Tombouctou: 15 assaillants tués, 7 Français blessés, un Casque bleu tué dans une attaque « sournoise »
Philippe Chapleau – Lignes de défense – 15/04/2018
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C’est une attaque « inédite » et « sournoise« , selon l’état-major des armées, qui a eu lieu samedi en fin d’après-midi à Tombouctou. Objectif des assaillants qui ont perdu 15 hommes : tuer des soldats français et des Casques bleus.
Le groupe armé terroriste a d’abord tiré des roquettes (ou des obus de mortier) contre le camp militaire de la ville malienne, puis lancé 3 véhicules piégés contre l’emprise militaire abritant les Casques bleus de la Minusma et les soldats français de Barkhane, avant d’engager ces soldats internationaux à l’arme automatique.
Selon le colonel Patrick Steiger, le porte-parole de l’EMA, 15 assaillants, dont deux portaient des ceintures d’explosifs, ont été tués par les forces onusiennes et françaises. Mais le nombre total des terroristes qui ont pris part à l’assaut n’a pas encore été déterminé.
En revanche, il est clairement établi que les assaillants ont cherché « un effet de confusion » en s’habillant dans des uniformes maliens et en portant des casques bleus. « Deux véhicules maquillés » ont aussi été utilisés pour permettre à un groupe armé de s’infiltrer dans le camp. « Il faut souligner », a bien précisé le colonel Steiger que « l’attaque a été contrée et qu’à aucun moment il n’y a eu des tirs fratricides entre Français et Casques bleus », la discipline de feu ayant prévalu.
La riposte onusienne a été appuyée par les forces françaises qui ont fait décoller de Niamey (Niger) deux patrouilles de deux Mirage 2000. « Ces avions n’ont pas eu à ouvrir le feu » mais leur survol a aussi servi de couverture aérienne à l’intervention d’une force héliportée française de trois Caïman également escortée par deux hélicoptères Tigre.
Les Caïman transportaient une force de réaction rapide française qui a renforcé la garnison de Tombouctou et sécurisé la piste avant d’entreprendre un nettoyage et une reprise de contrôle du camp. Les opérations ont duré une partie de la nuit.
Un avion Casa CN235 (baptisé « Casa Nurse » car il est équipé pour des évacuations médicales) et un autre Caïman (médicalisé aussi) ont alors pu se poser.
Le bilan est lourd : outre les 15 tués dans les rangs des assaillants, les Casques bleus ont perdu un soldat burkinabé et une dizaine d’autres ont été blessés. Côté français, sept blessés ont été dénombrés. Ils ont été pris en charge par les Casques bleus suédois. Après un passage au role 2 (hôpital de campagne), au moins quatre blessés les plus touchés ont été évacués par avion vers Gao. Certains pourraient être rapatriés en France.