Point de situation des opérations du jeudi 31 octobre au jeudi 7 novembre
Soutien militaire à l’Ukraine
Dans le cadre de la mission d’assistance militaire de l’Union européenne (EUMAM) à l’Ukraine, la France poursuit son soutien par des formations complètes et adaptées aux besoins exprimés par le partenaire.
En France, la formation progressive de la brigade « Anne de Kyiv » se poursuit. Après des modules dédiés aux formations sur les savoir-faire individuels du combattant, le travail se concentre maintenant sur la manœuvre des sections (30 à 40 combattants) au sein des compagnies (150 à 200 combattants). La progressivité de la formation dispensée permet une meilleure efficacité de la chaine de commandement à tous les échelons.
Par ailleurs, en Pologne, la formation du bataillon ukrainien se poursuit, mettant l’accent sur les cadres de contact, dont l’esprit d’initiative est un véritable vecteur de supériorité.
Flanc oriental de l’Alliance : activités de coopération opérationnelle
Sur le flanc oriental de l’Alliance, les armées françaises poursuivent leur engagement pour la sécurité régionale.
En Estonie, du 26 au 27 octobre, les soldats de la compagnie d’infanterie légère française déployée dans le pays se sont entrainés au combat interarmes avec leurs homologues estoniens dans le cadre d’un scénario favorisant l’intégration du drone dans la manœuvre tactique. Ainsi, l’Estonian defence league a renseigné avec ses drones les actions de reconnaissance conduites par les sections de Serval françaises. Ce type d’entrainement démontre le haut niveau d’expertise des deux armées dans le cadre d’une coopération bilatérale privilégiée.
Plus au sud, les soldats de la mission AIGLE qui appartiennent au bataillon multinational de l’OTAN en Roumanie sous commandement français poursuit les activités de coopération opérationnelles.
Le 30 octobre, les exercices DACIAN FALL 24 et CARPATHIAN ARCH 24 se sont terminés par une synthèse dynamique. Cette manœuvre interalliée a été réalisée au travers d’un scénario simulant un conflit sur le flanc est de l’Alliance. Cette séquence a illustré le haut niveau de préparation et de cohésion entre les alliés roumains, français, belges, luxembourgeois, espagnols, polonais, portugais, macédoniens du Nord et américains. Enfin, cette semaine, le bataillon multinational a accueilli un premier détachement espagnol. L’arrivée de ce détachement s’inscrit dans le cadre de la montée en puissance du bataillon multinational vers le niveau brigade sous le commandement de la France.
Enfin, cette semaine, le bataillon multinational a accueilli un premier détachement espagnol. L’arrivée de ce détachement s’inscrit dans le cadre de la montée en puissance du bataillon multinational vers le niveau brigade sous le commandement de la France.
Cette semaine a également été marquée par le début de l’exercice OTAN DYNAMIC FRONT. Ce dernier est conduit simultanément en Allemagne, en Pologne, en Estonie, en Roumanie et en Finlande pour la partie française. Mené du 4 au 24 novembre, cet exercice regroupe 33 nations participantes. Dans ce cadre, les militaires sont déployés dans des conditions climatiques très exigeantes. Ainsi, les artilleurs du 93e régiment d’artillerie de montagne ont rejoint la Finlande le 3 novembre. Les CAESAR ont été acheminés par voie ferrée depuis la France jusqu’en Suède, à la frontière avec la Finlande. Il s’agit d’une manœuvre logistique d’ampleur puisque le détachement français s’est déployé en autonomie au-delà du cercle polaire, à 3300km de leur base de départ, illustrant la mobilité stratégique de l’OTAN. Cet entraînement annuel de plus de 5000 soldats de l’Alliance vise ainsi à éprouver les capacités d’action communes entre alliés.
Par ailleurs, dans le ciel européen, un A330 MRTT de l’armée de l’Air et de l’Espace a participé à deux missions de ravitaillement en vol au profit d’avions de combat grecs, italiens et espagnols dans le cadre de l’exercice de frappe aérienne dans la profondeur de l’OTAN NEPTUNE STRIKE 24- 2.
Ces ravitaillements en vol, effectués dans le cadre des missions OTAN de réassurance sur le flanc est de l’Alliance, attestent de la capacité à conduire des missions complexes avec un haut niveau d’interopérabilité.
