, d’agir en toutes circonstances. Les magistrats de la Cour des comptes souhaiteraient-ils que ce soient des régiments d’infanterie qui soient désormais engagés sur le territoire national pour assurer des missions relevant de la sécurité intérieure ? En outre, faut-il rappeler également le rôle de la gendarmerie en DOT ?

Enfin, en termes de coûts, alors qu’il s’agit de dépenses visant à protéger les populations et à préserver la cohésion de la Nation, la Cour des comptes ne pourrait-elle pas fort opportunément s’intéresser à des dérives majeures comme celles induites par l’accueil totalement non régulé de mineurs non accompagnés.

Les modélisations militaires seront également indispensables pour conduire, sur de vastes zones, la lutte contre l’immigration illégale

En termes de génération de forces, la structure du GTG (Groupement Tactique Gendarmerie dérivé des états-majors des groupements de gendarmerie mobile) dit augmenté (une autre dénomination pourrait être judicieusement trouvée à l’instar des EGM baptisés Escadrons Guépard qui bénéficient d’une formation durcie) a vocation à devenir la composante noyau pour la mise en œuvre d’opérations d’envergure. Inspiré du concept des GTIA (groupement tactique interarmes), il constitue le premier niveau permettant d’assurer une cohérence tactique. Engerbant un volume donné d’EGM, le GTG a ainsi vocation à intégrer l’ensemble des savoir-faire nécessaires (renseignement, composante blindée, moyens aériens, éléments GIGN, franchissement…) pour les déploiements opérationnels les plus exigeants. Bien évidemment, adaptées à la gestion de manifestations très violentes, ces structurations seront indispensables pour des opérations en situation de haute intensité s’agissant par exemple du démantèlement de réseaux criminels. Les modélisations militaires seront également indispensables pour conduire, sur de vastes zones, la lutte contre l’immigration illégale. Dans ce cadre notamment, il importera de donner aux forces mobiles une autonomie d’action suffisante, qui ne saurait porter préjudice aux services spécialisés tels que la Direction nationale de la police aux frontières (DNPAF).

Le contexte opérationnel actuel et à venir oblige donc à ne plus affecter les forces mobiles à des missions éloignées de leurs compétences spécifiques, comme c’est le cas s’agissant de la garde des centres de rétention administrative (CRA), comme à ne plus les consommer inutilement dans des dispositifs de maintien de l’ordre souvent surdimensionnés au regard de la menace existante, et bien évidemment à renforcer leurs effectifs.

2. “Une nouvelle doctrine de maintien de lordre, qui na pas bouleversé le cadre de gestion des forces mobiles

L’élaboration du Schéma national du maintien de l’ordre (SNMO) doit certes être comprise par rapport à un contexte opérationnel marqué par la généralisation des réseaux sociaux, l’irruption de manifestations non encadrées et parfois non déclarées. Mais elle a également répondu à la nécessité d’adresser un message à une opinion publique choquée par des dérives nombreuses en matière d’usage des armes, le Lanceur de balles de défense (LBD) principalement, et déboussolée par des échecs opérationnels comme rarement la capitale en aura connus dont en premier lieu le saccage de l’Arc de triomphe, le 1er décembre 2018.

Comme le souligne le rapport, le SNMO s’est traduit par des mesures intéressantes portant notamment sur une meilleure compréhension des sommations, une meilleure définition des différents acteurs ayant à intervenir dans la direction et la conduite de la manœuvre, une amélioration des relations entre les forces de l’ordre et les organisateurs, par la mise en place d’équipes de liaison et d’information (ELI), la systématisation d’un superviseur auprès de l’utilisateur d’un LBD…Les dispositions du SNMO qui constitue un document cadre, de portée générale, ont été intégrées dans l’instruction 200 000 citée supra, au contenu nécessairement beaucoup plus détaillé et constituant un véritable corpus doctrinal. Pour l’information du lecteur, cette Instruction “concerne donc l’ensemble de la Gendarmerie nationale, dans toutes ses dimensions et composantes. Elle constitue le référentiel unique, synthétique, pratique et évolutif de la manière dont les unités territoriales et les forces mobiles de la gendarmerie nationale assurent la gestion de l’ordre public, dans les territoires et les agglomérations. Elle articule le spectre des opérations d’ordre public autour de trois typologies d’engagement (maintien de l’ordre, rétablissement de l’ordre, violences urbaines), redéfinit le régime d’emploi des unités de la gendarmerie mobile, supprime les formats d’engagement préexistants, trop rigides, précise les modalités de la génération de force de la gendarmerie départementale, de la gendarmerie mobile et de leurs appuis, rappelle l’encadrement des principes de réversibilité et de sécabilité…”.

Cependant, sur les aspects fondamentaux, la Cour des Comptes livre une lecture approximative du SNMO et au-delà du MO quand elle déclare : “ l’une des principales nouveautés du SNMO est l’affirmation des grands principes tactiques. Ainsi, le maintien à distance, la mobilité et la réactivité sont désormais les principes cardinaux en la matière”. Cette analyse est assez éloignée de la lettre et de l’esprit du SNMO qui reste fidèle à la culture française du MO.

