La Frégate multi-missions (FREMM) Aquitaine, positionnée au large de Quimper,et un Sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) de classe Suffren, au large de Biscarrosse, ont conduit pour la première fois, le 18 avril 2024, un double tir simultané d’entrainement du Missile de croisière naval (MdCN).
Ce tir a permis de traiter avec succès une cible terrestre, située sur le site des Landes de DGA Essais de missiles. Les deux missiles ont atteint leur cible en parfaite synchronisation.
Ce tir de munitions complexes a été réalisé grâce à l’expertise de la Marine nationale et de la DGA, qui a coordonné la préparation, avec le concours de MBDA. DGA Essais de missiles a assuré la conduite d’ensemble de l’opération, la mise en œuvre de la cible ainsi que la sécurité des biens et des personnes sur la zone d’exercice.
Réalisé dans des dispositions matérielles et humaines identiques à celles prévalant en opération, ce tir ambitieux a permis de renforcer le savoir-faire opérationnel des équipages de la Marine nationale, en mettant en œuvre une séquence particulièrement complexe.
Les enseignements tactiques et techniques de ce tir sont multiples et contribueront à développer les aptitudes au combat de nos marins, dans le cadre de la préparation opérationnelle à la haute intensité initiée par la Marine nationale.
Focus sur le Missile de croisière naval :
Dérivé et complémentaire du missile de croisière air-sol SCALP-EG mis en œuvre par les Mirage 2000D et les Rafale de l’armée de l’Air et de l’Espace et du Groupe aéronaval (GAN) de la Marine nationale, le Missile de croisière naval (MdCN) permet à la Marine nationale de conduire des opérations vers la terre en disposant d’une capacité de frappe dans la profondeur depuis les Frégates multi-missions (FREMM) et les Sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) de classe Suffren.
Marine & Océans
La revue trimestrielle “Marine & Océans” a pour objectif de sensibiliser le grand public aux grands enjeux des mers et des océans. Informer et expliquer sont les maîtres mots des contenus proposés destinés à favoriser la compréhension d’un milieu fragile. Même si plus de 90% des échanges se font par voies maritimes, les mers et les océans ne sont pas dédiés qu’aux échanges. Les ressources qu’ils recèlent sont à l’origine de nouvelles ambitions et peut-être demain de nouvelles confrontations.
Il y a tout juste un mois, La Haye annonçait que la proposition du Français Naval Group, sur la base du sous-marin Blacksword Barracuda, avait été préférée à celle du suédois Saab associé au néerlandais Damen, pour le remplacement des quatre sous-marins de la classe Walrus de la Marine Royale Néerlandaise.
À peine la décision fut-elle rendue publique, que Saab et Damen remirent en cause son bien-fondée, arguant d’une offre plus performante tant du point opérationnel que du point de vue industriel, et promettant de ne pas en rester là.
Les entreprises avaient un mois pour faire appel devant la justice néerlandaise, de la décision ministérielle néerlandaise. Ce délai arrive désormais à son terme, et ni Damen, ni Saab, n’ont posé de réclamation.
Et pour cause ! Même s’ils promettent de porter dorénavant le combat au Parlement néerlandais, il s’avère que l’offre de Naval Group, dont le montant total n’est toujours pas détaillé, était 1,5 Md€ moins onéreuse que celle proposée par Saab et Damen.
Sommaire
Saab-Damen met en cause un prix « inaccessible à une entreprise privée » face au sous-marin Blacksword Barracuda de Naval Group
Pour expliquer un tel écart de prix, que l’on peut estimer entre 25 et 33 % du prix total, le groupe naval néerlandais, et son partenaire suédois, mettent en avant des qualités opérationnelles supérieures de leur modèle, sans pour autant apporter d’éléments de détails pour soutenir ces affirmations.
On peut d’ailleurs douter de celles-ci, dans la mesure où, de manière objective, les sous-marins de Naval Group ont été choisis par cinq forces navales et 16 exemplaires, ces vingt dernières années, et non des moindres (Brésil, Chili, Inde, Indonésie, Malaisie), alors que Saab et Kockums n’ont plus exporté de sous-marins depuis les deux navires de la classe Archer à Singapour, au début des années 2010, des navires d’occasion de la classe Västergötland entrés en service en 1986 et 1987.
« Le score final est influencé de manière disproportionnée par un prix trés bas [de Naval Group], qui est très inférieur au prix réaliste pour les entreprises de défense privées« , peut-on lire dans le communiqué à ce sujet, laissant sous-entendre, que la différence de tarif, serait liée au statut d’entreprise publique de Naval Group, l’État français détenant 62,25 % du groupe, Thales 35 %, et le solde, 1,75 %, par les salariés de l’entreprise.
Notons que Damen n’apporte aucun élément permettant de justifier d’un rôle particulier de l’État français dans ce domaine, et que ce n’est pas la première fois que le groupe néerlandais dénonce l’actionnariat public de Naval group, comme pour l’espagnol Navantia ou l’Italien Fincantieri, qui fausserait la compétition, selon son analyse.
