Des fonds pour les bêtes des grands fonds de l’alliance AUKUS

Des fonds pour les bêtes des grands fonds de l’alliance AUKUS

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 2 octobre 2023

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


Le gouvernement britannique a annoncé dimanche avoir conclu des contrats d’un montant de quatre milliards de livres (4,6 milliards d’euros), avec plusieurs groupes dont BAE Systems, pour financer une nouvelle phase du projet de sous-marins d’attaque (SNA) de nouvelle génération SSN-AUKUS.

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Le projet AUKUS est porté par la triade USA, Royaume-Uni et Australie après la dénonciation du contrat signé avec Naval Group pour la fourniture de sous-marins d’attaque conventionnels.

 

Ces contrats, qui impliquent également les groupes britanniques Rolls-Royce et Babcock, s’inscrivent dans le cadre de l’alliance militaire AUKUS conclue entre les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni pour contrecarrer les ambitions chinoises dans la région Asie-Pacifique.

Les premiers exemplaires de ce sous-marin doivent être livrés à la fin de la décennie 2030.

 

Des missiles Trident 2 rénovés pour la Royal Navy

Outre l’avancement du programme AUKUS portant sur les futurs SNA, la modernisation des missiles qui équipent les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la Royal Navy va de l’avant.

En effet, le Pentagone a annoncé le 29 septembre avoir attribué plusieurs contrats portant sur l’armement des SNLE britanniques.

Un marché a été attribué à l’entreprise américaine Lockheed Martin. D’un montant de 1,2 milliard de dollars, il concerne la production et l’installation des missiles Trident II (version D5) qui équipe les marines américaines et britanniques.

Un autre marché d’une valeur de 2,18 milliards de dollars au Charles Stark Draper Laboratory, de Cambridge, dans le Massachusetts pour la modernisation du système de guidage (passant du Mark 6 au Mark 7) qui équipe les missiles Trident II.

Le troisième marché (un avenant en fait à un marché antérieur d’une valeur de 242,4 millions de dollars) a été attribué L3 Harris Technologies Inc. d’Anaheim, en Californie. Il concerne des tests sur les instruments de vols des missiles.

Le Trident II (D5) est un missile balistique mer-sol stratégique armé d’ogives nucléaires. Il est lancé à partir d’un sous-marin nucléaire lanceur d’engins. Quatorze sous-marins américains de la classe Ohio et les quatre sous-marins britanniques de la classe Vanguard en sont équipés. La version D5 est supposée rester en service jusqu’en 2042.

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Le 27 septembre, un tir d’essai d’un Trident II D5 non armé a eu lieu dans le Pacifique, au large de la Californie, selon Lockheed Martin.

Un sous-marin nucléaire d’attaque français fait une escale remarquée en Norvège

Un sous-marin nucléaire d’attaque français fait une escale remarquée en Norvège

 

https://www.opex360.com/2023/09/27/un-sous-marin-nucleaire-dattaque-francais-fait-une-escale-remarquee-en-norvege/


 

Ainsi, en est-il avec le SNA Suffren, récemment admis au service actif. Ces derniers mois, on a pu suivre son déploiement en Méditerranée, au sein du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, ainsi que, plus récemment, son périple dans l’océan Indien, avec une escale médiatisée aux Émirats arabes unis et sa participation, au côté de la frégate multimissions [FREMM] Languedoc, à plusieurs manoeuvres navales, dont l’exercice Varuna 23.2, organisé par la marine indienne. En prime, des photographies le montrant avec son hangar de pont amovible [qui permet au Commando Hubert d’utiliser ses Propulseurs sous-marin de 3e génération – PSM3G, ndlr] ont été publiées.

Mais, le 26 septembre, ce n’est pas le Suffren qui a fait l’objet d’une communication de la part de la Marine nationale [ou, plus précisément, de l’État-major des armées]… mais l’un des trois derniers SNA de la classe Rubis encore en service au sein de la Force océanique stratégique [FOST].

« Les déploiements réguliers des bâtiments de la Marine nationale dans le grand Nord revêtent un caractère stratégique du fait des enjeux géopolitiques et environnementaux de cette zone. Ils garantissent à la France une capacité d’intervention et d’appréciation autonome de la situation », a en effet expliqué l’EMA, dans un commentaire accompagnant plusieurs photographies d’un SNA et d’un Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain [BSAM].

« Déployés en eaux glaciales, BSAM et SNA témoignent par leur endurance et leurs performances, de la capacité de la Marine nationale à se déployer sur toutes les mers du monde », a enchéri la Marine nationale, sans plus de précision.

Étant donné que l’on peut voir le pavillon norvégien au niveau du kiosque du SNA, il est facile d’en déduire que les deux navires français ont fait une escale en Norvège, plus précisément à Tromsø [nord de la Norvège]. Ce qu’a confirmé la presse locale, selon laquelle la présence d’un sous-marin nucléaire français dans cette base navale est « inédite ».

 

« Le sous-marin nucléaire français a accosté la semaine dernière dans le port de Grøtsund, juste au nord de la ville de Tromsø. C’est la première fois qu’un sous-marin français visite ce port », a en effet avancé le journal indépendant novégien High North News, qui a identifié le BSAM comme étant la « Garonne ». Or, jusqu’à présent, et dans le cadre de l’Otan, les SNA américains et, dans une moindre mesure, britanniques, étaient les seuls à régulièrement faire escale dans cette partie de la Norvège.

Si le nom du SNA envoyé à Tromsø n’a pas été précisé, les photographies publiées par l’État-major des armées suggèrent qu’il s’agit de l’Améthyste. Du moins, c’est ce qu’indique le numéro de coque [ou « pennant number »] S605, que l’on devine sur l’une d’entre elles. D’ailleurs, ce détail peut intriguer étant donné que la Marine nationale a récemment décidé d’effacer les marques de ses navires afin de compliquer leur identification.

À noter que la présence du SNA français dans les eaux norvégiennes coïncide avec celle du porte-avions britannique HMS Queen Elizabeth, dans le cadre de l’opération Firedrake. D’ailleurs, pour High North News, il n’est pas impossible que le SNA et le BSAM Garonne fassent partie, « du côté français », des « unités participantes » à ce déploiement du navire de la Royal Navy, laquelle semble avoir quelques soucis de disponibilité avec ses sous-marins d’attaque.

Quoi qu’il en soit, durant la Guerre Froide, le Grand Nord était stratégiquement important pour les deux blocs qui se faisaient face. Et c’est sans doute encore plus le cas actuellement… dans la mesure où la compétition stratégique a été relancée, tandis que les dérèglements climatiques ouvrent de nouvelles perspectives économiques qui ne laissent pas indifférents les États de la région… et même ceux qui en sont éloignés géographiquement, comme la Chine.