Trois principes fondamentaux du maintien de l’ordre français

Le SNMO rappelle en effet que les trois principes fondamentaux du maintien de l’ordre français dont la conjugaison doit permettre d’atteindre l’effet final recherché, soit de favoriser le retour à la normale pour promouvoir un règlement négocié des conflits fondés sur le dialogue, sont :

premièrement l’engagement privilégié de forces spécialisées (les escadrons de gendarmerie mobile (EGM) et les compagnies républicaines de sécurité) disposant d’une solide culture professionnelle spécifique (le MO est un métier), ce qui fait écho aux dysfonctionnements majeurs imputables à des unités de circonstance, non formées et sous encadrées, initiées sous l’autorité du préfet Delpuech ;

deuxièmement, l’emploi de la force strictement nécessaire qui, relevant des principes de proportionnalité et d’absolue nécessité rappelés dans l’article R 211-13 du CSI, doit permettre de prévenir un esprit de vengeance chez les manifestants. Le respect de ce principe est largement conditionné par la possession d’une grande pratique du maintien de l’ordre, et d’une formation à cette mission ;

le maintien à distance qui permet d’éviter le contact direct, soit le corps à corps, avec toutes ses conséquences en termes d’augmentations de dommages corporels de part et d’autre.

S’agissant des principes d’emploi, il est utile de rappeler qu’ils ont été initiés dans la foulée de la création de la garde mobile, la France, pays marqué par une culture de la manifestation violente, ayant alors été le premier pays à opter pour la spécialisation de forces dans le domaine du maintien de l’ordre. Ainsi, dès 1928, des officiers de Gendarmerie (dont le lieutenant Favre) animent une réflexion de fond sur le maintien de l’ordre qui est notamment publiée dans la toute récente Revue de la Gendarmerie. Présentant le gendarme comme le défenseur d’une démocratie garante de l’ordre public, ils s’intéressent à la psychologie des foules, fixent de nouvelles tactiques d’intervention qui reposent sur des techniques professionnelles spécifiques, promeuvent des innovations techniques dont l’emploi des gaz lacrymogènes et développent le principe des Retex en observant les situations à l’étranger. Ils insistent notamment sur l’importance de la fonction de renseignement et l’adaptation continue aux modes d’action de l’adversaire.

Le SNMO évoque toutefois “une exigence de plus forte réactivité et mobilité afin de mettre un terme aux exactions, en recourant notamment à des unités spécialement constituées disposant de capacités de mobilité élevées”.

Cette exigence est fondée mais elle a toujours fait partie du corpus doctrinal tant des GM que des CRS.

Les configurations de base, à dominante statique, conformes au principe du maintien à distance, n’ont jamais été exclusives d’actions offensives chirurgicales, voire d’envergure.

Les stages dénommés PECO (Perfectionnement et évaluation de  la capactité opérationnelle) mis en œuvre au sein du CNEFG ont toujours inclus des mises en situation inspirées de cas concrets et nécessitant des modes d’action offensifs, ce au niveau du Peloton d’intervention (PI) mais aussi au niveau d’un EGM voire d’un GTG.

Différents maux qui caractérisaient alors la gestion du MO dans la capitale et qui avaient régulièrement été signalés tant par la DGGN que par les CRS

Le manque de réactivité, de mobilité lors notamment des opérations de MO durant la crise des gilets jaunes a procédé non d’une lacune doctrinale mais surtout de différents maux qui caractérisaient alors la gestion du MO dans la capitale et qui avaient régulièrement été signalés tant par la DGGN que par les CRS. En la matière, avaient été pointés :

l’hyper-centralisation de la manœuvre à partir de la salle de commandement renvoyant à un manque de subsidiarité, donc de prise d’initiative. Je rappelle par expérience qu’une situation peut basculer en quelques minutes et exige donc une réaction quasi instantanée ;

l’hétérogénéité des dispositifs déployés mêlant pêle-mêle des unités de différentes institutions :

un manque de coordination, caractérisé notamment par l’irruption en pleine manœuvre d’unités telles que les BRAV, au demeurant lors de leur déploiement initial sans culture de MO et sous-encadrées ;

la non-implication en amont dans la préparation de la manœuvre des commandants des forces publiques de niveau groupement ( GM, CRS)…;

la systématisation de dispositifs trop encadrants dont parfois un usage dénué de sens de la dite nasse ; etc..

Au-delà des préconisations du SNMO, et d’une prise de conscience au plus haut niveau de l’Etat des imperfections constatées durant la crise des gilets jaunes, il faut prendre en considération l’importance déterminante de l’élément humain dans le cours de l’histoire.

L’arrivée du préfet Laurent Nunez à la tête de la préfecture de police a marqué un changement radical, au sens positif du terme, qui tient en partie à sa propre personnalité.

