L’armée de Terre a officiellement réactivé la 19e Brigade d’Artillerie

L’armée de Terre a officiellement réactivé la 19e Brigade d’Artillerie


Conformément aux orientations de son dernier plan stratégique, l’armée de Terre met progressivement en place quatre nouveaux commandements dits « Alpha » qui, subordonnés au Commandement des forces terrestres [CFOT], sont censés incarner les « artères vitales qui irriguent la stratégie militaire » tout en assurant une « cohésion sans faille au sein des forces armées ».

Dit autrement, il s’agit de commandements spécialisés appelés à fournir des appuis au combat dans des domaines clés, tels que les frappes dans la profondeur, les actions « hybrides », le renseignement et la logistique.

Ces derniers mois, le « Commandement des Actions Spéciales Terre » [CAST], le « Commandement de l’Appui et de la Logistique de Théâtre » [CALT] et le « Commandement de l’Appui Terrestre Numérique et Cyber » [CATNC] ont officiellement été créés. Bien qu’il ait déjà pris part à l’exercice « Grand Duc », en mars dernier, il restait à en faire autant pour le « Commandement des Actions dans la Profondeur et du Renseignement » [CAPR]. D’où la prise d’armes organisée à Strasbourg, le 4 septembre.

À cette occasion, deux autres unités devant lui être subordonnées ont également été créées [ou recréée, pour l’une d’elles]. En effet, comme cela avait été annoncé depuis plusieurs mois, l’armée de Terre a réactivé la 19e Brigade d’Artillerie [B.ART], vingt-cinq après sa dissolution, dans le cadre de la professionnalisation des armées.

À l’époque, unité organique de la Force d’Action Rapide, la 19e B.ART réunissait les 1er, 54e et 403e régiments d’artillerie [RA]. Après sa dissolution, ces derniers furent rattachés à la Brigade d’artillerie d’Haguenau-Oberhoffen.

Relevant désormais du CAPR, par ailleurs commandé par le général Guillaume Danes, la 19e B.ART se compose des 1er et 54e RA. Mais pas seulement puisque le 61e régiment d’artillerie, jusqu’alors subordonné à la brigade de renseignement [BRENS] l’a rejoint, avec son École des drones, créée en 2023.

À noter que les capacités du 1er RA ont été amoindries avec la cession de quatre de ses treize Lance-roquettes unitaires [LRU] à l’Ukraine. Leur remplacement est prévu dans le cadre du programme « Frappe Longue Portée Terrestre » [FLPT].

Quant à la seconde unité, il ne s’agit pas non plus d’une création mais plutôt d’une transformation, la BRENS étant devenue la « Brigade de renseignement et cyber-électronique » [BRCE]. Celle-ci regroupe le 2e régiment de Hussards, les 44e et 54e régiments de transmissions, la 785e Compagnie de guerre électronique et le Centre de formation initiale des militaires / 151e RI. Au passage, le 28e groupe géographique, bien que relevant de l’artillerie, a été transféré à la Brigade génie [BGEN] du CALT.

Outre la 19e B.ART et la BRENS ce nouveau commandement dédié à l’action dans la profondeur compte également la 4e Brigade d’aérocombat [BAC], formée par les 1er, 3e et 5e régiments d’hélicoptères de combat [RHC] ainsi que par le 9e régiment de soutien aéromobile. Enfin, le Centre du renseignement Terre [CRT], avec 180 spécialistes de l’exploitation du renseignement, complète son ordre de bataille.

« L’armée de Terre de combat s’adapte à la géométrie du champ de bataille. Dernier-né des grands commandements mis sur pied dans le cadre de sa transformation, le CAPR aura la responsabilité de la portion de terrain s’étendant devant la ligne des contacts, où les unités de renseignement, d’aérocombat et d’artillerie qui relèvent de son autorité agiront en étroite coordination pour renseigner et délivrer des feux dans la profondeur », a expliqué le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT]. Et d’ajouter : Il « possède des atours pour contribuer à comprendre l’adversaire dès la phase de contestation et pour fournir les capacités-clefs d’une nation-cadre ».

Selon les explications données par le CEMAT, la création de ce nouveau commandement est liée aux retours d’expérience [RETEX] des combats en Ukraine et au Haut-Karabakh, au cours desquels il est apparu que l’accélération de la « boucle acquisition-feux » était centrale, grâce à la combinaison de « capteurs et d’effecteurs ».

« Imposer sa supériorité au combat passe désormais par la détection, la reconnaissance et l’identification d’objectifs au plus loin, qui précèdent leur destruction », a-t-il résumé.

