Le régiment médical reçoit ses premiers Griffon SAN

Le régiment médical reçoit ses premiers Griffon SAN

 

Deux Griffon SAN sont arrivés début avril au régiment médical de La Valbonne (Ain), actant l’entrée dans l’ère SCORPION d’une unité de l’armée de Terre unique en son genre.

Configurés pour l’évacuation médicale de l’avant, ces premiers Griffon « prennent la relève des mythiques VAB SAN », annonçait le RMED le 4 avril. Plus manoeuvrable, plus confortable, le Griffon SAN offre également une capacité de transport augmentée, une meilleure ergonomie et des moyens de monitoring et de médicalisation lourde, indique l’armée de Terre. 

Dotée d’une table de chargement mobile, la tranche arrière permet l’emport d’un blessé lourd intubé et d’un second blessé sur brancard, ou de quatre blessés légers sur brancard ou encore de deux blessés sur brancard et trois blessés assis. Hormis son matériel médical, la version SAN dispose des équipements communs à l’ensemble du parc de Griffon, dont un tourelleau téléopéré et la suite de systèmes de communication et de protection propres à l’environnement SCORPION. 

Bien que subordonné au commandement de la logistique des forces (COM LOG), le RMED conserve un lien direct avec un Service de santé des armées (SSA) pour lequel il arme et déploie les unités médicales opérationnelles (UMO). Ce SSA percevra 196 Griffon SAN d’ici à 2032 pour équiper ses équipes paramédicales et escouades d’évacuation sanitaire. De quoi entrevoir le retrait des derniers VAB SAN en 2029.

Le Griffon SAN sera à terme complété d’une version sanitaire du Serval véhicule de patrouille blindé. Le premier était qualifié en septembre 2022, le second un an plus tard. « Tardif par rapport au reste du programme SCORPION », le déploiement de ces matériels mériterait d’être accéléré, estimait l’an dernier le sénateur Dominique de Legge dans un rapport d’information sur le SSA. 

Cette accélération du renforcement de la composante terrestre du soutien médical « est d’autant plus indispensable qu’elle constitue la modalité préférentielle d’évacuation dans un contexte de haute intensité », relevait alors le sénateur LR. 

Crédits image : RMED

Au Sahel, opération rime de nouveau avec externalisation

Au Sahel, opération rime de nouveau avec externalisation


Le ministère des Armées cherche à doter ses forces présentes au Tchad d’une capacité de récupération et d’évacuation médicale héliportée, lancement d’une consultation à la clef. 

Un millier de militaires français sont toujours à pied d’oeuvre au Sahel, tous basés au Tchad après les retraits successifs du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Un contingent aux moyens aériens limités et auprès duquel sera donc peut-être affrété un hélicoptère chargé de conduire des missions de récupération de personnel isolé en zone permissive et d’évacuation médicale (MEDEVAC).

Les besoins exprimés ? Une aptitude à opérer dans un rayon de 800 km à vide ou de 400 km avec une charge de 1 tonne. De quoi, dans le premier cas, couvrir l’essentiel d’un pays grand comme deux fois la France métropolitaine au départ de N’Djamena. Mais aussi un appui disponible 24/7 pour une alerte fixée à une heure, délai éventuellement réduit à 30 minute sur décision de la force. L’appareil devra pouvoir opérer à partir de terrains sommaires non reconnus. 

Conduite par le Service du commissariat des armées (SCA), la procédure n’en est qu’à une phase de consultation mais pourrait déboucher sur la notification d’un accord-cadre au troisième trimestre 2024. Montant maximal estimé de l’opération : plus de 18 M€ par an pour 800 heures de vol, ou 127 M€ pour les sept années que pourrait durer le marché. 

Ce type de service, l’Agence européenne de défense (AED) en propose un similaire depuis 2019. La Belgique, l’Allemagne, l’Autriche, la République tchèque, les Pays-Bas et la Facilité européenne de paix (FEP) sont bénéficiaires du dernier contrat AIRMEDEVAC signé l’an dernier pour 140 M€, mais pas la France. Les deux premiers y ont eu recours à une centaine de reprise entre 2020 et 2023 lors de leurs déploiements au Niger. 