L’exemple des GAP (Groupes d’appui projeté) ou de GTT (Groupes tactiques temporaires), composés de façon homogène, soit de gendarmes mobiles (issus principalement de PI) soit de CRS, tous des professionnels du MO, était attendue. Cette mesure a pu déboucher par une meilleure écoute des professionnels du MO, dont les chefs de haut niveau sont très étroitement impliqués dans la préparation des opérations avec la DOPC. L’emploi de ces dispositifs bien dimensionnés, alliant puissance et rapidité d’action, est optimisé par une conception de manœuvre qui s’appuie sur des bascules de forces procédant du principe de concentration des efforts. Evoluant dans le cadre d’une manœuvre de jalonnement dynamique, pré-positionnés dans des points clés du terrain, à proximité de lieux sensibles ou favorables à l’action adverse, ces dispositifs très réactifs permettent évidemment de moins recourir à des dits “flanc-gardage » massifs et très encadrants, type de manœuvre qu’il ne faut cependant pas exclure en présence d’activistes nombreux et potentiellement très violents.

Le recours à des actions offensives, qu’elles soient ponctuelles ou massives, doit cependant être assumé à tout niveau.

S’il s’impose dans certaines situations – des violences graves et des dommages matériels importants ne sauraient être tolérés dans un Etat de droit -, il expose en effet davantage les forces de l’ordre à l’impact médiatique et à la mise en cause.

Le cas de Sainte-Soline en mars dernier est de ce point de vue significatif. Caractérisé par un dispositif défensif à dominante statique, le dos à la clôture même de la bassine, l’unique intervention vers l’avant d’un Peloton motorisé d’interception et d’interpellation (PM2I) de la Garde Républicaine équipé de quads, conjugué à un usage de LBD, a été exploité par une certaine presse et a provoqué un certain flottement au niveau politique, heureusement vite dissipé. Est à noter que l’action de ce seul PM2I a permis de surprendre et de désorganiser l’adversaire, au demeurant structuré de façon quasi-militaire, pendant un temps suffisant pour permettre à ligne d’arrêt de se réorganiser. Plus que jamais, la manœuvre au MO/RO relève de la combinaison entre “le feu” et le mouvement.

Les questions récurrentes de la réversibilité missionnelle et de la sécabilité des unités

La Cour des comptes aborde également les questions récurrentes de la réversibilité missionnelle et de la sécabilité des unités, mentionnées dans l’instruction commune d’emploi des forces mobiles de la Police nationale et de la Gendarmerie nationale du 29 décembre 2015, considérant que ce document en propose une version trop rigide. Elle propose donc que ce document soit révisé dans le sens d’une plus grande souplesse.

Les notions de service d’ordre et de sécurisation sont des notions non définies

Passons donc en revue cette instruction. Tout d’abord des premières observations qui pourraient être prises en considération pour l’évolution de ce texte : tout d’abord des premières observations qui pourraient être prises en considération pour l’évolution de ce texte : 

  • la notion de service d’ordre est une notion non définie en dehors du champ des SOI (services d’ordre indemnisés) ;
  • la notion de sécurisation est également non définie. En fait, elle recouvre les renforts des forces mobiles aux unités territoriales dans le champ de la sécurité publique ;

s’agissant des missions de sécurisation, l’article 8 de la dite instruction précise qu’elles “sont assurées par les forces mobiles prioritairement dans leur zone de compétence respective”, soit les CRS en Zone de compétence police nationale (ZPN), soit les EGM en zone de compétence gendarmerie nationale (ZGN). Or, cette disposition, tombée en désuétude, mériterait d’être réaffirmée et ainsi devenir effective ;

  • la priorisation de la mission de maintien de l’ordre public sur les deux missions citées supra devrait être clairement posée (c’est le vœu logique de la Cour des Comptes rappelant la vocation première des UFM, quand bien même elles constituent une réserve générale à disposition du gouvernement). 

Concernant la réversibilité opérationnelle – ou plutôt la réversibilité missionnelle – ce qui est plus exact -, elle est définie dans l’instruction 200000 comme “la capacité d’une UFM à passer d’une mission de maintien de l’ordre public à une mission de sécurisation, pour faire face à une situation dépassant les capacités des unités territoriales lorsqu’elles sont pleinement mobilisées”. Le texte précise également que “le principe de la réversibilité missionnelle est mis en œuvre :

après remise en condition de l’unité et réalisation du trajet jusqu’au nouveau lieu d’emploi ;

pour une durée minimale de deux heures sur le nouveau lieu d’emploi ;

dans les limites horaires du service initialement prévu ;”.

Cependant, l’inverse, soit la réversibilité missionnelle de la sécurité publique vers le maintien de l’ordre, prônée par la Cour des Comptes, se heurte à de telles contraintes qu’elle doit relever d’une mesure exceptionnelle.

En effet, alors que les UFM sont quasiment systématiquement engagées sur de vastes territoires, articulées en DSI (Détachement de surveillance et d’intervention), se pose la première difficulté de reconstituer l’unité. Ensuite, il s’agit de l’équiper (perceptions des équipements de maintien de l’ordre, des dotations de grenades…et de réarticuler l’unité en fonction de la mission de MO/RO  qui se présente et de son environnement (Type de mission, durée, nature de l’adversaire…).