De plus du 4 au 8 novembre, 3 Rafale sont déployés sur la base aérienne de Zagreb en Croatie ainsi que 3 Rafale sur la base aérienne de Spangdhalem en Allemagne et un A330 MRTT en Pologne. Le déploiement prend la forme d’une dilution rapide et agile des moyens, avec une empreinte logistique la plus légère possible, conformément au concept ACE (Agile Combat Employment) de l’OTAN. Ces missions aussi appelées MORANE en France s’inscrivent dans le cadre des missions AIR SHIELDING de l’OTAN. L’objectif est simple : compliquer la solution de ciblage de l’adversaire sur les matériels à haute valeur ajoutée.
Plus particulièrement, le 6 novembre, les armées ont participé à un exercice de combat aérien simulant dans le ciel roumain une incursion d’un force aérienne adverse. Cette mission de l’OTAN a ainsi fictivement opposé dans un environnement complexe des F16 roumains renforcé du dispositif MAMBA de défense aérienne français face aux F18 espagnols et aux Rafale français.
La réactivité, la cohésion et l’efficacité des alliés participant à l’exercice démontrent leur capacité à se défendre dans l’espace aérien.
Atlantique Nord : activités opérationnelles
Dans l’Atlantique Nord, les activités opérationnelles se poursuivent dans le cadre de la posture défensive et dissuasive de l’OTAN sur le flanc est.
Depuis le 24 octobre, le chasseur de mines tripartite (CMT) Croix du Sud a quitté Brest pour son déploiement opérationnel en Baltique. Ainsi, il a rejoint le 31 octobre le Task Group de guerre des mines de l’OTAN (SNMCMG 1), composé de bâtiments allemands, lituaniens, belges, estoniens et néerlandais. Ensuite, le 4 novembre, la Croix du Sud et l’ensemble de la force OTAN ont débuté leur patrouille pour se déployer au large de l’Estonie et neutraliser des engins explosifs issus des deux guerres mondiales.
En parallèle, le 30 octobre, après sa patrouille en direction de la mer de Norvège, le patrouilleur de haute-mer (PHM) Commandant Blaison a rejoint le Task Group OTAN (SNMG1) au large de Bergen
Méditerranée centrale : activités de préparation opérationnelle
Par ailleurs, dans le sud de l’Europe en méditerranée centrale, une frégate de type La Fayette (FLF) participe à l’opération IRINI. En complément, un détachement d’avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2) déployé à la Sude (Crète) assure aussi des vols de surveillance maritime au profit de cette opération. Lancée le 31 mars 2020, l’opération EUNAVFORMED IRINI vise à faire respecter l’embargo des Nations Unies sur les armes à destination de la Libye avec des moyens aériens, spatiaux et maritimes.
Méditerranée orientale : activités de préparation opérationnelle
Au Proche-Orient, face à la situation actuelle et s’appuyant sur des moyens régulièrement positionnés en Méditerranée orientale, les armées ont renforcé à titre de précaution leur dispositif militaire afin d’être en mesure de faire face à toute détérioration de la situation.
Ainsi, le 30 septembre, les armées françaises ont déployé un porte-hélicoptère amphibie (PHA) dans la région sur court préavis. Bâtiment polyvalent, il dispose de plusieurs capacités de projection par air ou par mer, ainsi que d’une capacité d’appui sanitaire pour un bâtiment qui a une vocation d’état-major embarqué. Le dispositif déployé est à la fois modulable et réactif.
En méditerranée orientale, une frégate multi-mission continue de patrouiller afin de maintenir la capacité d’appréciation autonome de situation de la France dans la zone. Cette semaine, elle a notamment conduit plusieurs activités opérationnelles conjointes avec la frégate allemande FGS Ludwigshafen.
En complément, depuis le 13 octobre, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2) opère depuis La Sude (Crète) pour conduire des missions de surveillance au profit de la sûreté maritime.
Forces françaises aux Emirats Arabes Unis (FFEAU) : activités opérationnelles
Plus au sud, en mer Rouge, depuis le 15 octobre, la frégate française déployée au sein de l’opération européenne ASPIDES continue ses accompagnements de navire de commerce pour garantir la liberté de navigation de Suez à Ormuz.