Moins médiatisée que sous l’ère Barkhane, la présence française au Sahel se poursuit au travers du partenariat militaire opérationnel construit avec l’armée tchadienne. Début mars, les FFS et leurs partenaires locaux ont conduit l’exercice BODOLEX, manoeuvre entamée avec la projection par air d’un poste de commandement tactique et d’un sous-groupement tactique interarmes dans la zone de Faya-Lagueau, dans le nord du pays. 

Crédits image : EMACOM

23 véhicules Griffon et 22 véhicules Jaguar livrés en 2023

23 véhicules Griffon et 22 véhicules Jaguar livrés en 2023

par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 6 février 2024

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


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Petit point de production.

Le groupement momentané d’entreprises (GME) engin blindé multi rôles (EBMR), composé de Nexter, Thales et Arquus, a livré, l’an dernier, 123 véhicules Griffon et 22 véhicules Jaguar à la Direction générale de l’armement (DGA).

Le GME EBMR a notamment assuré en 2023 les premières présentations de Griffon Sanitaire (SAN) destinés au Service de santé des Armées. Dix exemplaires de cette version, qualifiée en 2022, seront livrés aux forces au cours du premier trimestre.

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Par ailleurs, la DGA a qualifié, le 16 juin 2023, la version Véhicule d’Observation d’Artillerie (VOA) du Griffon et le 3e régiment d’artillerie de marine (3e RAMa) a perçu ses premiers exemplaires. Le Griffon VOA remplace le VAB OBS. Une quinzaine d’exemplaires ont été livrés.

Ces livraisons portent le total des véhicules livrés depuis 2019 à 575 Griffon et 60 Jaguar.

Pourquoi un hélicoptère français a été transporté en Guyane dans un avion de transport militaire belge ?

Pourquoi un hélicoptère français a été transporté en Guyane dans un avion de transport militaire belge ?

par Gaétan Powis – Air & Cosmos – publié le 04 décembre 2023

https://air-cosmos.com/article/pourquoi-un-helicoptere-francais-a-ete-transporte-en-guyane-dans-un-avion-de-transport-militaire-belge-68025


Un hélicoptère Puma de l’Armée de l’Air et de l’Espace a été transporté depuis Paris vers la Guyane française dans la soute d’un avion de transport A400M de la Composante air belge. Si cela peut paraitre étrange, ce n’est pas la première fois qu’un Puma de l’AAE était transporté en Guyane via un avion de transport étranger. La réponse se trouve dans une coopération européenne des moyens de transport aériens militaires : l’EATC.


Un transport belge vers la Guyane

Le 20 novembre dernier, l’avion de transport A400M CT-04 de la Composante aérienne belge décollait de sa base de Melsbroek (Bruxelles, Belgique). L’appareil s’est alors dirigé sur Paris, et plus précisément, sur la base aérienne 107 de Villacoublay (Paris, France). Après un arrêt de quatre heure, l’avion de transport a redécollé vers les Canaries, avant de filer vers la Guyane français en Amérique du Sud. L’avion belge est utilisé au profit de l’Armée de l’Air et de l’Espace car il transporte un hélicoptère de transport moyen SA.330 Puma de l’AAE, chargé dans l’avion à Villacoublay. 

Utilisé au sein de l’escadron d’hélicoptères outre-mer (EHOM 68), cet hélicoptère assure notamment des missions de protection du centre spatial guyanais, de soutien à la lutte contre l’orpaillage illégal ou encore de secours aux populations.

 

 

Après un arrêt à Villacoublay pour charger le Puma, l'A400M belge se dirige vers le Sud avant de se rendre en Guyane.
Après un arrêt à Villacoublay pour charger le Puma, l’A400M belge se dirige vers le Sud avant de se rendre en Guyane. © Air&Cosmos, ADS-B

Pourquoi un A400M belge ?