Photo : LRU – armée de Terre

C’est le projet militaire le plus cher de l’histoire estimé à 148,8 milliards d’euros et les États-Unis souhaitent y mettre bon ordre pour en baisser les coûts

C’est le projet militaire le plus cher de l’histoire estimé à 148,8 milliards d’euros et les États-Unis souhaitent y mettre bon ordre pour en baisser les coûts


C'est le projet militaire le plus cher de l'histoire estimé à 148,8 milliards d'euros et les États-Unis souhaitent y mettre bon ordre pour en baisser les coûts
C’est le projet militaire le plus cher de l’histoire estimé à 148,8 milliards d’euros et les États-Unis souhaitent y mettre bon ordre pour en baisser les coûts

 

L’Air Force face à la complexité et aux coûts exorbitants du missile Sentinel.

L’Armée de l’air américaine (U.S. Air Force) se confronte à un défi majeur avec le développement de son nouveau missile intercontinental, le LGM-35A Sentinel. Les responsables admettent avoir sous-estimé la complexité de l’infrastructure au sol nécessaire pour le déploiement de ce système d’armement avancé, entraînant ainsi des dépassements de coûts considérables.

Une sous-estimation initiale des coûts d’infrastructure pour le projet Sentinel

Andrew Hunter, secrétaire adjoint de l’Air Force pour l’acquisition, la technologie et la logistique, a révélé lors de la conférence de Defense News à Arlington, Virginie, que l’attention s’était principalement portée sur le missile lui-même, négligeant ainsi la complexité de l’infrastructure au sol. Le programme initial prévoyait un budget de 72,26 milliards d’euros pour le Sentinel, mais les estimations actuelles suggèrent que les coûts pourraient grimper à environ 148,8 milliards d’euros si aucune modification n’est apportée.

Révision critique et réduction des coûts

Face à l’augmentation alarmante des coûts et aux préoccupations des législateurs ainsi que des responsables du Pentagone, une violation critique du seuil Nunn-McCurdy a été déclarée, incitant à une réévaluation complète du programme. Bien que la décision finale soit de ne pas annuler le projet, étant jugé trop crucial, une restructuration s’impose pour réduire les dépenses. Même une version modifiée du programme est estimée à 131,04 milliards d’euros, soit 81% de plus que l’estimation initiale.

Un processus exhaustif pour l’optimisation des coûts

Le vice-chef d’état-major général, Jim Slife, a déclaré que l’Air Force examinait minutieusement chaque ligne des exigences du Sentinel pour identifier les possibles réductions de coûts. Ce processus rigoureux, qui devrait prendre plusieurs mois, nécessite de revalider toutes les exigences en les reliant directement aux directives présidentielles ou départementales concernant la sécurité, la sûreté et la survie du système.

Le programme initial prévoyait un budget de 72,26 milliards d'euros pour le Sentinel, mais les estimations actuelles suggèrent que les coûts pourraient grimper à environ 148,8 milliards d'euros si aucune modification n'est apportée.
Le programme initial prévoyait un budget de 72,26 milliards d’euros pour le Sentinel, mais les estimations actuelles suggèrent que les coûts pourraient grimper à environ 148,8 milliards d’euros si aucune modification n’est apportée.

L’importance cruciale de l’infrastructure au sol

L’infrastructure au sol, qui comprend la construction de nouveaux centres de contrôle de lancement et la rénovation des silos existants, ainsi que le remplacement de câbles en cuivre par des fibres optiques modernes sur environ 7 500 miles (environ 12 000 km), est essentielle pour rendre le système de missiles ICBM efficace comme moyen de dissuasion nucléaire. La complexité de cette infrastructure est un aspect clé que l’Air Force s’efforce de simplifier pour maîtriser les coûts.

Redécouverte des compétences d’acquisition

Il est à noter que l’Air Force n’a pas entrepris d’acquisition majeure de ce type depuis le déploiement du Minuteman III au début des années 1970. Cette lacune dans l’expérience récente oblige l’Air Force à réapprendre certaines compétences essentielles et à améliorer ses capacités pour gérer efficacement la complexité du programme Sentinel.

Cet article explore les défis et les efforts déployés par l’U.S. Air Force pour maîtriser les coûts explosifs du programme de missiles LGM-35A Sentinel. En détaillant la sous-estimation initiale de la complexité et les mesures prises pour contenir les dépassements de budget, il met en lumière les défis logistiques et financiers auxquels l’armée est confrontée dans le renforcement de sa défense nucléaire.

Source : defense-news

Des hauts gradés de l’armée seront jugés à partir du 9 septembre pour favoritisme et corruption

Des hauts gradés de l’armée seront jugés à partir du 9 septembre pour favoritisme et corruption

L’affaire avait été détaillée notamment par Radio France et Disclose : des militaires et leur prestataire vont être jugés dès lundi.