En tout cas, résume le Centre d’études stratégiques de la Marine, « le Grand Nord est toujours d’une importance capitale pour la dissuasion nucléaire de la Russie et des États-Unis. Les patrouilles des forces sous-marines y sont nombreuses, ce qui génère une compétition sur l’accès aux fonds marins, notamment pour la dilution des sous-marins. »

New Delhi veut accroitre le format de la Marine indienne de 30 % d’ici à 2030 pour faire face à la Chine

New Delhi veut accroitre le format de la Marine indienne de 30 % d’ici à 2030 pour faire face à la Chine


Indian Navy INS Nilgiri News Photo Video Constructions Navales militaires | Contrats et Appels d'offre Défense | Coopération internationale technologique Défense

New Delhi veut accroitre le format de la Marine indienne de 30 % d’ici à 2030 pour faire face à la Chine


La Marine indienne a entrepris, depuis une vingtaine d’années, un vaste effort pour se moderniser et étendre son format. Plusieurs programmes emblématiques ont ainsi été lancés durant cette période, comme P75 pour 6 sous-marins conventionnels de la classe Kalvari dérivés du Scorpène de Naval Group, le porte-avions de 45.000 tonnes INS Vikrant ou encore les destroyers du projet 15A de la classe Kolkata.

Si les efforts et les budgets ont été incontestablement croissants, l’Indian Navy souffre toutefois de deux handicaps importants. Le premier est lié à la difficulté dans le pays pour faire avancer rapidement des programmes majeurs, mobilisant d’importants crédits.

Les obstacles qui freinent la progression de la Marine indienne

De nombreux obstacles, qu’ils soient politiques ou industriels, viennent, en effet, souvent retarder, voire faire dérailler, des programmes de défense pourtant critiques. C’est ainsi que le programme P-75i, censé permettre la construction de six nouveaux sous-marins à propulsion anaérobie, n’a toujours pas sélectionné son prestataire principal, alors qu’il a été lancé il y a quatre ans.

Le second des handicaps n’est autre que la croissance fulgurante, et pour le coup maitrisé, de la flotte chinoise, bien plus rapidement qu’elle ne peut, elle-même, progresser. Cela crée un évident effet de loupe sur ses propres difficultés, et tend à accroitre les tensions politiques qui entourent ces enjeux de sécurité.

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Lancement de l’INS Kalvari, premier sous-marin de la classe éponyme construit par les chantiers navals Mazagon en coopération avec Naval Group.

En effet, bien que fréquemment présentée comme alignée sur la Chine au sein des BRICS, New Delhi est surtout directement menacée par la montée en puissance de l’Armée Populaire de Libération, que ce soit sur les haut-plateaux Himalayens, lieux de tensions récurrentes entre les deux pays, qu’au sujet du soutien militaire intensif de Pékin à Islamabad, l’ennemie juré de l’Inde depuis sa création.

Le défi des marines chinoises et pakistanaises

La Marine indienne, elle, se voit directement menacé par une Marine chinoise dont le format évolue aussi rapidement que sa modernisation, et qui par ailleurs fait activement profiter son allié pakistanais de ses propres avancées.

C’est ainsi que, ces dernières années, la Marine Pakistanaise a commandé, outre les quatre corvettes de la classe Barbur dérivées des Ada Turques, huit sous-marins AIP Type 039A formant la classe Hangor, ainsi que quatre frégates anti-sous-marines Type 054 AP formant la classe Tughril.

De fait, les navires de combat formant aujourd’hui la Marine indienne, sont bien insuffisants pour répondre aux enjeux sécuritaires dans le golfe du Bengale face à la Chine et en Mer d’Oman face au Pakistan.

Porte-avions Liaoning et son escorte
La Marine chinoise est passée en deux décennies d’une flotte de défense côtière à la rivale directe de l’US Navy sur les océans de la planète.

C’est ainsi que le format actuel de 127 navires, doit être porté d’ici à 2030 à 160 navires, soit une augmentation du 25 % planifiée pour les sept années à venir, et d’atteindre 175 unités navales, voire 200, en 2035.

68 navires militaires en commande à ce jour

Pour y parvenir, les chantiers navals indiens peuvent aujourd’hui s’appuyer sur un carnet de commande particulièrement bien rempli, avec 68 unités navales officiellement en commande à ce jour.

Il va du destroyer de 7.400 tonnes de la classe Visakhapatnam (2 unités livrées, 2 en construction) aux corvettes anti-sous-marines du programme AntiSubmarine Warfare Shallow Water Craft (ASW-SWC) de 700 tonnes (16 unités), en passant par les 7 frégates furtives de 6.500 tonnes de la classe Nilgiri, et les 5 grands navires de soutien de 44.000 tonnes pour l’heure désignés sous le nom de classe HSL.

Pour autant, la plupart de ces navires ne permettront que de remplacer les unités déjà en service et ayant atteint leurs limites, comme les destroyers de la classe Raiput ou les 7 corvettes lance-missiles de la classe Veer, entrés en service dans les années 80.

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Construction du premier destroyer de la classe Visakhapatnam – 2 navires ont déjà été livrés, deux autres le seront dans les années à venir.

Il est donc aujourd’hui indispensable, pour l’Indian Navy, de lancer rapidement certains programmes critiques, comme le programme de sous-marins AIP P75i, mais aussi les programmes de destroyers, frégates, corvettes et OPV devant prendre la suite des classes actuellement commandées.

 

Sous-marins classe Kalvari et porte-avions classe Vikrant supplémentaires

Cet écart entre nécessité opérationnelle et réalité programmatique, est à ce titre au cœur de la future commande 3 sous-marins Scorpene supplémentaires annoncée par Narendra Modi à l’occasion de sa visite officielle en France pour les célébrations du 14 juillet.C’est cette pression qui, en partie, pèse aujourd’hui sur l’avenir du nouveau porte-avions indien, l’amirauté préférant construire un nouveau navire de la classe de l’INS Vikrant de 45.000 tonnes, plutôt qu’un nouveau, donc long et onéreux, porte-avions de 65.000 tonnes équipés de catapultes, comme précédemment évoqué.C’est aussi la raison qui pousse l’Indian Navy à privilégier, parmi l’ensemble des programmes à venir, la construction d’une flotte de sous-marins nucléaires d’attaque, domaine dans lequel l’aide de la France a été sollicité semble-t-il, ceci ayant pesé dans la commande des 3 Scorpene supplémentaires à venir.

 

Marine indienne INS Vikrant
La Marine indienne privilégie la construction d’un second porte-avions de la classe Vikrant de 45.000 tonnes, à celle d’un nouveau porte-avions de 65.000 tonnes équipés de catapultes.

Quoi qu’il en soit, si la Marine Indienne veut effectivement relever le défi chinois, et sa flotte de plus de 360 navires aujourd’hui, de plus de 500 en 2035, elle devra trouver les moyens de lever toutes les difficultés, notamment politique et industrielle, qui entravent considérablement son développement.

On notera, à ce titre, que ces mêmes difficultés touchent aussi les forces aériennes et terrestres indiennes, l’ensemble des armées étant engagées dans une course contre-la-montre pour ne pas se laisser distancer face à Pékin et Islamabad qui, eux, avancent à marche forcée.