Depuis le 27 novembre 2023, l’Armée de l’Air et de l’Espace détient une flotte de 22 A400M. L’un de ces appareils pouvait être utilisé pour effectuer ce transport mais les besoins de transport aérien des Forces armées françaises ne permettait probablement pas le déploiement d’un Atlas français en Guyane et ce, durant trois jours. Une option existe : le Commandement européen du transport aérien (European Air Transport Command, EATC). Créé en 2010, ce commandement a pour objectif d’augmenter l’efficacité du transport aérien militaire et du ravitaillement en vol. Au total, 7 pays participent à cette initiative européenne, regroupant plus de 150 appareils de transport :

  • l’Allemagne
  • la Belgique
  • l’Espagne
  • la France
  • l’Italie
  • le Luxembourg
  • les Pays-Bas
  • En plus des appareils des forces aériennes des pays participants, l’EATC peut aussi utiliser les A330 MRTT de la Multinational MRTT Unit (MMU).

Gagnant-gagnant

Ainsi, lorsqu’un pays émet un besoin, l’EATC peut connaitre les appareils disponibles en fonction des besoins du pays demandeur. Par exemple, en décembre 2018, un avion de transport tactique A400M de la Luftwaffe transportait déjà un autre Puma de l’AAE vers la Guyane française. Cette coopération franco-allemande, via l’EATC, était un véritable pari gagnant pour les deux pays, l’Allemagne devant justement transporter une délégation officielle en Argentine. Inutile de préciser l’utilité de l’EATC lors d’opérations de grande envergure. Le vol d’un avion de transport tactique A400M ou C-130 Hercules chargé de fret en palettes peut alors être optimisé avec une armée d’un État partenaire en ajoutant du fret supplémentaire ou même des personnels sur les sièges. L’idée est la même pour les avions ravitailleurs, avec la possibilité de planifier des ravitaillements alors qu’un ravitailleur était déjà mobilisé mais avec un potentiel d’utilisation faible.

Dernier point tout aussi important de l’EATC : l’évacuation médicale. Ce commandement comprend le Centre de contrôle d’évacuation aéromédicale (Aeromedical Evacuation Control Center). Celui-ci regroupe des médecins et infirmiers de vol qui analysent les demandes d’évacuation de patients afin de sélectionner l’appareil le plus adéquat en fonction de la pathologie de ce dernier. En près de 13 ans d’existence, l’EATC a ainsi transporté par moins de 15.000 patients, issus de 74 pays différents, en ce compris un grand nombre d’évacuation durant la pandémie de COVID et plus récemment, pas moins de 300 patients transportés depuis le début de l’invasion de l’Ukraine.

Décembre 2018 : arrivée en Guyane d'un hélicoptère Puma de l'AAE à bord d'un A400M de la Luftwaffe.
Décembre 2018 : arrivée en Guyane d’un hélicoptère Puma de l’AAE à bord d’un A400M de la Luftwaffe. © EATC

Des “antennes de chirurgie avancée” déployées au profit des blessés de Gaza?

Des “antennes de chirurgie avancée” déployées au profit des blessés de Gaza?

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 3 novembre 2023

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


Dans l’entretien qu’il a accordé jeudi soir à France Info, le ministre des Armées a déclaré que “nous serons en mesure aussi peut-être de déployer des éléments de notre médecine militaire” (photo EMA). Et Sébastien Lecornu d’ajouter que “le service de santé des armées dispose d’antennes de chirurgie avancée, par exemple, avec une bonne expertise des blessures de guerre. C’est autant d’objets de moyens que la France met sur la table”.

Antennes de chirurgie avancée?

