La Chine défie l’Alliance Atlantique en Biélorussie

La Chine défie l’Alliance Atlantique en Biélorussie

par Franck Alexandre –  RFI Lignes de défense – Publié le


Lundi dernier, la Chine et la Biélorussie ont débuté des exercices militaires conjoints. Ces manœuvres se déroulent à quelques kilomètres de la frontière avec l’Europe. Des exercices militaires atypiques et que l’Otan interprète comme une menace. Jeudi, dans son communiqué final, l’Alliance réunie à Washington s’est inquiétée du soutien apporté par Pékin à Minsk et son allié russe en guerre contre l’Ukraine.

Maréchal Dong Jun, ministre chinois de la Défense nationale à Singapour le 31 mai 2024.
Maréchal Dong Jun, ministre chinois de la Défense nationale à Singapour le 31 mai 2024. © Wikimedia Commons.org

C’est le cadeau de la Chine pour les 75 ans de l’Alliance Atlantique. « Un déploiement militaire aux marches de l’Europe, pour répondre aux nouveaux défis mondiaux », indique le ministère chinois de la Défense. Officiellement, il ne s’agit que d’un exercice antiterroriste. Mais l’Otan, réuni à Washington, a immédiatement envoyé un avertissement à Pékin. Et la réaction chinoise ne s’est pas fait attendre, pointe le correspond de RFI à Pékin, Stéphane Lagarde : « Oui, officiellement, ces manœuvres antiterroristes sont des exercices de routine qui n’ont rien à voir avec le sommet de Washington ». Le porte-parole de la diplomatie chinoise a été interrogé sur ce sujet. Voici ce qu’il a répondu aux journalistes : « ces échanges entrent dans le cadre de la coopération militaire normale entre la Chine et la Biélorussie. Il ne vise aucun pays en particulier ».

« Mais tout le monde note évidemment la concordance de calendrier. Et on note aussi que ces opérations, baptisées ‘l’assaut du faucon’, durent quand même 11 jours. Donc c’est long. Elles ont été accompagnées, côté biélorusse, d’une large propagande avec photo du débarquement des troupes chinoises au sol, accueillies chaleureusement selon Pékin. On parle de plus d’une centaine d’hommes côté chinois, c’est essentiellement symbolique. Mais Pékin n’a pas donné de détails en revanche concernant les matériels et les unités de l’armée populaire de libération impliquées dans ces exercices, alors qu’habituellement, les journaux nationalistes ici aiment quand la Chine bombent le torse et n’hésitent pas à le raconter.  Reste que ces exercices se déroulent près de la ville de Brest, en Biélorussie, nous sommes là, à 40 km de la frontière polonaise. Cette formation conjointe vise à renforcer les capacités de coordination des troupes participantes, a aussi indiqué le ministère chinois de la Défense dans un communiqué ».

Pékin évoque une ingérence de l’Otan

Sauf que ces manœuvres inédites, et c’est ce qui irrite l’Otan, ont tout d’un entrainement à la guerre de haute intensité : avec des opérations de nuit, des franchissements de cours d’eau et des simulations de combat en zone urbaine. Pékin démontre ainsi, sa capacité à projeter des forces sur des théâtres extérieurs et à proximité de l’Ukraine. L’Otan accuse Pékin de jouer un rôle déterminant dans ce conflit au travers d’un soutien sans limite apporté à l’industrie de guerre russe. C’est une ingérence occidentale, rétorque la diplomatie chinoise, nous dit Stéphane Lagarde : « Oui, la diplomatie chinoise a aussitôt ressorti une rhétorique maintes fois utilisée dans ce bras de fer avec l’OTAN. Elle parle de mentalité digne de la guerre froide, d’ennemis imaginaires, de tensions provoquées par l’OTAN qui risque de mener à la confrontation. Des mots, là aussi accompagnés d’exercices conjoints. Pékin et Moscou ont annoncé vendredi le début de manœuvres navales et aériennes dans le sud de la Chine. Ça va durer un mois. Pékin tire également à boulets rouges, via ces médias et l’armée des internautes, sur ce qui est qualifié ici d’ingérence de l’OTAN de l’Asie avec le rapprochement Japon / Corée du Sud / Washington qui ne plaît pas du tout, mais alors pas du tout à la Chine ».

Et la Chine, multiplie les signalements stratégiques et défie les alliances, y compris à l’Ouest, comme pour démontrer que du Pacifique à l’Atlantique, ses intérêts et ses frontières n’ont aujourd’hui plus de limites

Un plan B pour faire durer le Leclerc jusqu’en 2050

Un plan B pour faire durer le Leclerc jusqu’en 2050

– Forces opérations Blog – publié le

Si une sortie du programme MGCS n’est pas à l’ordre du jour, l’armée de Terre planche néanmoins sur un plan B pour en compenser les éventuels retards et conserver son parc de chars Leclerc une décennie de plus.