Par AFP – Paris – Normandie –

https://www.paris-normandie.fr/id557116/article/2024-09-07/des-hauts-grades-de-larmee-seront-juges-partir-du-9-septembre-pour-favoritisme


Plusieurs hauts gradés de l’armée française et un de ses principaux sous-traitants pour la logistique des opérations extérieures (Opex) doivent être jugés à partir de lundi 9 septembre 2024 devant le tribunal correctionnel de Paris pour des soupçons de corruption et de favoritisme.

Parmi les prévenus figurent huit militaires, au premier rang desquels l’ancien chef d’état-major du Centre du soutien des opérations et des acheminements (CSOA), le colonel Philippe Rives, qui doit comparaître pour favoritisme, corruption passive, violation du secret professionnel et prise illégale d’intérêts.

Un ancien commandant du CSOA, le général Philippe Boussard, un lieutenant-colonel du Commandement des opérations spéciales (COS), Christophe Marie, et le président de la société International Chartering Systems (ICS), Philippe de Jonquières, seront également sur le banc des prévenus.

Ils sont soupçonnés, à des degrés divers, d’avoir participé dans les années 2010 à une opération ayant permis à ICS – qui comparaît comme personne morale – d’être favorisée dans l’attribution de plusieurs marchés de logistique, notamment concernant le transport aérien, pour des Opex de l’armée française.

Des contrats se chiffrant en centaines de millions d’euros

L’histoire a démarré en 2016 par un rapport de la Cour des comptes étudiant les Opex françaises, dont leur logistique. Faute de solution tricolore, entre des Transall vieillissants ou des A400M à la livraison retardée, l’armée française a eu régulièrement recours aux « très gros porteurs russes ou ukrainiens », notamment des Antonov 124, « une ressource rare au niveau mondial », comme le rappelaient les magistrats de la rue Cambon.

Comment ? Principalement via deux prestataires extérieurs, l’agence de soutien de l’Otan Salis et le logisticien privé ICS, vieux compagnon de route de l’armée française, pour des contrats se chiffrant en centaines de millions d’euros.

Outre des doutes sur leur avantage stratégique, la Cour des comptes s’interrogeait sur le surcoût des prestations offertes par ICS par rapport à celles de Salis.

Il n’est pas possible de « comparer directement » les deux, avait répondu en mars 2018 le ministère des Armées. La Cour des comptes a finalement signalé à la justice ces faits, comme l’armée un peu plus tard, donnant lieu à une enquête, révélée par le journal Le Monde et ouverte début 2017 par le Parquet national financier (PNF).

Les gendarmes de la section de recherches de Paris ont perquisitionné en octobre de la même année le CSOA à Vélizy-Villacoublay (Yvelines) et les locaux d’ICS à Paris.

L’enquête, riche de 8.000 pages selon une source proche du dossier, a abouti, selon des révélations en 2018 de la cellule investigation de Radio France, à la découverte d’échanges soutenus entre plusieurs haut gradés et les responsables d’ICS à des moments-clés de passation de marchés.

Les investigations ont également mis au jour plusieurs manipulations potentielles qui auraient permis à la société d’être mieux notée dans les processus d’attribution.

Procès jusqu’au 25 septembre

Selon une note de synthèse du PNF de juillet 2022 dont l’AFP a eu connaissance, le colonel Philippe Rives, par exemple, est soupçonné d’avoir rédigé, entre février et décembre 2015, « une fiche interne favorable à ICS » ou transmis des informations stratégiques au président de la société, Philippe de Jonquières, en échange de son embauche future comme directeur général adjoint d’ICS.

Philippe Broussard est suspecté de favoritisme, en ce qu’il aurait contribué à ce qu’ICS soit « privilégiée » dans l’attribution des missions, « pour un surcoût minimum estimé de 16,3 millions d’euros ».

En novembre 2017, après l’ouverture de l’enquête pénale, l’armée française n’a pas reconduit le marché qui la liait à ICS sur le marché du fret des opérations extérieures.

En marge de ce dossier, trois journalistes de Radio France et de Disclose qui avaient enquêté sur l’affaire ont été entendus en décembre 2022, en audition libre, par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), pour des soupçons d’atteinte au secret de la défense nationale.

Le procès est prévu jusqu’au 25 septembre.

La trajectoire budgétaire des armées provisoirement maintenue

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Pas de statu quo pour le budget des armées mais une hausse conforme à la trajectoire inscrite dans la nouvelle loi de programmation militaire. Du moins, pour l’instant, car la situation financière de la France, jugée « catastrophique » par plusieurs sénateurs, pourrait forcer le prochain gouvernement à revoir la copie.  

