L’armée française va établir sa doctrine cyber-offensive
La France se met à disposition de l’OTAN pour contribuer à ses opérations de cyberdéfense, a déclaré la ministre Florence Parly mardi.
Le Monde | Mis à jour le | Par Nathalie Guibert
La France peaufine sa cyberdéfense, à l’heure où l’OTAN veut investir davantage dans cette priorité collective. Un nouveau centre des opérations cyber est en cours d’installation au sein de l’état-major des 29 alliés à Mons, en Belgique, et depuis le « pacte cyber » décidé en 2016 par les Etats membres, « presque tous les alliés ont amélioré leurs cyberdéfenses », a souligné mardi 15 mai le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, à Paris. « La France ouvre la voie, en investissant 1,6 milliard d’euros et en recrutant des milliers d’experts supplémentaires », a-t-il ajouté.
« La France soutient la mise en place d’un mécanisme permettant aux nations d’apporter volontairement des effets cyber, dans le cadre des missions et opérations de l’Alliance », a déclaré la ministre des armées Florence Parly. En ce domaine, « notre première vulnérabilité, c’est la fragilité de notre gouvernance commune », a-t-elle souligné.
De son côté, selon nos informations, le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre, a demandé à son commandement cyber de préciser, d’ici à l’été, la doctrine de la lutte offensive menée dans ce domaine en appui des opérations militaires. Le document, à usage interne, posera les principes de la cyberguerre : comment l’intégrer dans la manœuvre militaire globale et quels effets en attendre.
4 000 « cybercombattants » en 2025La doctrine avait été esquissée fin 2016 par Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la défense. « En temps de guerre, l’arme cyber pourra être la réponse, ou une partie de la réponse, à une agression armée, qu’elle soit de nature cyber ou non, avait-il exposé. Nos capacités cyber-offensives doivent donc nous permettre de nous introduire dans les systèmes ou les réseaux de nos ennemis, afin d’y causer des dommages, des interruptions de service ou des neutralisations temporaires ou définitives, justifiées par l’ouverture d’hostilité…