Reste qu’avec un tel écart de prix, on comprend que les décideurs néerlandais ont eu beaucoup de mal à faire jouer la préférence nationale, d’autant que Damen a lui-même profité d’une offre plus attractive pour s’arroger la construction des frégates F126 pour la Bundesmarine allemande, au grand dam des industriels outre-Rhin.
Saab et Damen promettent davantage d’investissements dans l’industrie néerlandaise que Naval Group
Pour autant, si Saab et Damen ont renoncé à une action en justice, sachant pertinemment qu’avec un tel écart dans les prix, s’eut été peine perdue, ceux-ci n’ont pas renoncé à faire dérailler le programme franco-néerlandais.
Le jeudi 4 avril 2024, l’amiral Nicolas Vaujour, chef d’état-major de la Marine, a prononcé l’admission au service actif du sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Duguay-Trouin. Il est le second de la série de six SNA de type Suffren qui remplaceront l’intégralité des SNA de type Rubis à l’horizon 2030.
L’admission au service actif est prononcée après des phases d’essais à la mer débutées en mars 2023. Ces phases de Vérification des caractéristiques militaires (VCM) permettent aux équipages de tester les performances, l’endurance du bâtiment ainsi que la conformité des équipements aux spécifications demandées.
Durant ses essais, le Duguay-Trouin a navigué en eaux froides comme en eaux chaudes, avec une escale à Fort-de-France en mars 2024 ; une première pour un SNA de type Suffren. Il sera désormais déployé en opérations.
Le SNA Duguay-Trouin, à l’instar du premier de série, le SNA Suffren, assurera les mêmes missions que les SNA de type Rubis, avec des capacités supérieures. Il dispose en particulier d’une capacité de frappe contre terre avec le Missile de croisière naval (MdCN) et d’une capacité de mise en œuvre des forces spéciales par un sas nageurs et par son hangar de pont.
Les forces sous-marines et la force océanique stratégique
Les forces sous-marines françaises sont composées de 3 200 marins. Elles disposent de 10 sous-marins nucléaires : 6 sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) et 4 sous-marins nucléaires lanceur d’engins (SNLE).
Chaque sous-marin est armé par 2 équipages (bleu et rouge) qui se succèdent à bord. Le métier de sous-marinier est un métier hors norme, de haut niveau, nécessitant exigence et une grande rigueur au quotidien.
Depuis 1972, au moins un SNLE est en mer pour assurer, n’importe où dans les mers et océans du globe, la permanence à la mer de la dissuasion nucléaire.
Les SNA, eux, constituent une composante essentielle des forces armées françaises. Ils sont à la fois des navires de combat et des instruments de puissance. La possession de SNA confère à la Marine nationale des capacités permettant d’appuyer l’efficacité opérationnelle (en termes d’endurance, de discrétion et de performance).
Les SNA ont 4 grandes missions : soutien à la dissuasion nucléaire (notamment blanchiment de zone lors des départs des SNLE) ; protection d’une force aéronavale (notamment lors des déploiements du porte-avions) ; connaissance-anticipation et intervention (frappe dans la profondeur et mise en œuvre de forces spéciales).
Les sous-marins constituent une capacité clef de la Défense française.
Marine & Océans
La revue trimestrielle “Marine & Océans” a pour objectif de sensibiliser le grand public aux grands enjeux des mers et des océans. Informer et expliquer sont les maîtres mots des contenus proposés destinés à favoriser la compréhension d’un milieu fragile. Même si plus de 90% des échanges se font par voies maritimes, les mers et les océans ne sont pas dédiés qu’aux échanges. Les ressources qu’ils recèlent sont à l’origine de nouvelles ambitions et peut-être demain de nouvelles confrontations.
Le gouvernement néerlandais a annoncé ce vendredi dans un communiqué avoir sélectionné le français Naval Group pour la construction de quatre sous-marins.
“Après un processus de devis minutieux, Naval Group construira les nouveaux sous-marins” pour les Pays-Bas, a déclaré le secrétaire d’Etat à la Défense, Christophe van der Maat, lors d’une visite à Le Helder, dans le nord du pays, où se situe la plus grande base navale de la marine néerlandaise. “Ils ont réussi à proposer une offre équilibrée, polyvalente et réaliste. L’industrie néerlandaise a également un rôle important à jouer, condition importante dans le processus d’attribution“, a-t-il ajouté.
La compétition opposait le groupe public français Naval Group, allié au néerlandais Royal IHC, à l’allemand Thyssenkrupp Marine Systems (TKMS) et au suédois Saab qui a fait alliance avec le constructeur naval néerlandais Damen.
Ce long processus entamé en 2015 vise à remplacer les quatre sous-marins de classe Walrus lancés au début des années 1990 et dont le premier a été retiré du service à l’automne dernier pour que ses pièces puissent servir à l’entretien des autres.