Le budget 2025 des Armées s’en sort jusqu’à présent plutôt bien, confirment des documents perçus ce lundi par la commission des Finances du Sénat. Entre la loi de finances pour 2024 et le plafond de dépenses pour 2025 envoyé fin août par le Premier ministre, les dépenses militaires augmentent de 3,3 Md€ l’an prochain pour plafonner à 50,5 Md€ hors pensions. Soit une hausse fidèle à l’objectif fixé dans la LPM 2024-2030. 

D’autres pâtissent néanmoins de la volonté de gel budgétaire prônée par le gouvernement démissionnaire. L’enveloppe consacrée au travail et à l’emploi recule ainsi de 2,3 Md€. Celles de l’aide publique au développement et du plan de relance baissent de 1,3 Md€ et 1,2 Md€. Plusieurs lignes budgétaires sont figées, dont celle allouée à la mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation ». 

Si l’équilibre présenté s’avère bénéfique aux armées, celui-ci demeure aussi provisoire qu’instable. « Une nouvelle fois, les nouvelles ne sont pas bonnes », martelait hier le président de la commission des Finances, le sénateur Claude Raynal (PS) lors d’une conférence de presse. Les dépenses « dérivent dangereusement » quand les recettes se réduisent, l’équation se soldant par « une dégradation historique des comptes de la nation », pointait à son tour Jean-François Husson, sénateur LR et rapporteur général de la commission des Finances. 

Selon une note de la Direction générale du Trésor datée de juillet, le déficit public atteindrait désormais les 5,6% du PIB en 2024, contre 5,1% auparavant. Il atteindrait 6,2% en 2025, soit 60 Md€ ou une augmentation de 50% de la dérive par rapport à début 2024. Ces chiffres « établissent la poursuite en 2024 et pour les années à venir, évidemment sous réserve qu’il n’y ait pas de mesures correctrices, de la dégradation des finances publiques que nous constatons déjà depuis 2023 », constate Claude Raynal.

« On ne peut pas sans arrêt bidouiller », poursuit Claude Raynal tout en invitant « un gouvernement sérieux » à se mettre au travail « pour redresser la situation dont il va hériter ». Entre une réduction des dépenses ou une hausse des recettes, les sénateurs privilégient la prudence sur la marche à suivre mais seront forces de proposition lorsque le temps des discussions parlementaires sera venu. La partie ne fait donc que commencer et, malgré un contexte sécuritaire dégradé et la nécessité de continuer à renforcer l’outil de défense, le prochain round pourrait s’avérer autrement plus corsé.

Ukraine : une vidéo révèle l’usage de drones lance-flammes

Ukraine : une vidéo révèle l’usage de drones lance-flammes

Par Jean-Baptiste Leroux – armees.com – Publié le 5 septembre 2024

L'Ukraine utilise des drones lance-flammes sur le champs de bataille. Capture d'écran X
L’Ukraine utilise des drones lance-flammes sur le champs de bataille. Capture d’écran X – © Armees.com

 

En Ukraine, les drones lance-flammes font désormais partie de la stratégie militaire. Utilisant de la thermite, un agent incendiaire puissant, ces drones ciblent des positions ennemies cachées. Ce qui marque un tournant dans la guerre asymétrique. Leur impact, à la fois destructeur et économique, change le visage du champ de bataille.

En Ukraine, l’usage des drones se diversifie

Dans le conflit qui oppose l’Ukraine à la Russie, les drones jouent un rôle clé. Une innovation récente a attiré l’attention : l’utilisation de drones capables de projeter des matériaux incendiaires. Ce sont les drones lance-flammes, des appareils équipés pour larguer de la thermite sur des positions ennemies. Une vidéo publiée dans la région de Zaporijia montre l’efficacité de ces drones, qui déversent une pluie de feu sur une zone boisée où se cachaient des soldats adverses.

La thermite, utilisée dans ces drones, n’est pas un lance-flammes au sens classique du terme. Il s’agit d’un mélange de poudre de fer et d’aluminium qui, une fois allumé, génère une chaleur extrême, capable de fondre des métaux. L’Ukraine exploite cette capacité pour endommager non seulement des positions adverses, mais aussi des véhicules blindés et des équipements lourds. Ce drone incendiaire est donc une arme à double effet : il inflige des dommages humains tout en perturbant les ressources militaires des forces russes.

Une arme à bas coût aux capacités dévastatrices

Les drones lance-flammes offrent un avantage tactique majeur aux forces ukrainiennes. En plus de leur capacité à toucher des cibles stratégiques dissimulées, ces appareils sont relativement bon marché. Un drone chargé de 500 grammes de thermite coûte une fraction du prix d’un blindé ennemi, mais il est capable de percer 4 mm de métal en dix secondes. Cela en fait une solution économique pour l’Ukraine, qui doit maximiser ses ressources face à une armée russe bien équipée.