S’agissant de la sécabilité, quitte à décevoir les magistrats de la Cour des Comptes, il convient enfin d’en finir avec ce qui relève d’une véritable intrusion dans le domaine relevant du commandant de la force publique, lequel doit conserver la capacité dans l’exécution de la mission confiée de décider de l’articulation opérationnelle de son unité et des modes d’action.

Rappelons que l’effectif moyen d’un escadron au maintien de l’ordre, sur le terrain, est de soixante militaires. Une certaine modularité peut toutefois être envisagée par le commandant de la force publique, selon la nature de la mission et de l’environnement opérationnel (violences urbaines…), mais en conservant la capacité de réarticuler son dispositif à tout moment. Désormais un commandant d’unité peut communiquer sur l’effectif dont il dispose mais il n’a pas à préciser le nombre de pelotons engagés.

Ceci doit être clairement rappelé aux commandants d’unité en se fondant sur les prescriptions de l’instruction 200000, où l’on retrouve l’esprit de l’Instruction interministérielle IMM n°500/SGDSN/MPS/OTP du 9 mai 1995 relative à la participation des forces armées au maintien de l’ordre (IPFA 500), texte qui a longtemps encadré l’engagement de la Gendarmerie au maintien de l’ordre avec des principes clairs en termes de définition des rôles et responsabilités de chaque acteur : 

“ 1.4.3. La direction opérationnelle des UFM

Dans le respect des directives et des mesures prises par le ROP, le DSO ou le CSO, le CFP commande et conduit la manœuvre de l’unité ou des unités placées sous ses ordres, en particulier :

  • en engageant librement les moyens et l’effectif adaptés à la réalisation de la mission, en fonction des éléments de contexte et d’adversité potentielle communiqués par son autorité d’emploi ;
  • en articulant librement son dispositif, à tout moment de la manœuvre, en coordination étroite avec les unités limitrophes le cas échéant.

Pour rappel, cette question très sensible n’est pas nouvelle et avait déjà fait l’objet d’une clarification. Ainsi, le DGGN et le DGPN avaient explicitement et conjointement écrit au ministre sur ce sujet : Note MININT conjointe DGGN- DGPN n°63-184 GEND/CAB et 3683A DGPN/CAB du 31 juillet 2017 :

“Pour des raisons de sécurité, la sécabilité des unités doit être exceptionnelle et relève de la responsabilité du commandant d’unité en fonction de la mission reçue et de la situation à laquelle il est confronté”.

Je n’épiloguerai pas sur le passage concernant le concept de la désescalade.

Les gendarmes mobiles et les CRS n’ont pas attendu les policiers belges et allemands pour inscrire leur action dans le souci permanent de favoriser le retour au calme par le dialogue avec les organisateurs et les manifestants (certes facilité par certaines dispositions du SNMO) une capacité d’absorption de la violence adverse, et un emploi de la force strictement nécessaire.

De surcroît, la radicalisation des manifestations depuis les affrontements violents survenus à Hambourg en juillet 2017, qui ont sidéré les forces de l’ordre, et certains grands désordres ayant eu lieu en Belgique, et notamment à Bruxelles, ces dernières années, ont démontré dans certaines situations les limites de ce principe.

3. Une implantation territoriale qui devrait être réexaminée, à l’occasion de la création de nouvelles unités de forces mobiles

La carte des casernements permanents, qui est le fruit de l’histoire des mouvements sociaux, n’est plus adaptée aux besoins territoriaux d’emploi des forces mobiles […] une réflexion globale sur la politique immobilière des forces mobiles apparaît donc nécessaire”.

Cette assertion des magistrats financiers appelle plusieurs commentaires. Tout d’abord, même si Paris concentre la majorité des manifestations et demeure le centre de gravité politique, économique…dont il faut impérativement garantir la stabilité,

on assiste sur fond de séparatisme, de montée de la violence globale et de structuration de la délinquance organisée à un besoin croissant d’interventions d’UFM sur l’ensemble du territoire. Il faut également mentionner sur les frontières la lutte contre l’immigration clandestine (LIC), qui va être croissante, ainsi que, s’agissant de la gendarmerie, le déploiement permanent d’une vingtaine de ses escadrons outre-mer et en Corse.

Les critères relatifs à l’implantation territoriale doivent donc permettre de pouvoir rapidement intervenir sur les grands bassins de population, sachant que Paris dispose déjà à proximité immédiate de deux groupements de gendarmerie très étoffés, le GBGM (Groupement blindé de la gendarmerie mobile) basé à Satory, et qui constitue la capacité nationale de réaction rapide de la composante blindée de la gendarmerie, et le groupement II/1 dont l’état-major est implanté à Maisons-Alfort.