Un sous-marin nucléaire lanceur d’engins britannique est revenu à la base de Faslane dans un sale état

Un sous-marin nucléaire lanceur d’engins britannique est revenu à la base de Faslane dans un sale état

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Ainsi, le 11 septembre, l’un des quatre SNLE de type Vanguard mis en œuvre par la Royal Navy a pu être photographié quasiment sous toutes ses coutures au moment de son retour à la base navale de Faslane [encore appelée HMNS Clyde], en Écosse. Diffusés sur les réseaux sociaux, notamment X/Twitter, ces clichés sont susceptibles de livrer quelques indices sur la patrouille que vient d’effectuer ce sous-marin.

D’abord, on voit que sa coque est entièrement recouverte d’une teinte brunâtre, due à une accumulation d’organismes marins [balanes, algues, bactéries, etc.]. Si un tel phénomène, appelé « bio-encrassement » [ou biofouling], se manifeste dès qu’une surface est immergée dans l’eau de mer, l’état du bateau suggère que sa mission a été plus longue qu’à l’accoutumé.

Ainsi, le site spécialisé britannique Navy Lookout estime que ce sous-marin a passé au moins six mois en mer… alors que, en moyenne, une patrouille de SNLE dure généralement entre trois et quatre mois.

Par ailleurs, et outre l’encrassement de sa coque, on constate que le sous-marin de la Royal Navy a perdu un nombre assez important de tuiles anéchoïques, lequelles permettent d’absorber les ondes d’un sonar et d’atténuer les sons émis à bord. Et les espaces manquants laissent entrevoir de la rouille.

Évidemment, un revêtement anéchoïque dégradé et une coque encrassée ne peuvent qu’altérer la furtivité d’un sous-marin…

Cela étant, l’état de ce SNLE donne des indications sur sa zone de patrouille. Via X/Twitter, un ancien officier de la Royal Navy a affirmé que le sous-marin avait navigué dans des « eaux chaudes » et « peu profondes » [sans doute près d’un littoral] à « très basse vitesse ».

Quoi qu’il en soit, depuis au moins 2022, la marine britannique a allongé la durée de patrouille de ses SNLE. C’est en effet ce qu’avait révélé la plateforme de journalisme d’investigation The Ferret, en décembre dernier.

En 2022, « les observations effectuées à la base […] de Faslane suggèrent que deux sous-marins armés de missiles Trident ont chacun patrouillé pendant 157 jours, l’un de janvier à juin et l’autre de mai à novembre », avait-elle en effet avancé.

S’il est possible de relever l’équipage d’un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] engagé pour une mission de longue durée, cela semble plus « hasardeux » pour un SNLE, dont rien ne doit trahir la position.

Ancien commandant d’un SNLE de la Royal Navy, le capitaine de vaisseau Rob Forsyth avait confié à The Ferret que des patrouilles aussi longues n’étaient pas sans conséquences sur le moral des sous-mariniers… et qu’elles pouvaient même constituer une « menace directe pour la sécurité nucléaire » à cause d’une « routine immuable » conduisant à une « baisse inévitable des normes ».

Ces dernieres années, et étant donné qu’elle doit maintenir un SNLE en permanence en mer afin de garantir la crédibilité de la dissuasion britannique, la Royal Navy n’a guère eu d’autre choix d’augmenter la durée des patrouilles… puisqu’elle n’a pu récupérer le HMS Vanguard qu’en juillet 2022, au bout d’une Indisponibilité périodique pour entretien et réparation [IPER] de… sept ans.

Pour un rappel, affichant une masse de 15’700 tonnes en plongée, pour une longueur 149,9 mètres et un maître-bau de 12,8 mètres, les SNLE de la classe Vanguard disposent chacun de 16 missiles balistiques stratégiques Trident D5.

Le sous-marin nucléaire d’attaque Suffren fait une escale inédite aux Émirats arabes unis

Le sous-marin nucléaire d’attaque Suffren fait une escale inédite aux Émirats arabes unis

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Ce fut par exemple le cas en 2018, avec l’escale de l’Améthyste [classe Rubis] à la base navale américaine de Norfolk, l’objectif étant alors d’afficher ses solides « liens d’amitié » avec l’US Navy. D’ailleurs, l’amiral commandant les forces sous-marines et la force océanique stratégique [ALFOST] avait même fait le déplacement pour accueillir son homologue américain à bord.

En 2020, la Marine nationale et l’État-major des armées [EMA] firent grand cas de la mission « Marianne », laquelle avait mené le SNA Émeraude et le Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain [BSAM] Seine dans la région Indo-Pacifique. Le sous-marin se rendit en Australie et à Guam, avant de patrouiller en mer de Chine méridionale [revendiquée par Pékin] ainsi que dans le détroit de la Sonde [entre Java et Sumatra]. Là, le message était clair : au-delà la démonstration opérationnelle, il s’agissait de marquer l’intérêt de la France pour la région Indo-Pacifique.

Cela étant, ce 25 août, l’État-major des armées a fait savoir, via X/Twitter, que le Suffren, le nouveau SNA de type Barracuda, venait d’accoster… aux Émirats arabes unis.

« Dans le cadre de son déploiement en Indopacifique, le SNA Suffren a accosté ce matin aux Émirats arabes unis. Cette escale témoigne du partenariat privilégié entre la France et les Émirats tout en démontrant l’autonomie stratégique et la crédibilité française dans la zone », a-t-il expliqué.

L’amiral commandant de la zone maritime de l’océan Indien [ALINDIEN], dont relèvent les forces françaises aux Émirats arabes unis [FFEAU], a donné plus de détails sur les raisons de cette escale, via un court communiqué.

« La base navale d’Abou Dhabi, où le Suffren est arrivé le 25 août 2023, constitue un point d’appui stratégique dans le nord-ouest de l’océan Indien. Grâce à un partenariat solidement ancré entre la France et les Émirats arabes unis, les forces françaises sont en mesure d’y accueillir et d’y soutenir tous les types de bâtiments de la Marine nationale déployés dans la zone afin de contribuer efficacement à la stabilité régionale, en réaffirmant le ferme attachement français à l’ordre international fondé sur le droit et la liberté d »accès aux espaces communs », a fait valoir ALINDIEN.

Cette escale à Abou Dhabi – qui peut être vue comme un « signalement stratégique » – implique que le Suffren a navigué dans le détroit d’Ormuz, où les États-Unis accusent l’Iran de menacer le trafic maritime. D’où, leur récente décision de renforcer leur posture militaire dans la région, avec notamment le déploiement des navires d’assaut amphibie USS Bataan et USS Carter Hall.

Par ailleurs, pour la France, l’océan Indien est une zone « d’intérêt stratégique », en raison des territoires sur lesquels elle exerce sa souveraineté et de l’importance de cette région pour le commerce maritime mondial, à l’heure où elle tend à devenir un espace contesté, avec une présence navale chinoise de plus en plus affirmée.

