Premières perceptions en vue pour le VBL Ultima

Premières perceptions en vue pour le VBL Ultima


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La perception des premiers VBL Ultima par l’armée de Terre est imminente, annonçait Arquus jeudi dernier à Satory (Yvelines). Une première dizaine d’exemplaires de série ont été livrés à la DGA avant l’été en vue de leur réception dans les régiments.

 

Confié en 2015 à Arquus (alors Renault Trucks Defense), le programme de régénération du VBL entre en réalisation en décembre 2016 pour aboutir à la qualification du standard « Ultima » en 2019. Sur les 800 exemplaires prévus, 730 seront perçus par l’armée de Terre d’ici à 2025 et 70 autres pour 2030. La production en série étant aujourd’hui bien lancée sur le site de Marolles-en-Hurepoix (Essonne), la livraison du 50e véhicule devrait intervenir d’ici la fin de l’année. Cet ultime standard permettra de maintenir le potentiel du VBL jusqu’à son renouvellement programmé au-delà de 2025 au travers du programme VBAE.

Si l’on excepte l’adoption du nouveau camouflage « Scorpion » brun terre de France, difficile de distinguer au premier coup d’oeil un VBL Ultima d’un VBL Mk1. L’essentiel de cette refonte porte en effet sur la motorisation et l’augmentation du PTAC d’un véhicule dont la mécanique est mise à rude épreuve par l’ajout progressif d’armements supplémentaires, de surprotections et d’autres sous-systèmes.

Le VBL Ultima est pourvu d’un nouveau moteur PSA DW10F de 130 ch (contre 95 ch auparavant) couplé à une boite de vitesses automatique W5A580 fournie par Mercedes. La transmission et le système de refroidissement ont eux-aussi été modifiés. De 4,5 tonnes, le PTAC passe à 5,2 tonnes pour une capacité d’emport de 1,3 tonnes. Cela a été rendu possible par le remplacement de la suspension arrière par « un système double triangle avec double combiné ressort amortisseur ». La suspension avant est également renforcée et intègre maintenant une barre anti-dévers. L’alourdissement du VBL aura par ailleurs nécessité la modification du circuit de freinage par l’ajout d’un ABS.

 

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Du côté d’Arquus, il reste encore à finaliser le volet MCO afin que le VBL Ultima puisse répondre aux exigences de disponibilité en opérations extérieures, de l’ordre de 90 à 95%. Cela nécessite tout d’abord l’intégration de nouvelles références dans la chaîne de soutien de l’armée de Terre. Un moteur reste un moteur, mais le passage de l’ancien à l’actuel entraîne cependant la mise à jour de la documentation technique, la modification des outillages spécifiques, la création de stocks de pièces et la formation à la conduite de nouveaux actes de maintenance.

La revalorisation du VBL s’accompagne ensuite de l’amélioration des opérations de maintenance par la fourniture d’une nouvelle valise de diagnostic. Celle-ci intègre des algorithmes de localisation de pannes qui permettent de discriminer les actions nécessaires en fonction de la remontée d’informations des balises intégrées au véhicule. Exit néanmoins toute possibilité de maintenance prédictive, le VBL n’étant pas équipé des sondes et bus informatiques requis pour traiter les flux de données engendrés, contrairement aux Griffon et Jaguar.

Une fois les premiers VBL Ultima perçus par l’armée de Terre puis « OPEXés », Arquus disposera d’arguments supplémentaires pour convaincre d’autres clients de franchir ce cap. Pour l’instant, la Grèce et le Portugal « ont demandé des informations concernant la possibilité de faire évoluer leurs VBL », explique Arquus. Avec, à la clef, de premiers échanges techniques sur le kit « Ultima » réalisés dès l’an dernier. Le réarmement de la Grèce, accéléré par le récent regain de tension en Méditerranée orientale, pourrait renforcer le besoin d’une « ultimatisation » rapide du parc.