L’avantage économique est crucial dans cette guerre, où les pertes matérielles s’accumulent des deux côtés. L’Ukraine a mis en place une stratégie de production locale pour ces munitions incendiaires, ce qui leur permet de maintenir une cadence régulière d’attaques tout en minimisant les coûts. En plus de leurs avantages financiers, ces drones sont extrêmement polyvalents. Ils peuvent s’adapter à divers environnements de combat, notamment les forêts où les troupes ennemies tentent souvent de se dissimuler.

La thermite : une munition historique adaptée aux drones

La thermite, bien que souvent utilisée dans des contextes industriels, a une longue histoire dans les conflits militaires. Cette substance incendiaire a été largement utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment pour détruire des structures fortifiées et des équipements militaires. L’Ukraine tire parti de cette histoire en adaptant la thermite aux nouvelles technologies, notamment aux drones, pour créer une arme à la fois ancienne dans son concept mais révolutionnaire dans son application.

Cette substance est capable d’atteindre des températures bien supérieures à celles de la lave, ce qui la rend particulièrement efficace pour percer les blindages et désactiver les véhicules militaires. En brûlant à 2.400 degrés, la thermite peut causer des ravages considérables, et même si elle ne détruit pas immédiatement une cible, elle la rend inutilisable. Utiliser la thermite via des drones permet aux forces ukrainiennes de maximiser l’effet de surprise tout en réduisant le risque pour leurs propres troupes.

Encadrement légal et impact sur le conflit

Si l’efficacité de ces drones est indéniable, leur utilisation pose des questions sur le plan du droit international. Le Protocole III de la Convention de Genève, qui régule l’usage des armes incendiaires, interdit leur déploiement dans les zones peuplées lorsqu’elles sont larguées par avion. Cependant, les drones ne sont pas explicitement mentionnés dans ce cadre, ce qui offre une certaine flexibilité dans leur emploi. Tant que ces drones sont utilisés pour frapper des cibles militaires et non des civils, leur utilisation reste autorisée.

L’Ukraine et la Russie, toutes deux signataires de ce protocole, doivent cependant se plier aux régulations internationales concernant l’usage des armes incendiaires. Malgré cela, les drones lance-flammes semblent être perçus par l’Ukraine comme une solution stratégique pour contrer l’avancée des forces russes, en particulier dans des zones reculées et difficiles d’accès. Le coût réduit et l’efficacité destructrice de ces appareils en font une arme de choix dans une guerre où les innovations tactiques jouent un rôle crucial dans l’issue des combats.


Jean Baptiste Le Roux
Jean-Baptiste Leroux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l’Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l’Association des Journalistes de Défense.

Les exportations françaises d’équipements militaires ont accusé un sérieux recul en 2023

Les exportations françaises d’équipements militaires ont accusé un sérieux recul en 2023


L’actuel gouvernement étant démissionnaire, la publication du rapport annuel au Parlement sur les exportations françaises d’armement a pris du retard cette année. Pour autant, quelques médias, comme La Tribune, ont pu y avoir accès. Sans surprise, le cru 2023 n’a pas été aussi bon que le précédent, marqué, il est vrai, par l’entrée en vigueur du contrat « Rafale » [80 exemplaires] signé par les Émirats arabes unis pour 16,9 milliards d’euros [soit environ 60 % des 27 milliards de prises de commandes].

Ainsi, l’an passé, le montant total des exportations françaises d’équipements militaires s’est élevé à 8,2 milliards d’euros [- 69 %], ce qui est très en deçà des 11,7 milliards de l’année 2021. Au cours de la période 2014-23, seuls les exercices 2017 et 2020 avaient été moins bons, avec respectivement 6,9 et 4,9 milliards d’euros de prises de commandes.

Parmi les dix principaux clients de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française en 2023, l’Indonésie arrive en tête, grâce à l’entrée en vigueur du contrat relatif à un second lot de 18 Rafale pour 2,6 milliards d’euros. Encore une fois, le chasseur-bombardier de Dassault Aviation pèse « lourd » puisque cette commande représente environ 30 % du total du résultat.

L’Arabie Saoudite [pour 552 millions] et l’Inde [pour 488 millions] viennent ensuite. Ces deux pays sont suivis, et c’est une surprise, par l’Angola, qui a commandé trois corvettes dérivées de la Combattante BR71 MKII du chantier naval CMN, via le groupe émirien Abu Dhabi Ship Building. Enfin, l’Ukraine [pour 363 millions d’euros] complète cette courte liste.

« Si l’année 2023 peut paraître relativement modeste en termes de prises de commandes, cela ne correspond pas à une tendance de fond : l’évolution de nos exportations doit être appréciée sur des échelles de temps plus longues car le bilan annuel est très fluctuant, au gré du nombre et du montant des contrats majeurs entrés en vigueur en cours d’année », explique le ministère des Armées.