Cependant, l’on peut s’interroger sur les choix de dissolution d’escadrons qui ont été privilégiés à partir de 2011 dans le cadre de la fameuse RGPP, alors que ces unités disposaient de casernements en bon état, dont certains très récents comme celui de Narbonne, implantés dans des bassins de population permettant un accès aisé à l’emploi pour les épouses et compagnes des militaires, offrant la proximité d’universités pour les études supérieures (Nantes, Rennes…). Curieusement, fut proposée une liste d’unités sises dans des communes gérées par l’opposition du moment…

S’il y a une réforme à faire, tout en considérant que des villes moyennes s’attacheront à ne pas perdre leur escadron ou leur CRS, c’est de favoriser progressivement des regroupements d’unités de façon à mutualiser les soutiens, à permettre aisément des renforcements mutuels, à mieux structurer la formation…selon l’exemple très réussi du regroupement de trois unités à Sathonay-Camp. Soit le principe de “structures régimentaires”.

Concernant les hébergements, si des structures bien adaptées sont disponibles en région parisienne, en Corse et outre-mer, et que l’on doit prendre dans le reste du territoire toutes les dispositions requises pour offrir de bonnes capacités d’accueil,

il est important que la Gendarmerie continue de s’appuyer sur son essence militaire pour pouvoir être déployée partout et en toutes circonstances.

4. Des moyens humains et matériels à préserver, tout en renforçant la contribution de toutes les forces au maintien de l’ordre

La cour des Comptes met très justement l’accent sur l’importance de la formation. Alors que les contextes opérationnels se durcissent et sont très évolutifs, que l’on exige une parfaite maîtrise de l’emploi de la force, que les effectifs d’une unité de Gendarmerie sont quasi renouvelés en quatre ans, l’on constate depuis une dizaine d’années un ralentissement très net du rythme de passage des EGM au CNEFG.

Le passage des EGM tous les deux ans et demi au CNEFG doit donc redevenir la règle

Si le plan de charge du CNEFG s’est alourdi du fait des réformes d’ampleur portant sur la formation des futurs gradés de la GM, de la GR et des PSIG, réduisant de facto les créneaux dédiés au recyclage des EGM, ce sont surtout les décisions du niveau politique, avec des courts préavis, qui obligent la DGGN à démonter des stages, voire à réengager des unités alors qu’elles sont en formation.

Alors que les travaux du Beauvau de la sécurité avaient rappelé l’importance capitale de la formation, la réalité révèle que certains EGM ne sont pas passés à Saint-Astier depuis quatre ans. La question peut d’ailleurs être posée, en cas de défaillance individuelle ou collective, d’une responsabilité de l’Etat n’ayant pas assuré les conditions minimales de la formation.

Le passage des EGM tous les deux ans et demi au CNEFG doit donc redevenir la règle. De même, de façon ponctuelle, des entraînements communs avec des unités de la Police nationale (CRS et compagnies d’intervention) doivent être organisés pour conforter l’interopérabilité dans les segments opérationnels communs.

Nonobstant l’augmentation du nombre d’EGM (création de sept unités), il appartient au ministère de l’Intérieur et aux préfets de mieux dimensionner les dispositifs de maintien de l’ordre en fonction de la menace réelle, la tendance structurelle étant à la surconsommation d’UFM. Ceci impose bien évidemment de densifier le renseignement, mais également de mieux impliquer, en amont des évènements, des cadres de haut niveau tant de la GM que des CRS, à même de bien ajuster les effectifs requis, notamment en privilégiant des dispositifs manœuvriers. 

Fort justement comme l’évoque la Cour des Comptes, en cas de crise généralisée comme cela s’est révélé durant la crise des gilets jaunes, les UFM concentrées notamment dans la capitale et les métropoles ne peuvent couvrir tous les besoins opérationnels. 

Les forces territoriales doivent donc être mise à contribution. S’agissant de la Gendarmerie, les PSIG, sous réserve d’être formés aux techniques élémentaires du MO – rappelons toutefois que leurs gradés suivent désormais la même formation que leurs homologues de la GM et de la GR – et être mieux dotés, constituent la première réserve d’intervention. Unités dévolues à la surveillance, devant conserver impérativement une posture de contact avec la population, et à l’intervention du quotidien, elles ne sauraient toutefois être identifiées à des unités spécialisées au MO.

Cependant, la réflexion en termes de formation et de dotations doit concerner l’ensemble des unités de la gendarmerie départementale.

Comme cela a été démontré lors de la crise des gilets jaunes, notamment en Ardèche, en Côte d’Or et en Haute-Loire, ce sont des gendarmes départementaux, épaulés par des réservistes, qui, dans l’attente d’UFM ont été engagés en premier échelon face à des émeutiers très violents.

Par ailleurs, tant au regard de fragilités structurelles de notre nation que du contexte international qui oblige à réactualiser le concept de DOT, le questionnement actuel sur les capacités de la gendarmerie départementale est pleinement fondé.

On assiste à un désarmement continu des forces de l’ordre depuis 2014

S’agissant du maintien de l’ordre/rétablissement de l’ordre, la question des équipements est parfaitement posée par la Cour des comptes. Elle souligne en effet que “les forces mobiles sont ainsi soumises à deux injonctions contradictoires : d’une part, limiter le plus possible le niveau de blessure causée par les armements utilisés, et d’autre part continuer à maintenir à distance les manifestants pour éviter les violences les plus graves”. J’avais évoqué à l’issue de la dernière mobilisation à Sainte-Soline (manifestation non autorisée, violences paroxystiques contre les forces de Gendarmerie), dans ce même média, cette question désormais centrale.