Attention toutefois: le Parlement néerlandais sera appelé à entériner le choix du gouvernement avant toute signature de contrat.
Cette victoire de Naval Group marque le premier succès à l’export de son sous-marin Barracuda, dont 12 exemplaires avaient été vendus à l’Australie avant que Canberra n’annule le contrat au profit du partenariat Aukus avec Londres et Washington. L’équipementier français, qui construira les futures coques à Cherbourg, s’est dit “honoré de la décision du ministère de la Défense néerlandais. À travers cette décision, le groupe s’engage dans un partenariat stratégique à part entière avec les Pays-Bas, visant à soutenir la flotte sous-marine de la Marine royale néerlandaise et à intensifier la coopération avec le ministère de la défense, l’industrie néerlandaise ainsi que les partenaires industriels et académiques des Pays-Bas.”
Le 3 mars, en Norvège, l’Otan a donné le coup d’envoi de l’exercice Nordic Response qui, avec 20’000 militaires, 100 aéronefs et une cinquantaine de navires, doit permettre de valider ses nouveaux plans de défense face à la Russie dans le Grand Nord. Il vise à démonter que l’Alliance « a clairement la capacité, la volonté et la force de défendre son territoire et son flanc nord », explique en effet l’état-major des forces norvégiennes.
Étant donné la proximité de la Norvège avec le passage dit « GIUK » [Groenland, Royaume-Uni, Islande], crucial pour les lignes d’approvisionnement entre l’Amérique du Nord et l’Europe, les sous-marins russes sont très actifs dans cette région. Aussi, la lutte anti-sous-marine est l’un des volets de Nordic Response.
Dans le cadre de cet exercice, la Marine nationale a déployé un avion de patrouille maritime Atlantique 2, la frégate multimissions [FREMM] Normandie, le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] « Améthyste » et le chasseur de mines de type tripartite [CMT] Andromède. À noter qu’une section de fusiliers marins du bataillon Destroyat a pris place à bord du navire d’assaut amphibie américain USS Guston Hall.
Si l’on ne connaît pas les modalités exactes de Nordic Response, l’Associated Press a toutefois rapporté qu’un sous-marin allemand de type 212 s’est vu donner le rôle « d’attaquant ». Visiblement, il s’en est très bien acquitté puisqu’il est parvenu à « torpiller » fictivement le porte-avions italien ITS Giuseppe Garibaldi. En revanche, il n’a pas réussi à surprendre la FREMM Normandie, commandée par le capitaine de frégate [CF] Thomas Vuong.
Par souci de réalisme, l’équipage de la frégate française n’avait pas été prévenu de l’attaque que le sous-marin allemand s’apprêtait à lancer. Or, celui-ci, malgré sa discrétion [le Type 212 passe pour être très silencieux…] n’a pas échappé à sa vigilance. « Nous avons repéré son périscope […] puis il a plongé à nouveau », a confié le CF Vuong.
L’hélicoptère embarqué NH-90 Caïman a alors immédiatement décollé afin de localiser précisément le sous-marin de la Deutsche Marine avec son sonar actif basse fréquence FLASH SONICS [Folding Light Acoustic System for Helicopters].
De son côté, la FREMM a également utilisé ses capacités de détection, lesquelles reposent sur un sonar de coque ainsi que sur le système CAPTAS 4, constitué d’un sonar remorqué à immersion variable [VDS] et à très basse fréquence de type UMS-4249 et d’une antenne linéaire munie d’hydrophones.
La combinaison de telles capacités a donc permis de déterminer avec précision la position du sous-marin allemand et… de l’attaquer [fictivement] avec des torpilles MU-90, lancées par la FREMM Normandie.
« La frégate et son hélicoptère ont localisé le sous-marin avec suffisamment de précision pour être sûrs qu’il n’aurait pas survécu si de véritables torpilles avaient été tirées », rapporte l’Associated Press.
Selon le CF Vuong, les sous-mariniers allemands ont une meilleure connaissance des « fjords profonds et étroits » de la Norvège que les marins français. « C’est leur terrain de jeu. Donc ils connaissent les cachettes », a-t-il ajouté.
La lutte anti-sous-marine est sans doute le domaine le plus compliqué du combat naval dans la mesure où elle suppose d’avoir la connaissance la plus fine possible du milieu marin. Celui-ci varie selon plusieurs facteurs, comme la température, la salinité ou encore la topographie du fond des océans, ceux-ci étant constitué de plusieurs couches de masses d’eau dont certaines peuvent être des « cuvettes de non-détection » pour un sous-marin. « Les fjords constituent un environnement particulier, avec un profil de température différent de celui que l’on connaît dans l’Atlantique », a d’ailleurs souligné le « pacha » de la FREMM Normandie.
Depuis que, en août dernier, la Direction générale de l’armement [DGA] a indiqué qu’elle venait de le remettre à la Marine nationale, le « Duguay-Trouin », second sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Barracuda, s’est fait discret. Et pour cause.