« L’actualité confirme que la capacité ‘char de bataille’ demeure indispensable pour les engagements les plus durs, car elle détermine l’aptitude au combat de rencontre et à la reprise de l’initiative. Il est donc primordial de proposer un successeur au char Leclerc », rappelait le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), le général Pierre Schill, mi-octobre lors d’une audition parlementaire.

Ce successeur, ce sera « idéalement » le système de combat terrestre principal (MGCS) en cours de développement par le trio franco-allemand Nexter-KMW-Rheinmetall. L’enjeu reste de pouvoir livrer « à l’horizon 2030-2035 » pour permettre au Leclerc de tirer sa révérence « au plus tard en 2040 ». Si le ministre des Armées et son homologue allemande ont convenu fin septembre de progresser sur le sujet, les négociations industrielles difficiles ont reporté d’un an le lancement de la prochaine phase.

Un décalage qui, s’il se prolonge ou se répète, pourrait déboucher sur un report de l’échéance de livraison, motivant l’armée de Terre à trouver une solution pour éviter une rupture de capacité. « Nous réfléchissons à une nouvelle feuille de route de nos capacités char : le point central de décision sera celui de la fin de vie du Leclerc », complétait le CEMAT. Toute éventuelle glissade calendaire de MGCS pourrait ainsi imposer « de réexaminer la portée de la modernisation des Leclerc », indiquait le général Schill.

Lancée cette année, la rénovation à mi-vie des Leclerc repose sur leur intégration dans la bulle SCORPION, l’amélioration des fonctions protection et agression et le traitement de certaines obsolescences lourdes. Les 18 premiers chars rénovés, sur une cible de 200 unités, seront livrés l’an prochain. D’après le CEMAT, ce périmètre « a minima » fixé dans la perspective du MGCS pourrait être élargi « avec un horizon à 2050 ».

Pour gagner une décennie de durée de vie, ce rétrofit supplémentaire devrait notamment porter sur des briques non prises en compte actuellement. Seul exemple cité par le CEMAT, la numérisation des moyens d’observation vient s’ajouter à l’annonce, une semaine plus tôt, de la volonté d’intégrer un système « hard kill » sur le Leclerc. Un dispositif de protection active disponible sur étagère mais auprès de fournisseurs étrangers. Pour une solution souveraine, il faudra attendre les résultats du projet de technologie de défense Prometeus conduit par Nexter et Thales, et dont l’un des débouchés envisagés serait… le programme MGCS.

Crédits image : armée de Terre

Bulletin semestriel d’information Juin 2022

Bulletin semestriel d’information Juin 2022

 

EDITORIAL

Chers Amies et Amis,

Après une période délicate, nos activités ont repris et présentent une belle allure pour 2022.

Depuis le 03 novembre 2021, date de diffusion du dernier bulletin, de nombreux événements importants ont bouleversé notre mode de vie :

 

Le COVID a reculé depuis quelque temps devant la discipline et la motivation d’une grande majorité. Nous devons demeurer vigilants face à cette menace toujours persistante.

 

La guerre en Ukraine impacte fortement nos habitudes par ses conséquences néfastes :

 

  • Drames humains en morts, en familles décimées, en paysages détruits dans ce pays, cohortes de réfugiés….
  • Drames économiques (croissance de l’inflation, diminution du pouvoir d’achat, importations délicates de matières premières et de sources d’énergies).

 

Ce bilan n’est que provisoire malheureusement. Souhaitons un règlement prochain de ce conflit.

 

Notre association a bien réalisé son programme de début 2022.

 

Notre assemblée générale a connu un beau succès grâce notamment à une très belle participation.

 

A l’issue, notre conseil d’administration a élu un premier vice-président, le lieutenant-colonel ® Frédéric Castanet, lui permettant d’avoir un regard plus en profondeur du fonctionnement.

 

Plus tard, le conseil d’administration et le président ont nommé un délégué à l’action sociale, action tournée vers nos anciens. Le capitaine ® Franck Lainé, volontaire, a accepté cette mission nouvelle.

 

Le 23 avril dernier, nous avons organisé heureusement la tenue du Conseil régional interarmes du Languedoc Roussillon à Marguerittes pendant lequel les présidents des A.O.R. présents ont participé activement aux débats.

 

Nous avons pu réunir 5 fois le conseil d’administration, réalisé la séance de tir le 23 juin, édité chaque premier du mois la lettre INFOS.

 

En préparation, deux grosses manifestations en liens avec le directeur de l’ONACVG, la mairie de Nîmes, l’Education nationale et la préfecture. :

 

  1. La célébration du centenaire de l’UNOR qui s’adressera :
  • aux élèves d’un atelier Défense d’un collège de Nîmes,
  • à la population et aux autorités lors de la cérémonie commémorative de l’armistice de 1918.