En effet, on assiste à un désarmement continu des forces de l’ordre depuis 2014. Si je m’étais prononcé alors pour le retrait de la grenade offensive considérant que la GLI-F4 produisait un effet comparable, on l’a depuis retirée pour lui substituer la GM2L, laquelle fait désormais l’objet, par la directive N° 352 CAB/PHM du 1er juillet 2021, signée par le préfet Pierre de Bousquet, d’une interdiction de “lancer à la main…dans toutes les situations opérationnelles et quelle que soit l’unité concernée”.

Il en ressort, alors même que les adversaires disposent d’un arsenal d’armes, au sens de l’article 132-75 du Code Pénal, d’un déséquilibre, d’une asymétrie en défaveur des forces de l’ordre.

Après les retraits successifs des grenades à main offensive (OF), lacrymogène instantanée – F4 (GLI-F4) puis plus récemment, modulaire 2 lacrymogène (GM2L) à main, un trou capacitaire s’est progressivement mais durablement creusé au sein de l’équipement des forces de sécurité intérieure dédiées au maintien de l’ordre. Les grenades à main à létalité réduite et à effet sonore (ALR ASSD) et Sound (S) de chez Alsetex semblaient avoir été choisies pour combler ce dernier dans la bande d’engagement des 0 à 30 m mais acquises en urgence hors marché public, elle seront prochainement remplacées par la grenade à effet sonore brésilienne de marque Condor et de type GL 304. Cette arme de force intermédiaire est très attendue par les unités de maintien de l’ordre. Déflagrant à 160 db, elle présente la particularité d’initier sa chaîne pyrotechnique en deux temps et d’éjecter son bouchon allumeur à très faible énergie et à très courte distance ce qui réduit le risque de blessure collatérale. Pour autant, ne contenant pas de lacrymogène, contrairement à la grenade GM2L quelle remplace, cette carence risque d’être préjudiciable aux forces de l’ordre

S’agissant des lanceurs 56mm, serait en cours de finalisation l’expérimentation du lanceur multicoups 56 mm de marque TR équipement.

5. “Un renouvellement insuffisamment préparé du parc de blindés de la gendarmerie mobile

Alors que, après des années d’atermoiement, la Gendarmerie vient de renouveler son parc blindé, ce qui constitue un évènement majeur à mettre à l’actif du général Christian Rodriguez, DGGN, la Cour des comptes a formulé plusieurs objections qui sont révélatrices d’une méconnaissance de trois données fondamentales :

  • – le statut et la nature même de la Gendarmerie de “force armée”, et sa vocation opérationnelle à la fois globale et spécifique tels que définis dans l’article L.3211-3 de LOI n° 2009-971 du 3 août 2009 relative à la Gendarmerie nationale .  
  • – la réalité du contexte sécuritaire intérieur de la France tant en métropole qu’outre-mer caractérisé par un accroissement constant de la violence, les syndromes de partition et de fracture évoqués au plus haut niveau de l’Etat, et celle d’un environnement géopolitique de plus en plus déstabilisé. Mutations sur fond de “retour de l’histoire” qui conduisent aujourd’hui à revitaliser le concept de DOT (défense opérationnelle du territoire) et le rôle majeur de la Gendarmerie dans une telle configuration ;
  • – le constat concret de la Gendarmerie, de par ses atouts induits par sa nature et sa culture de force armée (robustesse, capacité sans équivalent de montée en puissance massive au sein de son ministère de tutelle…) de force à agir globalement sur le haut du spectre de crise comme le démontrent ses engagements récents tant en métropole qu’outre-mer, sans évoquer ceux à l’étranger (Afghanistan…).

Examinons maintenant le fond des six principales objections de la Cour des Comptes au sujet du Centaure en y répondant cas par cas.

Objection 1 de la Cour des comptes  : “Le contrat prévoit la livraison de 90 véhicules, dont 56 en métropole et 34 outre-mer, si bien que le plan d’équipement du nouveau véhicule d’intervention polyvalent de la gendarmerie (VIPG) , baptisé “Centaure”, correspond peu ou prou à un remplacement “un pour un” des VBRG actuellement en service, puisque 45 sont en métropole et 35 outre-mer.

La cible de 90 véhicules constitue le volume minimum pour permettre à la Gendarmerie de faire face à tous les scénarios opérationnels actuels et très probables, dans un futur proche, eu égard à l’évolution objective de notre pays.

Compte tenu de la situation structurelle de “l’outre-mer”, il est indispensable d’y déployer une trentaine d’engins (35 auparavant et 32 avec l’arrivée des Centaure), ce qui va stabiliser le parc disponible en métropole à hauteur de 58 engins. Dans l’hypothèse d’une opération de rétablissement de l’ordre d’envergure ou de violences urbaines limitées à quelques quartiers, il faut a minima envisager l’engagement d’une dizaine d’engins. Dans celle d’une crise généralisée de type insurrection de juin-juillet 2023, en tenant compte d’une extension quasi-certaine du phénomène (de par la mutation du “corps social”), d’une radicalisation des adversaires (montée en gamme de l’armement avec recours à des armes à feu…), de l’impératif de durcir la protection des centres de gravité politiques (Paris), énergétiques…et sous réserve d’opérer des bascules de force, le format 58 engins constitue un niveau minimum pour “l’assurance vie” de la nation. 

