L’armée de Terre fait évoluer le protocole du contrôle de la « condition physique spécifique » de ses soldats
En 2019, et pour affermir « l’esprit guerrier » mis en avant par son chef d’état-major [CEMAT], qui était alors le général Jean-Pierre Bosser, l’armée de Terre a décidé de revoir les modalités du « Contrôle de la condition physique du militaire » [CCPM], lequel se déroule en deux temps, avec une première phase visant à évaluer la condition physique générale et une seconde, consistant à mesurer la condition physique spécifique.
Encore récemment, les épreuves du contrôle de la condition physique générale [CCPG] comprenaient un test de Cooper [parcourir la plus grande distance possible en 12 minutes], 100 mètres en nage libre puis 10 mètres en apnée, un grimper de corde et une série d’abdominaux. En 2020, elles ont été remplacées par une course de 2’400 mètres, 15 mètres de nage en apnée puis 85 mètres de nage libre, au titre de « l’aisance aquatique’ », et une série de pompes afin de mesurer la capacité musculaire générale.
Le CCPG ayant été revu, il restait à en faire de même avec le Contrôle de la condition physique spécifique [CCPS]. Et une nouvelle épreuve, élaborée par la cellule « entraînement physique militaire et sportif » [EPMS] de l’armée de Terre, entrera en vigueur à compter du 1er janvier 2022 et remplacera ainsi la marche de 6 à 8 km, suivie d’un tir de dix cartouches.
« Parmi les différents exercices auxquels doit se prêter chaque militaire, l’actuelle pluralité d’examens du CCPS n’en formera plus qu’un seul et unique : un combiné de pré-fatigue et de tir devant s’enchaîner sans interruption et réalisé en 5 min maximum », explique l’armée de Terre. Cette épreuve doit permettre de « contrôler la capacité du militaire à exécuter une tâche opérationnelle en condition de fatigue » et de « tester la lucidité à l’effort, indispensable lors des missions ».
Dans le détail, elle consistera à alterner quatre courses de 100 mètres avec différents exercices : port d’une musette de 5 kg avec extension des bras vers l’avant puis au-dessus de la tête à 20 reprises, position de gainage, avec toucher d’épaule par la main opposée [à 20 reprises également], abdominaux obliques et jumping jack sans la musette lestée.
Au terme de la dernière course de 100 mètres, le sujet devra tirer trois cartouches, au coup par coup, sur une cible située à 10 mètres de distance avec une arme courte, à 50 mètres avec une arme longue. L’objectif est de « deux impacts en cible ». Et tout cela devra être fait en moins de cinq minutes.
Lors de la phase d’expérimentation de cette nouveau protocole, les militaires [hommes et femmes] ayant été mis à l’épreuve ont effectué cette série d’exercices en un peu de quatre minutes en moyenne.