En effet, après une brève escale à la base navale de Rota [Espagne], il a rejoint son port d’attache, à Toulon, pour une première « interruption pour entretien », l’objectif étant d’en faire un bâtiment pleinement opérationnel après des essais en mer menés tambour battant durant le premier semestre 2023.
Pour autant, l’admission au service actif du « Duguay-Trouin » devra encore attendre un peu, celle-ci ne devant être prononcée qu’à l’issue de son déploiement de longue durée [DLD], lequel vise, durant plusieurs mois, à vérifier l’ensemble de ses capacités militaires et à l’éprouver dans des conditions différentes [eaux chaudes, eaux froides, etc.].
Bien que rechignant à communiquer sur les mouvements de ses sous-marins nucléaires [et même sur ceux de ses navires engagés en opération], la Marine nationale a tout de même annoncé que le Duguay-Trouin se trouvait actuellement à Fort-de-France [Martinique], justement dans le cadre de son DLD. Il doit y rester jusqu’au 9 mars.
« Il est le deuxième SNA de type Suffren : le Duguay-Trouin est arrivé aujourd’hui [3 mars] à Fort-de-France, première étape de son déploiement pour vérification de ses capacités militaires », a en effet annoncé la Marine nationale, via X [anciennement Twitter].
La présence de ce sous-marin à Fort-de-France exige des mesures strictes de sécurité. La chaîne de télévision locale, ViàATV, précise en effet que « le mouillage de navires, la pêche, la baignade, la plongée sous-marine sont interdits dans un périmètre de 300 mètres autour » du SNA et que la « circulation des camions de transport de gaz sont interdits à proximité » du bâtiment.
L’escale d’un SNA en Martinique est rare : la dernière avait été effectuée par la Perle, en mars 2011.
Si ce DLD se passe mieux que celui du Suffren [une fuite au niveau d’une turbine avait été découverte], alors le Duguay-Trouin ne devrait pas tarder à être admis au service actif. La Marine nationale disposera de deux premières « bêtes de guerre », pour reprendre l’expression utilisée par l’amiral Nicolas Vaujour, son chef d’état-major [CEMM], lors d’une audition parlementaire.
« Le Suffren est une ‘bête de guerre’, dont nous sommes très satisfaits. Le retour d’expérience des Rubis [la classe précédente, ndlr] a permis de réaliser un très bon bateau pour diverses raisons. Il est particulièrement adapté à la lutte contre les sous-marins et il embarque un certain nombre de technologies. Il est notamment équipé d’une barre en X, qui le rend plus manœuvrable. Le MdCN [missile de croisière navale] ajoute une capacité militaire redoutable : il permet au sous-marin de s’approcher d’une côte sans être vu et de porter la frappe souhaitée », s’était enthousiasmé l’amiral Vaujour.
Le Suffren « embarque également un petit sous-marin [le PSM3G, ndlr] permettant de larguer des commandos en mission sans qu’ils ne puissent être détectés. Il s’agit là d’une rupture conceptuelle par rapport à la classe Rubis », avait ajouté le CEMM. Et de conclure : « Peu de nations sont capables de fabriquer un tel objet technologique, objectivement ».
Bretagne : un sous-marin nucléaire à Brest pour 30 mois de maintenance
Un sous-marin nucléaire va faire l’objet d’une longue maintenance de 30 mois pour assurer sa longévité et prévenir les risques de panne. L’entretien va avoir lieu dans la base navale de Brest.
Le sous-marin nucléaire, baptisé Le Vigilant, a rejoint la base navale de Brest pour un programme d’entretien de 30 mois, rapporte France 3. Le ministère des Armées et Naval Group ont annoncé vendredi que ce chantier viserait à «renouveler le potentiel opérationnel» du sous-marin«pour les dix prochaines années». Il s’agit de l’un des quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins français. Cette large opération de maintenance va mobiliser près de 1 000 personnes au plus fort de l’activité. Au total, 4 millions d’heures de travail sont nécessaires.
Cet entretien du Vigilant permet d’effectuer des travaux «de maintenance préventive et corrective» qui concernent «l’énergie» et «la propulsion», mais aussi la sécurité des plongées et le confort de vie à bord. L’appareil va faire l’objet de nombreuses vérifications afin d’assurer son bon fonctionnement et sa longévité.
Assurer la dissuasion nucléaire
Pour les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins français, il s’agit d’un passage obligé. Tous les dix ans, les appareils doivent faire l’objet d’une longue maintenance. Le ministère des Armées et Naval Group évoquent également la nécessité de «conserver durablement la crédibilité technologique nécessaire à la posture de dissuasion nucléaire française».
Les quatre engins dont dispose l’armée française sont basés à l’île Longue, près de Brest, et mesurent près de 138 mètres avec 16 missiles à bord. Le Vigilant, Le Triomphant, Le Téméraire et Le Terrible ont été mis en service entre 1997 et 2010.