Objection 2 de la Cour des comptes : “ À son entrée en service, il sera le véhicule le plus polyvalent et le plus armé de tous les véhicules blindés en service dans les forces de maintien de l’ordre au sein des pays européens similaires à la France.

Le VIPG Centaure s’impose en effet, de par sa conception et ses innovations technologiques, comme un véhicule à la fois très novateur et particulièrement polyvalent, permettant à la Gendarmerie – force armée – d’agir sur l’ensemble du spectre opérationnel qui lui est dédié (situations très dégradées de type insurrectionnel, DOT, opérations extérieures…), et qui va au-delà de celui communément dévolu aux forces de police d’Europe. S’agissant des segments communs à “une force de police”, outre une meilleure protection des personnels indispensable face à la généralisation d’armes de guerre, il offre de nouvelles capacités en termes d’observation (caméras, capteurs), fort utiles notamment en terrain rural, ainsi qu’en localisation d’un tir permettant une riposte “chirurgicale” (système de détection acoustique de tir adverse).

Cependant, il est à noter que ce nouveau contexte sécuritaire conduit des forces de police européennes à se doter de véhicules blindés de gabarit et de niveau de protection équivalent (balistique, NRBC), toutefois en nombre limité. Tel est le cas de l’Allemagne avec l’adoption par la police fédérale et certaines polices de Länder du Survivor-R, véhicule blindé tout terrain construit par Rheinmetall MAN, la division véhicules militaires de la filiale poids lourds de Volkswagen, d’un coût de 1,2 millions d’euros, soit très supérieur au coût du Centaure (prés de 50%°). 

Objection 3 de la Cour des comptes : “un premier déploiement du Centaure (quatre véhicules) a été expérimenté dans l’urgence par la gendarmerie nationale à la fin du mois de juin 2023 dans le cadre des émeutes urbaines.

Le déploiement de quatre Centaure fin juin 2023 correspond certes au premier engagement opérationnel du VIPG, mais il ne saurait avoir ressorti à une expérimentation. Il a en effet été mis en œuvre par des unités du Groupement Blindé de Gendarmerie Mobile (GBGM) de Versailles-Satory, disposant, de par leur dotation en VBRG, de leurs engagements opérationnels constants, notamment Outre-mer, et de leur montée en puissance (entraînements…) de toute la compétence requise pour procéder à ce premier déploiement. S’agissant des  “expérimentations”, elles se sont déroulées dans des infrastructures adaptées telles que le Centre National d’Entraînement des forces de Gendarmerie (CNEFG) de Saint-Astier au sein duquel s’effectue également la formation de l’ensemble des EGM à l’intervention couplée avec des véhicules blindés.

Objection 4 de la Cour des comptes : « Cette rapidité excessive a conduit, de l’aveu même de la gendarmerie, à omettre des besoins techniques importants relatifs notamment au maintien en condition opérationnelle des véhicules.

De toute évidence, le véhicule Centaure correspond de façon remarquable au besoin exprimé par la Gendarmerie tel que formulé dans le cahier des charges établi, ceci d’autant si l’on prend en considération les temps impartis et les effectifs dédiés. Depuis la notification du marché, et disposant de contacts étroits avec l’industriel, j’ai pu observer les demandes formulées par la Gendarmerie en termes d’adaptations nécessaires, demandes qui n’ont pas modifié la nature du marché. C’est là, d’expérience, dans tout programme aussi important – voir à titre comparatif les programmes véhicules blindés de l’armée de terre -, chose normale. Concernant le maintien en condition opérationnelle, le choix d’un véhicule dérivé du modèle Arive produit à 2000 exemplaires, et conçu à partir de la base (châssis, propulsion…) d’un véhicule largement distribué dans le commerce, marque une volonté de bien maîtriser les coûts en terme de MCO (maintien en condition opérationnelle), lequel sera en grande partie internalisé.

Objection 5 de la Cour des comptes : « Le choix d’une cible d’équipement à 90 véhicules garantissant un remplacement un pour un des VBRG interroge aussi, dans la mesure où les surcroîts de polyvalence impliquent souvent une réduction des flottes de grands systèmes militaires (exemple du Rafale ou des frégates multi-missions). (…) Le concept d’emploi définitif du véhicule ne date que du 14 décembre 2023. La conception du Centaure et sa spécification technique ont ainsi précédé la définition de son usage.

Le besoin du remplacement du VBRG a été identifié dès les années 2000, alors que cet engin avait déjà une trentaine d’années. Il avait en effet été mis en dotation en 1974 comme véhicule spécifique aux opérations de rétablissement de l’ordre, pour mieux répondre notamment à des crises de type Mai 68. Le volume alors livré avait porté sur 155 engins, alors même que la Gendarmerie disposait d’un important parc “kaki” composé de 90 Auto-mitrailleuses Panhard (AML 60 équipées de mortier de 60 mm et AML 90 équipés de canon de 90 mm, et toutes deux de mitrailleuses type AA52 de 7,5 mm), complété (au sein du GBGM) de 28 VBC 90G.