Cela étant, ce recul des exportations françaises d’armement a de quoi être décevant quand l’on sait que les dépenses militaires mondiales ont atteint le niveau record de 2443 milliards de dollars [+ 6,8 % en termes réels] en 2023. À eux seuls, les membres de l’Otan ont représenté 55 % de ce total [1341 milliards de dollars].

Par ailleurs, ces dernières années, la priorité de la BITD française était d’augmenter le niveau de ses prises de commandes auprès des pays membres de l’Union européenne [UE]. Or, en 2023, seule la Grèce fait partie de ses dix premiers clients, avec notamment une commande de drones tactiques Patroller.

Il faut dire que la concurrence sur le marché européen s’est intensifiée. Outre les États-Unis, qui peuvent s’attendre encore à obtenir de nombreux contrats à en juger par la fréquence des avis délivrés par leur agence de coopération en matière de sécurité et de défense [DSCA], il faut composer avec Israël [artillerie, défense aérienne, électronique, missiles antichars] et la Corée du Sud [chars, artillerie, munitions, etc.] très active en Pologne et en Roumanie.

Cependant, le cru 2024 s’annonce meilleur, avec notamment la commande néerlandaise de quatre sous-marins Black Sword Barracuda, le contrat signé par la Serbie pour 12 Rafale ou encore l’achat de CAESAr par l’Estonie et l’Arménie.

La fin d’un monde et le déni de réalité européen.

Billet du lundi 02 septembre 2024 rédigé par Patricia Lalonde, Vice-présidente de Geopragma.

https://geopragma.fr/la-fin-dun-monde-et-le-deni-de-realite-europeen/


De nombreux rebondissements géopolitiques, souvent passés sous silence, ont émaillé la trêve olympique.

Le basculement s’est accéléré autour des deux conflits majeurs, au Moyen-Orient et en Ukraine ; deux conflits qui ont montré l’impuissance des États-Unis à parvenir à un quelconque règlement. Sombre tableau pour l’administration Biden…

Cette impuissance a permis à la Chine, déjà à l’origine de l’improbable rapprochement entre l’Iran et l’Arabie Saoudite, de tenter désormais de se présenter sur ces deux dossiers comme le barycentre des négociations. Pékin a invité cet été 14 factions palestiniennes afin d’obtenir une position commune sur le futur d’un État Palestinien.

L’assassinat d’Ismaël Haniyeh à Téhéran par Israël a redistribué les cartes ; Israël avait pourtant misé sur le Hamas d’Ismaël Haniyeh face à l’Autorité Palestinienne.

Yahya Sinwar, l’ancien patron de la branche militaire du Hamas ayant remplacé Ismaël Haniyeh à sa tête, a toujours été toujours très méfiant envers les Frères Musulmans.

Il serait prêt néanmoins à négocier dans le cadre d’un nouvel État Palestinien, avec l’ancien homme fort et patron de la sécurité de l’Autorité Palestinienne, Mohammed Dalhan, réfugié depuis aux Émirats Arabes Unis…

Le soutien apporté par les États-Unis et ses alliés européens aux Frères Musulmans s’est avéré un échec. Non seulement, les Printemps arabes ont été un échec, mais les massacres du 7 octobre n’ont pu être évités.

Pendant ce temps, Benjamin Netanyahu continue de massacrer le peuple palestinien, et à s’opposer à toute tentative de paix… La mort des six otages, probablement tués pour venger l’assassinat d’Ismaël Haniyeh, a mis à mal la stratégie de B. Netanyahu.

Quant à R.T Erdogan, lui aussi Frère Musulman, il ne pardonnera pas à Israël les massacres à Gaza ni l’assassinat de son ami, Ismaël Haniyeh ; cela le conduira sans doute à prendre quelques distances avec l’OTAN. La Turquie vient en effet d’annoncer qu’elle désirait rejoindre les BRICS.

Preuve en est sa récente tentative de rapprochement avec Bachar el-Assad afin de pouvoir régler le problème des 3,2 millions de réfugiés syriens, encombrants sur le sol turc.

Le principal ennemi de Bachar el-Assad va donc rendre les armes, laissant les pays européens s’enfoncer un peu plus dans leur déni de réalité.

Concernant le dossier ukrainien, c’est là encore la Chine qui reçoit et soutient Victor Orban, président de l’Union Européenne jusqu’à fin décembre, dans sa volonté d’établir un plan de paix… Ce qui lui vaudra d’ailleurs les foudres des autres pays européens, pour qui toute négociation serait un acte de capitulation.

Cela va d’ailleurs contraindre la Hongrie à emprunter 1 milliard d’euros à la Chine !!