À noter que le Suffren avait été repéré dans le canal de Suez le 29 juillet dernier, avec son hangar de pont amovible [Dry Dock Shelter, ou DDS], qui permet de mettre en œuvre un Propulseur sous-marin de 3e génération [PSM3G] utilisé par le commando Hubert. La capacité du sous-marin à utiliser un tel dispositif n’a pas encore été qualifiée par la Direction générale de l’armement [DGA]. Sans doute le sera-t-elle à l’issue de cette mission.

La grogne monte contre le programme SSN-AUKUS en Australie, y compris au sein du parti travailliste au pouvoir

La grogne monte contre le programme SSN-AUKUS en Australie, y compris au sein du parti travailliste au pouvoir


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La grogne monte contre le programme SSN-AUKUS en Australie, y compris au sein du parti travailliste au pouvoir


En 2022, quelques mois après avoir été annoncés, l’alliance AUKUS et le programme SSN-AUKUS, qui rassemblent l’Australie, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, et qui prévoient de doter la Royal Australian Navy de huit sous-marins nucléaires d’attaque, jouissaient d’un important soutien populaire en Australie.

À ce moment-là, en effet, 33 % des Australiens se déclaraient très en faveur de ces programmes, alors que 37 % se disaient plutôt favorable. Seuls 11 % des personnes interrogées se positionnaient fermement contre la conception et l’acquisition de sous-marins nucléaires d’attaque par la Marine australienne.

368 Md$ plus tard, le budget prévisionnel du programme SSN-AUKUS tel qu’il a été prévu par le gouvernement travailliste d’Antony Albanese, la perception publique a sensiblement évolué à ce sujet.

Selon un sondage réalisé en mars dernier, par le même organisme que celui précédemment cité, 26 % des personnes interrogées soutenaient fermement le programme (-7 %), alors que 41 % se déclaraient plutôt favorables (+4 %), 21 % y étant plutôt opposées (+4 %). Un second sondage, réalisé à la même époque par un autre institut, suggérait même que le soutien populaire au programme était désormais à parité avec ceux qui s’y opposaient.

Lancement d'un SNA Virginia Block IV
Trois à cinq des huit SNA australiens seront des navires de la classe Virginia conçus et construits aux Etats-Unis sans que l’industrie australienne n’y participent

Cette dynamique s’est invitée à la convention du parti travailliste australien, actuellement au pouvoir, qui s’est tenue à Brisbane cette semaine. En effet, l’aile gauche du parti, ainsi que les puissants syndicats qui la composent, ont déposé une motion visant précisément à empêcher la poursuite du programme SSN-AUKUS soutenu par le gouvernement Albanese.

Pour les opposants au programme, aucun débat public n’a véritablement eu lieu sur le sujet, ce d’autant que la perception publique quant à la réalité de la menace chinoise est loin d’être aussi tranchée que ne laissent supposer les sondages AUKUS.

De plus, les dépenses engendrées par ce programme, 368 Md$ ($ australiens constants) selon les dernières projections sur l’ensemble de la durée de vie des navires, s’avèrent considérables, équivalentes à plus de 60 % du budget fédéral australien annuel aujourd’hui.

Selon ces opposants, la question de savoir si cette somme doit ou non être investie dans cet unique programme, mérite, elle aussi, un débat public, si ce n’est un référendum.

Rappelons que si le gouvernement promet la création de 20.000 emplois liés à l’exécution de ce programme, sa structure interdit à l’Australie de developper des compétences propres lui permettant d’exploiter les acquis du programme au-delà de lui-même.

Lancement du programme SSN-Aukus a San Diego en mars 2023 avec Antony Albanese, Joe Biden et Rishi Sunak
Lancement du programme SSN-Aukus a San Diego en mars 2023 avec Antony Albanese, Joe Biden et Rishi Sunak

En d’autres termes, une fois le programme terminé, l’industrie australienne sera ramenée à son point de départ, et les investissements fédéraux ne créeront qu’une activité transitoire ne pouvant perdurer par la suite.

La fronde au sein du Parti travailliste australien aura toutefois tourné court, le premier ministre Antony Albanese ayant aisément fait repousser la motion proposée, mettant fin par là même aux discussions à ce sujet.

Cependant, par ses couts pharaoniques, ses retours industriels et technologiques contestables et limités, et l’évidente aliénation aux Etats-unis qu’il entraine, le programme SSN-AUKUS ne manquera probablement pas de susciter encore de nombreux débats dans les mois à venir au pays des kangourous… et des grands requins blancs.

Reste qu’au-delà de ses faiblesses et excès, le programme SSN-AUKUS s’avèrera rapidement trop important, et surtout trop stratégique, pour pouvoir être annulé, même si ses couts et ses délais venaient à s’envoler. Toutefois, à l’instar de l’aile gauche travailliste, on peut raisonnablement s’interroger sur la validité des arbitrages menés, sachant qu’à budget égal, la Royal Australian Navy aurait pu se doter de deux groupes aéronavals complets autour de porte-avions de la classe Queen Elizabeth, et de 12 sous-marins conventionnels ..

Les sous-marins nucléaires d’attaque modernes

Les sous-marins nucléaires d’attaque modernes


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Les sous-marins nucléaires d’attaque modernes


Avec l’épisode de l’annulation du contrat de sous-marins à propulsion conventionnelle Shortfin Barracuda par l’Australie au profit de sous-marins à propulsion nucléaire américano-britanniques, les sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire ont connu, ces derniers mois, une sur-exposition médiatique relativement antinomique avec la mission par nature discrète de ces Léviathans océaniques qui constituent, aujourd’hui encore, parmi les constructions humaines les plus complexes jamais réalisées.

Aussi rapides que furtifs, les sous-marins nucléaires d’attaque oui SNA, dont les missions passent de la collecte de renseignement à la lutte anti-surface, mais également à la chasse des autres sous-marins, sont aujourd’hui l’apanage des marines des cinq grandes puissances nucléaires mondiales membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unis, qui se livrent une compétition féroce pour prendre l’avantage sur les autres dans ce domaine.

Dans cette synthèse, nous étudierons les cinq classes de sous-marins nucléaires d’attaque actuellement en production dans le Monde, pour en comprendre les atouts et les spécificités propres, et ainsi percevoir la lutte que se livrent, sous les océans, les grandes puissances mondiales dans ce domaine de très haute technologie.

Chine : sous-marins nucléaires d’attaque Type 09-IIIG classe Shang

Si la construction navale et sous-marine chinoise a fait des progrès fulgurants ces 30 dernières années, avec l’arrivée de navires très performants comme les croiseurs Type 055 ou les LHD Type 075, Pékin a longtemps eu la réputation de ne produire que des sous-marins de qualité médiocre au regard des standards occidentaux ou russes.

Cette mauvaise réputation a en partie été balayée par l’arrivée des sous-marins à propulsion anaérobie Type 039 des classes Song et Yuan, des navires ayant fait la démonstration de leur discrétion acoustique et de l’efficacité de leur système propulsif.