Le ministre parlait-il de “l’antenne de réanimation et de chirurgie de sauvetage (ARCS)”?
Déployable en trois heures, l’ARCS dispose de 48 heures d’autonomie pour son matériel de santé et offre une capacité de prise en charge de 16 blessés. Elle remplace progressivement l’ACA (Antenne chirurgicale aérotransportable, rôle 2 Otan).
Comme l’expliquait le SSA en 2022, “l’ARCS est complémentaire du poste médical opérationnel de niveau 1, mais également des soins effectués sur le terrain. Son effectif est de 12 militaires, dont trois chirurgiens pour chaque partie du corps (tête et cou, viscéral digestif, orthopédique), d’un médecin anesthésiste-réanimateur, deux infirmiers anesthésistes, deux infirmiers de bloc opératoire et quatre infirmiers de soins généraux. Un sous-officier administratif appuie également le dispositif. Déployée sous quatre tentes de 200 m² au total, dont l’ergonomie a été étudiée et l’espace optimisé afin de faciliter les déplacements, l’ARCS dispose d’une zone de triage, d’une zone de mise en condition du blessé, d’un bloc opératoire et d’une zone de réanimation”.

Ou bien parlait-il de l’EMR (élément militaire de réanimation) déployé à Mulhouse pendant la pandémie (voir mon post de 2020)?
L’EMR-SSA est une structure médicale modulaire sous tente, armée par du personnel médical des armées, et dont la capacité est de 30 lits de réanimation. L’EMA expliquait en mars 2020 que “l’EMR (élément militaire de réanimation) est constitué à partir d’éléments habituellement maintenus en réserve pour déployer des antennes médico-chirurgicales en opérations extérieures, pour des actes de soins de chirurgie de combat lourds nécessitant une configuration particulière. La mise en place de cet EMR consiste à reconfigurer la structure afin de l’adapter au besoin spécifique du COVID-19 (réanimation, ventilation).”

ESCRIM?

La France dispose de plusieurs types de structures médicales projetables. Outre celles des Armées, il existe aussi celle de la Sécurité civile: l’élément de sécurité civile rapide d’intervention médicale (ESCRIM). Sa plus récente intervention a eu lieu en Libye, en septembre, et avant en Turquie, en février 2023.
Aérotransportable, cet équipement est déployé dans le cadre des missions internationales de secours d’urgence à la suite de catastrophes naturelles, technologiques ou sociales. “Autonome sur le lieu de sa projection, il développe une activité médicochirurgicale et obstétricale dans une structure de 1000 m² de tentes pour une durée de 2 à 8 semaines“, précise la Sécurité civile. Soixante quinze personnes servent dans cette structure: médecins, pharmaciens, infirmiers, auxiliaires sanitaires et logisticiens. 

Le MEAE aux manettes.

Quelle que soit la structure qui sera éventuellement déployée, c’est le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères qui est à la manoeuvre initiale puisqu’il faut négocier avec un pays d’accueil l’arrivée de ces moyens et les modalités de leurs missions. Le MEAE est en contact avec l’Egypte sur le sujet global de l’aide française à Gaza. Déjà deux avions ont acheminé de l’aide et d’autres vont suivre. Si le déploiement d’antennes médicales est décidé après un feu vert égyptien, les Armées et éventuellement l’Intérieur mobiliseront leurs moyens comme prestataires de services.

Tchad. Attaqué, un militaire français se défend et tue un soldat tchadien qu’il soignait

Tchad. Attaqué, un militaire français se défend et tue un soldat tchadien qu’il soignait

Un infirmier militaire français a tué, mardi 5 septembre 2023, un soldat tchadien, dans une base des forces françaises, au Tchad. Il aurait répliqué suite à l’attaque soudaine du soldat, initialement venu pour se faire soigner.

L’infirmier agressé a sorti son arme à feu et a tiré sur le soldat tchadien.
                          L’infirmier agressé a sorti son arme à feu et a tiré sur le soldat tchadien. | DAPHNÉ BENOIT / AFP

Le soldat tchadien, venu pour qu’on lui prodigue des soins à la base militaire de l’armée française, « a pris un scalpel et a blessé un infirmier militaire français », a expliqué à nos confrères de l’AFP le général Ali Maïde Kebir, gouverneur de la région du Borkou. L’infirmier a donc fait usage de son arme à feu en tirant sur son agresseur. Celui-ci est décédé des suites de ces tirs.