Dans la foulée, Victor Orban sera également reçu par Donald Trump, lui aussi demandeur d’un plan de paix.

Quel pied de nez aux européens !

Puisque l’Europe ne veut pas la paix, et bien utilisons d’autres canaux.

Un monde multipolaire est en train d’émerger, résultat de l’aveuglement des européens.
Vladimir Poutine sera reçu en visite d’état en Azerbaïdjan afin de prôner la stabilité du Caucase du Sud. Il y en apportera son soutien au projet sur le corridor de Zangezur, mettant l’Iran dans l’obligation d’y adhérer également.

L’Azerbaïdjan a par ailleurs demandé elle aussi à rejoindre les BRICS.
Un mauvais signal là encore pour l’Europe, grand soutien de l’Arménie qui risquent ainsi de voir son influence dans la région sérieusement diminuer.

De même en Asie centrale, l’influence de l’Europe et des Etats-Unis diminue, laissant la Chine y développer sa route de la soie et ses grands projets.

L’évolution de ces conflits rejaillira automatiquement sur l’élection américaine en novembre.

L’unilatéralisme euro-atlantique et la tentation autoritaire de l’occident sont mis en cause par le reste du monde et le conflit à Gaza ne fait qu’accélérer cette tendance. Malheureusement ni Paris, ni Londres, ni Berlin, ni Washington ne sont prêts à accepter le nouveau rapport de force entre le G7 et les BRICS.

Nous risquons fort de vivre les cent prochains jours les plus dramatiques de l’histoire contemporaine. C’est malheureusement ce que vient de réaffirmer le chef d’état -major des armées, Thierry Burkhard.

Et tout ceci dans l’indifférence la plus totale de nos dirigeants.

Fonds marins : La Marine nationale devrait pouvoir utiliser le sous-marin Nautile jusqu’en 2035

Fonds marins : La Marine nationale devrait pouvoir utiliser le sous-marin Nautile jusqu’en 2035


Alors qu’elle fut à la pointe de l’exploration des fonds marins, avec le groupe des bathyscaphes, qui réalisa plusieurs exploits dans les années 1950/60, dont une plongée de 9545 mètres, dans la fosse des Kouriles, la Marine nationale ne dispose plus de sous-marins habités pouvant naviguer dans les abysses depuis le désarmement de l’Archimède, en 1974. Seul l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer [IFREMER] maîtrise ce savoir-faire, avec notamment le Nautile, capable d’atteindre une profondeur de 6000 mètres.

En février 2022, étant donné que les grands fonds marins font désormais partie des champs de conflictualité, le ministère des Armées dévoila une stratégie afin de permettre à la Marine nationale de se réapproprier les capacités perdues dans ce domaine… mais avec des moyens modestes. D’où l’amendement défendu par le sénateur Philippe Folliot lors de l’examen du projet de Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30.

Ainsi, le parlementaire avait proposé de permettre à la Marine nationale d’utiliser le Nautile – dont les jours étaient alors comptés – dans le cadre d’un partenariat avec l’IFREMER. « La dualité serait une opportunité pour la France de développer ses capacités militaires, en particulier dans le domaine de la surveillance et de la protection des infrastructures sous-marines, tout en appuyant la recherche scientifique », avait-il expliqué.

L’argument fit son effet, d’autant plus que le Nautile avait été construit en partenariat avec la Direction générale de l’armement [DGA] et la Direction des constructions et armes navales [DCAN, Naval Group]

Promulguée le 1er août 2023, la LPM 2024-30 demande en effet au gouvernement d’étudier la « possibilité de faire entrer le sous-marin Nautile de l’IFREMER dans un schéma dual civil-militaire permettant de poursuivre le développement des capacités militaires dans les grands fonds tout en appuyant la recherche scientifique ».

Cependant, pour rendre cela possible, encore fallait-il moderniser le Nautile pour le maintenir en service au moins jusqu’en 2035… alors que l’IFREMER comptait mettre un terme à son exploitation en 2025. Pour cela, un investissement de 33 millions d’euros était nécessaire.

Or, grâce au plan France 2030, supervisé par le Secrétariat général pour l’investissement [SGPI], et à l’Agence nationale de la recherche [ANR], cette somme été trouvée. C’est en effet ce qu’a annoncé l’IFREMER, pour s’en féliciter, le 3 septembre.

« L’arrêt du Nautile aurait signifié le non-renouvellement de compétences techniques et opérationnelles rares, ainsi que la perte de tout un savoir-faire. Des sujets stratégiques auxquels l’État, à travers le plan France 2030, est sensible car ils mettent en jeu la souveraineté nationale », a fait valoir l’institut de recherche. Et de rappeler que, la France est « le seul pays de l’Union européenne à concevoir, maintenir et opérer un sous-marins habité apte à plonger à 6000 mètres de profondeur ».