 

 

  1. Une journée « Apres la vie militaire », journée d’exposition et d’information qui se tiendra dans un établissement hôtelier de Nîmes a l’automne. Les acteurs de cette journée, comptant les associations parties prenantes de la MAD 30, d’autres associations, des partenaires, des autorités locales, ont pour but une information et une réflexion inter associations. La préparation de cette journée se poursuit. Vous serez informés de cette organisation.

 

En attendant le traditionnel cocktail de rentré, je souhaite à toutes et tous un bel été propice aux rencontres familiales, pour certains de bonnes vacances, en mentionnant une pensée sincère à celles et ceux qui souffrent physiquement et moralement.

 

Avec un grand plaisir de vous retrouver. 

Bien à vous.  

LCL (h) Jean-Marc Noegelen

 Président de l’A.D.O.R.A.C. du Gard.

 

Lire et télécharger le bulletin : Bulletin ADORAC juin 2022

Le chef d’état-major de l’armée de Terre évoque une solution « franco-française » pour le char de combat du futur

Le chef d’état-major de l’armée de Terre évoque une solution « franco-française » pour le char de combat du futur


Une taupe russe au cabinet Le Drian ? Pas si vite…

Une taupe russe au cabinet Le Drian ? Pas si vite…

La réaction de Bernard Bajolet, ancien DGSE. Il dément avoir fait remonter « un cas individuel ».

 

Bernard Bajolet

Bernard Bajolet © Sipa Press


Y a-t-il eu une « taupe » russe au sein du cabinet du ministre de la défense Jean-Yves Le Drian (2012-2017). C’est ce que laisserait entendre l’ancien directeur de la DGSE Bernard Bajolet, dans un entretien accordé à C dans l’Air pour une émission spéciale consacrée à la Russie, qui a été diffusée dimanche soir sur France 5. La réalité est nettement plus nuancée.


A la question de Caroline Roux ( «  Vous avez eu à traiter un cas de ce type. C’était en 2017. Une taupe avait intégré le cabinet du ministre Jean-Yves Le Drian  »), Bernard Bajolet répond «  En effet, quand j’étais DGSE, j’avais fait remonter  » et il enchaîne sur le contre-espionnage en général.

Bernard Bajolet, qui souhaite obtenir l’intégrale de son interview sur France 5, nous précise que « l’extrait de ma réponse a fait l’objet d’une interprétation erronée. Je n’ai jamais voulu réagir à un cas individuel ni mentionner un cabinet en particulier. En aucun cas ma réponse ne peut être considérée comme une confirmation de la réalité des allégations dont a fait état Caroline Roux sur la présence d’un agent étranger dans le cabinet d’un ministre de l’époque ».

« J’ai voulu souligner l’intensité des activités d’espionnage menées à l’encontre de notre pays par des puissances étrangères, dont la Russie, et l’importance de la fonction de contre-espionnage confiée aux services de renseignement, que j’ai remontée dans les priorités lorsque j’étais directeur général de la sécurité extérieure. C’est bien la priorité du contre-espionnage que j’évoquais et non pas une information quelconque aux autorités de l’époque. »

A l’origine de cette « affaire », on trouve un article de Mediapart, du 27 avril 2018, rédigé par deux journalistes spécialisés dans les questions de renseignement, Matthieu Suc et Jacques Massey. L’article affirme qu’en 2017 « Bernard Bajolet [avait] saisi le procureur de la République de Paris » à la suite d’une enquête visant « un espion russe suspecté d’avoir recruté une taupe au sein même du cabinet militaire de Jean-Yves Le Drian. Des notes de la DGSE relatent en particulier des rendez-vous entre l’officier supérieur français et son officier traitant russe. Des comptes rendus de réunions ministérielles auraient été transmis ».

Selon nos informations, il y a à la fois une part de vérité et une confusion dans cet article. La part de vérité est qu’effectivement, un colonel affecté au cabinet militaire de Jean-Yves Le Drian a été écarté de son poste et expédié au Mali, à la suite d’un contact sans doute imprudent avec un représentant de l’ambassade de Russie qui s’intéressait à l’engagement militaire français dans les pays baltes. Cet officier des troupes de marine a ensuite poursuivi sa carrière. A la même époque, un amiral aurait, lui aussi, été écarté suite à des contacts avec des Israéliens.

En revanche, la confusion porte sur le signalement au procureur. Celui-ci a bien eu lieu, mais il concerne une autre affaire, celle de deux anciens de la DGSE qui ont travaillé pour la Chine. Ils ont été condamnés pour trahison par la justice en juillet 2020.

Rappelons enfin que les relations entre Bernard Bajolet, aujourd’hui à la retraite, et le cabinet du ministre de la défense Jean-Yves Le Drian n’ont pas toujours été au beau fixe.