Manifestation des habitants de Faya près de la base

« On ne connaît pas les raisons de l’attaque. L’infirmier a reçu trois coups de scalpel au thorax, à la tête et au cou, mais son état est stabilisé », a confirmé, sous couvert de l’anonymat, un responsable des Forces françaises au Sahel basées à N’Djamena mais qui disposent d’une base à Faya-Largeau abritant 40 militaires. Il assure que l’infirmier avait « dû se défendre ».

Une enquête est en cours entre les armées tchadienne et française pour déterminer les circonstances de « l’incident », selon le général Maïde Kebir. Le gouverneur a indiqué que la mort du soldat tchadien a provoqué une manifestation d’une partie de la population de Faya, devant l’entrée de la base. La foule a tenté d’y pénétrer, « sans succès », avant de se disperser « à la tombée de la nuit ».

Le Service de santé des Armées poursuit ses travaux sur l’acclimatation des soldats avec l’étude PENTHERE

Le Service de santé des Armées poursuit ses travaux sur l’acclimatation des soldats avec l’étude PENTHERE

https://www.opex360.com/2023/07/20/le-service-de-sante-des-armees-poursuit-ses-travaux-sur-lacclimatation-des-soldats-avec-letude-penthere/


 

Un autre moyen permettant d’augmenter les performances d’un combattant passe par le développement de nouveaux équipements, à l’image de l’exosquelette, qui permet de manipuler des charges lourdes avec un minimum d’effort [et donc de fatigue]. Mais cela n’empêche nullement de mieux préparer les militaires aux conditions qu’ils rencontreront sur un théâtre d’opérations. Et c’est d’ailleurs cette approche que privilégie le ministère des Armées.

En effet, l’Institut de recherche biomédicale des Armées [IRBA] a récemment mené l’étude PEACE [pour « physiologie de l’exercice et des activités en conditions extrêmes »] afin de voir comment il serait possible d’améliorer l’acclimatation des soldats aux fortes chaleurs ainsi qu’aux basses températures.

Celle-ci a notamment consisté à suivre, pendant deux semaines, des militaires récemment affectés aux Émirats arabes unis. Les tests physiques auxquels ils ont été soumis a ainsi permis de collecter des données physiologiques [fréquence cardiaque, température, pertes sudorales, composition de la sueur, etc.]. Et l’IRBA en a déduit que la capacité d’acclimatation varie d’un individu à l’autre.

D’abord, il est apparu que ceux qui avaient déjà effectué une mission de longue durée dans un pays chaud s’acclimataient beaucoup plus rapidement que les autres. D’où l’hypothèse d’une « trace biologique laissée par une première exposition à la chaleur, responsable d’une ‘mémoire’ cellulaire réactivée lors de la réexposition », avait alors résumé Actu Santé, le magazine du Service de santé des Armées [SSA].

Plus généralement, l’étude PEACE a permis de déterminer [ou de confirmer] qu’il existait une « variabilité individuelle importante de la tolérance à la chaleur, avec des sujets présentant d’emblée une bonne tolérance à la contrainte thermique et d’autres ayant une altération marquée de leurs capacités ». Et pour identifier ceux qui s’acclimatent le plus vite aux fortes températures, l’IRBA a évoqué l’idée de faire passer un « test de terrain à la chaleur » pour mesurer « la réponse physiologique » ainsi que « la fréquence cardiaque ».

Depuis, et afin d’affiner ses travaux, l’institut de recherche du SSA a lancé l’étude PENTHERE [pour Performance ENdurance THErmorégulation Récupération], dont l’objectif est « d’apporter une meilleure connaissance scientifique sur la tolérance des militaires à la chaleur en cas d’activités physiques prolongées dans des zones soumises à des contraintes environnementales ».

« Régulièrement projetés en opérations extérieures dans des régions au climat chaud et plus ou moins humide, les militaires sont soumis à diverses contraintes environnementales et physiques qui ne sont pas sans impact sur leur organisme. Ces altérations de la thermorégulation peuvent avoir des conséquences sur leur état de santé et, in fine, sur la réalisation de leur mission », explique le ministère des Armées.