Pour rappel, affichant un déplacement de 18 tonnes environ, le Nautile est équipé de trois hublots à grand champ de vision, de dix projecteurs à LED, d’un sonar permettant la détection d’objets dans un rayon de 300 mètres, de deux caméras haute définition et de deux bras manipulateurs. Conçu en titane et pouvant accueillir trois personnes à son bord [deux pilotes et un scientifique], il a une autonomie de 6 heures à 6000 mètres de profondeur. Outre la France, quatre autres pays possèdent une telle capacité, à savoir les États-Unis [avec le sous-marin Alvin], le Japon [avec le Shinkai], la Russie [avec deux engins MIR] et la Chine [avec le Jiaolong].

La Grèce décide de refuser le cadeau empoisonné des Etats-Unis : 62 blindés M2 Bradley gratuits et voici pourquoi

La Grèce décide de refuser le cadeau empoisonné des Etats-Unis : 62 blindés M2 Bradley gratuits et voici pourquoi


La Grèce décide de refuser le cadeau empoisonné des Etats-Unis : 62 blindés M2 Bradley gratuits et voici pourquoi
La Grèce décide de refuser le cadeau empoisonné des Etats-Unis : 62 blindés M2 Bradley gratuits et voici pourquoi

L’armée grecque rejette les blindés Bradley offerts par les États-Unis.

L’armée grecque a décidé de refuser une offre des États-Unis portant sur la livraison de véhicules de combat d’infanterie Bradley. Initialement, cette proposition semblait être une aubaine pour la Grèce, qui cherchait à remplacer ses anciens blindés de conception soviétique. Toutefois, après une évaluation approfondie, Athènes a jugé que les coûts associés à la remise en état des véhicules surpassaient largement les bénéfices potentiels.

62 M2 Bradley offerts : Un cadeau empoisonné

Le refus grec s’inscrit dans un contexte de renouvellement de l’arsenal militaire où la Grèce avait déjà commencé à remplacer ses vieux BMP-1A1 par des VCI « Marder » allemands. Lorsque les États-Unis ont proposé 62 Bradley dans le cadre du programme « Excess Defense Articles » et ont offert de vendre 102 autres unités, l’offre semblait avantageuse. Cependant, l’analyse a révélé que les coûts de rénovation et de mise à niveau des Bradley étaient prohibitifs, dépassant les capacités financières et logistiques grecques.

Des drones américains pour étoffer la trame de l’armée de Terre

Des drones américains pour étoffer la trame de l’armée de Terre

par – Forces opérations Blog – publié le

L’armée de Terre a pris livraison des premiers drones eBee Vision commandés auprès de l’entreprise américaine AgEagle Aerial Systems. Au moins un exemplaire est désormais dans les mains de la 11e brigade parachutiste (11e BP). 

Un premier lot de 20 systèmes eBee Vision est récemment arrivé en France, concrétisation d’un contrat de plus de 3 M€ officialisé en mai dernier. Cette livraison est « une étape importante dans notre stratégie de croissance du marché défense », déclarait pour l’occasion le patron d’AgEagle, Bill Irby. Une tranche équivalente suivra, de même que neuf autres systèmes de la gamme eBee, rappelle la société basée au Kansas.

Présenté au chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Pierre Schill, à l’occasion d’une visite d’inspection de la 11e BP, ce drone de surveillance est avant tout destiné aux unités de contact. Il renforce depuis peu les capacités de reconnaissance, de détection et d’identification du 1er régiment de hussards parachutistes (1er RHP), visiblement en pointe sur la prise en main d’innovations dans le domaine.

Chaque système eBee Vision comprend un vecteur, une station de contrôle et un ensemble d’outils de communication et d’antennes. Déployée en moins de trois minutes, cette aile volante d’une envergure de 120 cm pour un poids de 1,6 kg dispose d’une autonomie de 90 minutes pour une portée de 20 km. Électrique pour gagner en discrétion, elle est équipée d’une caméra thermique FLIR Boson et d’une voie jour HD dotée d’un zoom 32x. 

Quant aux neuf autres systèmes, il s’agit à première vue d’eBee Tac, un modèle conçu pour des missions de cartographie et destiné aux unités spécialisées de l’armée de Terre. Selon son constructeur, l’armée de Terre fait partie des utilisateurs, de même que la Marine nationale et les forces terrestres britanniques et danoises. La rapidité de l’opération n’est en tout cas pas sans rappeler cette nouvelle dynamique privilégiée par les armées dans laquelle le besoin s’adapte à l’offre et l’évolution de la trame se veut plus rapide grâce à l’acquisition de systèmes en nombre restreint mais performants et déjà certifiés.

Crédits image : AgEagle