Présenté officiellement en mars 2023, le programme SSN-AUKUS, qui vise à équiper la Marine australienne de huit sous-marins nucléaires d’attaque, et à developper une nouvelle classe de SNA conjointement entre la Grande-Bretagne et l’Australie, a fait l’objet de plusieurs interrogations depuis son lancement. Mais, l’analyse publiée par le site australien strategicanalysis.org, pourrait bien poser une question incontournable et pourtant sans réponse satisfaisante, concernant sa soutenabilité industrielle.
Mais, un article publié récemment sur le site Strategic Analysis Australia, pourrait être, quant à lui, plus difficile à ignorer. En effet, l’analyse faite par Michael Shoebridge, montre qu’en l’état des annonces, et des réalités industrielles présentes et à venir, il se pourrait bien que ce programme aboutisse, à terme, à une impasse industrielle, venant affaiblir la posture défensive australienne, à un moment où celle-ci sera le plus nécessaire.
L’article australien construit son analyse sur trois rapports dernièrement publiés ces dernières semaines, deux sont américains, le dernier est britannique.
Le rapport du CBO américain sur la soutenabilité du plan d’équipement de l’US Navy
Le premier de ces rapports a été publié par le Congress Budget Office, ou CBO, un organe indépendant dépendant du Congrès, en charge de l’évaluation des requêtes budgétaires transmises au Parlement américain. Rappelons qu’outre-atlantique, c’est le Congrès, et non l’exécutif, qui a le dernier mot en matière de budget de défense, mais aussi de financement des programmes d’armement réclamés par le Pentagone et l’exécutif.
Ce rapport porte sur l’évaluation du plan, ou plutôt des plans, puisqu’il y en a 3, d’équipements fournis par l’US Navy, dans le cadre de la loi de finance du Pentagone de 2024. Sans entrer dans les détails, celui-ci insiste sur le fait que les trois plans d’équipements produits par l’US Navy, nécessiteraient une hausse considérable du budget d’acquisition de nouveaux navires, sur la base du budget actuellement disponible et planifié, sans qu’aucune solution pour garantir le financement de cette hausse, n’ait été présentée.
Le rapport du CRS américain, sur les possibilités d’évolution de la fabrication de sous-marins nucléaires pour l’US Navy
Le second rapport américain, plus précis sur le sujet des sous-marins nucléaires et de la problématique SSN-AUKUS, a été rédigé par le Congress Research Service, ou CRS, à nouveau un organisme indépendant du Congrès américain, chargé de fournir des conseils sur la législature examinée, en l’occurrence, la loi de financement des armées US pour 2024.
Ce rapport juge comme bien trop ambitieux et optimiste, le plan de l’US Navy qui vise à augmenter de 150 % la production de sous-marins nucléaires d’ici à 2028, comme évoqué, il y a quelques jours, sur notre site. Selon le CRS, l’US Navy a largement sous-évalué les difficultés auxquelles elle sera exposée pour atteindre un tel objectif, qui suppose de passer de la construction de 1,4 sous-marin de la classe Virginia chaque année, à 2 Virginia et un nouveau sous-marin nucléaire lanceur d’engins de la classe Columbia, d’ici à cinq ans.
S’il sera très difficile d’atteindre cet objectif nécessaire pour exécuter le plan de modernisation de l’US Navy face aux Marines chinoise et russe, la production d’un SNA supplémentaire tous les trois ans, exigée par le Congrès pour autoriser la vente de 3 Virginia à la Marine australienne, dans le cadre du programme SSN-AUKUS, semble quant à elle, pratiquement inaccessible.
Le rapport du NAO sur le financement du plan d’acquisition décennal des armées britanniques
Le troisième rapport, venant parfaire ce tableau déjà bien obscurci, émane pour sa part du National Audit Office britannique, ou NAO, et porte sur l’analyse du plan d’acquisition décennal du ministère de la Défense, équivalent de la LPM française, sur la période 2024-2033. À l’instar du rapport américain du CBO, celui du NAO britannique pointe l’inadéquation entre les couts constatés et les budgets planifiés, en particulier concernant deux programmes, celui des sous-marins nucléaires et celui des frégates.
Ainsi, le cout du programme de conception de sous-marins nucléaires, a augmenté de 62 % ces dernières années sur la période concernée, soit une hausse totale de 38 Md£, alors que le programme de frégates Type 26, qui concerne aussi la Royal Australian Navy, a augmenté pour sa part de 41 % et 16 Md£. Ces hausses sont la conséquence de l’inflation récente, mais aussi des évolutions des besoins exprimés par la Marine britannique pour ses futurs navires.
Or, comme dans le cas des plans de l’US Navy, aucun dispositif ou plan susceptible de financer ces surcouts, n’a été présenté à ce jour, laissant donc aux dirigeants des années à venir, la responsabilité de libérer les budgets nécessaires pour y parvenir. Sans être totalement hors de propos, une telle réponse serait, pour ainsi dire, inespérée pour la Royal Navy, surtout que d’autres programmes, tout aussi critiques, comme l’avion de combat Tempest au sein du programme GCAP, vont, eux aussi, réclamer des crédits importants.