 

Dans le cadre de l’étude PENTHERE, une expérience a été menée au Centre national des sports de la défense [CNSD], à Fontainebleau, ce 20 juillet. Ainsi, 11 volontaires [militaires et civils] ont pris part à une épreuve d’ultra-endurance qui aura duré six heures [alors que le thermomètre indiquait 26°c pour l’Île-de-France, ndlr]. Leurs données physiologiques ont été collectés par le Laboratoire modulaire mobile et de recherche des Armées [L2MRA] qui, de création récente, permet d’effectuer des prélèvements et de conditionner les échantillons sur le terrain.

Cela étant, d’autres études sur l’acclimatation des soldats ont été récemment menées. L’un d’elles a ainsi porté sur l’alimentation, les envies alimentaires [de même que les besoins] n’étant effectivement pas les mêmes selon que l’on se trouve dans un climat tempéré, froid ou chaud.

“Allons médecins de la patrie… Ce que la médecine civile doit à la médecine militaire” d’Elisabeth Segard : nos vies – leur combat

“Allons médecins de la patrie… Ce que la médecine civile doit à la médecine militaire” d’Elisabeth Segard : nos vies – leur combat

Le livre “Allons médecins de la patrie… Ce que la médecine civile doit à la médecine militaire” d’Elisabeth Segard est publié aux éditions du Rocher.

“Allons médecins de la patrie… Ce que la médecine civile doit à la médecine militaire” d’Elisabeth Segard : nos vies – leur combat

 

avec Bertrand Devevey pour Culture-Tops – atlantico.fr – publié le 8 juillet 2023

https://atlantico.fr/article/decryptage/allons-medecins-de-la-patrie-ce-que-la-medecine-civile-doit-a-la-medecine-militaire-d-elisabeth-segard-nos-vies-leur-combat


Allons médecins de la patrie… Ce que la médecine civile doit à la médecine militaire” 

De Elisabeth Segard

Edition du Rocher

 

THÈME

Les blessures aux combats, sans doute parce qu’elles impliquaient simultanément de nombreuses victimes, ont conduit les belligérants à se préoccuper de leurs blessés – qu’il s’agisse de préoccupations purement humanistes ou qu’il s’agisse prosaïquement de les remettre au combat… au plus vite ! 

C’est sans doute à Ambroise Paré, qui n’était pas militaire mais médecin au service des princes, que l’on doit les premiers principes de la médecine réparatrice de guerre, appliquée à la chirurgie des membres, aux premières tentatives de maîtrise des hémorragies, et des sutures en tous genres. 

Elisabeth Segard, journaliste de son état, a parcouru les archives militaires, des institutions médicales de l’armée, et rencontré de nombreux médecins généraux et chefs de service pour composer cet essai qui raconte l’essaimage de la médecine traumatologique de guerre vers les applications civiles, de plus en plus nombreuses au cours de ces dernières décennies.

Sur le champ de bataille, d’abord, sauver ! C’est recoudre, amputer, lutter contre les infections, contre le temps du rapatriement à l’arrière. Il est question de chirurgie bien sûr, d’anesthésies, d’asepsie, de brancardage, d’ambulances, de postes de soins avancés. Mais il s’agit aussi, dans les pays conquis, de lutter contre les maladies infectieuses, d’inventer les vaccins, de leur trouver des formes galéniques adaptées aux territoires, aux températures, à la conservation dans des conditions “extrêmes”. Il s’agit encore d’inventer des médicaments ou des dispositifs médicaux, des formes d’interventions innovantes – l’hélicoptère et l’ambulance pour le secours des blessés, qui deviendront des outils courants de la sécurité civile, recherches pour lutter contre les nouveaux périls, chimiques, bactériologiques, radioactifs, ou encore les carences en tous genres comme en connaissaient les équipages de bateaux. 

Bref, toutes ces inventions des services de santé des armées, sous contraintes du terrain d’affrontement, de confinements, d’expéditions en milieux hostiles pour préserver des vies, leur essaimage dans la médecine hospitalière et de ville sont l’objet de cet essai.