Toutefois, dans le domaine des sous-marins à propulsion nucléaire, la production chinoise reste aujourd’hui encore en retrait vis-à-vis des navires de même type américains, russes ou français, même si les SNA de la classe Shang ont montré de réelles avancées dans le domaine.

Type 093 SSN China Meta-Defense.fr Planification et plans | Articles gratuits | Chine
Les SNA de la classe Shang sont les premiers sous-marins nucléaires chinoise à atteindre un niveau de qualité proche de celui des autres grandes marines mondiales

Héritiers des premiers Type 09-I de la classe Han, entrés en service au milieu des années 70 et réputés peu performants et particulièrement bruyants, les 3 premiers sous-marins de la classe Shang type 09-III sont entrés en service au début des années 2000, alors que les 3 unités suivantes de la classe Type 09-IIIG améliorée ont, quant à eux, été livrés à la Marine chinoise au cours des années 2010.

Longs de 110 mètres pour un déplacement en submersion de 7.000 tonnes, les Shang et les Shang-G améliorés, ont corrigé une partie des défauts rédhibitoires des Han de première génération, avec notamment deux réacteurs à eau pressurisée de nouvelle génération et une hélice optimisée pour réduire la signature acoustique du navire.

Selon certains spécialistes, les Shang ont désormais une signature acoustique comparable à celle des SNA de la classe Los Angeles ou Akula entrés en service dans les années 80 aux États-Unis et en Union Soviétique, avec un rayonnement sonore inférieur à 110 dB. En outre, le Shang disposerait d’une suite sonar performante en faisant un adversaire parfaitement capable aussi bien dans les missions de lutte anti-sous-marine que dans la lutte anti-surface.

Lancée à partir de 2012, la version modernisée Type 09-IIIG dispose de silos verticaux accueillant 12 missiles de croisière CJ-10 d’une portée estimée à plus de 1.500 km, permettant au navire d’évoluer simultanément dans la classe des sous-marins nucléaires d’attaque et des sous-marins nucléaires lance-missiles de croisière, ou SSGN, à laquelle appartiennent également les Iassen russes et les Virginia de l’US Navy.

La production de Shang est aujourd’hui arrêtée, alors que les chantiers navals chinois semblent se concentrer sur la construction de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins Type 09-IV, ainsi que sur la nouvelle classe de SNA désignée Type 09-V, un navire plus imposant, plus discret et mieux armé qui a pour ambition d’être à niveau des productions actuelles en occident et en Russie, avec une signature acoustique largement réduite vis-à-vis des navires de génération précédente.

Toutefois, pour l’heure, aucune information fiable n’a été communiquée concernant cette future classe de SNA chinois, ni sur le calendrier et les performances réelles de ce programme.

États-Unis : SNA classe Virginia

Au début des années 1990, l’US Navy entrepris de développer le remplaçant de l’excellent SNA classe Los Angeles qui joua un rôle déterminant durant la fin de la Guerre froide pour prendre l’ascendant sur les meilleurs submersibles soviétiques comme les Viktor III, les Alpha et les Akula. Initialement, celle-ci développa la classe Sea Wolf, un SNA à hautes performances conçu pour les missions de lutte anti-sous-marine, ou Hunter-Killer.

Mais le prix unitaire de ces navires, 2,8 Md$ au début des années 90, et la disparition de la menace soviétique, amenèrent rapidement les officiels américains à mettre au fin au programme Sea Wolf au bout de seulement 3 unités, pour se tourner vers un sous-marins plus économique et plus polyvalent, la classe Virginia.

Long de 115 mètres pour un déplacement en plongée de 7.900 tonnes, le Virginia est depuis le remplaçant désigné des Los Angeles de l’US Navy, avec 19 navires en service sur les 66 initialement prévus, pour une production finale aujourd’hui visant les 35 exemplaires.

Moins rapide que le Seawolf avec une vitesse de pointe de seulement 25 noeuds contre 35 pour son ainé, le Virginia est cependant bien plus versatile, notamment avec ses 12 silos verticaux embarquant autant de missiles de croisière Tomahawks.

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L’US Navy vise à disposer de 66 SNA à horizon 2035 dont 35 navires de la classe Virginia

À l’instar des destroyers Arleigh Burke, les Virginia sont produits par block de version, ou Flight, chacun recevant des améliorations itératives vis-à-vis des précédents, tant en matière d’équipements et de performances que de méthode de construction. Ainsi, les couts de production par navire ont été abaissés de 400 m$ entre les 4 premières unités du block I et les six suivantes du block II.

Les 10 navires du Flight III dont la construction débuta en 2009 reçurent pour leur part une suite sonar améliorée, alors que les besoins de maintenance des navires du block IV furent réduits de 25% vis-à-vis des blocks précédents. La construction des deux premiers navires du block V, le plus moderne, débuta en 2019.

Ces nouvelles unités recevront notamment un nouveau système modulaire d’armement permettant de porter le nombre de missiles BGM-109 à 28 exemplaires, contre 12 pour les versions précédentes, entrainant un accroissement de la longueur des navires à 140 mètres, et du déplacement en plongée à 10.200 tonnes.

Bien que réputés très discrets et efficaces, les Virginia restent des sous-marins polyvalents ne répondant pas aux besoins émergents de l’US Navy pour traiter la menace des nouveaux submersibles chinois et surtout russes, comme les nouveaux 885M Iassen.

De fait, un nouveau programme a été lancé, désigné pour l’heure SSN(x), pour but de concevoir un sous-marin reprenant la spécialisation Hunter-Killer des SeaWolf, et devant prendre le relais de la production de Virginia à partir de 2033, date de la livraison du dernier de ces sous-marins.

En particulier, le SSN(X) disposera de performances accrues en termes de vitesse de déplacement et de profondeur de plongée, et de capacités renforcées en matière de lutte anti-sous-marine face aux nouveaux submersibles que les compétiteurs des États-Unis mettront en service à cette date.

France : SNA classe Suffren

À l’instar des SNA de la classe Rubis des années 80, les nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque français de la classe Suffren sont les navires les plus compacts de ce type et de cette génération à entrer en service à ce jour.

Même si, avec une longueur de 99,5 mètres et un déplacement en plongée de 5,300 tonnes, ils sont presque deux fois plus imposants que leurs prédécesseurs, ils restent très en deçà des dimensions des navires russes, chinois, américains ou britanniques.

Pour autant, les Suffren sont des SNA très évolués et performants, capables de rivaliser dans tous les domaines avec les autres sous-marins du moment, que ce soit en discrétion grâce notamment à une hélice carénée de type Pump-Jet permettant au navire d’évoluer à vitesse élevée tout en restant discret, à une suite sonar UMS-3000 de Thales très performante, et à sa capacité de mettre en œuvre de nombreux armements y compris le missile de croisière MdCN, bien que le navire soit dépourvu de systèmes de lancement verticaux.

