164 M€ redéployés pour financer les surcoûts OPEX
Le gouvernement a dévoilé hier un 4e projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2020. Celui-ci prévoit notamment le redéploiement de 164 M€ de crédits au sein de la mission défense pour financer les surcoûts des OPEX et MISSINT non provisionnés cette année.
Le texte doit encore être débattu mais donne une première appréciation du dépassement de la provision consacrée aux surcoûts des opérations, portée à 1,21 Md€ en 2020 (titre 2 compris). Selon le 4e PLFR, cette rallonge provient pour majorité de l’annulation de 124,3 M€ de crédits portant sur la réserve du programme 146 (Équipement des forces). Viennent s’y additionner 28,3 M€ du programme 144 (Environnement et prospective de la politique de défense) et 11,5 M€ du programme 212 (Soutien de la politique de défense).
Moins substantiel que l’an dernier (214 M€), ce redéploiement sera-t-il suffisant ? Entre la montée en puissance de Barkhane et les « imprévus » comme Résilience, le CEMA évoquait dès le mois de juillet une année d’engagement opérationnel « plus intense que jamais ». À elle seule, l’opération Barkhane a d’ores et déjà coûté 911 M€. La facture de l’opération Amitié menée au Liban s’élève quant à elle à 8 M€. Restent donc environ 450 M€ pour financer tout le reste, dont une opération Sentinelle récemment portée à 7000 personnels et dont les surcoûts annuels oscillent entre 150 et 200 M€.
Questionnée le mois dernier par les parlementaires, la ministre des Armées Florence Parly invitait alors à faire preuve de patience, « car l’année 2020 n’est pas encore terminée ». « Nous devons tenir compte à la fois de facteurs majorants – la hausse des effectifs dédiés à l’opération Barkhane, par exemple – et minorants – la moindre utilisation de munitions dans le cadre de l’opération Chammal, les avions basés en Jordanie effectuant désormais essentiellement des opérations de reconnaissance et de surveillance. La somme de ces effets nous donnera le montant définitif des surcoûts OPEX », indiquait-elle. Éléments de réponse le 10 novembre, « lorsque nous examinerons ensemble le projet de loi de finances rectificative ».