A terre, aux Emirats arabes unis dans le cadre de l’accord de coopération bilatéral franco-émirien, la 27e brigade de chasseurs alpins française et la 11e brigade de montagne des Forces armées émiriennes, s’entrainent ensemble au combat en zone montagneuse au cours de l’exercice DHIAB AL JABAL. Plus de 200 soldats manœuvrent et conduisent des campagnes de tir au travers de thèmes tactiques créés conjointement et
répondant aux besoins du partenaire hôte. Cet exercice s’intègre dans le cadre d’une coopération bilatérale étroite et démontre la pertinence du dispositif français au PMO.
Irak : coopération opérationnelle
En Irak, le dynamisme des activités opérationnelles illustre la qualité du partenariat de confiance unissant les Forces armées irakiennes et françaises.
Ainsi, les Rafale de la base aérienne projeté au levant ont poursuivi leur participation au sein de la Coalition au-dessus de la zone afin de lutter contre Daech. Du 24 au 31 octobre, ils ont effectué 18 sorties aériennes, pour un total de 71 heures de vol.
Le 29 octobre, ces mêmes Rafale ont également conduit des entraînements de combat air-air avec les forces irakiennes. Ces vols Partner Nation Integration ont permis un échange privilégié entre les forces françaises et les forces irakiennes.
Toujours, en Irak, la formation du 3e bataillon du désert débuté le 24 septembre dernier s’est achevée le 01 novembre. S’inscrivant dans le cadre du traité de coopération bilatéral, la Task Force LAMASSU placée sous le contrôle opérationnel des Forces françaises aux Emirats arabes unis vise à s’entrainer avec le partenaire aux manœuvres de combat en milieu désertique.
DAMAN : activité opérationnelle
Par ailleurs, au Sud-Liban, malgré l’intensification du conflit, les contingents de casques bleus maintiennent leurs positions sur ordre du Force Commander de la FINUL.
La Force Commander Reserve (FCR), unité de réaction et d’intervention armée par la France et la Finlande, demeure en posture d’alerte. Elle s’engage quotidiennement, sur décision du commandement de la FINUL pour maintenir la mobilité de la force dans l’ensemble de la zone. La FCR poursuit aussi sa mission de surveillance permanente de l’espace aérien et de détection des tirs d’artillerie.
La FCR effectue quotidiennement des reconnaissances d’axes dans la zone d’opération de la FINUL. Les détachements interarmes ont pour mission de rétablir la praticabilité des axes obstrués en s’assurant de l’absence de munitions non explosées et en déblayant les gravats liés aux destructions. Ces actions réaffirment la liberté de manœuvre de la FINUL au plus proche de la zone des combats.
Ces activités opérationnelles permettent une appréciation directe de l’évolution du conflit.
Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj) : coopération opérationnelle
Dans la corne de l’Afrique, la France poursuit son engagement aux côtés de la République de Djibouti. Ainsi, du 27 octobre au 2 novembre, les Mirage 2000-5 des FFDj ont effectué 22 sorties aériennes. Ces vols s’inscrivent dans le cadre de la préparation opérationnelle des pilotes dans le domaine de la défense de l’espace aérien djiboutien.
En Afrique, les armées françaises s’engagent au quotidien auprès de leurs partenaires pour mener des actions de coopération, adaptées aux besoins de chaque pays.
Golfe de Guinée : coopération opérationnelle
Dans le golfe de Guinée, le porte-hélicoptère amphibie (PHA) Dixmude déployé en Afrique de l’Ouest dans le cadre de la mission Corymbe a fait escale du 30 octobre au 2 novembre à Pointe-Noire en République du Congo.
Après la fin du stage SIREN la semaine dernière, cette escale a été marquée par le lancement le 4 novembre de l’édition 2024 de l’exercice de sécurité maritime GRAND AFRICAN NEMO 24.