Suffren Meta-Defense.fr Planification et plans | Articles gratuits | Chine
L’arrivée du Suffren au sein de la Marine Nationale marque une profonde évolution capacitaire

Le Suffren, première unité de la classe éponyme, a été livré à la Marine Nationale en novembre 2020, et devrait rejoindre le service actif au début de l’année 2022. La seconde unité, le Duguay-trouin, entrera en service en 2023, alors que les 4 dernières unités de la classe seront livrées progressivement d’ici à 2030 à la Marine Nationale pour remplacer ses derniers sous-marins de la classe Rubis.

Au-delà des performances et de la discrétion de ces submersibles, la construction de la classe Suffren aura également été particulièrement économique, avec un budget de conception de seulement 5 Md€, et une enveloppe globale de 7,9 Md€ pour la construction des 6 submersibles, moitié moins onéreuse que pour les modèles américains ou britanniques.

Contrairement aux sous-marins américains, britanniques ou russes, les SNA français de la classe Suffren sont propulsés par un réacteur à eau pressurisé K15 employant du combustible nucléaire faiblement enrichi à seulement 6,5%, soit très en deçà du seuil de 20% d’enrichissement employé par la législation internationale pour définir du combustible nucléaire de qualité militaire.

À titre de comparaison, les Virginia américains comme les Astute britanniques emploient, pour leur part, du combustible enrichi à 97%, soit le même que celui utilisé par les bombes nucléaires de très forte puissance. De fait, les Suffren sont aujourd’hui des navires pouvant plus aisément être exportés que leurs homologues américains et britanniques dans le respect de la législation internationale, raison pour laquelle plusieurs pays s’intéressent à cette possibilité.

Il est cependant nécessaire, du fait de cette technologie, de recharger tous les dix ans le combustible nucléaire à bord de ces sous-marins, contrairement aux navires britanniques et US qui eux sont conçus pour durer 30 à 35 ans avec une seule charge de carburant.

En revanche, le rechargement des réacteurs des SNA français est une procédure beaucoup plus aisée que celle d’un SNA américain, raison pour laquelle l‘extension de vie des Los Angeles de l’US Navy est un sujet des plus difficiles aujourd’hui.

Royaume-Unis : SNA classe Astute

Jusqu’à l’entrée en service du Suffren, les sous-marins nucléaires d’attaque britanniques de la classe Astute étaient universellement reconnus comme les plus discrets des SNA de la planète, et en bien des aspects, les plus performants.

Longs de 97,5 mètres pour un tonnage en plongée de 7.800 tonnes, les Astute ont été conçus avant tout pour la même mission que les Seawolf, à savoir la chasse aux sous-marins adverses, et disposent de performances adaptées pour cette mission, notamment une vitesse maximale en plongée de plus de 30 nœuds.

À l’instar des Suffren français, l’Astute ne dispose pas de VLS pour lancer des missiles de croisière, mais il peut mettre en œuvre le missile BGM-109 Tomahawks par ses tubes lance-torpille. Il dispose en outre d’une vaste soute d’armement permettant d’accueillir 38 torpilles lourdes Spearfish et missiles de croisière Tomahawk, soit 13 de plus que ne peut accueillir son homologue français. Enfin, il dispose d’une suite sonar très évoluée, et d’un pump-jet pour les déplacements rapides et discrets.

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Jusqu’à l’entrée en service du Suffren, les SNA de la classe Astute étaient incontestablement considérés comme les navires de ce type les plus performants du moment

Si les Astute sont incontestablement des navires de hautes performances, et des Hunter-killer très capables, leur mise au point connut de nombreuses difficultés et délais nécessitant même l’intervention de l’industrie américaine pour résoudre certains points techniques bloquant outre-manche. Ces délais ont par ailleurs engendré d’importants surcouts dans le programme, les trois premiers navires ayant vu l’enveloppe budgétaire initialement prévue croitre de plus de 50%.

Au final, chaque Astute aura couté 35% de plus aux contribuables britanniques que les Suffren aux contribuables français. Le programme se sera lui étalé sur plus de 26 ans entre la découpe de la première tôle en 2001 et l’entrée en service du dernier des 7 navires prévue pour 2026. Il n’en demeure pas moins que les Astute ont montré de grandes capacités opérationnelles lors des exercices auxquels ils ont participé depuis leur entrée en service en 2014, prenant même l’ascendant sur le Virginia américain.

Russie : SNA projet 885/M Iassen

En de nombreux aspects, les sous-marins de la classe Iassen et leur évolution Iassen-M sont des navires de tous les records. Ce sont notamment les plus imposants des submersibles de ce panel, avec une longueur de 130 mètres et un déplacement de 13.800 tonnes en plongée, ainsi que ceux qui emportent la plus grande puissance de feu, avec 32 missiles antinavires supersoniques P800 onyx ou de missiles de croisière Kalibr mis en œuvre par autant de silos verticaux, en plus des torpilles lourdes mises en œuvre par les 4 tubes lance-torpilles du navire.

C’est enfin le navire dont la construction initiale aura pris le plus de temps, puisqu’il fallut pas moins de 20 ans de décembre 1993 à décembre 2013 pour livrer la première unité de la classe, le Severodvinsk.

Il est vrai que les chantiers navals russes avaient fortement soufferts de l’effondrement du bloc soviétique, et que l’immense majorité des programmes navals du pays connurent des allongements de délais très importants jusqu’à ce que les investissements d’état ne reprennent à partir de 2008, puis ne s’accélèrent en 2012.

Et s’il fallut 20 ans pour terminer le Severodvinsk, il n’aura fallu que 8 ans de 2014 à 2022 pour livrer le Krasnodar, 4ᵉ unité de la classe et 3ᵉ navire de la version modernisée 885-M apparue avec le Kazan livré en 2021.

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alliant une grande puissance de feu, des performances élevées et une importante discrétion, les Iassen-M russes posent une réelle menace aux flottes occidentales.

Au delà des délais pharaoniques et des difficultés rencontrées par les chantiers navals Sevmash pour construire les navires, l’arrivée du premier Iassen, et surtout des premières versions modernisées à partir du Kazan, permettent à la flotte russe de sensiblement faire croitre sa puissance opérationnelle.

En effet, non seulement les Iassen-M sont-ils dotés d’une grande puissance de feu, mais ils sont également très discrets, à niveau des meilleurs sous-marins occidentaux comme le Virginia selon l’US Navy, ce qui n’est pas sans poser de sérieux problèmes aux marines occidentales et européennes qui devront potentiellement y faire face.

En outre, au-delà des missiles de croisière Kalibr et des missiles antinavires supersoniques P800 Onyx déjà susceptibles de poser d’importantes difficultés aux escorteurs de l’OTAN, les Iassen pourront, selon les dires des ingénieurs russes, mettre en œuvre le nouveau missile hypersonique 3M22 Tzirkon, renforçant la menace que chacun de ces navires peut faire peser sur la flotte occidentale, et ce, d’autant qu’ils peuvent soutenir une vitesse élevée tout en restant discret.