POINTS FORTS

Le point fort de cet essai est tout simple : nous expliquer comment la science militaire et son corollaire de combats, ont très “généreusement” contribué à la médecine moderne. L’ouvrage est didactique et thématique, qui part des traumas les plus évidents – ceux suscités par les armes blanches et à feu, vers des développements plus complexes – les enseignements de la guerre de 14-18, dont l’extraordinaire audace de la chirurgie réparatrice de la face et de l’orthodontie (au profit des “gueules cassées”), la résistance aux gaz toxiques, la prise en compte des traumatismes psychologiques, la résolution des problèmes spécifiques de santé publique liés aux territoires, la mise en œuvre des premiers cahiers des charges agro alimentaires, sans oublier le rôle des pharmaciens (dont le fameux Parmentier), des médecins embarqués à bord des navires, des technologies modernes, notamment appliquées à la médecine d’urgence – expérimentée – on s’en doute- sur les terrains de combats. 

Cet ouvrage est enrichi d’un petit cahier d’illustrations en couleur, d’une présentation du service de santé des armées dans son organisation actuelle, des sources documentaires, et de remerciements, qu’il est toujours intéressant de parcourir afin de mesurer la profondeur du travail d’enquête.

QUELQUES RÉSERVES

Il va être question dans ces pages de quelques termes techniques, pharmacologiques et médicaux – mais ils sont peu nombreux à être d’un niveau expert. Il est aussi question de tous ces précurseurs, inventeurs, chercheurs, médecins, pharmaciens qui se sont illustrés au front, à l’arrière et dans les labos. Pas sûr qu’on puisse tous les retenir. Mais il est aussi intéressant de voir que quelques grands noms de la médecine sont pour tout ou partie de leur carrière, des militaires de formation.

Et une (probable) délicieuse petite coquille en page 184, qui écrit qu’un médecin est soupçonné d’avoir assaisonné à la digitaline son ancienne maîtresse. Il est donc -probable que le terme exact soit “assassiné”, voire empoisonné !!

ENCORE UN MOT…

Le saviez-vous ? Notre santé doit beaucoup à la médecine militaire. Allons médecins de la patrie est un titre clin d’œil fort bien vu car les découvertes et pratiques validées souvent sous la contrainte des combats, ont eu un véritable retentissement pour l’ensemble de la population, française, mais aussi mondiale. Cela est moins connu du grand public que l’essaimage des technologies de défense dans les équipements et infrastructures civiles, la lecture de cet essai explique clairement que la médecine militaire a véritablement ensemencé la médecine civile et accéléré, bien souvent, le passage de techniques réservées aux combattants vers l’ensemble de la population. Toute la médecine d’urgence, qui nous est familière, en est un parfait exemple. Cet essai, qui flirte naturellement avec les grands faits d’arme de l’histoire de France et de ses “colonies”, vous fera découvrir au fil de ses pages, à l’image de la création de l’Hôtel des Invalides à Paris ordonné par Louis XIV, que la médecine militaire française est à l’origine de nombreuses “premières mondiales”. “Votre vie, notre combat”, adaptée à l’exergue de cette chronique, est la devise du Service de Santé des Armées.

UNE PHRASE

[A propos de Valérie André, médecin militaire, pilote d’avion devenue pilote d’hélicoptère, première femme à devenir Officier Général et femme la plus décorée de France]

“Quand deux pilotes effectuent une démonstration de leur hélicoptère au-dessus de la cathédrale de Saigon, Valérie André est fascinée : des appareils qui décollent à la verticale ! Qui peuvent se poser dans un mouchoir de poche ! Ces deux appareils viennent d’être acquis par le Service de santé des armées et sont destinés aux évacuations sanitaires. La jeune médecin explique à son supérieur, le général Robert, qu’elle doit absolument apprendre à piloter pour évacuer les blessés perdus dans des zones inaccessibles en voiture ou en avion”. P 162