Tous ces véhicules blindés (au sens de véhicules disposant d’une protection balistique et de systèmes d’arme par opposition aux véhicules protégés qui en sont dépourvus), ont été retirés sur fond de l’illusion des “dividendes la paix” consécutifs à la chute du mur de Berlin, mais aussi à une dérive de la Gendarmerie vers le concept d’une force de police initiée par une partie de la haute hiérarchie de cette institution. Pour être concret, la Gendarmerie disposait alors d’environ 270 véhicules blindés, pour la moitié lourdement armés, ce qui devrait éclairer la Cour des Comptes sur la justesse du format à 90 Centaure.

En charge du bureau défense de la DGGN au début des années 2000, agissant en liaison avec les autres bureaux ayant à connaître de ce dossier, j’avais été conduit à exposer ce besoin du remplacement du VBRG en mettant en avant :

la pleine pertinence du spectre paix-crise-guerre dévolu à la Gendarmerie ;

sa compétence sur 95% du territoire ;

ses engagements opérationnels du moment en situation dégradée dont ceux en opérations extérieures ( Ex-Yougoslavie, zone qui ne saurait d’ailleurs être vraiment stabilisée) et en outre-mer;

l’évolution du contexte opérationnel en sécurité intérieure (prévision des émeutes urbaines, processus de fracturation culturelle, recours croissant aux armes à feu…), évolution qui a intégré depuis quelques années la traque de forcenés, les interventions en police judiciaire contre des gangs armés…

L’identification du besoin s’était logiquement traduite par l’évolution des entraînements au sein du Cnefg, s’agissant de l’emploi des VBRG. Les principes d’emploi des blindés étaient déjà bien formulés. À l’aune de l’évolution du contexte opérationnel décrit supra, et des recommandations du SNMO, en s’appuyant sur la culture bien ancrée de la composante blindée de la Gendarmerie, un concept d’emploi provisoire des Centaures (circulaire provisoire n°45 du 22 juin 2023 relative à l’emploi du véhicule d’intervention polyvalent de la Gendarmerie) a été rédigé, débouchant sur la nouvelle circulaire n°45/GEND/DOE/SDEF/BSOP/DR du 14 décembre 2023 relative à l’organisation et à l’emploi de la composante blindée de la Gendarmerie nationale.

Objection 6 de la Cour des comptes : les autres forces, à commencer par la Police nationale, n’ont pas exprimé un intérêt particulier pour l’usage de ce véhicule

Les retours des policiers contredisent l’avis des rapporteurs de la Cour des Comptes. La composante blindée de la Gendarmerie, de par ses capacités et sa grande souplesse dans ses modalités d’emploi, est bien perçue comme un atout précieux tant au profit des UFM (CRS, Compagnies d’intervention) que par les unités territoriales.

Un des deux Centaure engagés à Grigny (Photo Gendarmerie Nationale/LVDG)

En témoigne le déploiement récent de deux Centaure pour la protection du commissariat de la Courneuve, le 18 mars 2024, après qu’il ait été attaqué par des bandes d’émeutiers. S’agissant du maintien de l’ordre ou son emploi lors des récents mouvements des agriculteurs, son engagement a souvent été déterminant, aussi bien en terrain rural qu’urbain. L’accueil à Saint-Astier, de cadres de la Police nationale, notamment des CRS, sera mis à profit pour leur permettre de mieux bénéficier de l’appui des Centaure, en particulier dans le cas de violences urbaines.

Les 6 recommandations de la Cour des comptes

Recommandation n° 1. (DGPN, DGGN) : mettre à jour l’instruction commune DGPN– DGGN du 29 décembre 2015 sur les conditions d’emploi des unités de forces mobiles, pour tenir compte de la modification du schéma national de maintien de l’ordre.

Recommandation n° 2. (DGPN, DGGN) : renforcer les effectifs de l’UCFM et mener à bien la modernisation de l’application de coordination des forces mobiles avant l’été 2024, afin de développer la capacité d’analyse des besoins réels en UFM.

Recommandation n° 3. (DGPN, DGGN) : affecter en priorité les renforts d’effectifs aux unités existantes pour permettre de constituer des unités à quatre sections ou pelotons.

Recommandation n° 4. (DGPN, DGGN) : n’affecter les forces mobiles à des missions éloignées de leurs compétences spécifiques qu’en l’absence d’alternatives et lorsque la mission revêt un caractère prioritaire.

Recommandation n° 5. (DGPN, DGGN, SG MININT) : définir un plan de réallocation des cantonnements des forces mobiles plus adapté aux besoins actuels en termes de maintien de l’ordre.

Recommandation n° 6. (DGGN, DGPN, PP) : poursuivre l’effort de mutualisation des entraînements entre CRS et gendarmes mobiles ainsi qu’entre les unités d’intervention et les forces mobiles.