Les Armées conservent leur trajectoire budgétaire

Les Armées conservent leur trajectoire budgétaire

(Crédits : armée de Terre)

(Crédits : armée de Terre)

 

Promesse tenue malgré les conséquences de la crise sanitaire : les crédits du ministère des Armées augmenteront de 1,7Md€ l’an prochain conformément à la trajectoire prévue par la loi de programmation militaire 2019-2025.

 

De 37,51Md€ en 2020, le budget de la mission Défense s’élèvera à 39,21Md€ (+4,52%) en 2021, confirmait la semaine dernière le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance. Il s’agit de la plus forte augmentation budgétaire toutes missions confondues, loin devant l’enseignement et l’aide publique au développement.  »

« L’évolution des budgets ministériels hors relance en 2021 traduit la poursuite des engagements pris par le Gouvernement depuis le début du quinquennat en particulier dans les domaines régaliens », indique Bercy. Depuis 2017, les Armées ont en effet bénéficié d’un renforcement sans précédent de leurs moyens de l’ordre de 6,9Md€. Cette nouvelle hausse des crédits viendra soutenir la poursuite de la réforme du MCO, le lancement de nouveaux programmes d’armement, l’investissement en faveur de la défense spatiale, de l’innovation et du renseignement mais aussi « la montée en puissance de la cybersécurité ».

L’effort, conséquent mais attendu, ne suffira probablement pas pour rassurer dans la durée une filière industrielle de défense malmenée par la crise sanitaire. Le Fonds européen de la défense réduit de moitié, les espoirs se tournent notamment vers un futur plan de relance national susceptible d’apporter un complément d’investissements en dehors du cadre ministériel. De fait, la relance de l’économie nationale constituera « le principal objet du projet de loi de finances pour 2021 », souligne Bercy. Le futur PLF intégrera un « plan de rebond » distinct des dépenses engagées par les les budgets ministériels. Ce plan d’un montant total de 100Md€ sera engagé autour de quatre axes dont ceux de la souveraineté et des compétences. Intégrées dans une mission ad hoc à vocation temporaire, les dépenses de rebond amorcées l’an prochain seront « d’ampleur » et « non pérennes » afin de « créer un effet de levier rapide sur l’économie ».

Reste qu’il s’agira de proposer un véritable plan de relance et non pas « un pactole », rappelaient les députés Benjamin Griveaux (LREM) et Jean-Louis Thiériot (LR) dans un récent rapport parlementaire sur la place de l’industrie de défense dans la politique de relance. La planification d’éventuels investissements au profit des Armées doit donc rester orientée par le modèle d’armée complet et cohérent défini par la LPM pour 2030. Déstabiliser ce modèle « ne serait pas sans danger », aussi conviendra-t-il d’accélérer l’atteinte de certains objectifs capacitaires plutôt que de modifier les équilibres complexes fixés en 2018. L’exécution des dépenses en valeur absolue et non en points de PIB, l’anticipation des commandes sont les deux pistes à privilégier pour maintenir les compétences et les chaînes de production, estiment les deux rapporteurs.