De fait, l’hypothèse la plus probable, concernant la conception et la fabrication des SSN-AUKUS qui devront remplacer les Astute de la Royal Navy à partir de 2040, consisterait à un étalement du programme, pour en accroitre la soutenabilité budgétaire. Et c’est bien là que tout le problème réside pour la Royal Australian Navy.
Le rapport bénéfices risques du programme SSN-AUKUS potentiellement très défavorable
En effet, l’action cumulée de ces trois rapports, fait apparaitre un risque que les États-Unis ne soient pas en mesure de livrer les 3 SNA classe Virginia promis à Canberra pour entamer sa transition et faire l’intérim pour remplacer les sous-marins Collins, alors même que l’arrivée des SSN-AUKUS, prévue pour 2040, pourrait être reportée de plusieurs années par Londres, afin de satisfaire aux exigences budgétaires.
En d’autres termes, il se pourrait bien qu’à partir de 2030, la Marine australienne se retrouve sans sous-marin pour protéger ses cotes et sa flotte, sauf à prolonger, une nouvelle fois, des Collins usés jusqu’à l’os et ne représentant plus un adversaire de taille face aux nouveaux sous-marins et navires de lutte ASM chinois, ou à faire l’acquisition, dans l’urgence, d’une solution intérimaire, venant à nouveau alourdir la note déjà considérable pour Canberra de ce programme.
Surtout, cette faiblesse en devenir, interviendrait précisément lorsque les tensions entre la Chine et les États-Unis seront à leur paroxysme, au-delà de 2027, alors que la Marine chinoise disposera de nouvelles capacités faisant, le plus souvent, jeu égal avec les meilleures technologies occidentales du moment.
Bien évidemment, il existe un scénario dans lequel tout pourrait se passer comme prévu, si l’US Navy obtient l’ensemble des financements réclamés de la part de l’exécutif et du congrès américain pour les 20 années à venir, si les chantiers navals américains parviennent effectivement à multiplier par 4 leurs effectifs en seulement sept ans, pour répondre aux ambitions de production, et si Londres venait à apporter son effort de Défense au-delà de 3% de son PIB.
Tout cela, naturellement, si et seulement si, le triptyque USA-UK-Australie évolue avec une parfaite cohésion et une grande stabilité politique et économique pendant, là encore, les 20 années à venir, et même les 30. Reconnaissons que cela fait beaucoup de « si », et que les chances d’y parvenir semblent, aujourd’hui, particulièrement faibles.
Conclusion
La question posée par l’analyse de Michael Shoebridge, est donc de déterminer si le rapport bénéfices risques du programme SSN-AUKUS, demeure suffisant pour justifier sa poursuite, ou s’il est préférable, au contraire, d’y renoncer, tout au moins dans sa forme actuelle, pour prendre une posture plus conservatoire, mais aussi beaucoup plus sûre au regard du développement en cours de la menace.
Pas certain qu’il y ait un responsable politique australien, américain ou britannique, pour poser objectivement la question, face aux enjeux politiques considérables qui entourent ce programme.
Fabrice Wolf
Ancien pilote de l’aéronautique navale française, Fabrice est l’éditeur et le principal auteur du site Meta-defense.fr. Ses domaines de prédilection sont l’aéronautique militaire, l’économie de défense, la guerre aéronavale et sous-marine, et les Akita inu.
Alors que la production de sous-marins nucléaires américaine n’atteint, aujourd’hui, que 1,3 nouveau sous-marin nucléaire d’attaque de la classe Virginia chaque année, elle devra, d’ici à 2028, produire 2 SSN classe Virginia et un SSBN classe Columbia par an, et même 2,3 Virginia à partir de 2030, pour absorber les livraisons à l’Australie.
L’industrie navale militaire américaine va devoir, dans les 5 ans à venir, multiplier par 2,5 leur production de sous-marins nucléaires, ce qui engendrera une transformation aussi radicale qu’après l’attaque de Pearl Harbor, pour cette fois relever le défi chinois.
Sommaire
Longtemps victime d’un biais technologiste lié à la perception d’une baisse des tensions navales dans le monde, l’US Navy est désormais engagée dans un très important effort de modernisation de sa flotte, pour relever le défi posé par la Marine chinoise et l’industrie navale de l’empire du milieu.
En effet, si l’US Navy demeure aujourd’hui la plus imposante force navale par son tonnage et la puissance de ses navires, la Marine de Pékin croit et se modernise, en nombre comme en tonnage et en capacités opérationnelles, bien plus rapidement que la Marine américaine ne parvient à se moderniser.
SeaWolf, Zumwalt, LCS : ces programmes qui ont sabordé la modernisation de l’US Navy pendant 25 ans
Il faut dire qu’entre les échecs des programmes SSN Sea Wolf, DDG Zumwalt et LCS Independance et Freedom, elle a connu des pertes de potentiel importantes avec, par exemple, le retrait des frégates anti-sous-marines de la classe O.H Perry non compensé par des LCS manquant de performances, et des pertes de volume.