Depuis 2018, GRAND AFRICAN NEMO est devenu un rendez-vous annuel majeur de coopération opérationnelle et réunit cette année 18 nations du golfe de Guinée aux côtés de la Marine nationale ainsi qu’une dizaine de partenaires multinationaux. Cette septième édition qui se déroule dans cinq zones d’exercices allant du Sénégal à l’Angola a pour objectif de contribuer au renforcement de l’expertise des marines participantes. Ces entrainements renforcent ainsi la capacité à agir ensemble dans les domaines de lutte contre la pêche illégale, la piraterie, la pollution maritime, les trafics illégaux et le sauvetage en mer. S’étendant sur 5 707 kilomètres de rivages de l’Afrique de l’Ouest, le golfe de Guinée est une région maritime de premier plan. Située à la croisée des grandes routes maritimes, la région abrite d’importantes ressources naturelles, notamment pétrolières, halieutiques et minérales, qui sont propices à la convoitise et au développement d’activités illicites.
Depuis le sommet de Yaoundé de 2013, la Marine nationale participe trois à quatre fois par an aux patrouilles conjointes African NEMO et à l’exercice annuel majeur Grand African NEMO, qui agrège un plus grand nombre d’unités et de centres opérationnels.
Eléments français au Sénégal (EFS) : coopération opérationnelle
Par ailleurs, en Mauritanie, du 20 septembre au 2 novembre, dix-sept militaires de la Marine nationale mauritanienne appuyés par un spécialiste des Éléments français au Sénégal se sont perfectionnés dans le domaine de la surveillance maritime. Cette séquence visait à développer une expertise approfondie de guetteur sémaphorique pour contribuer au renforcement de la sécurité des côtes mauritaniennes. La continuité de ce partenariat à la demande du partenaire consolide l’outil de défense national mauritanien, contribuant directement à la sécurité régionale en Afrique de l’Ouest et au contrôle efficace de ses espaces maritimes.
Forces armées de la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI) : activité opérationnelle
En Indopacifique, dans la journée du 31 octobre, la frégate de surveillance (FS) Floréal a réalisé une saisie d’une centaine de kilos de drogue sur un bateau de type caboteur à 90 nautiques (environ 166 km) au nord des côtes de La Réunion.
Lors de sa montée à bord, l’équipe de visite du bâtiment de la Marine nationale a constaté la présence de drogues à l’intérieur du caboteur.
Cette opération est le fruit d’une coopération interservices. Elle a été réalisée par les Forces Armées dans la Zone Sud de l’Océan Indien, en coordination avec le préfet, délégué du gouvernement pour l’Action de l’Etat en Mer.
Cette opération contribue à assurer la stabilité régionale et à protéger les populations.
Forces armées de Polynésie française (FAPF) : activité opérationnelle
Enfin, après une patrouille dans l’océan Pacifique entre les Philippines et le Japon dans le cadre de la mission ASIE 24.2, la frégate de surveillance (FS) Prairial a accosté le 05 novembre dans le port de Maizuru au Japon.
Le Prairial est maintenant engagé aux côtés du F200 Gardian déjà présent au Japon, dans la mission de surveillance Enforcement Coordination Cell ECC/AETO. Cette mission vise à lutter contre les contournements des sanctions établies sur la Corée du Nord par le Conseil de sécurité des Nations Unies.
Forces armées en Guyane (FAG) : activités opérationnelles
Par ailleurs, en Guyane, suite à une période de sécheresse sans précédent, le fleuve Maroni et plus largement l’ensemble des cours d’eaux sont arrivés à un niveau d’étiage ne permettant plus la navigation.
Dans ce contexte, les FAG se mobilisent activement pour mener la mission d’assistance aux populations isolées et dépendantes du fleuve.
Cette mission s’est traduite par le transport de 45 élèves de Trois Sauts à Camopi. La livraison de denrées de premières nécessités débute aujourd’hui par rotation de CASA.
La mission d’assistance à la population témoigne ainsi de l’engagement des FAG à répondre avec réactivité aux besoins des populations locales. D’autre part, les FAG continuent d’assurer en permanence les opérations de lutte contre l’orpaillage et la pêche illégales.
Forces armées aux Antilles (FAA) : coopération opérationnelle
En Martinique, le 3 novembre, 25 soldats des forces armées d’Haïti (FAD’H) sont arrivés dans le cadre d’un partenariat militaire opérationnel (PMO) entre la France et Haïti. L’objectif de ce partenariat est de favoriser un partage de connaissance dans les opérations militaires au milieu des populations civiles et répond à un besoin exprimé par le partenaire.
Les Forces armées aux Antilles contribuent ainsi à la sécurité et à la stabilité régionale de la zone caraïbe.