La médecine d’urgence préhospitalière se concrétise à la fin des années 1960, au sein de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris ; jusque- là, c’étaient les équipes de police-secours qui amenaient les blessés à l’hôpital. La brigade des sapeurs-pompiers de Marseille ayant la particularité d’être des corps de militaires, leurs médecins-chefs sont passés par différents régiments et ont exercé sur le champ de bataille. Ils en tireront l’expérience qui mènera à la naissance de la médecine d’urgence et de la médecine de catastrophe.” P 164

L’AUTEUR

Elisabeth Segard est journaliste pour le quotidien La Nouvelle République du Centre, et romancière. Son roman Si fragiles et si forts a été lauréat du prix Srias Centre Val de Loire 2021. Elle a écrit plusieurs romans, qui ont notamment pour cadre le centre de la France (Mouy sur Loire – qui n’existe pas vraiment !), sa région de prédilection.

Qui produira la version sanitaire du VLTP NP ?

Qui produira la version sanitaire du VLTP NP ?

– Forces opérations Blog – publié le

Ambitieux mais peu médiatisé, le renouvellement des matériels alloués au soutien médical des armées est lui aussi en cours. Dernier exemple en date avec le lancement d’un appel à candidatures pour la fourniture de véhicules légers tactiques polyvalents non protégés en version sanitaire (VLTP NP SAN).

Selon le dernier numéro d’Actu Santé, le magazine du Service de santé des armées (SSA), ce véhicule sera « dédié au soutien de la mise en condition opérationnelle des unités et aux forces de présence et de souveraineté ». Il devrait succéder au Land Rover SAN du SSA, ainsi qu’aux 80 Mercedes Sprinter acquis par l’armée de Terre en attendant le VLTP NP SAN.

À l’instar du VLTP NP commandement-liaison, la version sanitaire découlera de l’adaptation d’une base existante, aménagée par l’ajout d’un module médicalisé. Ce véhicule tout-terrain de masse inférieure à 3,5 tonnes permettra d’assurer le transport, les premiers soins et la surveillance d’un patient.

Le ministère des Armées avait fixé la cible à 103 exemplaires, avec l’activation d’une première tranche de 50 véhicules en 2022. Non seulement l’appel à candidatures confirme l’acquisition d’ « une centaine de véhicules sur une période estimée à trois ans », mais il annonce aussi la commande éventuelle d’environ 150 unités supplémentaires. L’industriel retenu fournira également des compléments de développement ainsi que le MCO durant la durée de vie du véhicule, estimée à 15 ans.

Côté candidats, difficile de ne pas penser à Arquus, détenteur d’une première expérience avec le Sherpa Ambulance et titulaire du marché VLTP NP commandement-liaison. Décroché en 2016, ce contrat comprend la livraison et le soutien de 4380 véhicules en remplacement de la Peugeot P4. Rien ne dit que cette base sera à nouveau retenue pour une version SAN et, de source industrielle, il est d’ailleurs encore trop tôt pour évoquer une offre précise.

Pour le SSA, ce programme n’est qu’un chantier parmi d’autres d’un plan de modernisation à horizon 2030. Le VAB SAN devrait ainsi être retiré du service en 2029, date à partir de laquelle les évacuations médicales de l’avant seront menées par des versions santé du Griffon et de son petit frère, le Serval.

Scorpion prévoit ainsi la livraison de 196 Griffon SAN pour les équipes paramédicales mobiles (EPM) et escouades d’évacuation sanitaire (EES) à compter de l’an prochain et jusqu’en 2032. Les équipes médicales mobiles seront quant à elles dotées de 135 Serval SAN entre 2023 et 2030.

Une étude américaine montre que la neuro-stimulation électrique pourrait améliorer la vigilance des soldats

Une étude américaine montre que la neuro-stimulation électrique pourrait améliorer la vigilance des soldats

 

http://www.opex360.com/2021/06/27/une-etude-americaine-montre-que-la-neuro-stimulation-electrique-pourrait-ameliorer-la-vigilance-des-soldats/