D’autre part, ces programmes se sont avérés des d’immenses puits sans fonds budgétaires, ayant chacun couté plus de 20 Md$, soit l’équivalent de 5 sous-marins de la classe Virginia, de 7 destroyers Arleigh Burke, de 15 frégates classe Constellation, et même de presque deux porte-avions de la classe Ford, alors qu’ils n’ont produit que trois sous-marins, trois destroyers et une trentaine de LCS presque inutiles.
De fait, aujourd’hui, l’US Navy doit simultanément absorber les conséquences de ces échecs, renouveler sa flotte, et l’augmenter, pour tenir la ligne face à une Marine chinoise qui accueille chaque année une dizaine de destroyers et frégates, ainsi qu’un à deux grands navires amphibies ou aéronavals, et deux à trois nouveaux sous-marins, il est vrai encore majoritairement à propulsion conventionnelle.
Si, ces dernières années, le Pentagone a obtenu de l’exécutif et du Congrès les crédits nécessaires à cet effort qui n’aura probablement rien à envier à celui entrepris dans les années 80 avec le plan Lehman, du nom du Secrétaire à la Navy de Ronald Reagan, John Lehman qui, en 1982, lança une initiative pour amener l’US Navy à 600 navires pour répondre à la modernisation de la flotte soviétique engagée par l’Amiral Gorshkov dans les années 70.
La production de sous-marins nucléaires pour l’US Navy doit augmenter de 150 % en 5 ans
Pour répondre à ce défi, le Pentagone entend considérablement accroitre la production industrielle navale militaire américaine, en passant de la livraison d’un destroyer classe Arleigh Burke et 2 LCS par an, à celle de plus de deux destroyers Burke et une frégate classe Constellation, des navires autrement plus performants et mieux armés que les LCS dont la production va prochainement cesser.
L’effort le plus important portera, quant à lui, sur le domaine de la production des sous-marins nucléaires américains. En effet, aujourd’hui, l’US Navy reçoit, en moyenne, 1,3 nouveau sous-marin nucléaire d’attaque SSN classe Virginia chaque année, une production pas même suffisante pour remplacer le retrait des SSN classe Los Angeles encore en service.
2,3 SSN classe Virginia et un SSBN classe Columbia par an
L’objectif de production, annoncé par le Secrétariat à la Navy à l’occasion d’un témoignage écrit pour le Congrès, est d’atteindre, d’ici à 2028, un format désigné “1+2”, soit 1 nouveau sous-marin nucléaire lanceur d’engin classe Columbia, pour remplacer les 12 SSBN classe Ohio en fin de vie, ainsi que deux sous-marins nucléaires d’attaque SSN classe Virginia, pour remplacer les SSN classe Los Angeles, et étendre la flotte de l’US Navy au-delà de 60 SSN d’ici à 2035, contre 44 aujourd’hui.
À cet objectif déjà ambitieux, le vice-amiral Bill Houston, qui commande la flotte sous-marine américaine, a ajouté la production de 0,33 SSN classe Virginia supplémentaires par an, pour absorber et remplacer les deux navires de cette classe qui seront prélevés sur l’inventaire de l’US Navy en 2032 et 2035 pour être transférés à la Marine australienne dans le cadre du programme AUKUS, ainsi que le troisième SSN classe Virginia, qui sera construit neuf et livré directement à Canberra en 2038, au standard Block VII.
Au total, donc, la production annuelle de sous-marins nucléaires par les chantiers navals américains, doit passer de 1,3 SSN aujourd’hui, à 2,3 SSN et un SSBN d’ici à 2028, une hausse considérable de 150 % en 5 années seulement.
Le défi est d’autant plus important, qu’un SSBN de la classe Columbia, ses 171 m et 21 000 tonnes en plongée, est beaucoup plus imposant et complexe à construire qu’un SSN classe Virginia, long de 140 m et déplaçant 10 200 tonnes en plongée.
Des effectifs industriels multipliés par 5 en seulement 5 ans
De fait, le Secrétariat à la Navy estime qu’il sera nécessaire, pour relever ce défi très ambitieux, de multiplier non par 2,5, mais par 5, les effectifs industriels dédiés à la construction de ces navires, pour atteindre ces objectifs, par ailleurs indispensables pour soutenir la compétition avec Pékin.
Ce besoin en matière de ressources humaines, ainsi que la construction des infrastructures nécessaires avec un possible 3ᵉ grand chantier naval à l’étude, sont aujourd’hui les principaux sujets de préoccupation de l’US Navy et de son Secrétaire, alors que les chantiers navals Huntington Ingalls Industries de Newport, et General Dynamics de Groton, peinent déjà à remplir les équipes à charge pourtant réduite.
Sur des délais aussi court, et pour un volume de progression aussi important, il est, en effet, illusoire de ne s’appuyer que sur des recrutements traditionnels, d’autant que l’industrie navale américaine est aujourd’hui presque exclusivement militaire, et qu’il n’existe donc aucun réservoir civil mobilisable, comme c’était encore le cas au début des années 80.
