« Pourquoi et comment soutenir l’armée française ?» Lettre ASAF – Février/2020
Pour l’ASAF, soutenir l’armée, c’est exercer son action au profit des armées avec le seul souci de l’intérêt national d’autant plus qu’une grande majorité des Français n’a plus clairement conscience, depuis la disparition du service militaire obligatoire, il y a plus de 20 ans, de l’impérieuse nécessité de le faire.
Les armées véhiculent depuis plusieurs années, chez nos concitoyens, une image très positive.
Celle-ci repose sur la confiance que les citoyens portent à l’institution militaire, sans d‘ailleurs bien connaître les exigences du métier de soldat. Mais ils doivent savoir que cette armée est à l’image de la Nation, dont elle est l’émanation. Si cette dernière se divise ou que des communautés se rejettent ou s’affrontent, elle ne pourra jamais vaincre. Il importe donc qu’un État fort et juste garantisse la cohésion de la Nation, s’appuie sur la confiance des Français et veille à ce que les Armées disposent des capacités suffisantes.
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Pour être forte, une armée doit être composée de soldats motivés, bien sélectionnés, équipés et entraînés. Elle doit également être engagée dans des opérations dont le but sert les intérêts supérieurs français car on n’engage pas la vie de jeunes Français pour une cause de second ordre. Pour recruter ces soldats de qualité, il est impératif de disposer d’un vivier de jeunes en nombre suffisant, en bonne santé et avec de bonnes aptitudes. Or aujourd’hui, alors que nous peinons déjà à recruter des jeunes dans des classes d’âge encore nombreuses, notre pays ne renouvelle plus ses générations. La démographie devrait être la priorité absolue d’un pays. Si cette situation est préoccupante pour l’avenir du régime des retraites, il en va tout autant pour celui de la Défense. .
Mais le plus important demeure le moral qui donne aux soldats l’ardeur de vaincre. Avoir une mission claire et savoir que c’est toute la France, sans exception, qui s’engage avec son armée constituent des préalables incontournables. Aucune ambiguïté ne doit donc exister sur les buts de guerre, tant pour les soldats que pour tous les autres Français qui doivent être parfaitement conscients des efforts financiers à consentir et des représailles éventuelles que cet engagement peut entraîner à « l’arrière », au sein de la population.
Pourtant cette armée, malgré ses lacunes et insuffisances actuelles, cultive des qualités, notamment l’esprit de corps ou la cohésion, qui doivent infuser dans la Nation.
À cet égard, il est urgent de s’opposer à tout ce qui divise inutilement les Français comme cette décision, insultante pour nombre d’entre eux, qui consiste à autoriser l’empaquetage de l’Arc de Triomphe, haut lieu de mémoire et de recueillement de la Nation. La célébration du 100e anniversaire de l’adoption en 1920, à l’unanimité du Sénat et de l’Assemblée nationale, de la loi célébrant annuellement « la fête de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme », permettrait en revanche de rassembler tous les Français, puisque cette héroïne a été célébrée aussi bien par Aragon que par Brasillach et revendiquée tant par la Gauche que par la Droite.
Il est également urgent de mettre fin à ces stupides crises de repentance relatives à la colonisation française. Elles sont autant le fait d’idéologues que d’ignorants. De même que prononcer le nom « d’Algérie » avant 1830 est un non-sens, parler de la colonisation comme « un crime contre l’humanité » occulte tous les éléments de civilisation qu’elle a apportés. Soyons bien persuadés que l’empaquetage d’un monument aussi emblématique de notre Histoire la plus douloureuse et glorieuse ainsi que la repentance maladive, dont font preuve certains de nos dirigeants, s’inscrivent dans une logique visant à déstabiliser et fragiliser la population. Elle contribue ainsi à affaiblir l’armée sans même devoir l’affronter. Il y a donc là un « désarmement à distance » très dangereux. .
Il est enfin plus que jamais indispensable que les comportements et les actes de ceux qui aspirent aux hautes responsabilités soient cohérents avec leurs déclarations et professions de foi, faute de quoi les Français perdront toute confiance en une classe politique dont la légitimité et la crédibilité sont aujourd’hui de plus en plus contestées.
C’est dans cet esprit que l’ASAF s’est engagée depuis une dizaine d’années dans un double combat :
– celui d’exiger que la France consacre à son armée, ultima ratio en cas de crise aiguë et de conflit, les ressources nécessaires pour lui permettre de remplir sa mission. Il faut donc expliquer aux Français les menaces et les efforts à consentir mais aussi amener l’exécutif et les parlementaires qui votent le budget à « sanctuariser » celui de cet instrument central de notre souveraineté plutôt que de privilégier le financement de projets électoralement plus rentables à court terme ;
– celui de contribuer à rassembler les Français en dénonçant le processus de déconstruction de notre Nation, en développant l’appropriation par le plus grand nombre de Français des valeurs qui font aujourd’hui la force de nos armées – esprit de sacrifice, courage, détermination – mais aussi en plaçant le bien commun au-dessus des intérêts particuliers, en exprimant notre fierté d’appartenir à un pays au passé glorieux et au potentiel extraordinaire, et enfin en recherchant dans tous les domaines l’excellence, d’autant que la France y est condamnée pour être fidèle à sa vocation.
Compte tenu du nombre croissant de ses sympathisants, l’ASAF peut et doit rapidement compter plus de 10 000 adhérents-militants. Ne restons pas isolés, atomisés et impuissants. Il y a urgence. Devenons une force capable de défendre nos intérêts stratégiques, d’exiger des moyens suffisants pour disposer de capacités cohérentes tant avec notre ambition que contre les menaces auxquelles nous sommes exposés, et enfin de préparer de futurs responsables, enthousiastes et désintéressés, animés du seul souci de servir une communauté nationale forte, sereine, rayonnante et influente. .
La RÉDACTION de L’ASAF
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