À mi-chemin entre la classification de SNA (sous-marin nucléaire d’attaque) et de SSGN (sous-marin nucléaire lance-missiles de croisière), le Severodvinsk et les 9 Iassen-M qui le suivent et qui seront entrés en service avant la fin de la décennie, modifient profondément le rapport de force existant dans l’Atlantique Nord ainsi que dans le Pacifique, et offrent un puissant outil de contrôle naval à Moscou, alors que les tensions avec l’Europe et les États-Unis ne cessent de croitre.

Une nouvelle classe de sous-marins, la classe Laïka, serait en conception dans les bureaux d’étude Sevmash de Saint-Petersbourg, mais pour l’heure, bien peu d’informations fiables ont pu filtrer quant au devenir de cette classe destinée à remplacer la dizaine de SNA classe Akula encore en service.

Conclusion

Par leur discrétion, leur capacité à se déplacer à grande vitesse sur de très longue distance, et leur puissance de feu, les SNA modernes sont aujourd’hui incontestablement parmi les pièces maitresses que l’échiquier naval des grandes puissances mondiales, au même titre que les porte-avions. Il n’y a donc rien d’étonnant à constater que les cinq grandes puissances nucléaires mondiales ont toutes investi dans ce type de navire, et se livrent à une âpre compétition dans ce domaine en matière de capacités et de performances.

Pour certains d’entre elles, comme les États-Unis, le développement de cette composante est même jugé prioritaire à celui de la flotte de surface, tant elle offre des capacités propres à très forte valeur ajoutée. Rien d’étonnant non plus que plusieurs puissances navales en devenir, comme le Brésil, la Corée du Sud, l’Australie ou l’Inde, s’intéressent de près à cette technologie, et ce, en dépit des contraintes internationales et budgétaires qui entourent de tels programmes.

Pour autant, la suprématie du SNA dans le combat naval est aujourd’hui de plus en plus menacée par plusieurs programmes de recherche visant précisément à supprimer la cape de furtivité conférée à ces navires par l’océan. Ainsi, des équipes américaines comme chinoises développent aujourd’hui activement des détecteurs à Neutrino de plus en plus miniaturisés, susceptibles de capter les particules émises sous l’océan par un réacteur de sous-marin nucléaire fortement sollicité, comme c’est le cas d’un SNA à haute vitesse.

Les avancées enregistrées ces dernières années dans ce domaine, ainsi que dans d’autres technologies visant la détection de submersible, laissent envisager que dans un espace de temps inférieur à 20 ans, de tels dispositifs de détection pourraient effectivement embarquer à bord des navires de combat, et donc neutraliser le principal avantage du SNA, et même réduire l’invulnérabilité supposée des SNLE en charge de la dissuasion nucléaire.

On ne peut exclure, dans ces conditions, que les navires suprêmes que sont les sous-marins nucléaires d’attaque ne deviennent, d’ici à une à deux décennies, si pas obsolètes, en tout cas beaucoup moins performants qu’ils ne sont aujourd’hui.

Dissuasion : Le sous-marin nucléaire lanceur d’engins « Le Terrible » a tiré un missile M51 avec succès

Dissuasion : Le sous-marin nucléaire lanceur d’engins « Le Terrible » a tiré un missile M51 avec succès

par Laurent Lagneau – Zone militaire – publié le 19 AVRIL 2023

https://www.opex360.com/2023/04/19/dissuasion-le-sous-marin-nucleaire-lanceur-dengins-le-terrible-a-tire-un-missile-m51-avec-succes/


Quatrième et dernier sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] de la classe « Le Triomphant » à avoir été admis au service [en 2010], le « Terrible » n’a plus effectué de patrouille opérationnelle depuis janvier 2021, date de son transfert au bassin 8 de la base navale de Brest pour son « grand carénage » [*] [ou « Indisponibilité périodique pour entretien et réparation » – IPER].

D’une durée de 14 mois, ces travaux, réalisés sous la maîtrise d’ouvrage du Service de soutien de la Flotte [SSF], ont concerné « l’entretien de la coque et des structures, l’énergie et la propulsion, la sécurité plongée, les systèmes de conduite et d’exploitation de la plate-forme, les servitudes liées à la vie à bord, la détection et la lutte contre les menaces et enfin le Système d’armes de dissuasion [SAD], selon Naval Group, désigné maître d’oeuvre de ce chantier. En outre 300 modifications étaient au programme, afin d’améliorer « la conduite et les performances » du sous-marin.

Cette IPER étant sur le point de se terminer, il était nécessaire de vérifier le système d’arme du « Terrible » avant son retour dans le cycle opérationnel. Ce qui a été fait ce 19 avril.

En effet, la Direction générale de l’armement [DGA] et la Marine nationale ont indiqué que le SNLE « Le Terrible » venait de tirer avec succès un missile balistique mer-sol M-51 [M51.2?] depuis la baie d’Audierne, au large du Finistère.

« Le missile a été suivi tout au long de sa phase de vol par les moyens de DGA Essais de missiles et ceux du bâtiment d’essais et de mesures Monge. La zone de retombées se situe en Atlantique Nord à plusieurs centaines de kilomètres de toute côte. Cet essai a été effectué sans charge nucléaire et dans le strict respect des engagements internationaux de la France », a expliqué la DGA.

Et celle-ci d’ajouter : « Ce tir valide la capacité opérationnelle du système d’armes global du SNLE Le Terrible et démontre à nouveau l’excellence de la haute technologie que les industries françaises mettent en œuvre dans ce domaine ».

Il s’agit du sixième tir d’un missile M51 effectué par un SNLE de la classe Triomphant. Le dernier jusqu’ici en date avait été réalisé par le SNLE « Le Téméraire », en juin 2020. Mais c’est surtout le premier depuis le début de la guerre en Ukraine… « Le succès de ce tir d’essai […], sans charge militaire, matérialise la crédibilité et la robustesse de notre dissuasion nucléaire », s’est félicité Sébastien Lecornu, le ministre des Armées.

Pour rappel, les missiles M51.2 emportent de nouvelles têtes océaniques [TNO] d’une puissance de 100 kilotonnes. La version suivante, appelée M51.3, est en cours de développement. Elle aura une portée plus élevée ainsi que de meilleures capacités de pénétration des défénses antimissiles adverses.

[*] Selon Naval Group, 30 mois de travail sont nécessaires à la réalisation de chaque IPER d’un SNLE, répartis entre l’Ile Longue et le bassin 8 de la base navale de Brest.FOSTIPER, SNA, Sous-marin, Le Terrible, M51, M51.2, Marine Nationale, Monge, SNLE, dissuasion,

Devant être livré au cours de l’été prochain, le sous-marin Duguay-Trouin a débuté ses essais en mer

Devant être livré au cours de l’été prochain, le sous-marin Duguay-Trouin a débuté ses essais en mer

https://www.opex360.com/2023/03/28/devant-etre-livre-au-cours-de-lete-prochain-le-sous-marin-duguay-trouin-a-debute-ses-essais-en-mer/


 

D’après le calendrier suivi par son précédesseur, on pensait alors que ce sous-marin débuterait ses essais en mer en janvier, voire en février 2023.