Il va donc, aux industriels américains, simultanément falloir recruter, ainsi que former et encadrer ce flux de nouveaux personnels, pour répondre à l’augmentation de la production de sous-marins, ainsi que de navires de surface, et se montrer particulièrement attractif, alors que le chômage aux Etats-Unis demeure sous la barre des 4 %.
L’échec n’étant pas envisageable considérant les enjeux sécuritaires qui en dépendent, la construction navale militaire américaine s’apprête à une transformation profonde, proche de celle qu’elle a connue en 1942, pour faire face à la Marine nippone.
Une fois le point d’équilibre atteint, que l’on peut estimer de 2040 à 2045, Washington disposera alors d’une flotte sans équivalent de 80 à 90 sous-marins nucléaires, et d’une centaine de grands navires de surface océaniques, mais aussi, et surtout, d’un potentiel industriel capable, une nouvelle fois, d’alimenter rapidement ses alliés.
Le retour prévisible de l’industrie navale militaire américaine sur le marché mondial
Il faudra donc, aux industriels navals européens, mais aussi japonais ou sud-coréens, se préparer à encaisser le choc du retour d’une industrie navale américaine sur le marché mondial, après l’avoir presque quitté dans les années 90 avec la fin de la production des frégates O.H Perry.
Lorsque l’on voit à quel point les États-Unis sont parvenus à imposer leur F-35 aujourd’hui, leurs F-16, F-18 avant cela, dans toute la sphère occidentale, on peut se faire une idée des effets qu’un retour américain sur le marché militaire naval mondial, pourront induire lorsque cela se produira.
L’action cumulée de l’arrivée de la Corée du Sud, du Japon et de la Turquie à court termes, le retour de la Chine et la montée en puissance chinoise dans les années à venir, et le spectre du grand retour des États-Unis sur le marché au-delà de 2035, il sera indispensable, aux groupes navals européens, de finement planifier leur propre activité, pour ne pas être emporté par les lames de fonds que se rapprochent rapidement.
Article du 8 novembre en version intégrale jusqu’au 9 décembre 2023
Fabrice Wolf:
Ancien pilote de l’aéronautique navale française, Fabrice est l’éditeur et le principal auteur du site Meta-defense.fr. Ses domaines de prédilection sont l’aéronautique militaire, l’économie de défense, la guerre aéronavale et sous-marine, et les Akita inu.
Le gouvernement britannique a annoncé dimanche avoir conclu des contrats d’un montant de quatre milliards de livres (4,6 milliards d’euros), avec plusieurs groupes dont BAE Systems, pour financer une nouvelle phase du projet de sous-marins d’attaque (SNA) de nouvelle génération SSN-AUKUS.
Le projet AUKUS est porté par la triade USA, Royaume-Uni et Australie après la dénonciation du contrat signé avec Naval Group pour la fourniture de sous-marins d’attaque conventionnels.
Ces contrats, qui impliquent également les groupes britanniques Rolls-Royce et Babcock, s’inscrivent dans le cadre de l’alliance militaire AUKUS conclue entre les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni pour contrecarrer les ambitions chinoises dans la région Asie-Pacifique.
Les premiers exemplaires de ce sous-marin doivent être livrés à la fin de la décennie 2030.
Des missiles Trident 2 rénovés pour la Royal Navy
Outre l’avancement du programme AUKUS portant sur les futurs SNA, la modernisation des missiles qui équipent les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la Royal Navy va de l’avant.
En effet, le Pentagone a annoncé le 29 septembre avoir attribué plusieurs contrats portant sur l’armement des SNLE britanniques.
Un marché a été attribué à l’entreprise américaine Lockheed Martin. D’un montant de 1,2 milliard de dollars, il concerne la production et l’installation des missiles Trident II (version D5) qui équipe les marines américaines et britanniques.
Un autre marché d’une valeur de 2,18 milliards de dollars au Charles Stark Draper Laboratory, de Cambridge, dans le Massachusetts pour la modernisation du système de guidage (passant du Mark 6 au Mark 7) qui équipe les missiles Trident II.
Le troisième marché (un avenant en fait à un marché antérieur d’une valeur de 242,4 millions de dollars) a été attribué L3 Harris Technologies Inc. d’Anaheim, en Californie. Il concerne des tests sur les instruments de vols des missiles.
Le Trident II (D5) est un missile balistique mer-sol stratégique armé d’ogives nucléaires. Il est lancé à partir d’un sous-marin nucléaire lanceur d’engins. Quatorze sous-marins américains de la classe Ohio et les quatre sous-marins britanniques de la classe Vanguard en sont équipés. La version D5 est supposée rester en service jusqu’en 2042.
Le 27 septembre, un tir d’essai d’un Trident II D5 non armé a eu lieu dans le Pacifique, au large de la Californie, selon Lockheed Martin.