Finalement, le Duguay-Trouin a effectué sa première sortie en mer les 27 et 28 mars, au large de base navale de Cherbourg, avec son équipage « bleu » à bord. C’est en effet ce qu’a indiqué le ministère des Armées, via un communiqué diffusé ce jour.

« La première sortie à la mer, qui marque le démarrage des essais à la mer est un jalon majeur avant la réception du deuxième sous-marin de type Suffren », souligne-t-il.

Comme pour le Suffren [et ce sera aussi le cas pour les quatre SNA suivants], ces essais en mer, qui visent à vérifier les capacités techniques et opérationnelles, sont menés sous la supervision de la Direction générale de l’armement [DGA], de la Direction des applications militaires [DAM] du Commissariat à l’énergie atomique et des énergies renouvelables [CEA], de Naval Group et de TechnicAtome, les deux industriels étant par ailleurs les propriétaires du navire, jusqu’à sa livraison.

Le Duguay-Trouin est « placé sous la responsabilité de la Marine nationale pour son commandement opérationnel et en sa qualité d’exploitant nucléaire délégué. Maître d’ouvrage du programme Barracuda, la DGA et le CEA sont, quant à eux, responsables des essais jusqu’à la réception du navire et sa livraison à la Marine nationale », rappelle le ministère des Armées.

À noter que, depuis le 23 mars, le Duguay-Trouin est pourvu de ses deux équipages, le « rouge » ayant été officiellement créé lors d’une cérémonie au mémorial du Mont Faron, à Toulon.

« La première mission qui vous attend va être de transformer un sous-marin en essais en un bâtiment de combat apte à se déployer sur les théâtres d’opérations. Dans le sillage de l’équipage bleu, […] il va vous falloir à compter de l’été vous approprier le sous-marin, ses installations, ses modes de conduite, son système d’armes, afin de poursuivre la conquête du domaine d’emploi et avancer vers son admission au service actif. C’est une responsabilité véritablement extraordinaire, qui vous oblige véritablement, tant le niveau d’exigence, de complexité, d’attentes est élevé », a dit le capitaine de vaisseau Jérôme Colonna d’Istria, commandant l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque [ESNA] aux sous-mariniers de cet équipage « rouge ».

Une fois livré à la Marine nationale, le Duguay-Trouin devra encore effectuer un déploiement de longue durée [DLD], au cours duquel ses capacités militaires seront mises à l’épreuve. Ce n’est qu’à l’issue qu’il sera officiellement admis au service actif pour remplacer le SNA Rubis, désarmé en novembre 2022.

Pour rappel, d’une longueur de 99 mètres pour un diamètre de 8,8 mètres et un déplacement de 5’300 tonnes en plongée, les SNA de la classe Suffren sont dotés des dernières technologies en matière de capacités sous-marines [automatisation, mât optronique, numérisation, recours à l’intelligence artificielle, etc]. Plus discrets et plus maneouvrables que leurs prédécesseurs de la classe Rubis, ils sont censés naviguer à plus de 300 mètres de profondeur. Enfinn ils emportent des missiles de croisière navale [MdCN], des missiles antinavires Exocet SM39 modernisés, des torpilles lourdes filoguidées F-21 et des mines.

« Les quatre autres sous-marins du programme Barracuda [Tourville, de Grasse, Rubis et Casabianca] sont actuellement à différents stades de construction, et leurs livraisons s’échelonneront jusqu’à l’horizon 2030 », a conclu le ministère des Armées.

L’AUKUS finit de torpiller l’ex-contrat avec la France et équipe l’Australie en sous-marins nucléaires d’attaque

L’AUKUS finit de torpiller l’ex-contrat avec la France et équipe l’Australie en sous-marins nucléaires d’attaque

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par philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 14 mars 2023

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr


Joe Biden, Anthony Albanese et Rishi Sunak, ont révélé, lundi soir, sur la base navale de Point Miramar, à San Diego (Californie), le détail du programme que l’alliance à trois baptisée AUKUS, entend mettre en oeuvre (photos Reuters).

On se rappellera que l’AUKUS est née après la dénonciation par l’Australie du programme de construction de 12 sous-marins classiques par la France, ce qui avait fait enrager Paris et torpillé le fameux contrat du siècle de Naval Group.

Le programme de sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire, mais qui ne porteront pas d’armes nucléaires, pour respecter le principe de non-prolifération, a l’ambition de remodeler la présence militaire occidentale dans le Pacifique et de rééquilibrer les forces face à la Chine..

Il se déclinera en trois phases (lire le communiqué des Britanniques).

Il y aura d’abord une phase de familiarisation de l’Australie – qui n’a pas de sous-marins à propulsion nucléaire, ni de technologie nucléaire qu’elle soit militaire ou civile. Ses marins, ingénieurs, techniciens seront formés au sein d’équipages américains et britanniques, ainsi que dans les chantiers navals et les écoles spécialisées des Etats-Unis et du Royaume-Uni. L’objectif est de déployer, à partir de 2027 et sur un principe de rotation, quatre sous-marins américains et un sous-marin britannique sur la base australienne de Perth (ouest).

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Dans un deuxième temps, et sous réserve du feu vert du Congrès américain, l’Australie va acheter trois sous-marins américains à propulsion nucléaire de la classe Virginia, avec une option sur deux navires submersibles supplémentaires. Les sous-marins doivent être livrés à partir de 2030. Il s’agira certainement de certains des sous-marins livrés à l’US Navy entre 2003 et 2010 et dont la question du remplacement se pose déjà. Le premier successeur des Virginia (programme SSN-X) est attendu pour 2031.

Enfin – c’est la troisième, et la plus ambitieuse étape du programme – les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni vont s’associer pour une nouvelle génération de sous-marins d’attaque, baptisée SSN AUKUS. Ces SNA vont impliquer un gigantesque effort industriel, en particulier de la part de l’Australie, qui doit se doter d’un nouveau chantier naval à Adelaïde, dans le sud. Les nouveaux navires, de conception britannique et incorporant des technologies américaines avancées, seront construits et déployés par le Royaume-Uni et l’Australie. Ils doivent être livrés à partir de la fin des années 2030 et du début des années 2040. Cette plate-forme hybride commune pourrait être développé à partir du remplaçant des SNA britanniques de la classe Astute, remplaçants dont l’entrée en service est attendue dans les années 2040.

Pourquoi cet échéancier ?

Deux motifs sont à considérer.

D’abord prévaut l’urgence d’armer l’Australie face à la Chine dont la marine se déploie de plus en plus loin de ses bases. Des SNA de l’AUKUS en maraude constitueront une vraie menace que les groupes navals de Pékin ne pourront pas ignorer en mer de Chine et dans le Pacifique.

Ensuite, le plan de charge des chantiers navals américains et britanniques est saturé. Londres aura à construire des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la classe Dreadnought et Washington doit encore construire 17 SNA de la classe Virginia d’ici à 2032. L’horizon industriel s’éclaircira ensuite.